Texte intégral
O. de Lagarde : Merci d'être avec nous dans ce studio. Vous êtes ministre de l'Outre-Mer. G. Flosse, hier, a claqué la porte des négociations. O. Temaru a eu des propos guère plus amènes. Finalement, votre tentative de conciliation est un échec. Y a-t-il une autre solution aujourd'hui que celle de dissoudre l'Assemblée de Polynésie ?
Brigitte GIRARDIN : Tout d'abord, il n'y a absolument pas d'échec, il n'y a pas de rupture de négociations. Je vous rappelle que G. Flosse ne voulait pas venir à Paris, et posait comme préalable que tous les bâtiments administratifs, qui sont occupés de façon illégale, puisque le Conseil d'Etat en a jugé et a demandé la libération sous 72 heures de ces locaux, qui auraient déjà dû être libérés, il a finalement accepté de venir à Paris. Nous avons eu une semaine de négociations, de discussions très constructives, qui ont abouti à un premier accord, qui est important, et la question de la dissolution n'est plus une question aujourd'hui, puisque nous sommes tous d'accord pour aller vers des élections générales, et pour utiliser la voie parlementaire, une loi organique, qui est la seule qui juridiquement est possible, parce que si aujourd'hui, nous proposions un décret de dissolution au président de la République, dont je rappelle que ce n'est pas du tout un pouvoir discrétionnaire - on n'est pas dans le schéma de l'Assemblée nationale -, si nous faisions cela, nous aurions toutes les chances de faire annuler ce texte par le Conseil d'Etat. Donc, cette semaine a permis de bien expliquer les choses, de faire comprendre à tout le monde que l'Etat non seulement avait une attitude de stricte neutralité, mais était là pour essayer de faciliter le rapprochement entre les parties. Puisque l'objectif maintenant partagé par tout le monde, est d'aboutir à des élections générales, il faut les organiser sur une base juridique qui soit sûre et qui ne risque pas d'être censurée ni par le Conseil d'Etat ni par le Conseil constitutionnel.
O. de Lagarde : Alors, justement, à propos des élections générales, les deux parties semblent à peu près d'accord, mais ils ne le sont pas totalement. Quelle est votre position à vous ? Quand est-ce qu'elles doivent avoir lieu, comment elles doivent se dérouler ?
Brigitte GIRARDIN : Moi, je n'ai pas de position, je ne suis pas là pour imposer, pour essayer de proposer quelque chose, j'essaye de rapprocher les points de vue. Le seul point de désaccord qui reste à régler, c'est ce problème de calendrier et je ne suis pas pessimiste. Je pense qu'on peut y arriver. Simplement, pourquoi les négociations ont été suspendues ? Je voudrais quand même rappeler que c'est tout simplement parce que monsieur Temaru, qui a pris un engagement à plusieurs reprises au cours de la semaine, un engagement oral, de faire libérer les locaux, a fini par signer, samedi, le texte de l'accord qui prévoyait qu'on ne continuait les négociations qu'une fois que tous les bâtiments auraient été libérés. Or; jusqu'à maintenant, soit il n'a pas pu, soit il n'a pas voulu. Je ne porte pas de jugement, je constate simplement qu'un engagement qu'il a pris de façon très claire, il ne le tient pas, ce qui a suscité la réaction de monsieur Flosse, qui l'avait d'ailleurs annoncé, qu'il n'accepterait de continuer qu'à la condition que les choses sur place soient la situation soit sereine et que tous les bâtiments soient libérés, conformément à une décision de justice.
O. de Lagarde : Vous parlez d'impartialité, de votre impartialité. Vous avez peut-être entendu les partisans d'O. Temaru tout à l'heure, dans le reportage de Sébastien Baer. Ils vous accusent très concrètement de faire le jeu uniquement de G. Flosse.
Brigitte GIRARDIN : Ecoutez, vraiment, je ne vois pas en quoi cette accusation peut être fondée. D'ailleurs, les contacts que j'ai avec monsieur Temaru ne me laissent absolument pas penser qu'au fond de lui-même il a ce jugement. Nous avons très bien travaillé de façon constructive et sereine. Moi, j'étais prêt, hier
O. de Lagarde : Il ne semble quand même pas, lui, de cet avis ?
Brigitte GIRARDIN : Il réagit publiquement à la réaction elle-même de Monsieur Flosse, mais je peux vous dire que je l'ai eu longuement au téléphone, encore hier et, très franchement, on est pratiquement d'accord sur un texte de loi organique. C'est un texte qui peut être finalisé très vite. Le seul sujet qui reste en discussion, c'est le rapprochement des calendriers, et je souhaite que les négociations reprennent très vite, mais encore une fois, c'est monsieur Temaru qui tient la clé de la poursuite de ces négociations. A lui de faire respecter une décision de justice dont il ne cesse de répéter qu'il souhaite qu'elle soit appliquée.
O. de Lagarde : Vous dites que tout le monde est pratiquement d'accord, en même temps, les portes claquent. Ce n'est pas un tout petit peu la méthode Coué ?
Brigitte GIRARDIN : Non, écoutez, quand on signe un engagement, la moindre des choses c'est qu'on le respecte, sinon comment voulez-vous qu'on négocie avec une partie qui, en permanence, prend des engagements qu'elle ne tient pas. On ne peut pas négocier avec un double langage d'un côté ou de l'autre. Donc, il faut que chacun prenne ses responsabilités. Quand on signe un accord, on essaye de le faire respecter.
(Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 30 novembre 2004)
Brigitte GIRARDIN : Tout d'abord, il n'y a absolument pas d'échec, il n'y a pas de rupture de négociations. Je vous rappelle que G. Flosse ne voulait pas venir à Paris, et posait comme préalable que tous les bâtiments administratifs, qui sont occupés de façon illégale, puisque le Conseil d'Etat en a jugé et a demandé la libération sous 72 heures de ces locaux, qui auraient déjà dû être libérés, il a finalement accepté de venir à Paris. Nous avons eu une semaine de négociations, de discussions très constructives, qui ont abouti à un premier accord, qui est important, et la question de la dissolution n'est plus une question aujourd'hui, puisque nous sommes tous d'accord pour aller vers des élections générales, et pour utiliser la voie parlementaire, une loi organique, qui est la seule qui juridiquement est possible, parce que si aujourd'hui, nous proposions un décret de dissolution au président de la République, dont je rappelle que ce n'est pas du tout un pouvoir discrétionnaire - on n'est pas dans le schéma de l'Assemblée nationale -, si nous faisions cela, nous aurions toutes les chances de faire annuler ce texte par le Conseil d'Etat. Donc, cette semaine a permis de bien expliquer les choses, de faire comprendre à tout le monde que l'Etat non seulement avait une attitude de stricte neutralité, mais était là pour essayer de faciliter le rapprochement entre les parties. Puisque l'objectif maintenant partagé par tout le monde, est d'aboutir à des élections générales, il faut les organiser sur une base juridique qui soit sûre et qui ne risque pas d'être censurée ni par le Conseil d'Etat ni par le Conseil constitutionnel.
O. de Lagarde : Alors, justement, à propos des élections générales, les deux parties semblent à peu près d'accord, mais ils ne le sont pas totalement. Quelle est votre position à vous ? Quand est-ce qu'elles doivent avoir lieu, comment elles doivent se dérouler ?
Brigitte GIRARDIN : Moi, je n'ai pas de position, je ne suis pas là pour imposer, pour essayer de proposer quelque chose, j'essaye de rapprocher les points de vue. Le seul point de désaccord qui reste à régler, c'est ce problème de calendrier et je ne suis pas pessimiste. Je pense qu'on peut y arriver. Simplement, pourquoi les négociations ont été suspendues ? Je voudrais quand même rappeler que c'est tout simplement parce que monsieur Temaru, qui a pris un engagement à plusieurs reprises au cours de la semaine, un engagement oral, de faire libérer les locaux, a fini par signer, samedi, le texte de l'accord qui prévoyait qu'on ne continuait les négociations qu'une fois que tous les bâtiments auraient été libérés. Or; jusqu'à maintenant, soit il n'a pas pu, soit il n'a pas voulu. Je ne porte pas de jugement, je constate simplement qu'un engagement qu'il a pris de façon très claire, il ne le tient pas, ce qui a suscité la réaction de monsieur Flosse, qui l'avait d'ailleurs annoncé, qu'il n'accepterait de continuer qu'à la condition que les choses sur place soient la situation soit sereine et que tous les bâtiments soient libérés, conformément à une décision de justice.
O. de Lagarde : Vous parlez d'impartialité, de votre impartialité. Vous avez peut-être entendu les partisans d'O. Temaru tout à l'heure, dans le reportage de Sébastien Baer. Ils vous accusent très concrètement de faire le jeu uniquement de G. Flosse.
Brigitte GIRARDIN : Ecoutez, vraiment, je ne vois pas en quoi cette accusation peut être fondée. D'ailleurs, les contacts que j'ai avec monsieur Temaru ne me laissent absolument pas penser qu'au fond de lui-même il a ce jugement. Nous avons très bien travaillé de façon constructive et sereine. Moi, j'étais prêt, hier
O. de Lagarde : Il ne semble quand même pas, lui, de cet avis ?
Brigitte GIRARDIN : Il réagit publiquement à la réaction elle-même de Monsieur Flosse, mais je peux vous dire que je l'ai eu longuement au téléphone, encore hier et, très franchement, on est pratiquement d'accord sur un texte de loi organique. C'est un texte qui peut être finalisé très vite. Le seul sujet qui reste en discussion, c'est le rapprochement des calendriers, et je souhaite que les négociations reprennent très vite, mais encore une fois, c'est monsieur Temaru qui tient la clé de la poursuite de ces négociations. A lui de faire respecter une décision de justice dont il ne cesse de répéter qu'il souhaite qu'elle soit appliquée.
O. de Lagarde : Vous dites que tout le monde est pratiquement d'accord, en même temps, les portes claquent. Ce n'est pas un tout petit peu la méthode Coué ?
Brigitte GIRARDIN : Non, écoutez, quand on signe un engagement, la moindre des choses c'est qu'on le respecte, sinon comment voulez-vous qu'on négocie avec une partie qui, en permanence, prend des engagements qu'elle ne tient pas. On ne peut pas négocier avec un double langage d'un côté ou de l'autre. Donc, il faut que chacun prenne ses responsabilités. Quand on signe un accord, on essaye de le faire respecter.
(Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 30 novembre 2004)