Texte intégral
Tout au long de leur histoire, le Mexique et la France ont été considérés comme des pays unis par des relations intenses d'une extrême importance : il y a quarante ans, le 16 mars 1964, les présidents Charles de Gaulle et Adolfo Lopez Mateos appelaient, depuis le balcon du Palais National à Mexico, les peuples et les gouvernements français et mexicains à marcher "mano en la mano". Quarante ans plus tard, nous pouvons affirmer que cet appel a été entendu. La France et le Mexique sont considérés comme des points de référence sur le plan culturel, des partenaires de premier plan dans les domaines politique et diplomatique, et de plus en plus importants dans le secteur commercial. A l'heure actuelle, la défense des intérêts de nos deux nations et la recherche de nouveaux horizons pour créer un environnement international plus sûr et prometteur ont été heureusement accompagnées par le renforcement des liens entre le Mexique et la France. Plus encore, nos deux nations se félicitent tout particulièrement du fait que l'établissement de liens si actifs leur a permis d'avoir des positions proches en matière de politique extérieure. En effet, au coeur d'un dialogue de plus en plus fructueux se trouvent le renforcement des Droits de l'Homme et la construction d'une nouvelle scène internationale fondée sur le multilatéralisme.
Récemment, les liens traditionnellement cordiaux qui unissent le Mexique et la France se sont approfondis et enrichis dans les domaines de la politique et de l'économie, ainsi que dans celui de la coopération bilatérale dans les secteurs de la culture, de l'éducation, des sciences et de la technologie. Ils se sont resserrés tout particulièrement en ce qui concerne l'engagement pris par nos deux pays de bâtir un système international plus juste et plus équilibré.
Au cours de ces quatre dernières années, les convergences de vues en matière politique entre le Mexique et la France ont constitué une base solide pour les réunions de haut niveau qui se sont déroulées dans le cadre de visites réciproques non seulement entre les représentants des gouvernements, mais encore entre les secteurs de la société les plus divers. L'intensité de ces contacts a été patente lors des nombreuses rencontres au niveau présidentiel, notamment pendant la visite officielle en France du président Vicente Fox en 2002 et la visite plus récente au Mexique que le président Jacques Chirac a effectuée à Guadalajara, en mai dernier, dans le cadre du IIIe Sommet entre l'Union européenne et l'Amérique latine avec les Caraïbes.
Face à la nouvelle scène mondiale de ce siècle, l'un des points communs fondamentaux dans les relations franco-mexicaines est la proximité qui existe entre nos deux pays dans la façon de voir un nouvel ordre mondial fondé avant toutes choses sur le multilatéralisme et le respect absolu du droit international, en tant qu'éléments essentiels pour faire face aux graves menaces et aux enjeux du système international.
Le développement est un défi majeur, parce que la pauvreté est à la source de nombreux dysfonctionnements de notre monde. N'oublions pas que le prix de la misère, c'est la révolte et la guerre ! La conférence des Nations unies sur le financement du développement, organisée par le Mexique en mars 2002, a permis de dégager des voies d'action pour lutter contre la pauvreté, en conformité avec les Objectifs du Millénaire. La mondialisation est un fait, il serait naïf de le nier. Mais, nous pouvons en infléchir le cours. La mondialisation ne peut être une course effrénée à la compétitivité ou un système d'échanges favorisant un esclavage moderne. Nous voulons une mondialisation de l'accès du plus grand nombre à la prospérité, à la santé, à l'éducation, en un mot à la dignité.
Global par excellence, le défi silencieux de l'environnement appelle une prise de conscience. Nous n'avons pas de planète de rechange ! C'est pourquoi, nos gouvernements sont déterminés à s'attaquer de toute urgence à la dégradation rapide des milieux naturels, à la désertification et à la pénurie d'eau. Il s'agit là d'une exigence morale majeure pour léguer à nos enfants un monde vivable.
Les convergences entre le Mexique et la France sur des questions essentielles pour l'humanité sont particulièrement apparues au sein de l'Organisation des Nations unies, notamment à l'époque où nos deux pays ont siégé ensemble au Conseil de sécurité, en 2002 et 2003. Dans cette enceinte, et dans bien d'autres encore, la France et le Mexique ont travaillé la main dans la main dans le but d'encourager le renforcement substantiel de l'ONU pour en faire une instance véritablement efficace et attachée au maintien de la paix dans le monde.
