Texte intégral
J.-M. Aphatie-. N. Sarkozy annoncera cet après-midi des mesures de sécurité pour mieux assurer la sécurité des buralistes, dont le sort vous intéresse, puisque vous leur avez écrit...
- "Comme m'intéresse le sort de tous mes compatriotes."
Mais vous n'écrivez pas à tout le monde. Et vous avez écrit aux buralistes à la fin du mois d'octobre, pour les assurer de votre soutien dans leur lutte contre les augmentations de fiscalité décidées par le Gouvernement. Donc ces mesures de sécurité que va présenter le ministre de l'Intérieur tout à l'heure, êtes-vous satisfait qu'elles soient prises vis-à-vis de ces buralistes ?
- "Ecoutez, le ministre de l'Intérieur est un spécialiste des annonces. Tout lui est bon, que ce soient les douleurs ou que ce soient les pressions que subissent certaines professions. Il est sur le créneau en permanence..."
Mais c'est son travail peut-être...
- "Je me demande d'ailleurs quand il trouve le moyen de travailler..."
Cela fait partie de son travail peut-être ?
- "Je ne suis pas absolument sûr que cette représentation permanente soit la caractéristique principale d'un ministre responsable. Mais enfin, c'est une autre question. Oui, parce que je trouve assez inadmissible qu'il n'ait pas été prévu dans les mesures - que je trouve assez normales - de défense de la santé publique et de lutte contre le tabagisme, les conséquences que cela pouvait avoir sur la profession des buralistes. Or, s'il est tout à fait normal que des mesures soient prises, au bénéfice encore une fois de la santé nationale, il est normal aussi que le poids de ces mesures repose sur l'ensemble de la nation, et pas seulement sur une profession..."
Augmenter la fiscalité des cigarettes, cela repose sur l'ensemble de la nation. Donc il vous semble que c'est une bonne mesure, puisque cela concourt à une meilleure santé publique ?
- "Oui, à condition que les bénéfices supplémentaires qui sont ainsi faits par l'Etat, comprennent la rémunération normale des déficits des buralistes. Après tout, l'Etat va gagner plus d'argent en frappant, sous un prétexte sanitaire, les consommateurs de tabac. Eh bien, il est normal au moins que soit prévue dans ces dispositifs la part que devraient avoir normalement les buralistes, pour ne pas perdre dans une opération dans laquelle ils ne sont pas les promoteurs."
Et donc c'est ce qui a motivé le fait que vous leur ayez écrit ?
- "Oui, absolument."
On parle de N. Sarkozy encore un petit peu. La semaine prochaine, il sera l'invité de "100 minutes pour convaincre", sur France 2. Vous avez accepté de lui apporter la réplique...
- "Absolument."
Vous l'aviez déjà fait l'année dernière, et pas forcément à votre avantage...
- "Oui forcément parce que j'étais, moi, en duplex, alors qu'il était sur le plateau. Alors c'est tout à fait différent !"
Et cette fois-ci ? Vous serez en direct avec lui ?
- "Je serai en direct, sur le plateau."
Vous aimez affronter N. Sarkozy, c'est votre adversaire préféré ?
- "Non, pas du tout. On m'invite à le faire, je le fais. Je ne suis pas invité si souvent que je puisse me permettre le luxe de refuser quand on m'invite !"
Et donc vous allez porter la contradiction à N. Sarkozy, en vous préparant peut-être un petit peu mieux que la dernière fois ?
- "Non, j'étais très bien préparé la dernière fois. Je n'ai pas pu malheureusement exposer mon point de vue, puisque le journaliste-arbitre arbitrait en permanence contre moi. Mais j'aurais pu notamment poser la question à Monsieur Sarkozy de savoir comment il avait obtenu son diplôme d'avocat, puisque il ne savait même pas qu'il était français, non pas - comme il le croyait - par le droit du sol, mais par le droit du sang, puisque sa mère était française."
A suivre la semaine prochaine, sur France 2 ! Le Forum social européen se déroule actuellement à Saint-Denis. Cette critique de la mondialisation semble gagner du terrain. Beaucoup de partis politiques reprennent quelques thèmes évoqués par J. Bové et ses amis. Vous, vous restez définitivement réticent à cette forme d'antimondialisme ?
