Texte intégral
Jean-Michel APHATIE : Bonjour Philippe Douste-Blazy. Je vous ai vu rire en écoutant le commentaire d'Alain Duhamel.
Philippe DOUSTE-BLAZY : Oui, parce que comparer Jean-Pierre Chevènement à Jean-Paul II, oui, j'avoue que ça m'a fait rire.
Q - Pas d'avis sur l'aveu du préfet Bonnet?
R - Mon avis, c'est que en Corse comme ailleurs il y a un Etat de droit à faire respecter. Quant aux préfets de la République, ils ne sont par définition jamais au-dessus des lois.
Q - Alain Juppé retrouve ses juges aujourd'hui à la Cour d'Appel de Versailles. Avez-vous une pensée pour lui Philippe Douste-Blazy ce matin?
R - Ecoutez. J'ai travaillé pendant deux ans, matin, midi et soir avec Alain Juppé, et je voudrais dire très simplement, à titre personnel, à ceux qui nous écoutent, que de par sa droiture, je le dis, de par son sens inégalable de l'intérêt général, de par je dirais peut-être son courage aussi, il appartient à un cercle très restreint pour moi: celui des hommes d'Etat, et je veux lui dire ce matin mon amitié et ma fidélité, durant l'épreuve qu'il traverse aujourd'hui.
Q - François Fillon était à votre place la semaine dernière, il disait que l'UMP -vous avez été secrétaire général de l'UMP pendant deux ans- était au bord de l'éclatement... en danger d'éclatement.
R - Non, je ne le pense pas. Vous savez j'ai consacré trois ans de ma vie à l'avènement de ce parti, à la naissance aussi de ce parti, avec Alain Juppé, avec Jean-Claude Gaudin, avec d'autres. Pourquoi nous avons fait cela? Nous avons rassemblé des familles politiques du centre et de la droite qui sur le fond, sur l'Europe, sur la décentralisation, sur une vision de l'économie sociale de marché, étaient déjà globalement d'accord, alors qu'elles s'étaient tellement battues pendant vingt ans ou trente ans. Eh bien il fallait aussi que sur la forme ce soit fait. Alors évidemment ce n'est pas facile. Il faut qu'il y ait une diversité, moi j'appartiens à une famille très européenne depuis toujours; donc il y a une diversité, il faut la respecter. Mais vous savez, comme dans les autres pays européens, vous verrez que ce grand parti de centre droit et de droite fera son chemin, profondément, sereinement, tranquillement.
Q - Et quand on présente Nicolas Sarkozy comme le sauveur de l'UMP, on exagère d'après vous Philippe Douste-Blazy ?
R - Non, l'UMP a besoin aujourd'hui d'un nouveau président. Nicolas Sarkozy est utile à l'UMP. Il faut simplement, et je suis sûr qu'il le fera, en tout cas nous serons là pour le lui redire, il faut...
Q - Vous allez le surveiller.
R - Non non, mais c'est normal, il faut bien sûr qu'il respecte la diversité que nous sommes à l'UMP. Mais c'est un grand parti encore une fois de centre droit et de droite dont nous avons besoin aujourd'hui.
Q - Vous présenterez tout à l'heure Philippe Douste-Blazy, en tant que ministre de la Santé, un plan de lutte préventive contre la grippe aviaire. Jérôme Godefroy le disait tout à l'heure: "on peut craindre 300.000 morts si l'épidémie se déclarait". Il a exagéré un petit peu?
R - J'entendais ce matin Monsieur Godefroy, et par définition il faut aller assez vite et droit au but, en particulier à RTL...
Q - Non non, c'est la vérité peut-être.
R - Mais ne faisons pas peur à ceux qui nous écoutent. En réalité, de quoi il s'agit? Lorsqu'on parle de "pandémie infectieuse", il faut savoir que la grippe, "la pandémie grippale", c'est ce qui fait peur à tous les responsables sanitaires du monde. Pourquoi? Parce que autant on est habitué à notre virus de la grippe, quand on le prend on a pendant trois ou quatre jours un peu de fièvre, et puis c'est fini, parce que nous sommes immunisés. Si ce virus change un petit peu, alors personne n'est immunisé, et alors il peut y avoir une pandémie. Vous savez, il y a eu au XXe siècle trois pandémies grippales. Nous, si on a cette pandémie aviaire, il y a trois solutions: première phase d'abord: on est sûr que la transmission interhumaine d'un homme à un autre, ou d'une femme, n'existe pas. C'est le cas aujourd'hui.