La paix est également menacée par ces menaces globales que sont le terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive. Comment ne pas être révolté par le terrorisme qui, de New York à Djakarta, de Madrid à Beslan, tue lâchement des innocents ? Aucune cause ne peut justifier cette violence sans visage ! La France et le Mexique prennent aujourd'hui une part active à la mobilisation de la communauté internationale contre ce fléau, notamment à travers le comité du contre-terrorisme des Nations unies, pour fédérer les volontés et les initiatives, et garantir la coopération entre Nations. Pour leur part, les régimes de non-prolifération ont été mis à mal ces dernières années par l'action de certains États et d'acteurs non-étatiques. Dans le domaine nucléaire, la conférence d'examen du TNP en 2005 sera l'occasion de renforcer le mécanisme de non-prolifération nucléaire. La France et le Mexique sont décidés à ne pas rater ce rendez-vous.
Face aux menaces, le développement harmonieux de l'humanité dépend largement du respect de l'identité de chacun. C'est pourquoi, forts d'un héritage culturel millénaire, nos deux pays sont convaincus que la culture, la langue, la création intellectuelle ne sont pas des biens marchands comme les autres. Chacun doit défendre sa culture et sa langue, sources de richesse inestimable pour l'humanité. Nous devons repousser la fatalité d'une "sous-culture mondialisée". L'unité de la communauté internationale ne doit pas être synonyme d'uniformité !
La France et le Mexique ont une excellente occasion, avec la tenue à Paris de la troisième réunion de la Commission binationale, de renforcer les liens qui les unissent et de tracer les grands axes qui orienteront à l'avenir les relations bilatérales. Cette rencontre fait suite à toute une série d'efforts déployés par les deux parties pour créer des opportunités de plus en plus nombreuses et intéressantes pour le développement de la coopération entre nos pays. Elle témoigne de la volonté franco-mexicaine de reconnaître l'importance des différentes instances officielles - parlementaires, éducatives, culturelles, économiques, scientifiques et technologiques - comme le rôle des acteurs non gouvernementaux - chefs d'entreprises, intellectuels et universitaires - et de leur donner un cadre propice aux échanges.
La Commission binationale permet de mettre au point un large éventail d'accords dans les différents secteurs qui fondent ces solides relations. En matière économique et commerciale, le Mexique et la France ont une relation positive, qui ouvre de grandes perspectives grâce au Traité de libre Échange entre le Mexique et l'Union européenne. A l'heure actuelle, la France est le quatrième partenaire commercial du Mexique et le troisième investisseur de l'Union européenne avec environ 600 millions de dollars par an. Nos deux pays s'efforcent d'en améliorer encore les bénéfices économiques en favorisant l'approfondissement des contacts entre les entreprises afin d'identifier les opportunités offertes par le Traité Mexique-Union européenne et d'éliminer tout ce qui peut faire obstacle à son application la plus efficace.
En outre, au cours de ces dernières années, l'intérêt croissant des sociétés française et mexicaine s'est traduit notamment par un enthousiasme réciproque pour la culture de l'autre. Ceci a donné lieu à l'organisation de manifestations artistiques importantes correspondant au dialogue entre artistes et penseurs de nos deux nations. Citons, parmi tant d'autres, l'exposition "Soles Mexicanos", au Petit Palais à Paris, l'exposition "Mexique-Europe, Aller et Retour, 1910-1960", l'une des plus importantes sur l'art contemporain du Mexique présentée ces dernières années en Europe, ainsi que l'exposition photographique "La Terre vue du ciel" de Yann Arthus-Bertrand, qui remporta un franc succès sur le "Paseo de la Reforma" de Mexico et sur les quais du port de Veracruz.
Dans le domaine de la coopération éducative, scientifique et technique, le Mexique et la France ont mis sur pied des mécanismes novateurs pour conjuguer nos efforts et concevoir des actions communes permettant de profiter pleinement des ressources disponibles. C'est ainsi qu'il existe aujourd'hui 298 accords interinstitutionnels, 18 accords gouvernementaux et deux accords multilatéraux en matière éducative, scientifique et technologique. Aux mécanismes traditionnels de coopération - bourses pour faire des études universitaires ou des doctorats - sont venues se joindre de nouvelles modalités, comme les séjours linguistiques, les stages en entreprise et en université, les vidéoconférences, les laboratoires conjoints ou encore et les réseaux universitaires.
