Texte intégral
Françoise LABORDE : Nous allons aborder une bonne nouvelle - elles ne sont pas si fréquentes, elle mérite d'être soulignée - c'est la croissance, c'est-à-dire l'activité économique d'un pays, ce qui conditionne après tout le niveau de vie des Français et parfois aussi la situation de l'emploi. Une croissance, qui selon les tous derniers chiffres de l'INSEE, Jean-François COPÉ, sera en 2004 de 2,3 alors qu'on était parti sur une hypothèse de croissance de 1,7, c'est-à-dire une croissance qui sera beaucoup plus importante que prévue.
Jean-François COPÉ : Oui, comme vous dites, les bonnes nouvelles ne sont pas si fréquentes. Cela fait deux ans que nous avons une croissance extrêmement ralentie. Nous avions nous-mêmes fait une prévision très modérée pour 2004, de 1,7 %. D'ailleurs, nous continuons de travailler sur cette prévision, parce que l'objectif est de gérer les finances publiques en bon père de famille et puis nous avons un peu de retard à rattraper. Mais c'est vrai que c'est aussi une confirmation que la politique économique que nous avons conduite à l'initiative de Jean-Pierre RAFFARIN, depuis deux, ans, était la seule possible, c'est-à-dire d'un côté maîtrise la dépense, de l'autre baisser les impôts pour stimuler la consommation et l'investissement et baisser les charges sociales pour redonner un coup de fouet à l'emploi. C'était finalement, peut-être, la bonne stratégie.
Françoise LABORDE : Pour l'instant, vous en changez rien aux projections budgétaires, vous restez à ce chiffre de 1,7 ? Vous ne voulez pas vous projeter trop vite dans une croissance qui est repartie ?
Jean-François COPÉ : Non, je crois que nous avons tout intérêt à rester dans les prévisions que nous avons fixées au départ, même si nous enregistrons que l'Insee revoit à la hausse sa prévision pour la France. Mais la politique que nous avons engagée est une politique qui de toute façon va dans le sens d'une stimulation de la croissance. En même temps, le travail de maîtrise des dépenses publiques doit continuer, puisque vous savez ce qu'il y a derrière, c'est la réforme de l'Etat, c'est un Etat plus efficace, c'est une meilleure gestion des deniers des Français. Je crois que cela doit être pour nous quelque chose d'essentiel.
Françoise LABORDE : Est-ce que nous pouvons espérer un impact de cette croissance retrouvée sur l'emploi ou ce sera pas si important que cela ?
Jean-François COPÉ : C'est tout l'objectif. Tout l'objet de notre politique économique, c'est de stimuler l'emploi. Mais en même temps, nous savons qu'il y a toujours un effet de retard entre la reprise de la croissance et le moment où on le voit sur la baisse du chômage. L'objectif est d'orienter tous les crédits publics que nous pouvons sur la création d'emplois. D'une part sur l'emploi dans les entreprises - c'est comme cela que nous baissons les charges sociales -, mais aussi sur la stimulation de l'emploi pour toutes les personnes qui, aujourd'hui, sont dans des situations d'exclusion. Voilà pourquoi Jean-Louis BORLOO va présenter, dans quelques jours, un plan en faveur de la cohésion sociale dont l'objectif premier est de faire sorte que des gens qui, aujourd'hui, sont dans une logique d'exclusion, puissent retrouver un emploi. Pour cela, ce sera la mobilisation générale.
Françoise LABORDE : Nous sommes dans une période où l'inflation a tendance à repartir. En fin d'année, elle pourrait même dépasser les 1 %. Il y a aussi le prix du pétrole qui augmente. Cela vous préoccupe-t-il ?
