Texte intégral
Monsieur le Ministre, cher Léon,
Mesdames et messieurs les parlementaires de la Guyane,
Monsieur le président du Conseil régional,
Monsieur le président du Conseil général,
Mesdames et Messieurs les élus,
Monsieur le président de l'APROSEP (association profession sport, éducation populaire),
Mesdames, Messieurs,
Chère Malia,
Je suis particulièrement heureuse de participer aujourd'hui à cette remise des récompenses " défi-jeunes " 2004 et des diplômes du " brevet d'aptitude professionnelle d'assistant animateur technicien " (BAPAAT).
Je voudrais tout d'abord me tourner vers Malia Métella que je rencontre pour la première fois, aujourd'hui. Je veux lui dire merci, un grand merci du fond du cur pour les forts moments d'émotion et d'intense bonheur qu'elle nous a fait vivre à Athènes. L'équipe de France, notamment celle de natation nous a fait vibrer tout au long de ces deux semaines d'olympiades avec Laure Manoudou, d'autres nageuses et nageurs, je veux bien sûr citer Fabien Horth, vous nous avez apporté cette joie immense, vous avez écrit les plus belles pages d'histoire de la natation française. Bravo encore pour ce magnifique titre de vice-championne olympique du 50 mètres nage libre que vous avez gagné de haute lutte, avec panache et avec une apparente facilité mais, aussi, avec votre sourire que personne ne saurait oublier. Ce résultat n'est pas le fruit du hasard mais bien celui de votre volonté tenace, de votre engagement sans faille dans une discipline exigeante, de votre travail acharné, mais c'est également celui du soutien actif de votre famille et de vos proches qui vous ont permis de vous hisser au meilleur niveau mondial. Votre modestie, votre simplicité et votre attachement à la Guyane auront marqué le cur de chacun de nos compatriotes qui ont suivi vos exploits dans le bassin olympique. Vous avez été une magnifique ambassadrice de la Guyane et de l'outre-mer tout entier durant ces deux semaines olympiques.
Vous êtes, aussi, aujourd'hui, sans conteste la marraine de cur de cette remise de récompenses car vous donnez le parfait exemple de l'outre-mer qui entreprend, qui gagne et qui sait exceller plus qu'on ne le croit. Je n'oublie pas les difficultés dont souffre la Guyane et nos collectivités d'outre-mer en général. Mais je crois qu'il ne faut pas céder au pessimisme et qu'il faut savoir aussi être fier de l'outre-mer qui montre la voie de l'excellence à l'ensemble du pays. Dois-je rappeler que nos compatriotes d'outre-mer, qui représentent 4 % de la population nationale, composaient 11 % de la délégation des athlètes français à Athènes et ont gagné près du quart des médailles françaises !
A travers l'exemple de Malia, je voudrais féliciter l'ensemble des lauréats de " défi-jeune " et des diplômés du BAPAAT qui, à leur façon, se sont engagés sans hésitation dans la voie qu'elle a tracée.
Vous avez adopté le parti de prendre en main votre propre avenir en cherchant à vous construire de façon différente : pour les uns, un projet professionnel visant à développer une activité indépendante et, pour les autres, une formation qualifiante reconnue au service du développement de la pratique sportive et culturelle.
Soyez tous fiers de la voie que vous avez choisie car, chacun à votre place, vous contribuez à construire l'avenir de la Guyane qui doit pouvoir compter pleinement pour son développement sur la richesse de sa jeunesse. Les chiffres, ici, sont à la mesure de l'immensité et des particularités de ce territoire : 44,7 % de la population guyanaise a moins de 20 ans, soit près de 20 points de plus qu'en métropole. Cette situation ne doit pas être vécue comme un handicap, même si les multiples réponses à apporter à une jeunesse nombreuse et légitimement en attente de perspectives d'avenir enthousiasmantes sont des défis parfois difficiles à relever pour les responsables publics. Le dynamisme démographique de la Guyane est aussi un atout, sa jeunesse est une richesse inestimable.
Cette remise de récompenses me donne l'occasion de vous dire mon ambition pour cette jeunesse de l'outre-mer.
Toute mon action vise à lui donner les moyens de s'épanouir autour de trois axes indissociables que sont :
1 - La formation
2 - La mobilité
3 - Le logement
1 - La formation, c'est sans doute le meilleur atout pour réussir son avenir. Je développerai ce thème dans mon intervention, tout à l'heure, devant l'IESG (Institut d'enseignement supérieur de la Guyane).