La Commission binationale, qui s'achève aujourd'hui, est donc l'occasion de définir une stratégie commune qui sache tirer le meilleur parti de nos potentiels réciproques. Avec le prochain déplacement du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin à Mexico du 17 au 19 novembre, nos deux pays renforcent ainsi progressivement un partenariat exceptionnel, confirmant ainsi leur volonté d'avancer, "mano en la mano", côte à côte, pour tracer un chemin d'avenir.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 octobre 2004)
Récemment, les liens traditionnellement cordiaux qui unissent le Mexique et la France se sont approfondis et enrichis dans les domaines de la politique et de l'économie, ainsi que dans celui de la coopération bilatérale dans les secteurs de la culture, de l'éducation, des sciences et de la technologie. Ils se sont resserrés tout particulièrement en ce qui concerne l'engagement pris par nos deux pays de bâtir un système international plus juste et plus équilibré.
Au cours de ces quatre dernières années, les convergences de vues en matière politique entre le Mexique et la France ont constitué une base solide pour les réunions de haut niveau qui se sont déroulées dans le cadre de visites réciproques non seulement entre les représentants des gouvernements, mais encore entre les secteurs de la société les plus divers. L'intensité de ces contacts a été patente lors des nombreuses rencontres au niveau présidentiel, notamment pendant la visite officielle en France du président Vicente Fox en 2002 et la visite plus récente au Mexique que le président Jacques Chirac a effectuée à Guadalajara, en mai dernier, dans le cadre du IIIe Sommet entre l'Union européenne et l'Amérique latine avec les Caraïbes.
Face à la nouvelle scène mondiale de ce siècle, l'un des points communs fondamentaux dans les relations franco-mexicaines est la proximité qui existe entre nos deux pays dans la façon de voir un nouvel ordre mondial fondé avant toutes choses sur le multilatéralisme et le respect absolu du droit international, en tant qu'éléments essentiels pour faire face aux graves menaces et aux enjeux du système international.
Le développement est un défi majeur, parce que la pauvreté est à la source de nombreux dysfonctionnements de notre monde. N'oublions pas que le prix de la misère, c'est la révolte et la guerre ! La conférence des Nations unies sur le financement du développement, organisée par le Mexique en mars 2002, a permis de dégager des voies d'action pour lutter contre la pauvreté, en conformité avec les Objectifs du Millénaire. La mondialisation est un fait, il serait naïf de le nier. Mais, nous pouvons en infléchir le cours. La mondialisation ne peut être une course effrénée à la compétitivité ou un système d'échanges favorisant un esclavage moderne. Nous voulons une mondialisation de l'accès du plus grand nombre à la prospérité, à la santé, à l'éducation, en un mot à la dignité.
Global par excellence, le défi silencieux de l'environnement appelle une prise de conscience. Nous n'avons pas de planète de rechange ! C'est pourquoi, nos gouvernements sont déterminés à s'attaquer de toute urgence à la dégradation rapide des milieux naturels, à la désertification et à la pénurie d'eau. Il s'agit là d'une exigence morale majeure pour léguer à nos enfants un monde vivable.
Les convergences entre le Mexique et la France sur des questions essentielles pour l'humanité sont particulièrement apparues au sein de l'Organisation des Nations unies, notamment à l'époque où nos deux pays ont siégé ensemble au Conseil de sécurité, en 2002 et 2003. Dans cette enceinte, et dans bien d'autres encore, la France et le Mexique ont travaillé la main dans la main dans le but d'encourager le renforcement substantiel de l'ONU pour en faire une instance véritablement efficace et attachée au maintien de la paix dans le monde.
La paix est également menacée par ces menaces globales que sont le terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive. Comment ne pas être révolté par le terrorisme qui, de New York à Djakarta, de Madrid à Beslan, tue lâchement des innocents ? Aucune cause ne peut justifier cette violence sans visage ! La France et le Mexique prennent aujourd'hui une part active à la mobilisation de la communauté internationale contre ce fléau, notamment à travers le comité du contre-terrorisme des Nations unies, pour fédérer les volontés et les initiatives, et garantir la coopération entre Nations. Pour leur part, les régimes de non-prolifération ont été mis à mal ces dernières années par l'action de certains États et d'acteurs non-étatiques. Dans le domaine nucléaire, la conférence d'examen du TNP en 2005 sera l'occasion de renforcer le mécanisme de non-prolifération nucléaire. La France et le Mexique sont décidés à ne pas rater ce rendez-vous.
