Texte intégral
Question : Le 13 juin, les Français vont élire leurs 78 députés au Parlement européen. L'Europe à 25, c'est la grande aventure qui a commencé le 1er mai, mais qui est toujours en chantier. La Constitution européenne n'est toujours pas adoptée, les frontières de l'Europe toujours peu définies dans les esprits, les eurosceptiques et les souverainistes se battent pour que soit conservée l'autonomie des nations. Vous, à l'UDF, vous êtes, au contraire, fervents partisans d'une Europe fédérale, celle de R. Schuman, de V. Giscard d'Estaing. Vous prétendez même être les seuls à porter un vrai projet européen. En quoi est-il différent de celui de l'UMP, votre partenaire de la majorité ? Bref, pourquoi voter UDF le 13 juin plutôt que UMP ?
François Bayrou (Réponse) : Parce que, ce qui compte, en matière de projets européens, c'est la cohérence au travers du temps. Il n'est pas très rassurant de voir des formations politiques changer d'avis tous les trois mois sur des grands sujets de cet ordre, en réalité, parce qu'elles ont une hésitation profonde. Nous n'en avons pas. Nous savons depuis longtemps, que dans le monde dans lequel nous allons vivre, qui est le monde des super puissances, des Etats-Unis d'un côté - on voit les risques que peut apporter une super puissance livrée à elle-même sans équilibre.
Question : Vous parlez de l'Irak ?
François Bayrou (Réponse) : Je parle de l'Irak. Et puis, d'un autre côté, on voit bien apparaître la puissance chinoise. Je lisais une statistique, hier, qui disait que dans l'année 2003, 50 % du ciment fabriqué dans le monde a été utilisé en Chine.
Question : Il y a d'ailleurs des accords particuliers entre l'Union européenne et la Chine...
François Bayrou (Réponse) : Cela signifie que lorsque les décisions importantes pour l'avenir de la planète vont être prises, naturellement, c'est la puissance qui comptera. Et notre vision à nous, depuis longtemps, c'est : il faut que nous ayons, nous Européens, la capacité de parler d'égal à égal avec ces puissances. Et vos auditeurs qui vous écoutent tout autour du monde, vérifient cela tous les jours. Si nous sommes un Etat solitaire, nous n'aurons pas voix au chapitre. Notre ligne à nous, c'est de faire pour l'Europe cette union politique dont on a besoin. Et cette union politique - deuxième différence -, il faut qu'elle soit accessible aux citoyens.
Question : Deuxième différence par rapport à L'UMP ?
François Bayrou (Réponse) : La première différence, par rapport à cette construction, d'une union politique. Et deuxième différence : cette union politique elle doit être transparente ou à disposition des citoyens. Regardez ce qui se passe aujourd'hui, vous venez de le dire dans votre introduction : vous dites que la Constitution européenne n'est pas faite. En réalité, dans les jours où nous sommes, les diplomates dans les couloirs, sont en train de faire des transactions pour savoir sous quelle forme on va avoir une Constitution européenne. Pourquoi ne le dit-on pas au peuple ? Nous sommes vous et moi des citoyens européens. Pourquoi ne savons-nous pas ce que l'on nous prépare pour notre loi fondamentale ? Et c'est d'autant plus stupéfiant qu'on nous annonce l'adoption de cette Constitution pour le 18 juin, soit 5 jours après les élections européennes. Est-ce que vous ne trouvez pas qu'il y a là une différence de conception très importante ? Vous parliez tout à l'heure des frontières de l'Europe. Lorsque le président de la République, monsieur Chirac, et monsieur Jospin, qui étaient ensemble les représentants de la France, ont décidé que la Turquie serait acceptée comme adhérente à l'Union européenne, ils l'ont fait sans aucune consultation des citoyens et même sans aucune information des parlementaires.
Question : Vous êtes donc pour deux référendums, l'un sur l'entrée de la Turquie, l'autre sur la Constitution ?
