Texte intégral
La prévention doit être au cur de notre politique de santé. Le renforcement des efforts en matière de nutrition est prioritaire. Chacun de nous est susceptible par le simple acte quotidien de se nourrir, soit de mettre en danger sa santé soit de la protéger.
La nutrition joue un rôle fondamental pour la prévention des deux premières causes de mortalité en France
- les maladies cardiovasculaires, avec 170 000 décès par an
- les cancers, à l'origine de 150 000 décès par an et dont 240 000 nouveaux cas se déclarent chaque année
Les bienfaits d'une alimentation sans excès de graisses pour éviter les accidents cardiovasculaires, l'importance de consommer suffisamment de fruits et légumes pour diminuer les risques de cancers, sont des vérités que personne ne remet en cause, mais qui restent insuffisamment mises en pratique.
L'ensemble des désordres alimentaires mérite une grande attention, qu'il s'agisse de l'obésité, de l'anorexie ou de la dénutrition de certaines personnes âgées qui augmente les risques d'ostéoporose.
Le surpoids et l'obésité connaissent une augmentation inquiétante. 10 % des adultes sont obèses, et 30 % en surpoids. Le triplement du pourcentage d'enfants en surpoids ou obèses en 20 ans, de 5 % en 1980 à 15 % aujourd'hui, donne l'ampleur du problème et démontre que la tendance n'est pas à la stabilisation, car les enfants obèses ou en surpoids le restent en grande majorité à l'âge adulte.
L'obésité est un facteur de risques pour la santé important. L'augmentation du nombre de personnes souffrant d'un diabète de type 2 en est une des conséquences : deux millions de personnes sont concernées.
Les habitudes alimentaires peuvent être source de désordres alimentaires, mais sont aussi une partie de notre capital familial et culturel. S'alimenter est source de plaisirs, de découverte, et cela doit le rester. On ne peut pas non plus réglementer le comportement de chacun. C'est pourquoi le rôle fondamental des pouvoirs publics en matière de nutrition, c'est de promouvoir l'éducation nutritionnelle de tous.
C'est tout l'objet du Programme National Nutrition Santé (PNNS) que je pilote, en lien avec de nombreux autres ministres. Décliné sur cinq ans, ce programme vise à informer les Français sur les bonnes pratiques alimentaires à avoir ou à retrouver. Il préconise également l'exercice physique puisque sa diminution dans notre mode de vie moderne amplifie les effets des déséquilibres alimentaires. Face à la multiplication d'informations de très nombreuses origines, chacun de nous a de quoi se sentir déconcerté. En fournissant des recommandations simples, lisibles, applicables, mon ambition est de faire cesser cette cacophonie alimentaire.
Pour ce faire, le PNNS a recours à des campagnes d'information nationales, pour recommander par exemple la consommation d'au moins 5 fruits et légumes par jour, à la diffusion de guides alimentaires, mais également à de nombreuses actions locales car les relais de terrain, qu'il s'agisse des collectivités territoriales ou des associations, sont fondamentaux pour que les messages soient bien assimilés. Toute l'ambition, et la difficulté de ce plan, c'est d'agir au cur de la vie quotidienne des Français.
Parmi les guides qui vont seront présentés aujourd'hui, il y en a un auquel je tiens tout particulièrement, c'est celui à destination des parents. Le repas pris en famille reste encore, et c'est heureux, largement pratiqué dans notre pays et c'est l'occasion pour les parents de donner à leurs enfants une alimentation saine et équilibrée, mais également de leur y faire prendre goût. Les bonnes habitudes alimentaires se prennent dès le plus jeune âge, et le rôle des parents restera toujours irremplaçable pour cela. Mais tous les parents savent que cet exercice est parfois difficile, et que nos enfants savent exprimer vigoureusement leurs préférences ! Ce guide est là pour les aider à donner à leurs enfants de bons repères alimentaires, qu'ils pourront conserver toute leur vie.
Mais l'éducation nutritionnelle doit se faire également à l'école. Des recommandations en matière nutritionnelle ont été faites aux établissements scolaires il y a quelques années, mais je crois aujourd'hui indispensable d'aller plus loin. Avec le ministre de l'éducation nationale, nous allons envoyer dans les prochaines semaines de nouvelles instructions à tous les établissements scolaires, en leur fixant trois objectifs :
- généraliser l'éducation nutritionnelle à l'école, tant par le biais de l'enseignement que de la restauration scolaire ; les établissements qui s'y sont lancés obtiennent de très bons résultats : dans la banlieue de Lille, à Hauboudain, on a réussi à augmenter la consommation de fruits et légumes à la cantine de 20 % ! Il faut que ces exemples ne soient plus des cas isolés mais deviennent la règle. Pour aider à cette généralisation, un guide spécialement conçu pour les adolescents " J'aime manger - J'aime bouger - le guide nutrition des ados " sera distribué en novembre aux 750.000 élèves de 5ème (1.500.000 exemplaires prévus).
