Déclaration de M. Ernest-Antoine Seillière, président du MEDEF, sur les objectifs de la campagne du MEDEF "L'entreprise voit jeunes", Saint-Malo le 22 octobre 2003.

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Circonstance : Forum régional de la campagne "L'entreprise voit jeunes" du MEDEF, à Saint-Malo le 22 octobre 2003

Texte intégral

J'ai grand plaisir à me retrouver dans ces lieux somptueux et si sympathiques. Je suis très heureux de me retrouver, aujourd'hui, devant vous, pour un thème particulier, pas pour vous vanter le MEDEF, pas pour attaquer telle ou telle action gouvernementale, pas pour promouvoir je ne sais quelle refondation sociale, mais pour parler des jeunes. Nous le faisons, en ce moment, dans de nombreuses villes de France et cette campagne positive est de celles que j'ai grand plaisir à animer avec vous : c'est-à-dire les enseignants, les jeunes, les entrepreneurs qui vont, d'ici quelques instants, présenter les thèmes de notre campagne et les illustrer par leurs expériences et expectatives personnelles.
Vous savez qu'on parle quelques fois du déclin dans notre pays. C'est un thème un peu à la mode. On entend beaucoup de chose, il y a eu des écrits assez intéressants sur le sujet. Il y a d'ailleurs, je ne vous le cache pas, des éléments du diagnostique que nous ne nions pas, que nous avons, nous-même, révélés à un certain moment. C'est un problème européen d'abord, avec du transfert d'activité qui se fait hors frontière, vers les pays émergents. Cette délocalisation nous préoccupe. Il existe également des retards en ce qui concerne la technologie, l'innovation par rapport, notamment, à l'Amérique du Nord. Il y a également des problèmes spécifiques à la France sur lesquels je ne m'attarderais pas : retard dans la réforme de l'Etat, retard dans la réforme des systèmes sociaux
Ces éléments nous les avons analysés. Nous avons également beaucoup analysé tous nos atouts et parmi eux, il y a incontestablement la formation et l'immense potentiel de la jeunesse. Nous avons le sentiment qu'il y a suffisamment de volonté de réforme, de dialogue possible pour arriver à dominer nos difficultés.
Les jeunes, par leur volonté, leur ardeur, leur enthousiasme, leur appétit de la vie sont un élément essentiel. Nous aurons, au cours de cette campagne, à souligner quatre points :
- Ecole-Entreprise. Il y a une interface entre l'école et l'entreprise qu'il faut développer. Nous avons d'ailleurs une semaine qui s'appelle l'Ecole-Entreprise qui, dans la France entière, donne aux enseignants, aux élèves, aux étudiants la possibilité d'entrer en entreprise. Cela concerne des dizaines de milliers de jeunes, des milliers et des milliers de professeurs et, en même temps, les entrepreneurs sont invités dans les collèges et les lycées pour expliquer, se faire connaître, pour faire comprendre le métier d'entrepreneur. Le Monde de la production et le monde de l'éducation doivent se mettre en symbiose. L'initiative qui consistera à ce que 200 professeurs d'économie qui doivent venir aux lycée Louis le Grand pour rencontrer une vingtaine d'entrepreneurs a été dénoncé avec une vigueur extrême par un mouvement extrémiste comme une sorte de violation de l'éducation nationale par le monde impi de l'entreprise. Cette réaction extrémiste provient de ceux qui ne veulent pas que la société française se mette sur un tonus de réussite par l'interface entre le monde de l'éducation et le monde de la production.
- Les jeunes dans l'entreprise. Nous voulons attirer l'attention sur l'urgence de l'entrer des jeunes dans l'entreprise. C'est un phénomène qui n'est pas connu de la base entreprenariale qui n'a pas le temps d'y réfléchir et de s'y consacrer. A partir de 2006, l'inversion démographique va faire en sorte qu'il y aura 250 000 retraités de plus par an et 100 000 jeunes de moins qui rentreront sur le marché du travail. Il faut anticiper sur ce mouvement là et dès à présent mettre en place les jeunes qui prendront la relève. Pour ce faire nous allons mettre en place 400 démarcheurs qui vont, sur deux années, démarcher les quelques 700 000 entreprises que compte notre mouvement à travers ses fédérations et MEDEF territoriaux pour leur montrer cette nouvelle nécessité et pour décrire l'ensemble des dispositifs en place pour faciliter l'entrée des jeunes dans l'entreprise, les contrats jeune de la loi Fillon, déjà 100 000 signatures de contrat depuis son lancement, tous les systèmes d'alternance qui sont actuellement en train de s'actualiser. Nous allons bientôt appeler les apprentis, des étudiants professionnels, ce qui est une manière d'anoblir cette filière fondamentale pour l'alternance, pour la création rapide de main-d'uvre qualifiée.
Le V.I.E. Le ministre François Loos viendra appeler l'attention sur les aspects internationaux et vous décrira tout ce qu'on appelle le Volontariat International en Entreprise. Je n'anticipe pas sur la démonstration qu'il en fera dans un instant.
- La formation professionnelle. L'accord interprofessionnel qui vient d'être signé sur la formation va généraliser la formation en entreprise (notamment petites et moyennes). Il va donner la possibilité aux jeunes dans l'entreprise d'accroître leurs qualifications.
- La création d'entreprise. Cette création est largement relancée par les mesures de la loi Dutreil. Beaucoup de jeunes pensent à mettre en place leur entreprise. Beaucoup le font, un tiers des entreprises créées est mit en place par des jeunes de moins de 35 ans.
Voilà donc l'essentiel de ce qui nous préoccupe.
Aux enseignants nous allons dire : prenez conscience de l'enjeu national pour les entreprises dont vous êtes chargés de préparer la réussite, par la réussite de ceux que vous formez !
Aux entrepreneurs, nous disons, place aux jeunes dans l'entreprise !
Aux jeunes nous disons, avec votre enthousiasme, votre volonté, votre sens de l'effort, avec votre sens de la vie, votre volonté de réussir votre vie, vous avez dans l'entreprise largement votre place !
Tous ensemble nous disons, en avant l'entreprise !

(source http://www.medef.fr, le 12 novembre 2003)