Interview de M. Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA, à BFM le 13 février 2004, sur l'affaire de détournement des taxes parafiscales à la FNSEA.

Prononcé le

Média : BFM

Texte intégral

Valérie LECASBLE -L'affaire de détournement de taxes parafiscales à la FNSEA n'a pas fini de faire des remous, rémunération du personnel du syndicat, financement du bureau de Bruxelles, campagne de communication ou opération de prestige, l'argent semble avoir été utilisé à de multiples usages. J'ai invité Jean-Michel LEMETAYER, le président de la FNSEA. Bonjour.
Jean-Michel LEMETAYER -Bonjour.
Valérie LECASBLE - Ca continue cette histoire de détournement de taxes parafiscales après la mise en examen de Luc GUYAU le 5 février dernier, chaque jour apporte son lot de nouvelles. Et apparemment, maintenant, c'est assez détaillé, toutes les pièces qui ont été prises et tout ce qui est en cours dans l'instruction est en train d'être publié, j'en ai parlé effectivement: personnel du syndicat, bureau de Bruxelles, campagne de communication. Ca vous inspire quoi tout ça, Jean-Michel LEMETAYER ?
Jean-Michel LEMETAYER - Ecoutez, quand vous dites ça continue, ça continue effectivement dans les médias parce que quand vous dites maintenant, on en sait un peu plus, non. Tout ce qui est dit aujourd'hui est véhiculé par la presse, et la presse fait son travail, moi, je n'ai rien à redire, c'est tout ce qui était dans le rapport de la Cour des Comptes il y a bientôt cinq ans...
Valérie LECASBLE - Oui, en 1998...
Jean-Michel LEMETAYER - Et qui, d'ailleurs, laquelle Cour des Comptes n'avait pas saisi le procureur. Et c'est sur ce rapport de la Cour des Comptes que s'est appuyée l'organisation des producteurs de grains, membres de la Coordination rurale, pour porter plainte contre X. En fait, nous sommes dans l'instruction de cette plainte, d'ailleurs, je trouve que l'instruction aurait pu se faire un peu plus tôt parce que quand on voit que ce dossier est en cours depuis près de cinq ans, voilà...
Valérie LECASBLE - Alors quand même...
Jean-Michel LEMETAYER - Tout ce qui est publié était connu de tout le monde puisque c'était relaté dans le rapport de la Cour des Comptes.
Valérie LECASBLE - Ce qui s'est passé quand même, c'est qu'il y a eu tout un tas de perquisitions qui ont été faites, elles ont été faites ultérieurement, puisqu'elles ont été faites notamment en 2001, où des documents ont été saisis auprès de la société financière UNIGRAIN. Il y a tout un tas de détails: 300 000 francs pour la campagne de communication, etc. Là, la différence, c'est que c'est vraiment le contenu de l'instruction lui-même qui est publié. Et ce contenu de l'instruction d'ailleurs, est-ce que vous trouvez que c'est normal qu'on le publiede cette façon ?
Jean-Michel LEMETAYER - Je suis d'ailleurs effectivement très surpris que la presse puisse disposer effectivement des documents d'instruction. Il y a sans doute des personnes qui ont accès au dossier. Moi, à titre personnel, en tant que nouveau président de la FNSEA, puisque j'ai été élu en mai 2001 et tout ce qui est évoqué actuellement relate une période antérieure, moi, je n'ai pas accès au dossier. Je n'ai pas accès au dossier, donc...
Valérie LECASBLE - Non, mais, Luc GUYAU, depuis qu'il est mis en examen, il a accès au dossier.
Jean-Michel LEMETAYER - Bien sûr. Mais attendez, Luc GUYAU n'est plus à la FNSEA. Luc GUYAU est président des Chambres de l'agriculture, il n'est plus à la FNSEA. Il se trouve qu'il est mis en examen, sous contrôle judiciaire, avec interdiction d'ailleurs de relations avec le président de la FNSEA actuel. Ca fait partie des règles normales de la justice. Je trouve surprenant et même choquant que finalement, les pièces de l'instruction soient comme ça sur la place publique. Il y avait ce qui était connu de par le rapport de la Cour des Comptes, ceci étant, les pièces dont on parle et les sommes dont on parle semblent être les mêmes que ce qui est évoqué par le rapport de la Cour des Comptes. Donc, il n'y a rien de bien nouveau. Je suis seulement choqué par le fait que les pièces de l'instruction soient comme ça sur la place publique.