2 - Le renforcement de la continuité territoriale est le second axe de mon engagement pour les jeunes d'outre-mer. Lorsque j'ai pris mes fonctions, il y a vingt huit mois, l'une de mes premières actions a consisté à mettre en place ce que j'ai appelé le " passeport mobilité ", afin de faciliter les déplacements des jeunes vers la métropole, l'Europe ou entre collectivités d'outre-mer.
Aujourd'hui en effet, l'outre-mer compte plus de 45 000 étudiants et 7 500 jeunes engagés dans une formation professionnelle. La moitié d'entre eux poursuivent leurs études dans des universités ou des centres de formation de métropole. Pour certains, ceci résulte d'un choix personnel ; mais pour la grande majorité d'entre eux, cette situation leur est imposée, du fait de l'absence, dans leur collectivité d'origine, des filières qu'ils souhaitent suivre. Dans ces cas, il convient de leur faciliter leurs déplacements, ce qui n'est bien évidemment pas exclusif de l'action que l'État mène, par ailleurs, pour conforter le développement des universités d'outre-mer, en premier lieu, l'université Antilles-Guyane.
Il convient de souligner, par ailleurs que la mobilité n'est pas une fin en soi mais seulement un moyen privilégié de formation et d'acquisition d'expérience dans la perspective d'accéder à un emploi durable ou à un emploi mieux qualifié. Cette mobilité ne doit pas être vécue comme une rupture mais bien au contraire comme un enrichissement personnel dans une société sans cesse en mouvement.
C'est cette logique qui a présidé à la création du " passeport mobilité ". Au 1er septembre dernier, ce sont 12 583 passeports qui ont été délivrés depuis le début de l'année dont 6 822 étudiants et 5 761 jeunes en formation professionnelle pour un montant de plus de 12 millions d'euros. La Guyane comptabilise sur la même période 400 passeports (280 étudiants et 120 FP).
3 - Le troisième axe de mon action en faveur des jeunes d'outre-mer est le logement en métropole. Il ne suffit pas, en effet, de faciliter la mobilité géographique. Il faut aussi améliorer l'accueil et l'insertion de ces jeunes en améliorant les conditions de leur logement dans l'hexagone.
C'est aujourd'hui la difficulté principale qu'ils rencontrent pour réussir leur parcours étudiant ou professionnel. Les jeunes d'outre-mer qui ne représentent qu'1 % de la population étudiante de métropole ont des demandes en logements qui représentent 14 % du parc de logements gérés par les CROUS.
Consciente de ces difficultés et déterminée à agir pour améliorer la situation, j'ai mis en place, dès 2003, un groupe de travail associant élus, opérateurs de la mobilité, bailleurs sociaux qui a permis de déboucher sur la signature d'une convention entre mon ministère et l'agence nationale pour l'insertion et la promotion du travail outre-mer, l'ANT. Cette convention a pour objectif de réserver chaque année 800 chambres en métropole au profit des jeunes ultramarins.
Les étudiants d'outre-mer qui n'auraient pas pu trouver de solutions dans le cadre des filières classiques que proposent les CROUS, auront ainsi une opportunité supplémentaire de trouver un hébergement.
C'est donc là une première étape importante que nous franchissons pour aller vers ce qu'il est coutume d'appeler, maintenant, le " passeport logement ". Disposer d'un logement doit en effet de moins en moins constituer une cause de retard, voire d'abandon pour de nombreux projets de formation.
Il faudra, aussi, développer de nouveaux partenariats. A cet égard, le projet de loi sur les responsabilités locales qui vient d'être votée prévoit d'ouvrir la possibilité pour les collectivités locales de prendre en gestion les logements étudiants, mais également de pouvoir développer ce parc. Ainsi, les collectivités d'outre-mer pourront mettre en place des partenariats avec celles de métropole pour contribuer au financement de nouveaux logements et obtenir en retour des droits de réservation pour leurs étudiants.
Étudier dans de bonnes conditions, avec l'esprit libéré des difficultés quotidiennes, c'est évidemment donner de meilleures chances de réussite.
Voilà en quelques mots les principales actions que nous menons pour créer les conditions d'une véritable égalité des chances avec la métropole. Ces deux dernières années, le travail accompli n'a été possible que grâce aux efforts de tous. Je tiens à souligner l'importance de cette mobilisation collective.
J'ai conscience cependant que beaucoup reste à faire. Votre attente est forte et c'est naturel. Sachez que c'est avant tout pour vous que nous travaillons, c'est cette force extraordinaire que vous représentez qui nous motive chaque jour. Nous mettrons toute notre énergie pour ne pas vous décevoir. A chacune et à chacun d'entre vous, j'adresse mes vux très sincères et très chaleureux de réussite dans votre vie professionnelle future. Vous êtes sur la bonne voie. Je vous dis bravo et bonne chance.
(Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 24 septembre 2004)
Mesdames et messieurs les parlementaires de la Guyane,
Monsieur le président du Conseil régional,
Monsieur le président du Conseil général,
Mesdames et Messieurs les élus,
Monsieur le président de l'APROSEP (association profession sport, éducation populaire),
Mesdames, Messieurs,
Chère Malia,
Je suis particulièrement heureuse de participer aujourd'hui à cette remise des récompenses " défi-jeunes " 2004 et des diplômes du " brevet d'aptitude professionnelle d'assistant animateur technicien " (BAPAAT).
Je voudrais tout d'abord me tourner vers Malia Métella que je rencontre pour la première fois, aujourd'hui. Je veux lui dire merci, un grand merci du fond du cur pour les forts moments d'émotion et d'intense bonheur qu'elle nous a fait vivre à Athènes. L'équipe de France, notamment celle de natation nous a fait vibrer tout au long de ces deux semaines d'olympiades avec Laure Manoudou, d'autres nageuses et nageurs, je veux bien sûr citer Fabien Horth, vous nous avez apporté cette joie immense, vous avez écrit les plus belles pages d'histoire de la natation française. Bravo encore pour ce magnifique titre de vice-championne olympique du 50 mètres nage libre que vous avez gagné de haute lutte, avec panache et avec une apparente facilité mais, aussi, avec votre sourire que personne ne saurait oublier. Ce résultat n'est pas le fruit du hasard mais bien celui de votre volonté tenace, de votre engagement sans faille dans une discipline exigeante, de votre travail acharné, mais c'est également celui du soutien actif de votre famille et de vos proches qui vous ont permis de vous hisser au meilleur niveau mondial. Votre modestie, votre simplicité et votre attachement à la Guyane auront marqué le cur de chacun de nos compatriotes qui ont suivi vos exploits dans le bassin olympique. Vous avez été une magnifique ambassadrice de la Guyane et de l'outre-mer tout entier durant ces deux semaines olympiques.
Vous êtes, aussi, aujourd'hui, sans conteste la marraine de cur de cette remise de récompenses car vous donnez le parfait exemple de l'outre-mer qui entreprend, qui gagne et qui sait exceller plus qu'on ne le croit. Je n'oublie pas les difficultés dont souffre la Guyane et nos collectivités d'outre-mer en général. Mais je crois qu'il ne faut pas céder au pessimisme et qu'il faut savoir aussi être fier de l'outre-mer qui montre la voie de l'excellence à l'ensemble du pays. Dois-je rappeler que nos compatriotes d'outre-mer, qui représentent 4 % de la population nationale, composaient 11 % de la délégation des athlètes français à Athènes et ont gagné près du quart des médailles françaises !
A travers l'exemple de Malia, je voudrais féliciter l'ensemble des lauréats de " défi-jeune " et des diplômés du BAPAAT qui, à leur façon, se sont engagés sans hésitation dans la voie qu'elle a tracée.
Vous avez adopté le parti de prendre en main votre propre avenir en cherchant à vous construire de façon différente : pour les uns, un projet professionnel visant à développer une activité indépendante et, pour les autres, une formation qualifiante reconnue au service du développement de la pratique sportive et culturelle.
Soyez tous fiers de la voie que vous avez choisie car, chacun à votre place, vous contribuez à construire l'avenir de la Guyane qui doit pouvoir compter pleinement pour son développement sur la richesse de sa jeunesse. Les chiffres, ici, sont à la mesure de l'immensité et des particularités de ce territoire : 44,7 % de la population guyanaise a moins de 20 ans, soit près de 20 points de plus qu'en métropole. Cette situation ne doit pas être vécue comme un handicap, même si les multiples réponses à apporter à une jeunesse nombreuse et légitimement en attente de perspectives d'avenir enthousiasmantes sont des défis parfois difficiles à relever pour les responsables publics. Le dynamisme démographique de la Guyane est aussi un atout, sa jeunesse est une richesse inestimable.
Cette remise de récompenses me donne l'occasion de vous dire mon ambition pour cette jeunesse de l'outre-mer.
Toute mon action vise à lui donner les moyens de s'épanouir autour de trois axes indissociables que sont :
1 - La formation
2 - La mobilité
3 - Le logement
1 - La formation, c'est sans doute le meilleur atout pour réussir son avenir. Je développerai ce thème dans mon intervention, tout à l'heure, devant l'IESG (Institut d'enseignement supérieur de la Guyane).
2 - Le renforcement de la continuité territoriale est le second axe de mon engagement pour les jeunes d'outre-mer. Lorsque j'ai pris mes fonctions, il y a vingt huit mois, l'une de mes premières actions a consisté à mettre en place ce que j'ai appelé le " passeport mobilité ", afin de faciliter les déplacements des jeunes vers la métropole, l'Europe ou entre collectivités d'outre-mer.
