Déclaration de M. Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre, en réponse à une question sur les politiques européennes en faveur de la recherche et de l'innovation et sur la relance de la stratégie de Lisbonne, à l'Assemblée nationale le 1er décembre 2004.

Prononcé le 1er décembre 2004

Intervenant(s) : 

Texte intégral

Monsieur le président,
Mesdames et Messieurs les députés,
Monsieur le député,
M. Herbillon,
Vous avez raison de replacer la stratégie de Lisbonne au cur du projet européen. Je note d'ailleurs avec gratitude, que cette réflexion est dans votre rapport que vous venez de remettre au Gouvernement sur Les universités au XXI ème siècle".
[Vous avez raison d'applaudir ce travail fait au nom de la délégation européenne]
La stratégie de Lisbonne, c'est la capacité de donner à l'Europe la première place dans la société mondiale de la connaissance, la société de l'information. Pourquoi sommes-nous en retard pour la stratégie de Lisbonne ? Parce que nous n'avons pas aujourd'hui les institutions européennes capables de porter un projet aussi ambitieux. Le Traité constitutionnel nous donnera les institutions européennes suffisamment fortes pour porter des ambitions aussi essentielles que la stratégie de Lisbonne, notamment pour ce qui est de la recherche, de l'innovation, tout ce qui concerne l'intelligence ajoutée dans le projet économique et social de l'Union européenne.
C'est ce projet-là qui est le projet de l'Europe et celui de la France. C'est pour cela que nous mettons en place dans le budget 2005, une Agence de la recherche ; c'est pour cela que nous développons une politique de mobilisation nationale autour de la recherche, des industries de la connaissance, du développement, de l'éducation et de l'accès à l'éducation. Grande ambition nationale, puisqu'il ne vous a pas échappé que maintenant l'éducation était dans la hiérarchie gouvernementale, placée aux niveaux les plus élevés.
Et donc, dans ce contexte, nous avons en effet une forte mobilisation sur Iter. Car Iter est un grand projet de recherche pour lequel la communauté scientifique française, européenne a su s'affirmer au niveau international comme la grande capacité d'intelligence, justement compatible avec la stratégie de Lisbonne.
Il y a eu un Conseil de compétitivité vendredi. L'Union européenne a soutenu à nouveau le projet avec cette localisation à Cadarache. Et C. Haigneré et F. D'Aubert sont mobilisés, ont été très mobilisés sur ce dossier.
Aujourd'hui, je peux vous dire que la légitimité du site de Cadarache pour l'implantation d'Iter est reconnue par nos partenaires. Je ne doute pas que dans les jours prochains, elle sera reconnue par l'ensemble des partenaires de ce projet Iter, c'est-à-dire, y compris les Etats-Unis et la Corée. Nous le dirons prochainement au président coréen, qui sera dans notre pays, la semaine prochaine.
Je veux simplement vous dire que ce qui a été fait à Cadarache est exemplaire. Exemplaire au plan scientifique, au plan industriel, et exemplaire aussi au plan de la décentralisation. Comme pour le musée du Louvre à Lens, nous voyons une grande décision, nationale et européenne, soutenue par les collectivités territoriales. C'est cela, la décentralisation : c'est la capacité nationale d'affirmer des grands projets, et la mobilisation des collectivités territoriales pour être acteurs de ces grands projets qui font le rayonnement de notre pays."
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 2 décembre 2004)