Jean-François COPÉ : Oui mais vous voyez que là aussi, on est très mobilisés. Tout le travail de N. Sarkozy dans ce domaine, pour justement stimuler la consommation par la baisse des prix, va dans ce sens. L'idée, c'est qu'on puisse rendre du salaire aux gens pour qu'ils puissent consommer plus. Et c'est vrai que dans ce domaine, on a constaté une augmentation des prix, notamment dans un certain nombre de grandes ou moyennes surfaces, très supérieure à ce que l'on a pu constater dans d'autres pays européens. Donc le symbole est fort et important : obtenir une baisse de l'ordre de 3 % dans les mois qui viennent pour les prix, cela veut dire beaucoup de chose, et cela va naturellement jouer sur l'inflation dans le bon sens.
Françoise LABORDE : La pause en ce qui concerne la baisse des impôts telle qu'elle a été évoquée à plusieurs reprises, on en reste là, pour l'instant ?
Jean-François COPÉ : On est en pleine pleine préparation budgétaire. Les arbitrages seront rendus à la mi-juillet. Donc je crois qu'il faut que chacun travaille pour l'instant et puis les arbitrages seront rendus sur tous les sujets du budget...
Françoise LABORDE : C'est un peu tôt pour parler de pause ?
Jean-François COPÉ : C'est un peu tôt surtout pour parler du budget 2005. Tous les arbitrages vont être rendus mi-juillet par le Premier ministre.
Françoise LABORDE : Une question pour le porte-parole du Gouvernement. Vous regardez travailler tous vos collègues, on a eu le sentiment, parfois, qu'il pouvait y avoir des tensions ...
- "Il m'arrive même de travailler avec eux.
Françoise LABORDE : Oui, quand vous regardez, vous travaillez, et vous regardez vos collègues travailler... On a eu le sentiment qu'au sein du Gouvernement, parfois, les choses pouvaient être un peu difficiles. Il y a eu les coups de semonce des derniers scrutins. Comment est l'ambiance en ce moment, autour de J.-P. Raffarin ?
Jean-François COPÉ : Vous savez, il n'y a pas de quoi pavoiser en ce qui concerne les résultats électoraux, que ce soit les élections régionales ou européennes. En même temps, elles ont leurs explications propres. Je crois qu'il ne faut pas mélanger tous les scrutins. Notre objectif, je ne cesse de le dire partout, c'est que nous avons une feuille de route sur laquelle nous sommes engagés vis-à-vis des Français en 2002, et on ira aux résultats en 2007. Je crois que d'ici là, il faut que les Français puissent cocher toutes les cases des promesses que nous avons faites devant eux et de voir que nous tenons nos engagements.
Françoise LABORDE : Donc tout le monde est au travail et tout va bien?
Jean-François COPÉ : Tout va bien. Mais, attendez, vous savez, on est sur des chantiers qui sont tous difficiles. Ce sont des réformes que personne ne voulaient faire, avant : la réforme des retraites, l'année dernière, l'assurance maladie, la dépendance, la cohésion sociale, la sécurité, la réforme des finances publiques. C'était des chantiers que personne ne voulait traiter. Donc nous sommes dessus, ils demandent beaucoup d'explications. On le voit par exemple, pour ...
Françoise LABORDE : Avec EDF ?
Jean-François COPÉ : Voilà, on le voit pour EDF. Et, en même temps, nous sommes à la fois très déterminés sur les objectifs à atteindre, et on passe tout le temps nécessaire à l'explication, parce qu'on sait très bien qu'il faut expliquer sans cesse aux Français sur des réformes, qui n'ayant pas été faites avant, ont besoin de prouver leur validité. C'est à cela qu'on travaille.
Françoise LABORDE : La réforme du statut d'EDF sera votée, il n'y aura pas de recul du Gouvernement ?
Jean-François COPÉ : Notre objectif est d'être transparents. On a toujours dit ce qu'on faisait, et on fait ce qu'on dit. Donc, là-dessus, l'objectif, c'est de le faire en écoutant, en dialoguant, mais aussi en assumant nos responsabilités. Il y a un moment où on fait le diagnostic de ce qui va bien et de ce qui ne va pas bien, le moment où on dialogue, et puis après, le moment de la décision. C'est comme cela que doivent se comporter les gouvernements modernes. Je comprends que cela soit parfois au prix de certains moments d'impopularité. On l'a vu avec les élections régionales, par exemple. Mais en même temps, la responsabilité qui est la nôtre, la raison profonde pour laquelle on est au Gouvernement, c'est d'assumer nos responsabilités. C'est à cela qu'on travaille.
