Déclaration de M. Philippe Douste-Blazy, ministre de la santé et de la protection sociale, sur l'Europe sociale, Aubervilliers le 9 mai 2004.

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Circonstance : Conseil national de l'UMP à Aubervilliers le 9 mai 2004

Texte intégral

D'abord, chers amis, un mot très bref pour vous dire combien je suis heureux de vous retrouver, de vous savoir là et heureux de vous savoir proche de nous pour réformer la France.
En cette journée symbolique du 9 mai, je voudrais dire à Alain Juppé ma reconnaissance et mon amitié pour son implication, au jour le jour, depuis plus de deux ans, pour monter ce grand parti qu'est l'UMP, je voudrais vraiment que chacune et chacun d'entre nous l'applaudissions très fortement.
Je voudrais saluer également mon ami Jean-Claude Gaudin et François Baroin, qui de manière remarquable nous aide au secrétariat général.
Aujourd'hui, nous allons beaucoup parler d'Europe, la question n'est plus de savoir si nous sommes pour ou contre, si elle est vaste ou trop restreinte, si ses institutions sont constitutionnelles ou pas, l'Europe est une réalité.
La question que nous avons à nous poser est de savoir quelle Europe nous voulons, ce qui nous fera aimer l'Europe, la capacité qu'elle a d'améliorer nos vies, chaque jour.
Le premier de nos enjeux est de défendre le modèle social européen. Permettez-moi, ici, de répondre aux socialistes, qui essaient de nous faire croire qu'ils sont les seuls à pouvoir le défendre.
Est-ce social de toujours augmenter les impôts en diminuant la consommation et en réduisant toujours le pouvoir d'achat ? Est-ce social d'imposer les 35 heures à 450 millions de personnes d'un trait de plume ministériel, en les empêchant de travailler plus pour gagner plus ? Est-ce social d'augmenter charges et taxes en risquant d'accélérer les délocalisations ? Est-ce social d'avoir reculé sans cesse par manque de courage cette réforme des retraites pour garantir des pensions aux plus modestes ?
Ce n'est pas l'Europe sociale, c'est l'Europe socialiste.
Nous devons défendre cette Europe sociale, celle qui respecte l'humanité de chacun de nous et qui refuse de nous traiter comme des individus interchangeables. L'Europe sociale, c'est l'Europe du lien social, de la croissance et de l'emploi, c'est aussi l'égal accès aux soins pour tous.
C'est pour cela, qu'il faut dire la vérité aujourd'hui aux Françaises et aux Français, en toute franchise.
Leur dire que notre système d'assurance maladie est en faillite, que les déficits atteignent 1 milliard d'euro par mois, soit 23 000 euros par minute. Si rien n'est fait, comme durant les cinq ans de gouvernement socialiste, ce sont les plus modestes d'entre nous qui auront un système à deux vitesses et nous ne le voulons pas.
S'il y a une philosophie de l'Europe sociale c'est celle de la responsabilité.
Responsabilité d'abord dans le mode de gestion, il n'y a aucune raison aujourd'hui de ne pas demander aux partenaires sociaux de prendre leurs responsabilités, aux professions de santé et aux assurances complémentaires, afin de définir ce qu'est un nouveau mode de gestion de l'assurance maladie.
Responsabilité aussi de chacun d'entre nous. Trouvez-vous normal que le récent rapport de l'inspection générale des Affaires sociales montre qu'il existe 10 millions de cartes vitales en surnombre ? Que 250 000 cartes vitales considérées comme perdues ou volées continuent de débiter des dépenses ? Que l'on ne puisse pas identifier que le porteur d'une carte en soit le titulaire ?
C'est la raison pour laquelle nous allons demander de mettre une photo sur chaque carte pour que chaque titulaire en soit le porteur et chaque porteur le titulaire.
L'Europe sociale c'est aussi une méthode, réformer par le contrat et non par la contrainte. C'est dans cet esprit que je souhaite que chaque Français possède un dossier médical partagé entre lui et son médecin, informatisé et confidentiel, obligatoire pour se faire rembourser de ses visites, consultations, examens ou hospitalisations.
Enfin, l'Europe sociale, c'est aussi une Europe qui refuse l'isolement des personnes âgées. Avec Hubert Falco, en ce moment, nous travaillons sur ce sujet. Je crois que ce n'est pas à coup de subvention et d'imposition que nous y parviendrons. C'est en recréant le lien social, en incitant les solidarités de terrain. La solidarité ce n'est pas l'assistance, ce n'est pas la subvention, ce n'est pas l'impôt.
Si l'on pouvait dire, ici, à l'UMP, que la solidarité ce n'est pas plus d'argent mais peut-être tout simplement plus de temps pour l'autre et d'amour pour l'autre.
Voilà ce que je voulais vous dire en matière de santé et de sécurité sociale et en particulier d'assurance maladie. Nous sommes aujourd'hui au pied du mur, l'occasion pour nous de démontrer à la France que la solidarité à l'UMP ce sont des résultats quand à gauche, il n'y a que des promesses. Pour y parvenir, nous devons être populaires, immergés dans le peuple de France et convaincre que notre d'action est d'intérêt général.
Pour réussir, j'ai besoin de vous, de votre soutien. Soyez les porte-parole de la plus belle des réformes, celle qui permettra à chacun d'avoir égal accès à des soins de qualité.
Une réforme qui soit au rendez-vous de ceux, le Général de Gaulle et le MRP, qui en 1945 l'ont fait.
Une réforme pour expliquer aux Français que l'assurance maladie c'est la solidarité, que l'immobilisme conduit au recul de nos acquis sociaux.
Je compte sur votre mobilisation, vous pouvez compter sur ma détermination.
(source http://www.u-m-p.org, le 11 mai 2004)