Q - Ca s'est produit à Bangkok non?
R - Oui mais sur une fille et une mère, donc c'est très très proche si vous voulez. On appelle ça "une contamination interhumaine qui n'est pas encore efficace". Dans ce cas-là qu'est-ce qu'il faut faire? Dire à ceux qui vont en Asie de faire attention, de ne pas être en contact directement avec des volailles et s'ils reviennent, s'ils ont une grippe justement, tout de suite appeler le SAMU. Deuxième phase: on sait, imaginons, -ce n'est pas le cas- qu'il y a une contamination interhumaine avérée, mais très limitée. Notre problème sera d'éviter que cette grippe aviaire arrive en France, sur notre territoire. C'est la raison pour laquelle, avec les autres ministres de la Santé de l'espace Shengen, nous allons faire en sorte que nous n'allons plus en Asie, et que plus personne d'Asie malheureusement n'arrive dans l'espace Shengen et s'il y en a qui arrivent on les met en quarantaine. C'est l'isolement, donc c'est un élément extrêmement important.
Q - Et c'est un élément du plan que vous allez présenter tout à l'heure?
R - Il y a un traitement antiviral préventif pour tous ceux qui sont évidemment au contact des malades. Enfin, troisième volet: la pandémie virale est là. C'est en France. Alors, en effet, on peut craindre qu'il y ait entre neuf et vingt-et-un millions de personnes qui soient infectées, peut-être 90.000 à 250.000 morts. Mais ça c'est de la fiction pour l'instant... C'est la raison pour laquelle nous mettrons en place tout de suite le vaccin, dès l'instant où on connaîtra le virus.
Q - Parce qu'on ne le connaît pas encore?
R - Non, et tant qu'on ne connaît pas le virus on ne peut pas avoir le vaccin. Et puis surtout je suis entrain, nous sommes entrain de mettre en place tout un système pour avoir -nous avons déjà 800.000 traitements antiviraux, mais nous voulons avoir d'ici la moitié 2005- 13 millions de traitements antiviraux pour pouvoir le donner aux Français.
Q - Quel est à cette étape le coût du plan que vous allez présenter tout à l'heure - s'il y en a un?
R - Non, pour l'instant il n'y a pas de coût de plan prévu puisque nous sommes dans une contamination interhumaine, qui n'est pas avérée. Donc pour l'instant, c'est uniquement de la prévention. J'aurai l'occasion de vous dire, éventuellement, en espérant ne pas le faire, mais évidemment chaque fois combien ça coûtera en fonction des antiviraux que nous achèterons, et du vaccin qu'il faudra faire.
Q - Les autorités des pays asiatiques, et notamment chinoises, collaborent avec vous de manière transparente?
R - Oui, bien sûr... parce que c'est un problème de souche. Donc la question pour nous est de savoir à quel moment le virus s'humanise. C'est-à-dire à quel moment les gênes de ce virus sont en train de devenir tels, qu'il peut se transmettre d'un homme à un autre. Mais vous savez, lorsque la pandémie part, il faut savoir qu'un virus de la grippe peut contaminer, une personne peut en contaminer quinze ou vingt autres. Alors vous vous rendez compte, ça va à une vitesse fantastique, surtout que c'est la première fois que nous avons l'avion à réaction c'est-à-dire que dans chaque capitale mondiale, arrivent 8.000... 10.000 personnes d'Asie, pratiquement tous les jours.
Q - On va changer de sujet : les députés débattront demain de la Turquie, et ils se plaignent de ne pas voter. Vous comprenez leur frustration Philippe Douste-Blazy?
R - Non. D'abord il y a un débat.
Q - Mais pas de vote.
R - Non mais il n'y a pas de vote pourquoi? Parce que dans la Ve République, il n'y a pas de mandat.
Q - Impératif.
R - Oui impératif de mandat que l'on peut donner au président de la République.
Q - Parce qu'il est au-dessus de tout le monde lui aussi?
R - Mais parce que l'esprit de la Ve République c'est que, d'abord il y a l'article 52 de la Constitution qui dit que le président de la République négocie, et signe les traités internationaux. Et ensuite il n'y a pas de mandat impératif que l'on donne au président de la République. C'est la Ve.
Q - Donc on ne peut pas voter.
R - Avant c'était la IVe. J'allais dire, souvenez-vous, non vous ne vous souvenez pas.
Q - Non, j'étais beaucoup trop jeune.