Françoise LABORDE : L'UMP se réunit ce week-end en conseil national élargi. Vous n'êtes pas encore totalement dans une situation de candidature à la présidence de l'UMP mais vous n'en êtes pas très loin. Comme ce conseil va-t-il se passer? Les écuries de course des uns et des autres vont-elles se présenter ou pas ?
Jean-François COPÉ : A vrai dire, la réunion de ce week-end, ce conseil national élargi, va servir un peu aussi à essayer de comprendre, de tracer quelques perspectives d'avenir, mais nous sommes plutôt, au lendemain d'une défaite, à faire un exercice très désagréable, mais qu'il faut absolument faire, qui consiste à comprendre pourquoi et quelles sont les grandes raisons d'une grande défaite. Parce que je crois que dans la vie, il faut essayer de bien analyser les choses. C'est à cela que nous avons invité l'ensemble des responsables, des cadres - des responsables de circonscription - pour essayer de tracer quelques perspectives d'avenir pour l'UMP en termes de projets, d'organisation.
Françoise LABORDE : Nous savons qu'il y a des candidats à la présidence même si Alain JUPPÉ est encore là. Pensez-vous que les choses peuvent s'accélérer sur ce front ?
Jean-François COPÉ : Je crains que vous ne soyez déçue de ce point de vue, Françoise LABORDE. Je crois qu'il faut franchir chaque étape, l'une après l'autre. Aujourd'hui, on est plutôt dans la logique d'essayer de comprendre ce qu'il s'est passé, de tracer quelques perspectives. Le moment des candidatures, tout cela va venir, naturellement, mais nous n'y sommes pas encore.
Françoise LABORDE : Vous allez en Tunisie pour participer à une réunion des ministres de l'Intérieur de bassin méditerranéen, puisque c'est votre autre casquette...
Jean-François COPÉ : Effectivement, je représente Dominique de VILLEPIN auprès duquel je travaille naturellement beaucoup, surtout sur toutes ces questions liées à la coopération et à toutes les questions de sécurité. C'est un sommet qui réunit l'ensemble des ministres de l'Intérieur des pays méditerranéens, nord et sud, pour parler de sujets qui nous préoccupent les uns et les autres beaucoup : le terrorisme d'abord, mais aussi l'immigration clandestine et puis enfin tout ce qui concerne la sécurité civile. Ce sont de sujets sur lesquels les coopérations sont fortes et sur lesquels la France peut apporter un savoir-faire réel, parce que c'est vrai que notre organisation en matière de sécurité civile s'est beaucoup modernisée. Dominique de VILLEPIN a eu l'occasion de le dire à l'occasion de la loi en faveur de l'organisation de notre système de sécurité incendie, pompier...
Françoise LABORDE : Aujourd'hui, en matière de terrorisme, il y a une vraie coopération entre tous ces pays en la France, la Tunisie, les autres pays du bassin méditerranéen ?
Jean-François COPÉ : Absolument, il y a une coopération importante. Vous savez que notre objectif dans ce domaine et notamment en matière technologique, c'est d'être en pointe. Et, dans ce domaine, Dominique de VILLEPIN, qui d'ailleurs réunit les préfets aujourd'hui, va faire un certain nombre d'annonces, comme dans un certain nombre de domaines de la sécurité intérieure qui sont les grands chantiers sur lesquels il travaille. C'est vrai que dans ce domaine-là, il y a beaucoup à dire et à faire et le savoir-faire français étant ce qu'il est, c'est un domaine dans lequel il y a de quoi échanger beaucoup.