- "Nous n'avons pas attendu J. Bové et ses amis pour combattre les conséquences d'une mondialisation qui est incontestablement nuisible sur beaucoup de points à nos compatriotes. Et je dois dire que je ne suis pas impressionné du tout par cette espèce d'énorme rassemblement. Je ne vois pas comment on peut débattre et colloquer à 60.000 ! Cela me paraît extravagant !"
Ah, si vous le pouviez, vous le feriez, vous réussiriez à l'organiser !
- "Non, non, non. Ce que je voudrais dire, c'est que c'est un rassemblement de "gogos", et conduit par les "cocos". Car c'est une grande opération de recentrage, de rassemblement de tout ce que la débâcle soviétique a éparpillé sur le plan politique, et un certain nombre de gens sont en train de rassembler le troupeau. Et comme le "nerf", si j'ose dire, les dirigeants de cette affaire sont surtout la Ligue communiste révolutionnaire - en tous les cas chez nous, en France -, c'est clairement annoncer la couleur. Je voudrais que ce soit encore plus clair de façon à ce que les "zozos" ne rejoignent pas les "gogos"."
Et la popularité de J. Bové vous inspire quel commentaire ?
- "Rien. Vous savez, la popularité de gens qui ont exprimé des protestations comme celles-là, des protestations spécifiques, c'est bien connu. Il y a eu plusieurs personnages de ce type qui ont eu beaucoup plus de succès..."
Vous, par exemple, c'est aussi sur une protestation ?
- "Non, moi, je suis un homme politique. J'ai toujours été dans la politique. Monsieur Bové se refuse à y entrer - ce qui est tout à son honneur d'ailleurs - mais il n'a pas été le seul. Il y a eu beaucoup d'autres gens, à commencer par Poujade et beaucoup d'autres, qui ont exprimé à un moment donné une sensibilité, ou la colère, ou le mécontentement d'une catégorie sociale. Gageons que celle que représente Monsieur Bové, puisqu'il est je crois "berger de moutons" je crois..."
Il est agriculteur, ce qui est un métier honorable !
- "D'ailleurs nous sommes riches en bergers de moutons : nous avons Colonna, nous avons Bové ! Je crois qu'il faudrait relancer l'élevage des chèvres, ce serait en plus très utile pour le débroussaillage des forêts en passe d'être incendiées !"
Agriculteur n'est pas un métier honorable ?
- "Ah, tout à fait ! Ma mère était paysanne..."
Ah vous voyez, donc...
- "Je suis d'une lignée de paysans et de marins-pêcheurs."
Jeudi 23 octobre, vous étiez à Budapest. Vous vous étiez rendu à l'invitation du Parti de la Justice et de la Vie. Un parti qui a une réputation singulière en Hongrie, puisque son vice-président a déclaré l'année dernière: "Il faut parquer les Juifs - je cite - sinon ils prendront notre place". Quel plaisir vous éprouvez à fréquenter ce genre de personnage ?
- "Ce n'est pas du plaisir, simplement il y avait 70.000 personnes sur la Place des Héros, à écouter les dirigeants du MIEP et moi-même, par la même occasion. Il paraît que ça suffit pour les prendre en considération. Je n'entre pas dans les considérations que vous citez là. Je ne suis pas le surveillant, ni le censeur d'un parti politique hongrois."
On fait toujours attention aux gens qu'on fréquente, tout de même ?
- "Je ne suis pas censeur, Monsieur. Je suis un partisan de la liberté. D'ailleurs, en règle générale..."
Et on peut dire ce genre de phrase ?
- "Chacun prenant les responsabilités de ce qu'il a dit. Et je conteste tout à fait l'espèce de chape de plomb, l'espèce de carcan qui pèse sur la pensée politique et d'ailleurs par la voie de l'autocensure. On a tellement peur de ce qui va être dit de vous, qu'on s'abstient de juger toujours dans le même sens d'ailleurs, en particulier quand il s'agit de juger l'occupation soviétique dans les pays de l'Est. On est beaucoup plus discret quand il s'agit de juger l'occupation nazie..."
