Déclaration de M. Michel Barnier, ministre des affaires étrangères, en réponse à une question d'actualité sur la contribution française au budget communautaire, au Sénat le 3 juin 2004.

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Circonstance : Réponse de Michel Barnier à une question d'actualité au Sénat, le 3 juin 2004

Texte intégral

Merci Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Sénateurs,
Le ministre des Affaires étrangères est aussi, avec Claudie Haigneré, le ministre des Affaires européennes, qui sont d'ailleurs de moins en moins étrangères, comme en témoigne votre question, Monsieur le Sénateur.
Le budget de l'Union européenne, c'est aujourd'hui à peu près 1 % de la richesse européenne, c'est ce que l'on appelle le revenu national brut communautaire et dans ce budget, nous apportons environ 17 milliards d'euros, chaque année, nous, la France, nous Français, les contribuables.
Je dis simplement, pour votre réflexion personnelle et celle de vos amis, puisque vous avez parlé de la gauche et de la droite, que si nous allions aux chiffres que vous dites, 1,5 %, vous avez bien conscience que cela voudrait dire, pour les contribuables français, 8 milliards d'euros de plus par an. Nous sommes bien d'accord, c'est mathématique mais il faut le savoir et puis, il faut le dire : 8 milliards de contribution en plus.
Soyons sérieux et laissons de côté la campagne électorale !
Le président de la République n'a pas décidé de plafonner. Il l'a proposé et il ne l'a pas proposé seul, il a signé une lettre avec cinq autres chefs d'État et de gouvernement, avec parmi ces signataires, puisque vous parlez de la gauche et de la droite, Tony Blair et Gerhard Schröder, permettez-moi de le dire puisque vous ne l'avez pas dit. On voit bien que, là encore, ce n'est pas la gauche et la droite. Il y a le temps de la proposition, et celui de la négociation.
La proposition, c'est la Commission qui l'a faite et je m'en souviens précisément puisque j'ai contribué à cette proposition dans laquelle, quel que soit le volume de l'argent que l'on mettra finalement dans le budget européen, il y aura les moyens de préserver la politique régionale que j'ai portée avec tant de passion et qui a été si utile, non seulement à la région où vous vous présentez aux élections européennes, mais à toutes les régions françaises et d'abord les plus défavorisées, que sont les départements français d'outre-mer. Mesdames et Messieurs les Sénateurs, ne les oubliez pas, et moi je ne les oublie pas.
Je veux donc dire que si les propositions de la Commission sont suivies, il y aura le moyen de préserver les aides, notamment pour les reconversions industrielles.
Et puis, il y a le temps de la négociation qui commence et qui va durer un an, un an et demi, au terme de laquelle, entre la demande d'un certain nombre d'États, dont le nôtre, qui ont le souci des maîtrises budgétaires et la proposition de la Commission, qui est de 1,11 %, nous trouverons le juste équilibre.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 7 juin 2004)