Déclaration de M. Christian Jacob, ministre délégué à la famille, sur la généalogie, Limoges le 9 mai 2003.

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Circonstance : 17ème Congrès national de la généalogie à Limoges du 8 au 11 mai 2003

Texte intégral

Madame la directrice des Archives de France, Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs,
Vous vous en doutez, je suis particulièrement heureux d'ouvrir aujourd'hui votre 17ème Congrès national.
C'est la première fois à ma connaissance qu'un représentant du gouvernement participe à une telle manifestation. Et comme j'ai eu l'occasion de le dire lors de la Biennale de décembre dernier, j'y vois le symbole d'une reconnaissance officielle de cette activité par les pouvoirs publics.
Cette reconnaissance était à mes yeux indispensable: la généalogie n'est plus cantonnée en effet à quelques cercles d'initiés.
Quelques chiffres pour l'illustrer: lors de la création de la Fédération française de Généalogie en 1968, elle regroupait 5 associations et 600 membres
En 1978: 50 assoc. 8.000 membres
En 2000: 150 assoc, 50.000 membres
Jean-Louis Beaucarnot, qu'on ne présente plus, est même allé jusqu'à parler de 5 millions de généalogistes, sur la base d'un sondage de la Sofres paru l'an dernier!
On peut le constater tous les jours sur Internet, la généalogie est l'une des activités les plus dynamiques. De nombreuses entreprises publiques ont pris la mesure du phénomène et proposent à leurs employés, ou leurs jeunes retraités des activités qui s'y rattachent; il suffit de se promener dans les couloirs du métro pour s'en rendre compte.
La généalogie est, je le pense, beaucoup plus qu'une mode, elle correspond à une évolution profonde des sociétés occidentales; nos contemporains sont à la recherche de valeurs refuges, de sécurité. La généalogie est un moyen de retisser des liens familiaux distendus. Je considère en effet que c'est un "plus" de savoir d'où l'on vient. On peut, certes, se passer de généalogie, mais la connaissance de ses origines rend plus ouvert, plus humble, plus tolérant. En un mot la généalogie est pour moi un moyen de valoriser la cellule familiale ? Place logique du Ministère délégué à la famille.
Au-delà du renforcement de la cellule familiale, je constate que la généalogie est un moyen efficace de tisser des liens entre les cultures ou les religions. Je crois que ce n'est pas un hasard si l'Education nationale considère que la généalogie est un excellent moyen d'amener les enfants à l'histoire, à l'intérêt pour la recherche de leurs origines. Les actions exemplaires menées par Mme DURET dans son collège de la région parisienne sont là pour en témoigner. On peut très sérieusement aujourd'hui considérer que l'exercice généalogique peut être un moyen, parmi d'autres bien sûr, d'intégration.
Au-delà de ces quelques considérations, je souhaite évoquer rapidement quelques réformes récentes ou à venir auxquelles mon ministère est étroitement associé et qui sont également au coeur de certaines de vos préoccupations:
1/ la réforme du nom patronymique, qui suscitait de nombreuses craintes de votre part, que j'ai relayées auprès de mon collègue de la Justice; vous pouvez constater que j'ai tenu mon engagement énoncé lors de la biennale, et que j'ai pu défendre à l'Assemblée Nationale il y a 2 jours la proposition de loi qui répond en grande partie à votre attente.
2/ Je ne suis pas indifférent par ailleurs aux réflexions qui sont menés, principalement avec "Bercy", sur le droit des associations et je sais là aussi les soucis des responsables d'associations que sont nombre d'entre vous sur les questions de financement, de fiscalité ou encore de retraites.
Je ne terminerai pas mon propos sans formuler quelques propositions qui résultent du dialogue que j'ai entrepris depuis ma prise de fonctions avec le monde des généalogistes.
1/ Je suis en train de mettre en place ainsi que je l'avais annoncé en décembre dernier, un groupe de travail au Ministère délégué à la famille sur le thème du "rayonnement de la généalogie française à l'étranger". Je constate en effet que dans ce domaine aussi on peut parler d'exception culturelle française. Nous disposons d'un vrai savoir-faire en matière de recherche; nous disposons d'outils techniques ou administratifs performants; nous sommes régulièrement en contact dans le domaine généalogique avec le Canada, les Etats-Unis, l'Italie, l'Espagne ou encore le Portugal. Pourquoi ne pas chercher à améliorer la qualité et la richesse de ces contacts, à exporter notre savoir-faire et à systématiser nos échanges? Je suis sûr qu'il y a beaucoup de pistes à explorer et je souhaite apporter l'aide du Ministère délégué à la famille dans ce domaine. Je sais que Jean-Louis Beaucarnot qui est à l'origine de cette initiative vous en parlera plus en détail demain.
2/ Puisqu'une ville s'est déjà déclarée candidate pour le congrès de 2005, j'ai suggéré aux associations généalogiques du département dont je suis l'élu , la Seine et Marne, de se porter d'ores et déjà candidates pour organiser le congrès national de 2007. Une première réunion a déjà eu lieu au ministère avec leurs responsables et un représentant de la Fédération.
3/ Enfin, j'avais annoncé en décembre la création du "Prix du Ministère de la famille" destiné à récompenser chaque année les meilleurs travaux universitaires, ou de chercheurs amateurs, et je sais qu'ils sont nombreux, réalisés sur des thèmes liés à la généalogie. Je vais avoir le plaisir de remettre ce prix dans quelques instants devant vous.
Avant cela, je souhaitais encore vous remercier pour la qualité de votre accueil, monsieur SEMENTERY, pour la qualité de l'accueil réservé à nos initiatives par le monde de la généalogie, et d'une façon générale à remercier l'ensemble des bénévoles qui ont travaillé à la réussite de ce congrès.
Il me faut maintenant remettre le prix du ministère de la famille, premier du genre
- Remise du prix
Je remercie les nombreux candidats qui se sont manifestés, démontrant ainsi la vitalité et la créativité de la généalogie dans notre pays.
(source http://www.famille.gouv.fr, le 12 novembre 2003)