C'était J.-M. Le Pen sur RTL, qui fréquente absolument qui il veut...
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 13 novembre 2003)
- "Comme m'intéresse le sort de tous mes compatriotes."
Mais vous n'écrivez pas à tout le monde. Et vous avez écrit aux buralistes à la fin du mois d'octobre, pour les assurer de votre soutien dans leur lutte contre les augmentations de fiscalité décidées par le Gouvernement. Donc ces mesures de sécurité que va présenter le ministre de l'Intérieur tout à l'heure, êtes-vous satisfait qu'elles soient prises vis-à-vis de ces buralistes ?
- "Ecoutez, le ministre de l'Intérieur est un spécialiste des annonces. Tout lui est bon, que ce soient les douleurs ou que ce soient les pressions que subissent certaines professions. Il est sur le créneau en permanence..."
Mais c'est son travail peut-être...
- "Je me demande d'ailleurs quand il trouve le moyen de travailler..."
Cela fait partie de son travail peut-être ?
- "Je ne suis pas absolument sûr que cette représentation permanente soit la caractéristique principale d'un ministre responsable. Mais enfin, c'est une autre question. Oui, parce que je trouve assez inadmissible qu'il n'ait pas été prévu dans les mesures - que je trouve assez normales - de défense de la santé publique et de lutte contre le tabagisme, les conséquences que cela pouvait avoir sur la profession des buralistes. Or, s'il est tout à fait normal que des mesures soient prises, au bénéfice encore une fois de la santé nationale, il est normal aussi que le poids de ces mesures repose sur l'ensemble de la nation, et pas seulement sur une profession..."
Augmenter la fiscalité des cigarettes, cela repose sur l'ensemble de la nation. Donc il vous semble que c'est une bonne mesure, puisque cela concourt à une meilleure santé publique ?
- "Oui, à condition que les bénéfices supplémentaires qui sont ainsi faits par l'Etat, comprennent la rémunération normale des déficits des buralistes. Après tout, l'Etat va gagner plus d'argent en frappant, sous un prétexte sanitaire, les consommateurs de tabac. Eh bien, il est normal au moins que soit prévue dans ces dispositifs la part que devraient avoir normalement les buralistes, pour ne pas perdre dans une opération dans laquelle ils ne sont pas les promoteurs."
Et donc c'est ce qui a motivé le fait que vous leur ayez écrit ?
- "Oui, absolument."
On parle de N. Sarkozy encore un petit peu. La semaine prochaine, il sera l'invité de "100 minutes pour convaincre", sur France 2. Vous avez accepté de lui apporter la réplique...
- "Absolument."
Vous l'aviez déjà fait l'année dernière, et pas forcément à votre avantage...
- "Oui forcément parce que j'étais, moi, en duplex, alors qu'il était sur le plateau. Alors c'est tout à fait différent !"
Et cette fois-ci ? Vous serez en direct avec lui ?
- "Je serai en direct, sur le plateau."
Vous aimez affronter N. Sarkozy, c'est votre adversaire préféré ?
- "Non, pas du tout. On m'invite à le faire, je le fais. Je ne suis pas invité si souvent que je puisse me permettre le luxe de refuser quand on m'invite !"
Et donc vous allez porter la contradiction à N. Sarkozy, en vous préparant peut-être un petit peu mieux que la dernière fois ?
- "Non, j'étais très bien préparé la dernière fois. Je n'ai pas pu malheureusement exposer mon point de vue, puisque le journaliste-arbitre arbitrait en permanence contre moi. Mais j'aurais pu notamment poser la question à Monsieur Sarkozy de savoir comment il avait obtenu son diplôme d'avocat, puisque il ne savait même pas qu'il était français, non pas - comme il le croyait - par le droit du sol, mais par le droit du sang, puisque sa mère était française."
A suivre la semaine prochaine, sur France 2 ! Le Forum social européen se déroule actuellement à Saint-Denis. Cette critique de la mondialisation semble gagner du terrain. Beaucoup de partis politiques reprennent quelques thèmes évoqués par J. Bové et ses amis. Vous, vous restez définitivement réticent à cette forme d'antimondialisme ?