R - Oui, moi aussi. Vous l'avez lu comme moi, ce n'était pas quand même terrible...
Q - Mais des députés qui ne votent pas, c'est pas terrible non plus, on est d'accord? Ca ne sert pas à grand chose de parler sans voter.
R - Attendez. La question est simple. D'abord, beaucoup de gens voudraient que lors du référendum sur la Constitution on mélange les choses. Non, je suis désolé, ça peut les arranger peut-être, ce ne sera pas le cas. Oui ou non voulons-nous que la France dise "oui" à la première Constitution européenne? Moi je réponds oui pour deux raisons: plus de démocratie, plus de stabilité politique. Deuxièmement: est-ce qu'on veut ou pas que la Turquie rentre. Alors la question n'est pas posée comme cela. Il y a deux questions: il y a la candidature de la Turquie, d'un côté et il y a l'adhésion de la Turquie, de l'autre. Ce sont deux choses différentes. Voulons-nous oui ou non. Enfin pensons-nous que la Turquie peut avoir le droit d'être candidate? Moi je dis oui. Aujourd'hui, est-ce que je veux moi par exemple aujourd'hui que la Turquie rentre? Je réponds "non", pour des raisons démocratiques, de droits de l'homme, et économiques. C'est pas pareil.
Q - On lit Philippe Douste-Blazy que deux ou trois ministres ont écrit à Jacques Chirac pour faire acte de candidature pour succéder à Nicolas Sarkozy à Bercy. Faites-vous partie de ces deux ou trois ministres qui lui ont écrit?
R - Non, je n'ai pas écrit à Jacques Chirac. Ni au Premier ministre pour cela. D'abord ce sont des choses qui ne se font pas.
Q - Ah! Il parait qu'il y en a qui l'ont fait. Vous, vous ne l'avez pas fait.
R - Ecoutez, moi j'ai l'habitude d'assumer les responsabilités que l'on me confie. On m'en a confié une grande: celle de l'assurance maladie. Je mets en place cette réforme aujourd'hui. 95 % des décrets seront pris avant la fin de l'année avec Xavier Bertrand.
Q - Et donc vous allez rester au ministère de la Santé.
R - Je suis à la disposition du président et du Premier ministre.
Q - Philippe Douste-Blazy, fidèle au poste, était l'invité d'RTL ce matin. Bonne journée.
(Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 13 octobre 2004)
Philippe DOUSTE-BLAZY : Oui, parce que comparer Jean-Pierre Chevènement à Jean-Paul II, oui, j'avoue que ça m'a fait rire.
Q - Pas d'avis sur l'aveu du préfet Bonnet?
R - Mon avis, c'est que en Corse comme ailleurs il y a un Etat de droit à faire respecter. Quant aux préfets de la République, ils ne sont par définition jamais au-dessus des lois.
Q - Alain Juppé retrouve ses juges aujourd'hui à la Cour d'Appel de Versailles. Avez-vous une pensée pour lui Philippe Douste-Blazy ce matin?
R - Ecoutez. J'ai travaillé pendant deux ans, matin, midi et soir avec Alain Juppé, et je voudrais dire très simplement, à titre personnel, à ceux qui nous écoutent, que de par sa droiture, je le dis, de par son sens inégalable de l'intérêt général, de par je dirais peut-être son courage aussi, il appartient à un cercle très restreint pour moi: celui des hommes d'Etat, et je veux lui dire ce matin mon amitié et ma fidélité, durant l'épreuve qu'il traverse aujourd'hui.
Q - François Fillon était à votre place la semaine dernière, il disait que l'UMP -vous avez été secrétaire général de l'UMP pendant deux ans- était au bord de l'éclatement... en danger d'éclatement.
R - Non, je ne le pense pas. Vous savez j'ai consacré trois ans de ma vie à l'avènement de ce parti, à la naissance aussi de ce parti, avec Alain Juppé, avec Jean-Claude Gaudin, avec d'autres. Pourquoi nous avons fait cela? Nous avons rassemblé des familles politiques du centre et de la droite qui sur le fond, sur l'Europe, sur la décentralisation, sur une vision de l'économie sociale de marché, étaient déjà globalement d'accord, alors qu'elles s'étaient tellement battues pendant vingt ans ou trente ans. Eh bien il fallait aussi que sur la forme ce soit fait. Alors évidemment ce n'est pas facile. Il faut qu'il y ait une diversité, moi j'appartiens à une famille très européenne depuis toujours; donc il y a une diversité, il faut la respecter. Mais vous savez, comme dans les autres pays européens, vous verrez que ce grand parti de centre droit et de droite fera son chemin, profondément, sereinement, tranquillement.