Françoise LABORDE : Il y aura quoi comme annonces, aujourd'hui, chez Dominique de VILLEPIN ?
Jean-François COPÉ : Il va annoncer des grandes perspectives de travail qui sont les siennes pour le ministère de l'Intérieur dans les mois qui viennent. Beaucoup de sujets importants.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 25 juin 2004)
Jean-François COPÉ : Oui, comme vous dites, les bonnes nouvelles ne sont pas si fréquentes. Cela fait deux ans que nous avons une croissance extrêmement ralentie. Nous avions nous-mêmes fait une prévision très modérée pour 2004, de 1,7 %. D'ailleurs, nous continuons de travailler sur cette prévision, parce que l'objectif est de gérer les finances publiques en bon père de famille et puis nous avons un peu de retard à rattraper. Mais c'est vrai que c'est aussi une confirmation que la politique économique que nous avons conduite à l'initiative de Jean-Pierre RAFFARIN, depuis deux, ans, était la seule possible, c'est-à-dire d'un côté maîtrise la dépense, de l'autre baisser les impôts pour stimuler la consommation et l'investissement et baisser les charges sociales pour redonner un coup de fouet à l'emploi. C'était finalement, peut-être, la bonne stratégie.
Françoise LABORDE : Pour l'instant, vous en changez rien aux projections budgétaires, vous restez à ce chiffre de 1,7 ? Vous ne voulez pas vous projeter trop vite dans une croissance qui est repartie ?
Jean-François COPÉ : Non, je crois que nous avons tout intérêt à rester dans les prévisions que nous avons fixées au départ, même si nous enregistrons que l'Insee revoit à la hausse sa prévision pour la France. Mais la politique que nous avons engagée est une politique qui de toute façon va dans le sens d'une stimulation de la croissance. En même temps, le travail de maîtrise des dépenses publiques doit continuer, puisque vous savez ce qu'il y a derrière, c'est la réforme de l'Etat, c'est un Etat plus efficace, c'est une meilleure gestion des deniers des Français. Je crois que cela doit être pour nous quelque chose d'essentiel.
Françoise LABORDE : Est-ce que nous pouvons espérer un impact de cette croissance retrouvée sur l'emploi ou ce sera pas si important que cela ?
Jean-François COPÉ : C'est tout l'objectif. Tout l'objet de notre politique économique, c'est de stimuler l'emploi. Mais en même temps, nous savons qu'il y a toujours un effet de retard entre la reprise de la croissance et le moment où on le voit sur la baisse du chômage. L'objectif est d'orienter tous les crédits publics que nous pouvons sur la création d'emplois. D'une part sur l'emploi dans les entreprises - c'est comme cela que nous baissons les charges sociales -, mais aussi sur la stimulation de l'emploi pour toutes les personnes qui, aujourd'hui, sont dans des situations d'exclusion. Voilà pourquoi Jean-Louis BORLOO va présenter, dans quelques jours, un plan en faveur de la cohésion sociale dont l'objectif premier est de faire sorte que des gens qui, aujourd'hui, sont dans une logique d'exclusion, puissent retrouver un emploi. Pour cela, ce sera la mobilisation générale.
Françoise LABORDE : Nous sommes dans une période où l'inflation a tendance à repartir. En fin d'année, elle pourrait même dépasser les 1 %. Il y a aussi le prix du pétrole qui augmente. Cela vous préoccupe-t-il ?
Jean-François COPÉ : Oui mais vous voyez que là aussi, on est très mobilisés. Tout le travail de N. Sarkozy dans ce domaine, pour justement stimuler la consommation par la baisse des prix, va dans ce sens. L'idée, c'est qu'on puisse rendre du salaire aux gens pour qu'ils puissent consommer plus. Et c'est vrai que dans ce domaine, on a constaté une augmentation des prix, notamment dans un certain nombre de grandes ou moyennes surfaces, très supérieure à ce que l'on a pu constater dans d'autres pays européens. Donc le symbole est fort et important : obtenir une baisse de l'ordre de 3 % dans les mois qui viennent pour les prix, cela veut dire beaucoup de chose, et cela va naturellement jouer sur l'inflation dans le bon sens.
