Déclaration de Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de la défense, en hommage aux Français de l'étranger morts pour la France notamment au cours de la Deuxième Guerre mondiale, à Paris le 30 septembre 2004.

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Circonstance : Inauguration d'une plaque dédiée aux Français de l'étranger « morts pour la France », à Paris le 30 septembre 2004

Texte intégral


Nombreux furent les Français de l'étranger à avoir répondu à l'appel des armes pour défendre, de tout temps, notre pays.
Les statistiques restent floues au sujet de ceux qui donnèrent leur vie pour la France.
De simples chiffres, quoi qu'il en soit, ne traduiraient en rien leur courage et leur dévouement.
C'est pour moi un honneur et un plaisir d'avoir dévoilé aujourd'hui aux Invalides, aux côtés de M. Mekachera, une plaque à leur mémoire.
Sur cette plaque on peut lire les mots :
" En honneur aux Français de l'Étranger morts pour la France.
Ils avaient la Patrie au coeur.
Ils sont venus mourir pour elle ".
Chaque fois que sa dignité et sa liberté étaient en péril, des Français vivant à l'étranger se levèrent pour refuser le déclin, l'humiliation.
Ils furent nombreux à répondre à l'appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle.
L'appel du 24 juin, sur les ondes de la BBC de Londres, les toucha plus particulièrement au cur : " Officiers français, soldats français, ingénieurs français, où que vous soyez, efforcez-vous de rejoindre ceux qui veulent combattre encore ".
Trente-cinq Compagnons de la Libération nés à l'étranger moururent pour la France entre 1941 et 1945.
Leurs noms à eux seuls évoquent le monde : ils venaient de Belgique, d'Allemagne, de Grèce et d'Italie, mais aussi du Bénin, du Burkina-Faso et d'Afrique du Sud, ou encore d'Argentine et du Chili.
Tous réunis sous le drapeau tricolore, pour la défense du même idéal de justice et de paix, ils ont accepté le sacrifice suprême pour leur liberté, pour notre liberté.
Hors de nos frontières, la Cathédrale de Dakar, dont la première pierre fut posée en 1923, honore la mémoire des combattants français en Afrique et africains en France.
Jusqu'à ce jour, rien ne venait, sur le territoire national, rappeler à notre souvenir ces Français de l'étranger morts pour notre patrie.
C'était injuste. C'était indigne.
Le rôle du Conseil Supérieur des Français de l'Étranger a été déterminant pour corriger ce manquement.
Le CSFE, créé en 1948 par René Pleven, Français de Londres, par Robert Schuman et d'autres encore célébra le combat de ces jeunes Français établis à l'étranger qui, très tôt, refusèrent le régime de Vichy.
Que l'Assemblée des Français de l'étranger (nouveau nom du CSFE) ait souhaité, avec le gouvernement, symboliser enfin les sacrifices de ces hommes et ces femmes, tombés au combat pour nos valeurs, c'était logique, c'était juste.
Les nombreuses personnalités rassemblées aujourd'hui témoignent que le temps de l'indifférence est bien révolu.
Il fait place au temps de la pleine reconnaissance.
Ces Français et ces Françaises venus de loin ont autrefois versé leur sang pour rendre à la France sa grandeur.
Nous ne l'oublierons jamais.
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 4 octobre 2004)