Q - Et quand on présente Nicolas Sarkozy comme le sauveur de l'UMP, on exagère d'après vous Philippe Douste-Blazy ?
R - Non, l'UMP a besoin aujourd'hui d'un nouveau président. Nicolas Sarkozy est utile à l'UMP. Il faut simplement, et je suis sûr qu'il le fera, en tout cas nous serons là pour le lui redire, il faut...
Q - Vous allez le surveiller.
R - Non non, mais c'est normal, il faut bien sûr qu'il respecte la diversité que nous sommes à l'UMP. Mais c'est un grand parti encore une fois de centre droit et de droite dont nous avons besoin aujourd'hui.
Q - Vous présenterez tout à l'heure Philippe Douste-Blazy, en tant que ministre de la Santé, un plan de lutte préventive contre la grippe aviaire. Jérôme Godefroy le disait tout à l'heure: "on peut craindre 300.000 morts si l'épidémie se déclarait". Il a exagéré un petit peu?
R - J'entendais ce matin Monsieur Godefroy, et par définition il faut aller assez vite et droit au but, en particulier à RTL...
Q - Non non, c'est la vérité peut-être.
R - Mais ne faisons pas peur à ceux qui nous écoutent. En réalité, de quoi il s'agit? Lorsqu'on parle de "pandémie infectieuse", il faut savoir que la grippe, "la pandémie grippale", c'est ce qui fait peur à tous les responsables sanitaires du monde. Pourquoi? Parce que autant on est habitué à notre virus de la grippe, quand on le prend on a pendant trois ou quatre jours un peu de fièvre, et puis c'est fini, parce que nous sommes immunisés. Si ce virus change un petit peu, alors personne n'est immunisé, et alors il peut y avoir une pandémie. Vous savez, il y a eu au XXe siècle trois pandémies grippales. Nous, si on a cette pandémie aviaire, il y a trois solutions: première phase d'abord: on est sûr que la transmission interhumaine d'un homme à un autre, ou d'une femme, n'existe pas. C'est le cas aujourd'hui.
Q - Ca s'est produit à Bangkok non?
R - Oui mais sur une fille et une mère, donc c'est très très proche si vous voulez. On appelle ça "une contamination interhumaine qui n'est pas encore efficace". Dans ce cas-là qu'est-ce qu'il faut faire? Dire à ceux qui vont en Asie de faire attention, de ne pas être en contact directement avec des volailles et s'ils reviennent, s'ils ont une grippe justement, tout de suite appeler le SAMU. Deuxième phase: on sait, imaginons, -ce n'est pas le cas- qu'il y a une contamination interhumaine avérée, mais très limitée. Notre problème sera d'éviter que cette grippe aviaire arrive en France, sur notre territoire. C'est la raison pour laquelle, avec les autres ministres de la Santé de l'espace Shengen, nous allons faire en sorte que nous n'allons plus en Asie, et que plus personne d'Asie malheureusement n'arrive dans l'espace Shengen et s'il y en a qui arrivent on les met en quarantaine. C'est l'isolement, donc c'est un élément extrêmement important.
Q - Et c'est un élément du plan que vous allez présenter tout à l'heure?
R - Il y a un traitement antiviral préventif pour tous ceux qui sont évidemment au contact des malades. Enfin, troisième volet: la pandémie virale est là. C'est en France. Alors, en effet, on peut craindre qu'il y ait entre neuf et vingt-et-un millions de personnes qui soient infectées, peut-être 90.000 à 250.000 morts. Mais ça c'est de la fiction pour l'instant... C'est la raison pour laquelle nous mettrons en place tout de suite le vaccin, dès l'instant où on connaîtra le virus.
Q - Parce qu'on ne le connaît pas encore?
R - Non, et tant qu'on ne connaît pas le virus on ne peut pas avoir le vaccin. Et puis surtout je suis entrain, nous sommes entrain de mettre en place tout un système pour avoir -nous avons déjà 800.000 traitements antiviraux, mais nous voulons avoir d'ici la moitié 2005- 13 millions de traitements antiviraux pour pouvoir le donner aux Français.
Q - Quel est à cette étape le coût du plan que vous allez présenter tout à l'heure - s'il y en a un?
