Texte intégral
Mesdames,
Messieurs,
Monsieur le Pasteur,
En vous honorant, la République rend hommage au médiateur indispensable entre la communauté évangélique des gens du voyage et la collectivité nationale.
Le Ministère de l'Intérieur sait qu'il a en vous un interlocuteur de confiance :
- que ce soit comme responsable de "Vie et Lumière",
- que ce soit comme président de l'association "SOS gens du voyage".
1. Votre cause c'est d'abord la foi et l'espérance.
Votre engagement vous a conduit à assumer un rôle déterminant dans l'organisation des grands rassemblements évangéliques organisés par votre association deux fois par an.
Ces rassemblements sont autant de défis que vous avez relevé avec détermination et courage :
- Défi de l'organisation d'abord, pour trouver des terrains et veiller au bon déroulement de l'événement.
- Mais surtout défi de la reconnaissance et de la légitimité qu'il vous faut gagner afin de pérenniser cette forme d'expression de vos convictions.
L'État vous appuie car il est le garant de la liberté du culte.
- Le Ministère de l'Intérieur a trouvé en vous un partenaire efficace et constructif pour faciliter le bon déroulement de rassemblements attirant jusqu'à 40.000 personnes pendant plusieurs semaines.
- C'est pourquoi je voudrais vous rendre ici publiquement hommage pour l'esprit de responsabilité dans lequel vous avez su travailler avec les représentants de l'État.
- Ensemble il nous appartient maintenant d'ancrer ce partenariat dans la durée.
Car nous sommes confrontés à des contraintes nouvelles :
- Jusqu'à présent, les rassemblements ont pu se tenir sur des terrains militaires désaffectés.
- Ces terrains sont aujourd'hui en voie d'aliénation. Si nous n'y prenons pas garde, il ne sera plus possible d'y avoir recours d'ici quelques années.
Ensemble nous devons, dans les prochains mois, trouver des solutions durables.
- Cela devra peut-être passer par l'acquisition par votre association d'un terrain spécifique, comme cela a été le cas dès 1988 dans le Loiret.
- Le bilan positif de cette première acquisition, doit nous inciter à chercher ensemble les moyens de reproduire cette solution ailleurs en France.
2. Votre cause c'est également celle des gens du voyage :
C'est une cause qui a besoin d'être défendue par des hommes et des femmes de qualité.
A travers vos traditions et vos coutumes, vous exprimez une facette essentielle de l'identité européenne. Quel autre peuple peut se prévaloir de racines si diverses, d'un bout à l'autre de notre continent ?
Votre mode de vie constitue une part essentielle de l'héritage européen : nous devons le protéger.
- C'est pourquoi nous n'accepterons aucune discrimination à votre égard.
- C'est pourquoi également nous sanctionnerons tout acte d'intolérance ou de manque de respect de l'autre.
Ensemble nous devons trouver un équilibre entre respect de l'identité de chacun et respect des exigences collectives :
Votre combat n'est pas un combat facile. Aujourd'hui encore les gens du voyage ne trouvent pas toujours leur place dans la société française.
Mais l'État doit garantir le respect du droit et des règles collectives, de la propriété privée à la scolarité obligatoire;
D'autant plus que notre société est travaillée à fa fois par les tentations de l'individualisme et du communautarisme.
Des progrès ont été accomplis : l'itinérance est reconnue par la loi comme un mode de vie légitime. Ce statut vous ouvre des droits et des devoirs.
Des droits d'abord, puisque toutes les autorités publiques sont tenues de respecter la lettre et l'esprit de ce statut.
- Le ministère de l'intérieur et tout particulièrement les préfets, doivent y veiller.
- Je le leur ai rappelé voici quelques semaines, à l'occasion de ma première réunion de travail avec eux.
Cela vous donne aussi des devoirs.
- Dans la République l'appartenance à la nation française est un choix de tous les instants.
- La scolarisation, la qualité des relations de voisinage, le respect de la propriété sont les conditions de la discipline collective ainsi que de notre cohésion nationale.
- Pour faciliter l'itinérance il faut que les collectivités locales vous offrent les espaces d'accueil nécessaires.
La loi d'urbanisme prévoit que chaque chef lieu de canton doit mettre à la disposition des gens du voyage un espace d'accueil et de séjour.
Nous devons maintenant nous mobiliser pour que cette loi soit pleinement appliquée. Nous en avons les moyens. Pour cela nous avons deux priorités :
- D'abord la mise en uvre des schémas d'accueil départementaux : ils seront adoptés au 1er juillet prochain, à l'exception très provisoire d'un seul département.
- Ensuite l'aménagement des aires d'accueil qui sont prévues par les schémas. J'ai demandé à mes services de veiller à ce que les normes réglementaires qui régiront ces terrains soient définies de façon équilibrée et assouplie lorsque cela nécessaire : elles doivent garantir un niveau d'équipement et de sécurité acceptable, mais éviter en même temps toute surenchère qui rendrait impossible la recherche et l'équipement d'un nombre suffisant de terrains.
Monsieur, nous tous ici présents savons que l'État peut s'appuyer sur votre coopération et celle de votre association.
C'est aussi à ce titre que vous êtes aujourd'hui décoré dans l'Ordre national du Mérite.
