Interview de M. Bernard Accoyer, président du groupe parlementaire UMP à l'Assemblée nationale, dans "Libération" du 7 juin 2004, sur le projet de réforme de l'assurance-maladie.

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Texte intégral

QUESTION.- Ces défilés vous rassurent-ils ?
B. ACCOYER.- Les réformes ne se font pas sous pression de la rue. Celle de l'assurance maladie pas plus qu'une autre. Mais celle-ci est totalement indispensable à la nation. Les assurés sociaux le savent parfaitement : continuer ainsi c'est prendre le risque de compromettre à terme les remboursements des frais médicaux. La faible mobilisation sociale du week-end montre que les Français ont compris l'urgence et la nécessité du futur projet de loi.
QUESTION.- Pourtant, à la fin des manifestations, Douste-Blazy annonçait que son projet de loi pouvait " être amélioré "...
B. ACCOYER.- Bien que cette réforme soit indispensable, cela n'empêche pas les ministres d'écouter. Ils vont sans aucun doute continuer à échanger avec les partenaires sociaux. L'objectif est de parvenir à une réforme partagée et efficace.
QUESTION.- Jean-Louis Debré, président de l'Assemblée, veut s'opposer à un " débat excessif ". C'est une possible surenchère des députés UMP qu'il vise ?
B. ACCOYER.- Non, je ne crois pas. Je pense qu'il fait allusion à une obstruction parlementaire possible de la part de l'opposition. Je m'étonne d'ailleurs de pareille attitude. La gauche s'est exprimée en faveur d'un débat parlementaire, refusant que la réforme emprunte la voie des ordonnances. On lui offre la possibilité d'un débat approfondi. Qu'elle joue le jeu !
QUESTION.- Comme sur la décentralisation ou la charte de l'environnement, ne craignez-vous pas que les députés UMP n'en fassent qu'à leur tête ?
B. ACCOYER.- Une contribution commune au groupe a été élaborée. Elle ne contredit en rien le projet du gouvernement. Les députés UMP ne peuvent qu'enrichir le projet.
QUESTION.- François Hollande estime que le plan du gouvernement est " injuste et inopérant "...
B. ACCOYER.- Je ne vois pas comment le premier secrétaire du PS peut parler d'injustice. Cette réforme concerne tout le monde. Les efforts sont répartis sur tous ceux qui bénéficient du système de Sécurité sociale : les salariés, les professionnels de la santé mais aussi les entreprises soumises à des contributions de solidarité et encore les revenus du patrimoine.
Hollande ne peut pas remettre en cause l'efficacité de cette réforme : c'est la première fois qu'est remise à plat la gouvernance de la Sécu. J'espère que nous entendrons lors du débat parlementaire des propositions alternatives et crédibles de la part du PS.

(Source http://www.u-m-p.org, le 30 juin 2004)