Valérie LECASBLE - Oui, elles sont sur la place publique, enfin, elles sont quand même extrêmement détaillées, certainement que vous avez le rapport de la Cour des Comptes en tête, mais il y a beaucoup, beaucoup de faits. Alors, ce qui est intéressant...
Jean-Michel LEMETAYER - Ce qu'il faut dire, si vous me le permettez, Valérie LECASBLE, c'est que quand même, j'aimerais bien, moi, je l'ai dit dans mes toutes premières déclarations, moi, je souhaite que la justice fasse son travail. Qu'elle le fasse comme elle doit le faire, c'est-à-dire en toute indépendance. Et je suis le premier à souhaiter que toute la lumière soit faite. Donc, la justice est saisie par des perquisitions d'un certain nombre de pièces, y compris d'ailleurs de courriers, en tout cas de signatures des ministres de tutelle qui étaient donc responsables du ministère de l'Agriculture, du ministère de l'Economie et des Finances en ce temps-là. Donc, je crois que...
Valérie LECASBLE - Vous parlez exactement de Henri NALLET et de Pierre BEREGOVOY, ce sont les deux dont vous parlez.
Jean-Michel LEMETAYER - Oui, et de beaucoup d'autres. Et de beaucoup d'autres, puisque...
Valérie LECASBLE - Qui il y a d'autres?
Jean-Michel LEMETAYER - La gestion des fonds à la fois des fonds UNIGRAIN, structure financière, qui avait d'ailleurs différentes finalités puisqu'on s'intéresse surtout au fonds de solidarité entre les céréaliers et les éleveurs, mais je rappelle que la part la plus importante des taxes parafiscales de l'époque avait aussi pour but de gérer les marchés via l'ONC, c'est-à-dire l'Office national des céréales, et d'autre part, une activité technique, c'est-à-dire tout ce qui est politique de recherche, de recherche appliquée.
Valérie LECASBLE - Donc, si on fait la somme, enfin si on additionne les sommes, il y a 16,7 millions d'un côté, il y a 11,2 millions de l'autre, on ne va pas entrer dans le détail de tout ce qui a été saisi parce qu'on en aurait pour très longtemps, il y a quelque chose, Jean-Michel LEMETAYER, qui est quand même important, c'est une phrase qui est citée: "A peine 20 % des faits dénoncés ont fait l'objet de mises en examen pour l'instant." 20 % seulement. Deuxième chose, selon le parquet de Paris...
Jean-Michel LEMETAYER - Non, mais, attendez, qui fait cette déclaration?
Valérie LECASBLE - C'est l'avocat de l'OPG, Dominique...
Jean-Michel LEMETAYER - Oui, c'est ça, ce sont les gens qui portent plainte. Moi, je vous dis que je n'ai pas d'autre chose à dire que c'est la justice qui dira, si oui ou non, il y a eu des irrégularités. Et je ne suis pas certain qu'il y a eu tant d'irrégularités comme veulent le dire les plaignants, c'est à la justice de le dire, ce n'est pas au nouveau président de la FNSEA.
Valérie LECASBLE - Il y a un autre sujet quand même qui vous concerne plus directement, selon le parquet de Paris, plusieurs responsables de filières agricoles de la FNSEA devraient prochainement être convoqués par le juge Henri PONS.
Jean-Michel LEMETAYER - C'est tout à fait possible, c'est au juge Henri PONS de savoir quelles sont les personnes qu'il doit entendre, c'est la seule façon que la lumière soit faite. Moi, je ne suis pas opposé du tout à ce que toutes les personnes qui peuvent éclairer le dossier soient entendues, au contraire, y compris les ministres.
Valérie LECASBLE - Jean-Michel LEMETAYER, quand même, le grand public...