- limiter la collation matinale au strict nécessaire, tel que recommandé par les experts de l'AFSSA, en ne la distribuant qu'aux enfants en ayant réellement besoin, ce qui nécessite de bien expliquer à tous, enseignants et parents, les inconvénients d'une collation systématique
- inciter à l'arrêt de la distribution payante dans les écoles de produits sucrés, gras ou salés, qui favorisent le grignotage, et ce dès cette année. Cette distribution se fait via les distributeurs automatiques mais pas seulement. Or ces aliments et boissons sont de piètre qualité nutritionnelle et favorisent le grignotage, au détriment des repas de midi ou du soir.
Je souhaite également renforcer l'implication des collectivités locales dans les actions d'éducation nutritionnelle. Des exemples récents, comme celui de Fleurbaix-Laventie, montrent qu'il est possible, en joignant les efforts des parents, de l'école, des médecins, des associations de stopper l'augmentation du surpoids et de l'obésité chez les enfants. C'est pourquoi j'ai décidé, en lien avec l'association des maires de France, de lancer la charte " Ville active du PNNS ", par laquelle les maires des communes volontaires s'engageront avec moi à mener des actions innovantes en la matière. Je signerai les premières chartes dès le 4 novembre prochain, lors du colloque du Programme national nutrition santé.
Les dispositions de la loi de santé publique renforceront encore nos actions, puisque les annonceurs de l'alimentaire devront soit rajouter à leur publicité un message sanitaire, ce qui permettra d'alerter les consommateurs sur l'importance de la nutrition pour leur santé, soit verser à l'INPES l'équivalent de 1,5 % de la valeur de la publicité, ce qui représente de 15 à 20 M en plus pour l'INPES afin de mener ou de soutenir des actions d'éducation nutritionnelle.
La prise de conscience collective de l'importance de la nutrition est je le crois aujourd'hui acquise. Reste par la mise à uvre de toutes ces actions à offrir à tous la possibilité d'en tirer les conséquences pratiques pour soi et sa famille.
(Source http://www.sante.gouv.fr, le 2 novembre 2004)
La nutrition joue un rôle fondamental pour la prévention des deux premières causes de mortalité en France
- les maladies cardiovasculaires, avec 170 000 décès par an
- les cancers, à l'origine de 150 000 décès par an et dont 240 000 nouveaux cas se déclarent chaque année
Les bienfaits d'une alimentation sans excès de graisses pour éviter les accidents cardiovasculaires, l'importance de consommer suffisamment de fruits et légumes pour diminuer les risques de cancers, sont des vérités que personne ne remet en cause, mais qui restent insuffisamment mises en pratique.
L'ensemble des désordres alimentaires mérite une grande attention, qu'il s'agisse de l'obésité, de l'anorexie ou de la dénutrition de certaines personnes âgées qui augmente les risques d'ostéoporose.
Le surpoids et l'obésité connaissent une augmentation inquiétante. 10 % des adultes sont obèses, et 30 % en surpoids. Le triplement du pourcentage d'enfants en surpoids ou obèses en 20 ans, de 5 % en 1980 à 15 % aujourd'hui, donne l'ampleur du problème et démontre que la tendance n'est pas à la stabilisation, car les enfants obèses ou en surpoids le restent en grande majorité à l'âge adulte.
L'obésité est un facteur de risques pour la santé important. L'augmentation du nombre de personnes souffrant d'un diabète de type 2 en est une des conséquences : deux millions de personnes sont concernées.
Les habitudes alimentaires peuvent être source de désordres alimentaires, mais sont aussi une partie de notre capital familial et culturel. S'alimenter est source de plaisirs, de découverte, et cela doit le rester. On ne peut pas non plus réglementer le comportement de chacun. C'est pourquoi le rôle fondamental des pouvoirs publics en matière de nutrition, c'est de promouvoir l'éducation nutritionnelle de tous.
C'est tout l'objet du Programme National Nutrition Santé (PNNS) que je pilote, en lien avec de nombreux autres ministres. Décliné sur cinq ans, ce programme vise à informer les Français sur les bonnes pratiques alimentaires à avoir ou à retrouver. Il préconise également l'exercice physique puisque sa diminution dans notre mode de vie moderne amplifie les effets des déséquilibres alimentaires. Face à la multiplication d'informations de très nombreuses origines, chacun de nous a de quoi se sentir déconcerté. En fournissant des recommandations simples, lisibles, applicables, mon ambition est de faire cesser cette cacophonie alimentaire.
