Déclaration de M. Christian Poncelet, président du Sénat, sur sa réélection à la présidence du Sénat, au Sénat le 1er octobre 2004.

Prononcé le 1er octobre 2004

Intervenant(s) : 

Circonstance : Réélection de M. Christian Poncelet à la présidence du Sénat, le 1er octobre 2004

Texte intégral

Madame la doyenne,
Mes chers collègues,
En cet instant particulièrement émouvant comme vous pouvez l'imaginer, mes premières paroles seront des mots de remerciement simples, sobres, amicaux et sincères.
Je souhaite, en premier lieu, exprimer ma gratitude à notre juvénile doyenne, notre collègue et amie Paulette BRISEPIERRE, qui exerce, pour la deuxième fois, mais toujours avec talent, élégance et clairvoyance sa fonction de première doyenne de l'histoire du Sénat et même du Parlement.
D'un Sénat, dont la benjamine est également une femme, et qui compte désormais 56 représentants du sexe qui n'est plus faible, s'il l'a été un jour... Le vrai succès des élections de dimanche dernier, c'est la féminisation de notre assemblée, qui compte désormais 17 % de femmes, c'est-à-dire une proportion de femmes plus importante qu'à l'Assemblée nationale. Ce n'est qu'un début...
Merci, chère Paulette, merci chère amie, pour la magnifique leçon de dynamisme, d'optimisme et d'humanisme que vous venez de nous donner en ces temps difficiles et incertains.
Merci, chère Paulette, merci de nous exhorter au refus de la spirale d'un prétendu déclin. Merci de votre appel au sursaut. Merci pour votre brillant et vibrant plaidoyer en faveur de la primauté du politique.
Merci aussi, chère amie, d'avoir eu des propos aussi aimables pour le capitaine qui a su, malgré des courants parfois contraires, tenir la barre d'un vaisseau sénatorial, désormais renfloué.
Merci, Madame la Doyenne, d'avoir rappelé à nos jeunes collègues, avec force, enthousiasme et conviction le rôle indispensable du Sénat.
Ils deviendront très vite des avocats du bicamérisme, d'un bicamérisme qui a le vent en poupe à l'échelle de notre planète. Au nom de quelle conception altière de l'exception française ce qui est bon pour les autres États ne le serait plus pour notre pays...
Je voudrais, mes chers collègues, vous exprimer toute ma reconnaissance pour votre soutien et votre confiance. Je veux voir dans vos suffrages, au risque de vous paraître immodeste, une approbation du bilan de mes deux précédents mandats, placés tous deux sous le signe de la rénovation du Sénat.
Mais cette uvre, comme toute uvre humaine, est fragile et perfectible. Nous devons rendre le Sénat encore plus performant pour que son utilité soit encore plus largement reconnue.
Je sais pouvoir compter sur vous, sur vous tous, pour m'aider durant ce troisième et dernier mandat à poursuivre cette mission exaltante.
Il nous faudra créer un groupe de travail pour dresser un bilan " coût/avantages " de l'instauration de la session unique et définir les moyens de l'inéluctable modernisation de nos méthodes de travail.
Cette réflexion sur nos méthodes de travail s'avère d'autant plus indispensable qu'il nous faudra également dégager du temps dans l'hémicycle pour affirmer, renforcer et valoriser notre fonction de contrôle et d'évaluation des politiques publiques.
Débattre des problèmes de société, valoriser notre fonction de contrôleur vigilant, mais aussi cultiver notre différence.
Avec votre accord, je me réserve de développer, lors du discours que je prononcerai le mardi 12 octobre, les pistes qui me paraissent primordiales pour conforter le renouveau de notre Sénat.
A chaque jour suffit sa peine ! Demain est un autre jour...
A la fin de mon propos, j'aurai une pensée amicale pour nos anciens collègues qui n'ont pas souhaité solliciter le renouvellement de leur mandat ou pour lesquels le verdict des urnes n'a pas été favorable. Qu'ils trouvent ici l'expression de notre sincère et cordiale reconnaissance pour la qualité du travail accompli !
Enfin, je voudrais, mes chers collègues, et ce seront mes derniers mots, vous assurer d'une double ambition :
- la première, c'est ma volonté, chevillée au corps, d'être le Président de tous les sénateurs. Car au-delà de nos légitimes différences de sensibilité politique, nous avons tous en commun d'être viscéralement attachés à notre institution. Le Sénat est la maison de tous les sénateurs.
- la seconde, c'est ma volonté d'être le Président d'un Sénat moderne, dynamique et utile, où chacun d'entre vous - femme, homme, ancienne, ancien, nouvelle, nouveau, - trouve sa place. Toute sa place au service de notre République, d'une République apaisée, d'une République ressourcée, d'une République revivifiée.
(Source http://www.senat.fr, le 5 octobre 2004)