Jean-Michel LEMETAYER - Parce que je tiens quand même à rappeler, je tiens à rappeler, j'insiste là-dessus, c'est que les décisions, quand vous gérez une structure financière comme UNIGRAIN, cela se fait en présence des représentants des ministres de tutelle, tout le monde le sait. Or...
Valérie LECASBLE - Est-ce que c'est une excuse, ça, d'abord? Après, on va entrer dans le détail, mais est-ce que c'est une excuse que tout le monde le sait ?
Jean-Michel LEMETAYER - Attendez, pas du tout... Je ne dis pas, mes propos ne veulent pas dire que c'est une excuse. Je dis simplement qu'on ne peut pas parler parce que quand on parle de détournement, on peut parler de sommes cachées, etc. Je veux réinsister sur le fait qu'il y avait transparence, la preuve en est, c'est que se saisissant de la gestion de ces fonds, comme d'ailleurs elle le fait chaque année, la Cour des Comptes avait mis l'accent sur tel ou tel point qui lui semblait ne pas correspondre à l'objet des fonds UNIGRAIN. Je dis simplement que l'instruction qui est en cours doit répondre si les sommes utilisées étaient dans l'objet d'UNIGRAIN ou n'étaient pas dans l'objet d'UNIGRAIN. Voilà la question qui est vraiment posée, il n'y en a pas d'autre...
Valérie LECASBLE - Jean GLAVANY, vous savez, Jean-Michel LEMETAYER, qu'après que vous ayez dit ça, Jean GLAVANY est intervenu en disant qu'il n'était pas du tout d'accord avec cette déclaration et qu'on ne pouvait pas mettre tout le monde dans le même panier, en disant que cela faisait le jeu de LE PEN, etc, genre tout le monde savait. Lui, il dit que non, qu'il s'est opposé à ça quand il est arrivé en 98.
Jean-Michel LEMETAYER -Oui, j'ai bien vu et lu les déclarations de...
Valérie LECASBLE - De Jean GLAVANY.
Jean-Michel LEMETAYER - De Jean GLAVANY, qui a été ministre de 1998 à 2002. J'ai eu à discuter avec Jean GLAVANY de l'évolution des fonds de développement agricole, on pourrait d'ailleurs discuter de ce point ensemble, et d'ailleurs on a abouti à de nouvelles solutions qui ont été définitivement réglées par le ministre Hervé GAYMARD. Moi, ce qui me choque un peu dans ses déclarations, c'est quand il emploi les mots de léninisme, de vichyste, etc. Je ne voudrais pas que monsieur GLAVANY joue les "Monsieur propre" et règle ses comptes a posteriori des relations qui étaient les siennes avec Luc GUYAU parce qu'il y a un peu de ça. Nul n'ignorait en son temps les difficiles relations entre Jean GLAVANY et Luc GUYAU. Je pense quand même, et Jean GLAVANY le sait lui-même, que la FNSEA a toujours joué son rôle, un rôle autre que celui de savoir si on gérait si on gérait ou détournait des fonds, un vrai rôle de défense de la profession agricole. Ce dossier est un peu trop facile pour aller régler des comptes d'il y a quelques années.
Valérie LECASBLE - Vous pensez qu'il utilise ce dossier pour régler ces comptes d'autrefois, c'est comme ça que...
Jean-Michel LEMETAYER - Je trouve d'abord qu'il... Il dit, moi, j'ai essayé, c'est l'homme politique que l'on connaît bien qui dit, moi, j'ai essayé de mettre de l'ordre là-dedans. Je suis d'ailleurs très choqué de ses remarques quand il dit, je suis mal placé pour en parler parce que je n'étais pas responsable de la FNSEA, mais quand je vois qu'il dit, en réponse à des questions du style: Quand vous avez voulu clarifier les choses, comment était l'attitude de la FNSEA? Il répond lui-même: La FNSEA a mal réagi, très mal réagi. Sous-entendu, la FNSEA ne voulait rien. Attendez, la FNSEA, elle est connue, elle est sûrement enviée, c'est une organisation d'abord très démocratique, qui vit d'abord de ses adhérents et des cotisations de ses adhérents. Je pense que la FNSEA est prête à clarifier les choses, à éclairer les choses, à avancer et à moderniser les choses dès qu'il faut le faire. Il n'y a pas de problème là-dessus.