Pour ce faire, le PNNS a recours à des campagnes d'information nationales, pour recommander par exemple la consommation d'au moins 5 fruits et légumes par jour, à la diffusion de guides alimentaires, mais également à de nombreuses actions locales car les relais de terrain, qu'il s'agisse des collectivités territoriales ou des associations, sont fondamentaux pour que les messages soient bien assimilés. Toute l'ambition, et la difficulté de ce plan, c'est d'agir au cur de la vie quotidienne des Français.
Parmi les guides qui vont seront présentés aujourd'hui, il y en a un auquel je tiens tout particulièrement, c'est celui à destination des parents. Le repas pris en famille reste encore, et c'est heureux, largement pratiqué dans notre pays et c'est l'occasion pour les parents de donner à leurs enfants une alimentation saine et équilibrée, mais également de leur y faire prendre goût. Les bonnes habitudes alimentaires se prennent dès le plus jeune âge, et le rôle des parents restera toujours irremplaçable pour cela. Mais tous les parents savent que cet exercice est parfois difficile, et que nos enfants savent exprimer vigoureusement leurs préférences ! Ce guide est là pour les aider à donner à leurs enfants de bons repères alimentaires, qu'ils pourront conserver toute leur vie.
Mais l'éducation nutritionnelle doit se faire également à l'école. Des recommandations en matière nutritionnelle ont été faites aux établissements scolaires il y a quelques années, mais je crois aujourd'hui indispensable d'aller plus loin. Avec le ministre de l'éducation nationale, nous allons envoyer dans les prochaines semaines de nouvelles instructions à tous les établissements scolaires, en leur fixant trois objectifs :
- généraliser l'éducation nutritionnelle à l'école, tant par le biais de l'enseignement que de la restauration scolaire ; les établissements qui s'y sont lancés obtiennent de très bons résultats : dans la banlieue de Lille, à Hauboudain, on a réussi à augmenter la consommation de fruits et légumes à la cantine de 20 % ! Il faut que ces exemples ne soient plus des cas isolés mais deviennent la règle. Pour aider à cette généralisation, un guide spécialement conçu pour les adolescents " J'aime manger - J'aime bouger - le guide nutrition des ados " sera distribué en novembre aux 750.000 élèves de 5ème (1.500.000 exemplaires prévus).
- limiter la collation matinale au strict nécessaire, tel que recommandé par les experts de l'AFSSA, en ne la distribuant qu'aux enfants en ayant réellement besoin, ce qui nécessite de bien expliquer à tous, enseignants et parents, les inconvénients d'une collation systématique
- inciter à l'arrêt de la distribution payante dans les écoles de produits sucrés, gras ou salés, qui favorisent le grignotage, et ce dès cette année. Cette distribution se fait via les distributeurs automatiques mais pas seulement. Or ces aliments et boissons sont de piètre qualité nutritionnelle et favorisent le grignotage, au détriment des repas de midi ou du soir.
Je souhaite également renforcer l'implication des collectivités locales dans les actions d'éducation nutritionnelle. Des exemples récents, comme celui de Fleurbaix-Laventie, montrent qu'il est possible, en joignant les efforts des parents, de l'école, des médecins, des associations de stopper l'augmentation du surpoids et de l'obésité chez les enfants. C'est pourquoi j'ai décidé, en lien avec l'association des maires de France, de lancer la charte " Ville active du PNNS ", par laquelle les maires des communes volontaires s'engageront avec moi à mener des actions innovantes en la matière. Je signerai les premières chartes dès le 4 novembre prochain, lors du colloque du Programme national nutrition santé.
Les dispositions de la loi de santé publique renforceront encore nos actions, puisque les annonceurs de l'alimentaire devront soit rajouter à leur publicité un message sanitaire, ce qui permettra d'alerter les consommateurs sur l'importance de la nutrition pour leur santé, soit verser à l'INPES l'équivalent de 1,5 % de la valeur de la publicité, ce qui représente de 15 à 20 M en plus pour l'INPES afin de mener ou de soutenir des actions d'éducation nutritionnelle.
La prise de conscience collective de l'importance de la nutrition est je le crois aujourd'hui acquise. Reste par la mise à uvre de toutes ces actions à offrir à tous la possibilité d'en tirer les conséquences pratiques pour soi et sa famille.
(Source http://www.sante.gouv.fr, le 2 novembre 2004)