Texte intégral
Au nom des organisations françaises affiliées à la CES, j'ai le plaisir de vous souhaiter la bienvenue dans ce Forum Syndical que nous avons organisé, avec la CES, à la veille du Forum social européen.
Pourquoi un forum syndical ?
De Sommet mondial en Contre-Sommet, de conférence internationale en réunion du G8, du débat à l'OMC au forum de Davos, nous voyons la mondialisation envahir les médias, sans que l'opinion publique soit toujours mise en capacité de situer responsabilités, compétences et propositions.
Le mouvement alter mondialisation multiplie les rendez vous, mondiaux et européens. La diversité de ses expressions, la multiplicité de ses visages ne facilitent pas toujours la compréhension des enjeux et l'élaboration de propositions concrètes.
C'est pourquoi, nous avons voulu cette année, donner plus de visibilité à l'expression syndicale.
Le syndicalisme doit conforter sa place et son rôle à un moment où s'intensifient les incompréhensions, les exigences et les impatiences.
Au fil des ans, nous nous sommes rassemblés, organisés et engagés autour d'un grand projet, le projet européen. Une organisation unique représente le mouvement syndical européen.
Et nous sommes ici pour porter ce projet commun que nous construisons au sein de la Confédération européenne des syndicats, pour le faire connaître et l'approfondir, et pour renforcer la médiatisation de nos actions, de nos résultats et de nos propositions.
Depuis cinquante ans l'Europe se construit. Grâce à une action syndicale unie, nous avons contribué à écarter le spectre des guerres et des régimes autoritaires, nous avons conquis des droits sociaux.
L'Europe vit en paix, la démocratie y règne, son niveau de vie attire. L'Euro est une réalité concrète.
Aujourd'hui, l'Union européenne connaît une étape fondamentale : l'année qui va s'ouvrir est un tournant dans l'histoire des peuples. Elle va consacrer la réunification de l'Europe. La grande Europe retrouvée, adoptera un traité constitutionnel, condition de toute avancée politique et sociale.
Mais dans ce paysage l'Europe connaît aujourd'hui de graves problèmes d'emploi et les inégalités subsistent. Dans un contexte économique dégradé, marqué par les restructurations et une nouvelle montée du chômage, nous savons que le modèle social européen est remis en question.
Le défi doit être relevé par un meilleur équilibre et une plus forte coordination des politiques budgétaires, fiscales, économique et sociale.
C'est autour de ce message que la CES s'est mobilisée à Nice, à Bruxelles et tout récemment à Rome.
Face à ces difficultés, même si des doutes traversent les esprits et si des incertitudes se font jour, il nous faut éviter la tentation du repli protectionniste.
Aller de l'avant en soutenant un projet constitutionnel qui intègre nos valeurs, est la seule voie possible pour préserver et développer le modèle social européen, ce modèle de développement qui nous est cher parce qu'il associe la prospérité économique au progrès social.
La CES, dans le cadre de la Convention, a uvré pour un Traité constitutionnel permettant de mieux outiller une Europe bientôt élargie, permettant aux européens de conserver la maîtrise de leur avenir et contribuant à définir les règles d'un monde équilibré pour demain.
C'est pourquoi, le moment historique que connaît actuellement l'Union européenne dépasse de loin les seuls intérêts européens.
Une Europe élargie, forte politiquement, économiquement et socialement, un syndicalisme européen solide, sont les meilleurs garants d'une avancée plus rapide sur la voie d'une régulation de la mondialisation.
" L'Europe ouverte sur le monde ", c'est une Europe plus forte pour jouer son rôle d'influence positive dans la mondialisation. C'est un développement plus harmonieux et plus équitable du monde.
L'Europe doit jouer un rôle essentiel au niveau international pour construire une gouvernance mondiale qui dépasse la seule régulation économique, et pour promouvoir des valeurs fondées sur les droits humains, la démocratie, le respect de l'environnement.
L'Europe constitue aussi, dans le monde, l'exemple le plus avancé d'intégration régionale. C'est dans un lien organisé entre l'Europe et d'autres régions que se construiront de nouvelles régulations pour un nouvel équilibre du monde.
Sur l'ensemble des continents, des intégrations régionales commencent à s 'organiser. Constitués de pays de niveaux de développement et de traditions proches, ces regroupements pourront parvenir plus facilement à un consensus leur permettant de parler d'une seule voix.
La négociation multilatérale mondiale n'en sera ensuite que plus aisée.
Ces intégrations régionales seront, demain, les moteurs de la gouvernance mondiale : nous devons les aider et les favoriser.
Le syndicalisme peut et doit y conforter son rôle et sa place en ouvrant les frontières de l'action collective, en associant syndicats du Sud et du Nord.
L'ampleur des problèmes et la complexité des interdépendances sont telles que nous ressentons, plus que jamais, le besoin de créer une synergie entre ceux qui partagent une même vision du monde.
Ce sont ces convictions qui ont guidées le choix des thèmes de ce forum. La mondialisation lie le sort des pays du Sud et du Nord mais différencie encore leur destin. Nous, nous voulons :
- que soit assuré, pour tous, un " travail décent ".
- que soit permis l'accès de tous aux " biens publics mondiaux ".
- que soit améliorée la " gouvernance mondiale ".
- que soit garanti un " développement durable " à l'échelle de la planète.
Il nous faut construire un monde plus équitable, plus solidaire.
Cette ambition appelle une stratégie syndicale commune pour permettre aux femmes et aux hommes de conquérir et maîtriser leur destin et les mutations qui affectent leur existence.
- Tel est le sens des valeurs qui fondent notre action.
- Tel est le sens que nous voulons donner à ce rassemblement.