Françoise LABORDE : La pause en ce qui concerne la baisse des impôts telle qu'elle a été évoquée à plusieurs reprises, on en reste là, pour l'instant ?
Jean-François COPÉ : On est en pleine pleine préparation budgétaire. Les arbitrages seront rendus à la mi-juillet. Donc je crois qu'il faut que chacun travaille pour l'instant et puis les arbitrages seront rendus sur tous les sujets du budget...
Françoise LABORDE : C'est un peu tôt pour parler de pause ?
Jean-François COPÉ : C'est un peu tôt surtout pour parler du budget 2005. Tous les arbitrages vont être rendus mi-juillet par le Premier ministre.
Françoise LABORDE : Une question pour le porte-parole du Gouvernement. Vous regardez travailler tous vos collègues, on a eu le sentiment, parfois, qu'il pouvait y avoir des tensions ...
- "Il m'arrive même de travailler avec eux.
Françoise LABORDE : Oui, quand vous regardez, vous travaillez, et vous regardez vos collègues travailler... On a eu le sentiment qu'au sein du Gouvernement, parfois, les choses pouvaient être un peu difficiles. Il y a eu les coups de semonce des derniers scrutins. Comment est l'ambiance en ce moment, autour de J.-P. Raffarin ?
Jean-François COPÉ : Vous savez, il n'y a pas de quoi pavoiser en ce qui concerne les résultats électoraux, que ce soit les élections régionales ou européennes. En même temps, elles ont leurs explications propres. Je crois qu'il ne faut pas mélanger tous les scrutins. Notre objectif, je ne cesse de le dire partout, c'est que nous avons une feuille de route sur laquelle nous sommes engagés vis-à-vis des Français en 2002, et on ira aux résultats en 2007. Je crois que d'ici là, il faut que les Français puissent cocher toutes les cases des promesses que nous avons faites devant eux et de voir que nous tenons nos engagements.
Françoise LABORDE : Donc tout le monde est au travail et tout va bien?
Jean-François COPÉ : Tout va bien. Mais, attendez, vous savez, on est sur des chantiers qui sont tous difficiles. Ce sont des réformes que personne ne voulaient faire, avant : la réforme des retraites, l'année dernière, l'assurance maladie, la dépendance, la cohésion sociale, la sécurité, la réforme des finances publiques. C'était des chantiers que personne ne voulait traiter. Donc nous sommes dessus, ils demandent beaucoup d'explications. On le voit par exemple, pour ...
Françoise LABORDE : Avec EDF ?
Jean-François COPÉ : Voilà, on le voit pour EDF. Et, en même temps, nous sommes à la fois très déterminés sur les objectifs à atteindre, et on passe tout le temps nécessaire à l'explication, parce qu'on sait très bien qu'il faut expliquer sans cesse aux Français sur des réformes, qui n'ayant pas été faites avant, ont besoin de prouver leur validité. C'est à cela qu'on travaille.
Françoise LABORDE : La réforme du statut d'EDF sera votée, il n'y aura pas de recul du Gouvernement ?
Jean-François COPÉ : Notre objectif est d'être transparents. On a toujours dit ce qu'on faisait, et on fait ce qu'on dit. Donc, là-dessus, l'objectif, c'est de le faire en écoutant, en dialoguant, mais aussi en assumant nos responsabilités. Il y a un moment où on fait le diagnostic de ce qui va bien et de ce qui ne va pas bien, le moment où on dialogue, et puis après, le moment de la décision. C'est comme cela que doivent se comporter les gouvernements modernes. Je comprends que cela soit parfois au prix de certains moments d'impopularité. On l'a vu avec les élections régionales, par exemple. Mais en même temps, la responsabilité qui est la nôtre, la raison profonde pour laquelle on est au Gouvernement, c'est d'assumer nos responsabilités. C'est à cela qu'on travaille.