François Bayrou (Réponse) : Non, pour l'instant, de référendum sur l'entrée de la Turquie, il n'en est pas question. Je suis sûr pour que l'on trouve, avec la Turquie, une autre sorte de relation que l'adhésion.
Question : Partenariat particulier...
François Bayrou (Réponse) : Mais je suis, en revanche, pour qu'il y ait naturellement sur la Constitution, parce qu'une Constitution, c'est affaire de citoyen.
Question : Quitte à ce que les eurosceptiques triomphent ?
François Bayrou (Réponse) : Madame, le risque le plus important, ce n'est pas la démocratie, c'est l'absence de démocratie. Et donc, pour moi, il est évident qu'il faut aborder le problème européen face à face et les yeux dans les yeux, face aux citoyens, clairement, sans biaiser, sans ruser, de manière à ce qu'ils aient le choix. Et ce choix-là, je suis sûr qu'ils ne le manqueront pas. Vous vous souvenez du référendum sur Maastricht, c'est-à-dire de la création de l'euro, monnaie unique ? Cela a été difficile, on a eu un débat face à face avec les Français et les responsables politiques se sont engagés, ils ont expliqué et on a gagné.
Question : Pédagogie...
François Bayrou (Réponse) : Et je fais une remarque au passage : parmi tous ceux qui étaient pour le "non" à Maastricht, qui se battaient en disant que ce serait très mauvais pour la France, trois ans après l'introduction de l'euro, pourquoi n'y en a-t-il aucun qui propose que l'on sorte de l'euro, que l'on revienne au franc ?
Question : Parce qu'ils ont compris que l'euro était une avancée certaine...
François Bayrou (Réponse) : Voilà. Parce qu'ils ont compris que c'était un plus.
Question : Le Parti socialiste plaide pour une Europe plus sociale, pour un revenu minimum européen. Pensez-vous, comme les socialistes, que l'Europe est trop libérale ?
François Bayrou (Réponse) : Je ne dirais pas les choses comme cela. Je pense que notre modèle, et notre modèle social en particulier, mais aussi notre modèle culturel, n'a de chance que si on a une Europe forte pour le défendre. Autrement, on se trouve soumis à la concurrence sauvage de pays qui ne respectent ni les règles sociales ni les règles environnementales, et on n'a aucun moyen de défendre notre modèle que nous avons mis beaucoup de temps à construire. Donc je pense qu'il faut que l'on passe par cette idée que l'Europe seule est notre arme pour défendre nos emplois. Je pense par exemple au grand mouvement de délocalisation qui, autrement, va apparaître comme irrésistible - vous savez la différence du coût de l'heure de travail entre, par exemple, la Chine et nous. Nous avons besoin de cette construction pour défendre nos emplois et donc le modèle social qui est le nôtre. Mais je ne crois pas une seconde que la proposition que le PS fait, de mettre les 35 heures pour toute l'Europe, soit une proposition crédible, ni même une proposition sérieuse, ni même une proposition acceptable ! Parce que cela veut dire évidemment que les pays qui ont le plus de difficulté, si on prenait cette décision absurde, se trouveraient enfoncés et tomberaient au fond du gouffre. Et si, au contraire, on s'alignait sur les pays qui sont le plus en difficulté, ce sont nos acquis sociaux qui s'effondreraient. Donc, je ne crois pas du tout à l'idée que l'on ait, pour l'Europe, des règles identiques en matière de durée du temps de travail ou en matière de salaire. Je pense que c'est une proposition qui ne cherche pas à être vraie. Elle cherche simplement à être de la communication.
Question : Les difficultés du sauvetage d'Alstom, les changements en cours du statut d'EDF en France, ça aussi c'est l'Europe et ses contraintes. Vous ne pensez pas que c'est une difficulté [...] de la France ?
François Bayrou (Réponse) : En rien ! Les difficultés d'Alstom, elles viennent d'une série de décisions qui ont été prises par le management de cette entreprise et qui se sont révélées malheureuses. C'est une grande entreprise qui a connu des difficultés en raison de son management.