Source : Daniel Merchat, Avocat à la Cour
Barreau de Seine-Saint-Denis
Messieurs,
Monsieur le Pasteur,
En vous honorant, la République rend hommage au médiateur indispensable entre la communauté évangélique des gens du voyage et la collectivité nationale.
Le Ministère de l'Intérieur sait qu'il a en vous un interlocuteur de confiance :
- que ce soit comme responsable de "Vie et Lumière",
- que ce soit comme président de l'association "SOS gens du voyage".
1. Votre cause c'est d'abord la foi et l'espérance.
Votre engagement vous a conduit à assumer un rôle déterminant dans l'organisation des grands rassemblements évangéliques organisés par votre association deux fois par an.
Ces rassemblements sont autant de défis que vous avez relevé avec détermination et courage :
- Défi de l'organisation d'abord, pour trouver des terrains et veiller au bon déroulement de l'événement.
- Mais surtout défi de la reconnaissance et de la légitimité qu'il vous faut gagner afin de pérenniser cette forme d'expression de vos convictions.
L'État vous appuie car il est le garant de la liberté du culte.
- Le Ministère de l'Intérieur a trouvé en vous un partenaire efficace et constructif pour faciliter le bon déroulement de rassemblements attirant jusqu'à 40.000 personnes pendant plusieurs semaines.
- C'est pourquoi je voudrais vous rendre ici publiquement hommage pour l'esprit de responsabilité dans lequel vous avez su travailler avec les représentants de l'État.
- Ensemble il nous appartient maintenant d'ancrer ce partenariat dans la durée.
Car nous sommes confrontés à des contraintes nouvelles :
- Jusqu'à présent, les rassemblements ont pu se tenir sur des terrains militaires désaffectés.
- Ces terrains sont aujourd'hui en voie d'aliénation. Si nous n'y prenons pas garde, il ne sera plus possible d'y avoir recours d'ici quelques années.
Ensemble nous devons, dans les prochains mois, trouver des solutions durables.
- Cela devra peut-être passer par l'acquisition par votre association d'un terrain spécifique, comme cela a été le cas dès 1988 dans le Loiret.
- Le bilan positif de cette première acquisition, doit nous inciter à chercher ensemble les moyens de reproduire cette solution ailleurs en France.
2. Votre cause c'est également celle des gens du voyage :
C'est une cause qui a besoin d'être défendue par des hommes et des femmes de qualité.
A travers vos traditions et vos coutumes, vous exprimez une facette essentielle de l'identité européenne. Quel autre peuple peut se prévaloir de racines si diverses, d'un bout à l'autre de notre continent ?
Votre mode de vie constitue une part essentielle de l'héritage européen : nous devons le protéger.
- C'est pourquoi nous n'accepterons aucune discrimination à votre égard.
- C'est pourquoi également nous sanctionnerons tout acte d'intolérance ou de manque de respect de l'autre.
Ensemble nous devons trouver un équilibre entre respect de l'identité de chacun et respect des exigences collectives :
Votre combat n'est pas un combat facile. Aujourd'hui encore les gens du voyage ne trouvent pas toujours leur place dans la société française.
Mais l'État doit garantir le respect du droit et des règles collectives, de la propriété privée à la scolarité obligatoire;
D'autant plus que notre société est travaillée à fa fois par les tentations de l'individualisme et du communautarisme.
Des progrès ont été accomplis : l'itinérance est reconnue par la loi comme un mode de vie légitime. Ce statut vous ouvre des droits et des devoirs.
Des droits d'abord, puisque toutes les autorités publiques sont tenues de respecter la lettre et l'esprit de ce statut.
- Le ministère de l'intérieur et tout particulièrement les préfets, doivent y veiller.
- Je le leur ai rappelé voici quelques semaines, à l'occasion de ma première réunion de travail avec eux.
Cela vous donne aussi des devoirs.
- Dans la République l'appartenance à la nation française est un choix de tous les instants.
- La scolarisation, la qualité des relations de voisinage, le respect de la propriété sont les conditions de la discipline collective ainsi que de notre cohésion nationale.
- Pour faciliter l'itinérance il faut que les collectivités locales vous offrent les espaces d'accueil nécessaires.
La loi d'urbanisme prévoit que chaque chef lieu de canton doit mettre à la disposition des gens du voyage un espace d'accueil et de séjour.
Nous devons maintenant nous mobiliser pour que cette loi soit pleinement appliquée. Nous en avons les moyens. Pour cela nous avons deux priorités :
- D'abord la mise en uvre des schémas d'accueil départementaux : ils seront adoptés au 1er juillet prochain, à l'exception très provisoire d'un seul département.
- Ensuite l'aménagement des aires d'accueil qui sont prévues par les schémas. J'ai demandé à mes services de veiller à ce que les normes réglementaires qui régiront ces terrains soient définies de façon équilibrée et assouplie lorsque cela nécessaire : elles doivent garantir un niveau d'équipement et de sécurité acceptable, mais éviter en même temps toute surenchère qui rendrait impossible la recherche et l'équipement d'un nombre suffisant de terrains.
Monsieur, nous tous ici présents savons que l'État peut s'appuyer sur votre coopération et celle de votre association.
C'est aussi à ce titre que vous êtes aujourd'hui décoré dans l'Ordre national du Mérite.
Source : Daniel Merchat, Avocat à la Cour
Barreau de Seine-Saint-Denis