R - Non, pour l'instant il n'y a pas de coût de plan prévu puisque nous sommes dans une contamination interhumaine, qui n'est pas avérée. Donc pour l'instant, c'est uniquement de la prévention. J'aurai l'occasion de vous dire, éventuellement, en espérant ne pas le faire, mais évidemment chaque fois combien ça coûtera en fonction des antiviraux que nous achèterons, et du vaccin qu'il faudra faire.
Q - Les autorités des pays asiatiques, et notamment chinoises, collaborent avec vous de manière transparente?
R - Oui, bien sûr... parce que c'est un problème de souche. Donc la question pour nous est de savoir à quel moment le virus s'humanise. C'est-à-dire à quel moment les gênes de ce virus sont en train de devenir tels, qu'il peut se transmettre d'un homme à un autre. Mais vous savez, lorsque la pandémie part, il faut savoir qu'un virus de la grippe peut contaminer, une personne peut en contaminer quinze ou vingt autres. Alors vous vous rendez compte, ça va à une vitesse fantastique, surtout que c'est la première fois que nous avons l'avion à réaction c'est-à-dire que dans chaque capitale mondiale, arrivent 8.000... 10.000 personnes d'Asie, pratiquement tous les jours.
Q - On va changer de sujet : les députés débattront demain de la Turquie, et ils se plaignent de ne pas voter. Vous comprenez leur frustration Philippe Douste-Blazy?
R - Non. D'abord il y a un débat.
Q - Mais pas de vote.
R - Non mais il n'y a pas de vote pourquoi? Parce que dans la Ve République, il n'y a pas de mandat.
Q - Impératif.
R - Oui impératif de mandat que l'on peut donner au président de la République.
Q - Parce qu'il est au-dessus de tout le monde lui aussi?
R - Mais parce que l'esprit de la Ve République c'est que, d'abord il y a l'article 52 de la Constitution qui dit que le président de la République négocie, et signe les traités internationaux. Et ensuite il n'y a pas de mandat impératif que l'on donne au président de la République. C'est la Ve.
Q - Donc on ne peut pas voter.
R - Avant c'était la IVe. J'allais dire, souvenez-vous, non vous ne vous souvenez pas.
Q - Non, j'étais beaucoup trop jeune.
R - Oui, moi aussi. Vous l'avez lu comme moi, ce n'était pas quand même terrible...
Q - Mais des députés qui ne votent pas, c'est pas terrible non plus, on est d'accord? Ca ne sert pas à grand chose de parler sans voter.
R - Attendez. La question est simple. D'abord, beaucoup de gens voudraient que lors du référendum sur la Constitution on mélange les choses. Non, je suis désolé, ça peut les arranger peut-être, ce ne sera pas le cas. Oui ou non voulons-nous que la France dise "oui" à la première Constitution européenne? Moi je réponds oui pour deux raisons: plus de démocratie, plus de stabilité politique. Deuxièmement: est-ce qu'on veut ou pas que la Turquie rentre. Alors la question n'est pas posée comme cela. Il y a deux questions: il y a la candidature de la Turquie, d'un côté et il y a l'adhésion de la Turquie, de l'autre. Ce sont deux choses différentes. Voulons-nous oui ou non. Enfin pensons-nous que la Turquie peut avoir le droit d'être candidate? Moi je dis oui. Aujourd'hui, est-ce que je veux moi par exemple aujourd'hui que la Turquie rentre? Je réponds "non", pour des raisons démocratiques, de droits de l'homme, et économiques. C'est pas pareil.
Q - On lit Philippe Douste-Blazy que deux ou trois ministres ont écrit à Jacques Chirac pour faire acte de candidature pour succéder à Nicolas Sarkozy à Bercy. Faites-vous partie de ces deux ou trois ministres qui lui ont écrit?
R - Non, je n'ai pas écrit à Jacques Chirac. Ni au Premier ministre pour cela. D'abord ce sont des choses qui ne se font pas.
Q - Ah! Il parait qu'il y en a qui l'ont fait. Vous, vous ne l'avez pas fait.
R - Ecoutez, moi j'ai l'habitude d'assumer les responsabilités que l'on me confie. On m'en a confié une grande: celle de l'assurance maladie. Je mets en place cette réforme aujourd'hui. 95 % des décrets seront pris avant la fin de l'année avec Xavier Bertrand.
Q - Et donc vous allez rester au ministère de la Santé.
R - Je suis à la disposition du président et du Premier ministre.
Q - Philippe Douste-Blazy, fidèle au poste, était l'invité d'RTL ce matin. Bonne journée.
(Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 13 octobre 2004)