Françoise LABORDE : L'UMP se réunit ce week-end en conseil national élargi. Vous n'êtes pas encore totalement dans une situation de candidature à la présidence de l'UMP mais vous n'en êtes pas très loin. Comme ce conseil va-t-il se passer? Les écuries de course des uns et des autres vont-elles se présenter ou pas ?
Jean-François COPÉ : A vrai dire, la réunion de ce week-end, ce conseil national élargi, va servir un peu aussi à essayer de comprendre, de tracer quelques perspectives d'avenir, mais nous sommes plutôt, au lendemain d'une défaite, à faire un exercice très désagréable, mais qu'il faut absolument faire, qui consiste à comprendre pourquoi et quelles sont les grandes raisons d'une grande défaite. Parce que je crois que dans la vie, il faut essayer de bien analyser les choses. C'est à cela que nous avons invité l'ensemble des responsables, des cadres - des responsables de circonscription - pour essayer de tracer quelques perspectives d'avenir pour l'UMP en termes de projets, d'organisation.
Françoise LABORDE : Nous savons qu'il y a des candidats à la présidence même si Alain JUPPÉ est encore là. Pensez-vous que les choses peuvent s'accélérer sur ce front ?
Jean-François COPÉ : Je crains que vous ne soyez déçue de ce point de vue, Françoise LABORDE. Je crois qu'il faut franchir chaque étape, l'une après l'autre. Aujourd'hui, on est plutôt dans la logique d'essayer de comprendre ce qu'il s'est passé, de tracer quelques perspectives. Le moment des candidatures, tout cela va venir, naturellement, mais nous n'y sommes pas encore.
Françoise LABORDE : Vous allez en Tunisie pour participer à une réunion des ministres de l'Intérieur de bassin méditerranéen, puisque c'est votre autre casquette...
Jean-François COPÉ : Effectivement, je représente Dominique de VILLEPIN auprès duquel je travaille naturellement beaucoup, surtout sur toutes ces questions liées à la coopération et à toutes les questions de sécurité. C'est un sommet qui réunit l'ensemble des ministres de l'Intérieur des pays méditerranéens, nord et sud, pour parler de sujets qui nous préoccupent les uns et les autres beaucoup : le terrorisme d'abord, mais aussi l'immigration clandestine et puis enfin tout ce qui concerne la sécurité civile. Ce sont de sujets sur lesquels les coopérations sont fortes et sur lesquels la France peut apporter un savoir-faire réel, parce que c'est vrai que notre organisation en matière de sécurité civile s'est beaucoup modernisée. Dominique de VILLEPIN a eu l'occasion de le dire à l'occasion de la loi en faveur de l'organisation de notre système de sécurité incendie, pompier...
Françoise LABORDE : Aujourd'hui, en matière de terrorisme, il y a une vraie coopération entre tous ces pays en la France, la Tunisie, les autres pays du bassin méditerranéen ?
Jean-François COPÉ : Absolument, il y a une coopération importante. Vous savez que notre objectif dans ce domaine et notamment en matière technologique, c'est d'être en pointe. Et, dans ce domaine, Dominique de VILLEPIN, qui d'ailleurs réunit les préfets aujourd'hui, va faire un certain nombre d'annonces, comme dans un certain nombre de domaines de la sécurité intérieure qui sont les grands chantiers sur lesquels il travaille. C'est vrai que dans ce domaine-là, il y a beaucoup à dire et à faire et le savoir-faire français étant ce qu'il est, c'est un domaine dans lequel il y a de quoi échanger beaucoup.
Françoise LABORDE : Il y aura quoi comme annonces, aujourd'hui, chez Dominique de VILLEPIN ?
Jean-François COPÉ : Il va annoncer des grandes perspectives de travail qui sont les siennes pour le ministère de l'Intérieur dans les mois qui viennent. Beaucoup de sujets importants.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 25 juin 2004)