Valérie LECASBLE - Jean-Michel LEMETAYER, je vais vous interrompre, mais vous restez avec nous, on se retrouve dans quelques minutes. On fait une courte interruption. Je suis en compagnie du président de la FNSEA.
Valérie LECASBLE - Jean-Michel LEMETAYER, le président de la FNSEA est en train de nous parler bien sûr des détournements de taxes parafiscales, c'est l'objet de la mise en examen de Luc GUYAU depuis le 5 février dernier. Alors dites-moi Jean-Michel LEMETAYER à vous écouter il y a un moment où j'ai eu l'impression que vous étiez en train de dissocier un petit peu Luc GUYAU de la FNSEA elle-même.
Jean-Michel LEMETAYER - Ecoutez, il ne s'agit pas de dissocier, ni de renier les prédécesseurs, il s'agit simplement de dire que les faits qui sont évoqués sont, en relation avec une période que je ne maîtrise pas moi totalement, bien évidemment, vous le comprenez bien. Et qu'il appartiendra aux dirigeants qui sont mis en examen de s'expliquer de la gestion qu'il y a eue dans la maison. Mais je suis très confiant, je pense que Luc GUYAU est un homme profondément honnête et il m'a montré tout son dévouement à la profession agricole. Ça il n'y a pas un agriculteur qui en doute sur le terrain. Maintenant moi j'ai à m'intéresser au syndicalisme sur lequel doivent pouvoir compter les agriculteurs actuellement. Vous savez on a un métier qui a beaucoup changé et nous ne sommes plus seulement des producteurs de matières premières - on voit bien qu'à chaque fois on est directement concerné par l'alimentation que le consommateur trouve dans son assiette. On est aussi des producteurs de non alimentaire, on est des producteurs de services. Et si je dis ça, c'est parce qu'indépendamment des évènements du moment qui concernent la FNSEA. Depuis plusieurs mois nous avions retenu comme thème, dans notre prochain congrès: quel syndicalisme agricole, comment doit évoluer notre syndicalisme agricole? Alors à la limite, ce sujet tombe bien, parce qu'il y a certainement de nouvelles réponses à apporter de ce point de vue-là.
Valérie LECASBLE - Il y a de nouvelles réponses, on va y venir, si vous le voulez bien je vais vous donner la parole. Parce qu'il y a Gilles LUNEAU l'auteur de"La forteresse agricole" qui était dans les studios il y a quelques minutes, nous a dit, donc je vous donne la parole pour lui répondre: que les cotisations volontaires obligatoires qui passent par INTERCEREALES, aujourd'hui sont la version moderne de ce qui s'est passé avec UNIGRAIN pendant des années, alors qu'est-ce que vous lui répondez ?

Jean-Michel LEMETAYER - Je pense avoir beaucoup plus d'expériences que Gilles LUNEAU sur tout ce qui est cotisations volontaires obligatoires.
Valérie LECASBLE - Il dit, on prend de l'argent à tous les paysans et on le redistribue à la FNSEA.
Jean-Michel LEMETAYER - Non, mais attendez, ce n'est pas le sujet. Les cotisations volontaires obligatoires ne sont pas là pour financer la FNSEA, pas plus que les taxes parafiscales. J'ai présidé longtemps l'interprofession laitière avec des objectifs que personne ne conteste et qui étaient financés par une cotisation et qui sont toujours... une interprofession qui est toujours financée par une cotisation volontaire obligatoire pour engager des actions que personne ne conteste sur la promotion des produits laitiers, la veille scientifique - parce qu'il y a énormément à faire dans chaque filière. Et l'objectif de la cotisation volontaire obligatoire qui va se mettre en place ou qui se met en place actuellement pour l'interprofession céréalière n'a pas pour but de financer le syndicalisme, mais bien pour but de conduire des actions pour le secteur des céréales, l'ensemble du secteur des céréales. Donc arrêtons de laisser penser... pardon ?
Valérie LECASBLE - Il n'y a pas une part qui ira à la FNSEA ?