Question : Mais son refus de s'allier à Siemens...
François Bayrou (Réponse) : Ensuite, il y a des problèmes d'alliance mais les difficultés ne viennent pas de l'Europe. En rien ! Quant à EDF, je pense qu'il faut dire cela de manière grave : c'est une entreprise qui est en situation de lourdes difficultés financières. Et l'idée que l'on pourrait échapper à des adaptations, à des alliances, pour traiter ces difficultés financières, n'est pas une idée sérieuse. Il me semble que l'on induit beaucoup de gens en erreur, et notamment beaucoup de salariés de cette entreprise, si on ne dit pas la vérité sur le statut de l'entreprise. C'est pourquoi je pense qu'il est très important d'avoir le plus rapidement possible un audit financier sur la santé de l'entreprise. On ne peut pas se permettre de continuer comme maintenant, avec des échos de situation financière catastrophique qui mettent en péril l'équilibre-même de cette grande entreprise nationale française. Le fait, là encore, qu'elle soit nationale, n'a en rien empêché un certain nombre d'erreurs, ou en tout cas d'erreurs de gestion ou en tout cas de décisions, qui se sont révélées hasardeuses, et qui, aujourd'hui, se révèlent dans le bilan. Donc je demande - je profite de cette interrogation - qu'il y ait un audit financier d'Electricité de France pour que l'on sache clairement où on en est.
Question : Vous rentrez des Antilles, vous y étiez le week-end dernier. Vous avez promis de faire quelque chose pour la banane antillaise. Qu'est-ce-que ça veut dire ? Taxer la banane-dollar ?
François Bayrou (Réponse) : C'est évidemment trouver un équilibre. Le problème de la banane est extrêmement symptomatique de ce que nous disions avant. La banane, elle est confrontée à une concurrence qui est extrêmement sauvage. Pourquoi ? Dans le kilo de banane, il y a 50 % de main-d'oeuvre. Et évidemment, la main d'oeuvre de la banane-dollar est peut-être cinq à dix fois moins chère que la main d'oeuvre chez nous. On ne peut donc pas favoriser la banane de pays qui exploitent les gens qui travaillent sur les champs de bananes, au détriment de la banane des gens qui traitent convenablement les salariés. Je suis donc pour défendre la banane européenne - antillaise et canarienne -, et évidemment pour trouver une taxe d'équilibre avec les bananes-dollar.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 28 mai 2004)
François Bayrou (Réponse) : Parce que, ce qui compte, en matière de projets européens, c'est la cohérence au travers du temps. Il n'est pas très rassurant de voir des formations politiques changer d'avis tous les trois mois sur des grands sujets de cet ordre, en réalité, parce qu'elles ont une hésitation profonde. Nous n'en avons pas. Nous savons depuis longtemps, que dans le monde dans lequel nous allons vivre, qui est le monde des super puissances, des Etats-Unis d'un côté - on voit les risques que peut apporter une super puissance livrée à elle-même sans équilibre.
Question : Vous parlez de l'Irak ?
François Bayrou (Réponse) : Je parle de l'Irak. Et puis, d'un autre côté, on voit bien apparaître la puissance chinoise. Je lisais une statistique, hier, qui disait que dans l'année 2003, 50 % du ciment fabriqué dans le monde a été utilisé en Chine.
Question : Il y a d'ailleurs des accords particuliers entre l'Union européenne et la Chine...
François Bayrou (Réponse) : Cela signifie que lorsque les décisions importantes pour l'avenir de la planète vont être prises, naturellement, c'est la puissance qui comptera. Et notre vision à nous, depuis longtemps, c'est : il faut que nous ayons, nous Européens, la capacité de parler d'égal à égal avec ces puissances. Et vos auditeurs qui vous écoutent tout autour du monde, vérifient cela tous les jours. Si nous sommes un Etat solitaire, nous n'aurons pas voix au chapitre. Notre ligne à nous, c'est de faire pour l'Europe cette union politique dont on a besoin. Et cette union politique - deuxième différence -, il faut qu'elle soit accessible aux citoyens.