- Tel est, je le souhaite, l'état d'esprit qui guidera nos échanges.
(source http://www.cfdt.fr, le 13 novembre 2003)
Pourquoi un forum syndical ?
De Sommet mondial en Contre-Sommet, de conférence internationale en réunion du G8, du débat à l'OMC au forum de Davos, nous voyons la mondialisation envahir les médias, sans que l'opinion publique soit toujours mise en capacité de situer responsabilités, compétences et propositions.
Le mouvement alter mondialisation multiplie les rendez vous, mondiaux et européens. La diversité de ses expressions, la multiplicité de ses visages ne facilitent pas toujours la compréhension des enjeux et l'élaboration de propositions concrètes.
C'est pourquoi, nous avons voulu cette année, donner plus de visibilité à l'expression syndicale.
Le syndicalisme doit conforter sa place et son rôle à un moment où s'intensifient les incompréhensions, les exigences et les impatiences.
Au fil des ans, nous nous sommes rassemblés, organisés et engagés autour d'un grand projet, le projet européen. Une organisation unique représente le mouvement syndical européen.
Et nous sommes ici pour porter ce projet commun que nous construisons au sein de la Confédération européenne des syndicats, pour le faire connaître et l'approfondir, et pour renforcer la médiatisation de nos actions, de nos résultats et de nos propositions.
Depuis cinquante ans l'Europe se construit. Grâce à une action syndicale unie, nous avons contribué à écarter le spectre des guerres et des régimes autoritaires, nous avons conquis des droits sociaux.
L'Europe vit en paix, la démocratie y règne, son niveau de vie attire. L'Euro est une réalité concrète.
Aujourd'hui, l'Union européenne connaît une étape fondamentale : l'année qui va s'ouvrir est un tournant dans l'histoire des peuples. Elle va consacrer la réunification de l'Europe. La grande Europe retrouvée, adoptera un traité constitutionnel, condition de toute avancée politique et sociale.
Mais dans ce paysage l'Europe connaît aujourd'hui de graves problèmes d'emploi et les inégalités subsistent. Dans un contexte économique dégradé, marqué par les restructurations et une nouvelle montée du chômage, nous savons que le modèle social européen est remis en question.
Le défi doit être relevé par un meilleur équilibre et une plus forte coordination des politiques budgétaires, fiscales, économique et sociale.
C'est autour de ce message que la CES s'est mobilisée à Nice, à Bruxelles et tout récemment à Rome.
Face à ces difficultés, même si des doutes traversent les esprits et si des incertitudes se font jour, il nous faut éviter la tentation du repli protectionniste.
Aller de l'avant en soutenant un projet constitutionnel qui intègre nos valeurs, est la seule voie possible pour préserver et développer le modèle social européen, ce modèle de développement qui nous est cher parce qu'il associe la prospérité économique au progrès social.
La CES, dans le cadre de la Convention, a uvré pour un Traité constitutionnel permettant de mieux outiller une Europe bientôt élargie, permettant aux européens de conserver la maîtrise de leur avenir et contribuant à définir les règles d'un monde équilibré pour demain.
C'est pourquoi, le moment historique que connaît actuellement l'Union européenne dépasse de loin les seuls intérêts européens.
Une Europe élargie, forte politiquement, économiquement et socialement, un syndicalisme européen solide, sont les meilleurs garants d'une avancée plus rapide sur la voie d'une régulation de la mondialisation.
" L'Europe ouverte sur le monde ", c'est une Europe plus forte pour jouer son rôle d'influence positive dans la mondialisation. C'est un développement plus harmonieux et plus équitable du monde.
L'Europe doit jouer un rôle essentiel au niveau international pour construire une gouvernance mondiale qui dépasse la seule régulation économique, et pour promouvoir des valeurs fondées sur les droits humains, la démocratie, le respect de l'environnement.
L'Europe constitue aussi, dans le monde, l'exemple le plus avancé d'intégration régionale. C'est dans un lien organisé entre l'Europe et d'autres régions que se construiront de nouvelles régulations pour un nouvel équilibre du monde.
Sur l'ensemble des continents, des intégrations régionales commencent à s 'organiser. Constitués de pays de niveaux de développement et de traditions proches, ces regroupements pourront parvenir plus facilement à un consensus leur permettant de parler d'une seule voix.
La négociation multilatérale mondiale n'en sera ensuite que plus aisée.
Ces intégrations régionales seront, demain, les moteurs de la gouvernance mondiale : nous devons les aider et les favoriser.
Le syndicalisme peut et doit y conforter son rôle et sa place en ouvrant les frontières de l'action collective, en associant syndicats du Sud et du Nord.
L'ampleur des problèmes et la complexité des interdépendances sont telles que nous ressentons, plus que jamais, le besoin de créer une synergie entre ceux qui partagent une même vision du monde.
Ce sont ces convictions qui ont guidées le choix des thèmes de ce forum. La mondialisation lie le sort des pays du Sud et du Nord mais différencie encore leur destin. Nous, nous voulons :
- que soit assuré, pour tous, un " travail décent ".
- que soit permis l'accès de tous aux " biens publics mondiaux ".
- que soit améliorée la " gouvernance mondiale ".
- que soit garanti un " développement durable " à l'échelle de la planète.
Il nous faut construire un monde plus équitable, plus solidaire.
Cette ambition appelle une stratégie syndicale commune pour permettre aux femmes et aux hommes de conquérir et maîtriser leur destin et les mutations qui affectent leur existence.
- Tel est le sens des valeurs qui fondent notre action.
- Tel est le sens que nous voulons donner à ce rassemblement.
- Tel est, je le souhaite, l'état d'esprit qui guidera nos échanges.
(source http://www.cfdt.fr, le 13 novembre 2003)