Texte intégral
Q - Bonjour Monsieur Muselier. Vous êtes secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères. Vous étiez sur place hier. J'ai lu ce que vous avez déclaré, notamment à l'Agence France Presse. Visiblement, vous avez pris un coup avec ce que vous avez vu hier ?
R - C'est un moment difficile car ce drame touche deux pays, la France et l'Egypte, même si le nombre de victimes égyptiennes est moins important. Même si vous êtes comme moi un ancien médecin du SAMU, cela ne vous laisse pas indifférent. Quand vous allez sur la zone pour voir comment s'organisent les recherches et que vous voyez les débris de l'avion et toutes les affaires personnelles de ces familles qui étaient là, qui rentraient de vacances, vous êtes obligés de penser à votre propre vie, votre propre famille. Voir ces destins brisés, ces vies brisées, cela ne vous laisse pas indifférent. C'est vrai que là-bas, sur place, l'émotion pour tous et de tous est immense.
Q - Les familles françaises vont partir. Vous dites que 65 familles sont directement touchées par la catastrophe ?
R - Il y a 133 victimes françaises et 65 familles concernées. Il y a une organisation qui a été demandée par les familles et, bien entendu, M. Jean-Pierre Raffarin a donné son accord. Il y aura un départ mercredi soir. Ils seront jeudi sur place. Il y aura deux manifestations, deux lieux de commémoration symboliques forts : un en mer bien sûr et un à terre où nous avons trouvé un site qui permet de voir la mer et d'essayer de faire ce travail de deuil essentiel pour reconstruire sa vie.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 6 janvier 2004)