Question : Deuxième différence par rapport à L'UMP ?
François Bayrou (Réponse) : La première différence, par rapport à cette construction, d'une union politique. Et deuxième différence : cette union politique elle doit être transparente ou à disposition des citoyens. Regardez ce qui se passe aujourd'hui, vous venez de le dire dans votre introduction : vous dites que la Constitution européenne n'est pas faite. En réalité, dans les jours où nous sommes, les diplomates dans les couloirs, sont en train de faire des transactions pour savoir sous quelle forme on va avoir une Constitution européenne. Pourquoi ne le dit-on pas au peuple ? Nous sommes vous et moi des citoyens européens. Pourquoi ne savons-nous pas ce que l'on nous prépare pour notre loi fondamentale ? Et c'est d'autant plus stupéfiant qu'on nous annonce l'adoption de cette Constitution pour le 18 juin, soit 5 jours après les élections européennes. Est-ce que vous ne trouvez pas qu'il y a là une différence de conception très importante ? Vous parliez tout à l'heure des frontières de l'Europe. Lorsque le président de la République, monsieur Chirac, et monsieur Jospin, qui étaient ensemble les représentants de la France, ont décidé que la Turquie serait acceptée comme adhérente à l'Union européenne, ils l'ont fait sans aucune consultation des citoyens et même sans aucune information des parlementaires.
Question : Vous êtes donc pour deux référendums, l'un sur l'entrée de la Turquie, l'autre sur la Constitution ?
François Bayrou (Réponse) : Non, pour l'instant, de référendum sur l'entrée de la Turquie, il n'en est pas question. Je suis sûr pour que l'on trouve, avec la Turquie, une autre sorte de relation que l'adhésion.
Question : Partenariat particulier...
François Bayrou (Réponse) : Mais je suis, en revanche, pour qu'il y ait naturellement sur la Constitution, parce qu'une Constitution, c'est affaire de citoyen.
Question : Quitte à ce que les eurosceptiques triomphent ?
François Bayrou (Réponse) : Madame, le risque le plus important, ce n'est pas la démocratie, c'est l'absence de démocratie. Et donc, pour moi, il est évident qu'il faut aborder le problème européen face à face et les yeux dans les yeux, face aux citoyens, clairement, sans biaiser, sans ruser, de manière à ce qu'ils aient le choix. Et ce choix-là, je suis sûr qu'ils ne le manqueront pas. Vous vous souvenez du référendum sur Maastricht, c'est-à-dire de la création de l'euro, monnaie unique ? Cela a été difficile, on a eu un débat face à face avec les Français et les responsables politiques se sont engagés, ils ont expliqué et on a gagné.
Question : Pédagogie...
François Bayrou (Réponse) : Et je fais une remarque au passage : parmi tous ceux qui étaient pour le "non" à Maastricht, qui se battaient en disant que ce serait très mauvais pour la France, trois ans après l'introduction de l'euro, pourquoi n'y en a-t-il aucun qui propose que l'on sorte de l'euro, que l'on revienne au franc ?
Question : Parce qu'ils ont compris que l'euro était une avancée certaine...
François Bayrou (Réponse) : Voilà. Parce qu'ils ont compris que c'était un plus.
Question : Le Parti socialiste plaide pour une Europe plus sociale, pour un revenu minimum européen. Pensez-vous, comme les socialistes, que l'Europe est trop libérale ?