Jean-Michel LEMETAYER - Mais bien sûr que non, mais qu'est-ce que c'est que ça, Monsieur LUNEAU, je n'ai pas encore eu le temps de lire tout son livre...
Valérie LECASBLE - Son livre il est long, oui.
Jean-Michel LEMETAYER - Mais il parle de la FNSEA, il n'a pas d'ailleurs pris le soin de prendre contact avec les dirigeants, en tout cas les présidents, il parle même du président LEMETAYER, moi je ne connais pas Gilles LUNEAU...
Valérie LECASBLE - On va en rester là.
Jean-Michel LEMETAYER - Non, mais attendez, ils s'expriment, moi aussi. J'aurais bien aimé pouvoir échanger avec Gilles LUNEAU. Parce que je l'ai vu par exemple dans une interview dire qu'à la limite, il n'a pas forcément de mauvaises considérations à l'égard du président actuel de la FNSEA, il dit simplement que je reste un peu trop franco-français. Je veux simplement souligner que sur les dossiers internationaux j'étais présent à Seattle, j'étais présent à Doha, j'étais présent à Cancun. Qu'à chacun de ces rendez-vous, j'y étais aussi en tant qu'européen, je suis vice-président des organisations au niveau européen...
Valérie LECASBLE - On organisera un débat.
Jean-Michel LEMETAYER - Je pense que la notion internationale je la connais et je ne me laisserai pas enfermé sur le fait que je n'aurais des vues que franco-françaises.
Valérie LECASBLE - Jean-Michel LEMETAYER, vous avez dit quelque chose d'important, vous allez réfléchir, quel syndicalisme agricole, est-ce que cette affaire depuis le 5 février, vous a conduit à prendre certaines décisions sur une évolution de votre syndicat?
Jean-Michel LEMETAYER - Non, il appartiendra au congrès, je crois que le rapport est en cours de préparation.
Valérie LECASBLE - Est-ce que vous-même souhaitez donner des impulsions?
Jean-Michel LEMETAYER - Evidemment les évènements que nous vivons, forcément seront aussi dans les débats. Mais il est évident qu'on doit avoir un syndicalisme qui évolue lui-même. Moi je reconnais parfaitement le pluralisme syndical, il n'y a pas déjà d'ambiguïté là-dessus. Je pense qu'il y a aussi, à voir la manière dont on fait vivre notre syndicalisme avec les jeunes générations, avec ceux qui veulent s'installer, avec les jeunes agriculteurs.
Valérie LECASBLE - Donc s'ouvrir aux jeunes générations.
Jean-Michel LEMETAYER - Il y a beaucoup de choses à faire, mais il y a surtout, à faire en sorte, que notre syndicalisme prenne en main la nouvelle dimension de notre métier, ce que j'évoquais tout à l'heure et le nouvel environnement dans lequel nous sommes. On est maintenant, notre agriculture elle est dans cette Europe qui va être à 25 dans quelques semaines.
Valérie LECASBLE - Alors puisque vous en parlez, je voulais vous poser la question, Hervé GAYMARD, le ministre de l'Agriculture a dit qu'il annoncerait au milieu de la semaine prochaine le choix de la date d'application de la réforme de la PAC en France, cela peut être 2005, 2006 ou 2007, quelle est votre préférence à vous?
Jean-Michel LEMETAYER - Nous avons toujours dit qu'il fallait que les agriculteurs connaissent les règles du jeu le plus tôt possible. Et j'allais dire, peu importe la date, si c'est 2005, 2006 ou 2007, mais si c'est 2006 ou 2007, puisque 2005 cela me paraît... enfin plus on tarde à annoncer la date, plus cela sera compliqué pour 2005. Mais ce qui est très important, c'est qu'une fois connue la date, on dise clairement aux agriculteurs, comment va fonctionner la période transitoire.
Valérie LECASBLE - D'accord, donc c'est ce que vous attendez du ministre de l'Agriculture, on l'a bien compris, merci beaucoup d'avoir été avec nous, c'était Jean-Michel LEMETAYER, le président de la FNSEA.


(source http://www.agri02.com, le 9 avril 2004)