Face aux menaces, le développement harmonieux de l'humanité dépend largement du respect de l'identité de chacun. C'est pourquoi, forts d'un héritage culturel millénaire, nos deux pays sont convaincus que la culture, la langue, la création intellectuelle ne sont pas des biens marchands comme les autres. Chacun doit défendre sa culture et sa langue, sources de richesse inestimable pour l'humanité. Nous devons repousser la fatalité d'une "sous-culture mondialisée". L'unité de la communauté internationale ne doit pas être synonyme d'uniformité !
La France et le Mexique ont une excellente occasion, avec la tenue à Paris de la troisième réunion de la Commission binationale, de renforcer les liens qui les unissent et de tracer les grands axes qui orienteront à l'avenir les relations bilatérales. Cette rencontre fait suite à toute une série d'efforts déployés par les deux parties pour créer des opportunités de plus en plus nombreuses et intéressantes pour le développement de la coopération entre nos pays. Elle témoigne de la volonté franco-mexicaine de reconnaître l'importance des différentes instances officielles - parlementaires, éducatives, culturelles, économiques, scientifiques et technologiques - comme le rôle des acteurs non gouvernementaux - chefs d'entreprises, intellectuels et universitaires - et de leur donner un cadre propice aux échanges.
La Commission binationale permet de mettre au point un large éventail d'accords dans les différents secteurs qui fondent ces solides relations. En matière économique et commerciale, le Mexique et la France ont une relation positive, qui ouvre de grandes perspectives grâce au Traité de libre Échange entre le Mexique et l'Union européenne. A l'heure actuelle, la France est le quatrième partenaire commercial du Mexique et le troisième investisseur de l'Union européenne avec environ 600 millions de dollars par an. Nos deux pays s'efforcent d'en améliorer encore les bénéfices économiques en favorisant l'approfondissement des contacts entre les entreprises afin d'identifier les opportunités offertes par le Traité Mexique-Union européenne et d'éliminer tout ce qui peut faire obstacle à son application la plus efficace.
En outre, au cours de ces dernières années, l'intérêt croissant des sociétés française et mexicaine s'est traduit notamment par un enthousiasme réciproque pour la culture de l'autre. Ceci a donné lieu à l'organisation de manifestations artistiques importantes correspondant au dialogue entre artistes et penseurs de nos deux nations. Citons, parmi tant d'autres, l'exposition "Soles Mexicanos", au Petit Palais à Paris, l'exposition "Mexique-Europe, Aller et Retour, 1910-1960", l'une des plus importantes sur l'art contemporain du Mexique présentée ces dernières années en Europe, ainsi que l'exposition photographique "La Terre vue du ciel" de Yann Arthus-Bertrand, qui remporta un franc succès sur le "Paseo de la Reforma" de Mexico et sur les quais du port de Veracruz.
Dans le domaine de la coopération éducative, scientifique et technique, le Mexique et la France ont mis sur pied des mécanismes novateurs pour conjuguer nos efforts et concevoir des actions communes permettant de profiter pleinement des ressources disponibles. C'est ainsi qu'il existe aujourd'hui 298 accords interinstitutionnels, 18 accords gouvernementaux et deux accords multilatéraux en matière éducative, scientifique et technologique. Aux mécanismes traditionnels de coopération - bourses pour faire des études universitaires ou des doctorats - sont venues se joindre de nouvelles modalités, comme les séjours linguistiques, les stages en entreprise et en université, les vidéoconférences, les laboratoires conjoints ou encore et les réseaux universitaires.
La Commission binationale, qui s'achève aujourd'hui, est donc l'occasion de définir une stratégie commune qui sache tirer le meilleur parti de nos potentiels réciproques. Avec le prochain déplacement du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin à Mexico du 17 au 19 novembre, nos deux pays renforcent ainsi progressivement un partenariat exceptionnel, confirmant ainsi leur volonté d'avancer, "mano en la mano", côte à côte, pour tracer un chemin d'avenir.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 octobre 2004)