Déclaration de Mme Marie-Josée Roig, ministre de la famille et de l'enfance, sur la réforme de l'adoption internationale, Nîmes le 21 novembre 2004.

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Circonstance : Colloque de l'association "Enfance et famille d'adoption" sur le thème "De l'Apparentement à l'intégration" à Nîmes le 21 novembre 2004

Texte intégral

Monsieur le Président,
Madame la Vice-Présidente,
Messieurs les Parlementaires,
Mesdames, Messieurs,
C'est un réel plaisir pour moi d'être ici avec vous aujourd'hui pour plusieurs raisons :
Tout d'abord, en tant que Ministre de la Famille et de l'Enfance chargée de la mise en oeuvre de la réforme sur l'adoption,
Ensuite en tant que " voisine " Avignonnaise.
Enfin et surtout du fait des relations très constructives que mon Ministère et moi-même entretenons avec l'échelon national de votre fédération.
J'écoute toujours avec intérêt les déclarations de votre Présidente Madame Janyce Peyré que j'ai invité à participer au groupe de travail préparatoire à la création de l'Agence Française de l'Adoption.
Je suis donc très honorée d'ouvrir ce premier congrès régional de l'association Enfance et Famille d'Adoption.
Vous le savez sans doute, se tenait samedi la Journée nationale des droits de l'enfant qui est aussi la date anniversaire de l'adoption de la convention internationale des droits de l'Enfant, que la France a été la première à ratifier en 1990.
C'est un temps fort pour nous tous, car les droits de l'enfant sont en filigrane de toutes les propositions que je suis amenée à faire dans le domaine de la protection des enfants.
Concernant E.F.A. (Enfance et Famille d'Adoption), je connais l'important travail que votre organisation réalise autour de l'enfant en préparant les futures familles adoptives à accueillir leurs enfants et l'accompagnement de celles-ci après l'adoption.
Vos préoccupations sur le développement des enfants, leur épanouissement, leur bonne insertion scolaire, sociale et familiale, sont aussi les miennes en tant que Ministre de la Famille et de l'Enfance.
Le thème que vous avez choisi de traiter aujourd'hui : " de l'apparentement à l'intégration " résume bien les difficultés que les familles rencontrent et auxquelles elles doivent se préparer.
Même si la plupart des adoptions se passent bien ( et de celles-là, on parle peu...) , il n'est pas inutile de " répéter ses gammes " afin de réussir l'intégration de l'enfant dans la durée.
Informer pour prévenir sera la base de la réforme que je compte mettre en oeuvre.
Suite à mon intervention au Conseil des Ministres du 16 juin dernier, le Premier ministre m'a demandé de lui proposer des mesures d'amélioration de l'adoption nationale et internationale.
Cette réforme concernera tous les stades de la démarche de l'adoption, depuis la procédure de l'agrément jusqu'au suivi des enfants adoptés.
Sans entrer dans le détail de la réforme, voici quelques points que nous devons améliorer :
Avoir une meilleure connaissance de la situation des enfants adoptés et leur assurer un meilleur suivi des premiers temps de leur intégration au sein de leur nouvelle famille, notamment au plan médical,
Améliorer la mise en oeuvre des rapports de suivis demandés par les pays : n'oublions pas que le respect de ces engagements est essentiel pour maintenir notre image de sérieux auprès des autorités des pays d'origine
Développer les moyens médico-psychologiques pour aider les familles et leurs enfants lorsqu'ils sont en difficulté.
Plus précisément, la création d'une Agence Française de l'Adoption (l'A.F.A.) devrait permettre un meilleur accompagnement des familles adoptant à l'étranger et l'ouverture des pays qui sont fermés aux démarches individuelles.
A condition évidemment, que les organismes agréés pour l'adoption, confortent la crédibilité de cette instance qui coordonnera ses actions avec les O.A.A.
Quand je lis le programme des différents ateliers, je vois bien la diversité des situations auxquelles les familles sont confrontées.
Il y a :
- l'apparentement, sujet délicat s'il en est, car souvent réalisé à distance, sur dossier par les pays étrangers ;
- les liens avec le pays d'origine qu'il faut savoir gérer avec tact et mesure en fonction de la demande des enfants ;
- la santé et l'indispensable réseau de professionnels compétents qui doit être mis à la disposition des familles ;
- l'intégration et notamment une scolarisation réussie peut être un puissant moteur d'insertion sociale.
Je sais que votre prochain colloque national en 2005 portera sur la scolarisation des enfants.
Je vous remercie encore, Monsieur le Président, pour votre invitation et je vous souhaite à toutes et à tous, une bonne journée de travail - et qui sera profitable -, si j'en juge par la richesse des ateliers.



(Source http://www.famille.gouv.fr, le 24 novembre 2004)