- "Nous n'avons pas attendu J. Bové et ses amis pour combattre les conséquences d'une mondialisation qui est incontestablement nuisible sur beaucoup de points à nos compatriotes. Et je dois dire que je ne suis pas impressionné du tout par cette espèce d'énorme rassemblement. Je ne vois pas comment on peut débattre et colloquer à 60.000 ! Cela me paraît extravagant !"
Ah, si vous le pouviez, vous le feriez, vous réussiriez à l'organiser !
- "Non, non, non. Ce que je voudrais dire, c'est que c'est un rassemblement de "gogos", et conduit par les "cocos". Car c'est une grande opération de recentrage, de rassemblement de tout ce que la débâcle soviétique a éparpillé sur le plan politique, et un certain nombre de gens sont en train de rassembler le troupeau. Et comme le "nerf", si j'ose dire, les dirigeants de cette affaire sont surtout la Ligue communiste révolutionnaire - en tous les cas chez nous, en France -, c'est clairement annoncer la couleur. Je voudrais que ce soit encore plus clair de façon à ce que les "zozos" ne rejoignent pas les "gogos"."
Et la popularité de J. Bové vous inspire quel commentaire ?
- "Rien. Vous savez, la popularité de gens qui ont exprimé des protestations comme celles-là, des protestations spécifiques, c'est bien connu. Il y a eu plusieurs personnages de ce type qui ont eu beaucoup plus de succès..."
Vous, par exemple, c'est aussi sur une protestation ?
- "Non, moi, je suis un homme politique. J'ai toujours été dans la politique. Monsieur Bové se refuse à y entrer - ce qui est tout à son honneur d'ailleurs - mais il n'a pas été le seul. Il y a eu beaucoup d'autres gens, à commencer par Poujade et beaucoup d'autres, qui ont exprimé à un moment donné une sensibilité, ou la colère, ou le mécontentement d'une catégorie sociale. Gageons que celle que représente Monsieur Bové, puisqu'il est je crois "berger de moutons" je crois..."
Il est agriculteur, ce qui est un métier honorable !
- "D'ailleurs nous sommes riches en bergers de moutons : nous avons Colonna, nous avons Bové ! Je crois qu'il faudrait relancer l'élevage des chèvres, ce serait en plus très utile pour le débroussaillage des forêts en passe d'être incendiées !"
Agriculteur n'est pas un métier honorable ?
- "Ah, tout à fait ! Ma mère était paysanne..."
Ah vous voyez, donc...
- "Je suis d'une lignée de paysans et de marins-pêcheurs."
Jeudi 23 octobre, vous étiez à Budapest. Vous vous étiez rendu à l'invitation du Parti de la Justice et de la Vie. Un parti qui a une réputation singulière en Hongrie, puisque son vice-président a déclaré l'année dernière: "Il faut parquer les Juifs - je cite - sinon ils prendront notre place". Quel plaisir vous éprouvez à fréquenter ce genre de personnage ?
- "Ce n'est pas du plaisir, simplement il y avait 70.000 personnes sur la Place des Héros, à écouter les dirigeants du MIEP et moi-même, par la même occasion. Il paraît que ça suffit pour les prendre en considération. Je n'entre pas dans les considérations que vous citez là. Je ne suis pas le surveillant, ni le censeur d'un parti politique hongrois."
On fait toujours attention aux gens qu'on fréquente, tout de même ?
- "Je ne suis pas censeur, Monsieur. Je suis un partisan de la liberté. D'ailleurs, en règle générale..."
Et on peut dire ce genre de phrase ?
- "Chacun prenant les responsabilités de ce qu'il a dit. Et je conteste tout à fait l'espèce de chape de plomb, l'espèce de carcan qui pèse sur la pensée politique et d'ailleurs par la voie de l'autocensure. On a tellement peur de ce qui va être dit de vous, qu'on s'abstient de juger toujours dans le même sens d'ailleurs, en particulier quand il s'agit de juger l'occupation soviétique dans les pays de l'Est. On est beaucoup plus discret quand il s'agit de juger l'occupation nazie..."
C'était J.-M. Le Pen sur RTL, qui fréquente absolument qui il veut...
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 13 novembre 2003)