François Bayrou (Réponse) : Je ne dirais pas les choses comme cela. Je pense que notre modèle, et notre modèle social en particulier, mais aussi notre modèle culturel, n'a de chance que si on a une Europe forte pour le défendre. Autrement, on se trouve soumis à la concurrence sauvage de pays qui ne respectent ni les règles sociales ni les règles environnementales, et on n'a aucun moyen de défendre notre modèle que nous avons mis beaucoup de temps à construire. Donc je pense qu'il faut que l'on passe par cette idée que l'Europe seule est notre arme pour défendre nos emplois. Je pense par exemple au grand mouvement de délocalisation qui, autrement, va apparaître comme irrésistible - vous savez la différence du coût de l'heure de travail entre, par exemple, la Chine et nous. Nous avons besoin de cette construction pour défendre nos emplois et donc le modèle social qui est le nôtre. Mais je ne crois pas une seconde que la proposition que le PS fait, de mettre les 35 heures pour toute l'Europe, soit une proposition crédible, ni même une proposition sérieuse, ni même une proposition acceptable ! Parce que cela veut dire évidemment que les pays qui ont le plus de difficulté, si on prenait cette décision absurde, se trouveraient enfoncés et tomberaient au fond du gouffre. Et si, au contraire, on s'alignait sur les pays qui sont le plus en difficulté, ce sont nos acquis sociaux qui s'effondreraient. Donc, je ne crois pas du tout à l'idée que l'on ait, pour l'Europe, des règles identiques en matière de durée du temps de travail ou en matière de salaire. Je pense que c'est une proposition qui ne cherche pas à être vraie. Elle cherche simplement à être de la communication.
Question : Les difficultés du sauvetage d'Alstom, les changements en cours du statut d'EDF en France, ça aussi c'est l'Europe et ses contraintes. Vous ne pensez pas que c'est une difficulté [...] de la France ?
François Bayrou (Réponse) : En rien ! Les difficultés d'Alstom, elles viennent d'une série de décisions qui ont été prises par le management de cette entreprise et qui se sont révélées malheureuses. C'est une grande entreprise qui a connu des difficultés en raison de son management.
Question : Mais son refus de s'allier à Siemens...
François Bayrou (Réponse) : Ensuite, il y a des problèmes d'alliance mais les difficultés ne viennent pas de l'Europe. En rien ! Quant à EDF, je pense qu'il faut dire cela de manière grave : c'est une entreprise qui est en situation de lourdes difficultés financières. Et l'idée que l'on pourrait échapper à des adaptations, à des alliances, pour traiter ces difficultés financières, n'est pas une idée sérieuse. Il me semble que l'on induit beaucoup de gens en erreur, et notamment beaucoup de salariés de cette entreprise, si on ne dit pas la vérité sur le statut de l'entreprise. C'est pourquoi je pense qu'il est très important d'avoir le plus rapidement possible un audit financier sur la santé de l'entreprise. On ne peut pas se permettre de continuer comme maintenant, avec des échos de situation financière catastrophique qui mettent en péril l'équilibre-même de cette grande entreprise nationale française. Le fait, là encore, qu'elle soit nationale, n'a en rien empêché un certain nombre d'erreurs, ou en tout cas d'erreurs de gestion ou en tout cas de décisions, qui se sont révélées hasardeuses, et qui, aujourd'hui, se révèlent dans le bilan. Donc je demande - je profite de cette interrogation - qu'il y ait un audit financier d'Electricité de France pour que l'on sache clairement où on en est.
Question : Vous rentrez des Antilles, vous y étiez le week-end dernier. Vous avez promis de faire quelque chose pour la banane antillaise. Qu'est-ce-que ça veut dire ? Taxer la banane-dollar ?
François Bayrou (Réponse) : C'est évidemment trouver un équilibre. Le problème de la banane est extrêmement symptomatique de ce que nous disions avant. La banane, elle est confrontée à une concurrence qui est extrêmement sauvage. Pourquoi ? Dans le kilo de banane, il y a 50 % de main-d'oeuvre. Et évidemment, la main d'oeuvre de la banane-dollar est peut-être cinq à dix fois moins chère que la main d'oeuvre chez nous. On ne peut donc pas favoriser la banane de pays qui exploitent les gens qui travaillent sur les champs de bananes, au détriment de la banane des gens qui traitent convenablement les salariés. Je suis donc pour défendre la banane européenne - antillaise et canarienne -, et évidemment pour trouver une taxe d'équilibre avec les bananes-dollar.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 28 mai 2004)