Aujourd'hui en effet, l'outre-mer compte plus de 45 000 étudiants et 7 500 jeunes engagés dans une formation professionnelle. La moitié d'entre eux poursuivent leurs études dans des universités ou des centres de formation de métropole. Pour certains, ceci résulte d'un choix personnel ; mais pour la grande majorité d'entre eux, cette situation leur est imposée, du fait de l'absence, dans leur collectivité d'origine, des filières qu'ils souhaitent suivre. Dans ces cas, il convient de leur faciliter leurs déplacements, ce qui n'est bien évidemment pas exclusif de l'action que l'État mène, par ailleurs, pour conforter le développement des universités d'outre-mer, en premier lieu, l'université Antilles-Guyane.
Il convient de souligner, par ailleurs que la mobilité n'est pas une fin en soi mais seulement un moyen privilégié de formation et d'acquisition d'expérience dans la perspective d'accéder à un emploi durable ou à un emploi mieux qualifié. Cette mobilité ne doit pas être vécue comme une rupture mais bien au contraire comme un enrichissement personnel dans une société sans cesse en mouvement.
C'est cette logique qui a présidé à la création du " passeport mobilité ". Au 1er septembre dernier, ce sont 12 583 passeports qui ont été délivrés depuis le début de l'année dont 6 822 étudiants et 5 761 jeunes en formation professionnelle pour un montant de plus de 12 millions d'euros. La Guyane comptabilise sur la même période 400 passeports (280 étudiants et 120 FP).
3 - Le troisième axe de mon action en faveur des jeunes d'outre-mer est le logement en métropole. Il ne suffit pas, en effet, de faciliter la mobilité géographique. Il faut aussi améliorer l'accueil et l'insertion de ces jeunes en améliorant les conditions de leur logement dans l'hexagone.
C'est aujourd'hui la difficulté principale qu'ils rencontrent pour réussir leur parcours étudiant ou professionnel. Les jeunes d'outre-mer qui ne représentent qu'1 % de la population étudiante de métropole ont des demandes en logements qui représentent 14 % du parc de logements gérés par les CROUS.
Consciente de ces difficultés et déterminée à agir pour améliorer la situation, j'ai mis en place, dès 2003, un groupe de travail associant élus, opérateurs de la mobilité, bailleurs sociaux qui a permis de déboucher sur la signature d'une convention entre mon ministère et l'agence nationale pour l'insertion et la promotion du travail outre-mer, l'ANT. Cette convention a pour objectif de réserver chaque année 800 chambres en métropole au profit des jeunes ultramarins.
Les étudiants d'outre-mer qui n'auraient pas pu trouver de solutions dans le cadre des filières classiques que proposent les CROUS, auront ainsi une opportunité supplémentaire de trouver un hébergement.
C'est donc là une première étape importante que nous franchissons pour aller vers ce qu'il est coutume d'appeler, maintenant, le " passeport logement ". Disposer d'un logement doit en effet de moins en moins constituer une cause de retard, voire d'abandon pour de nombreux projets de formation.
Il faudra, aussi, développer de nouveaux partenariats. A cet égard, le projet de loi sur les responsabilités locales qui vient d'être votée prévoit d'ouvrir la possibilité pour les collectivités locales de prendre en gestion les logements étudiants, mais également de pouvoir développer ce parc. Ainsi, les collectivités d'outre-mer pourront mettre en place des partenariats avec celles de métropole pour contribuer au financement de nouveaux logements et obtenir en retour des droits de réservation pour leurs étudiants.
Étudier dans de bonnes conditions, avec l'esprit libéré des difficultés quotidiennes, c'est évidemment donner de meilleures chances de réussite.
Voilà en quelques mots les principales actions que nous menons pour créer les conditions d'une véritable égalité des chances avec la métropole. Ces deux dernières années, le travail accompli n'a été possible que grâce aux efforts de tous. Je tiens à souligner l'importance de cette mobilisation collective.
J'ai conscience cependant que beaucoup reste à faire. Votre attente est forte et c'est naturel. Sachez que c'est avant tout pour vous que nous travaillons, c'est cette force extraordinaire que vous représentez qui nous motive chaque jour. Nous mettrons toute notre énergie pour ne pas vous décevoir. A chacune et à chacun d'entre vous, j'adresse mes vux très sincères et très chaleureux de réussite dans votre vie professionnelle future. Vous êtes sur la bonne voie. Je vous dis bravo et bonne chance.
(Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 24 septembre 2004)