Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,
Je suis très heureuse de participer aujourd'hui au lancement du fonds de la Banque mondiale en faveur de l'éducation des Roms.
La question des Roms est pour nous, Français et Européens, une question de première importance.
Un constat s'impose : 7 à 8 millions de Roms vivent dans l'Union élargie.
Ils se trouvent, le plus souvent, dans une situation de précarité extrême. Ils sont par ailleurs victimes de comportements et de pratiques discriminatoires que l'Europe des Droits de l'Homme ne saurait accepter.
Cette situation a des conséquences désastreuses sur le plan du logement, de la santé, de l'emploi et de l'éducation. La perpétuation de ces phénomènes d'exclusion sociale ne peut ni ne doit être acceptée. Au-delà de la douleur des populations qui en sont victimes, l'intégration des Roms constitue un enjeu majeur pour la stabilité du continent.
Une réponse urgente s'impose : nous devons contribuer à une meilleure insertion des Roms aussi bien dans leurs pays d'origine que dans nos pays. Notre approche s'appuie sur trois idées forces : intégration, partenariat et proximité et sur une action au plan local, national et international. Je tiens ici à saluer les initiatives de la Banque mondiale. Elles rejoignent notre propre démarche. Nous pensons qu'elles peuvent contribuer à favoriser le dialogue entre les acteurs uvrant en faveur des Roms.
Quelles sont les trois idées forces de notre action ?
- La première est l'intégration.
Pour nous, la communautarisation et la mise en place de mesures distinctes ne sont pas des réponses adaptées. Il nous semble important de prendre des mesures favorisant l'intégration locale pour des populations qui sont de plus en plus largement sédentarisées. Cette intégration doit les aider à vivre dans des conditions décentes dans leurs pays d'origine ainsi que dans les lieux où elles se sont installées en France.
- La deuxième est la proximité.
Nous avons donc choisi de travailler de concert avec les collectivités locales. En effet, les préjugés et les pratiques discriminatoires, présents dans toute la société, se rencontrent aussi chez les responsables locaux chargés de la mise en uvre des politiques d'intégration. Elles interdisent à de nombreux Roms l'accès à des droits fondamentaux et à des ressources qui sont la norme pour les autres citoyens. La prise en compte des situations de terrain permet de mieux adapter les réponses à la diversité des situations vécues par les Roms.
- La troisième est le partenariat.
Nous souhaitons promouvoir une meilleure coordination entre les différentes initiatives existant dans ce domaine. Il a pour objectif d'éviter les duplications et de couvrir toutes les zones concernées. Un double partenariat pourrait être mis en place : partenariat horizontal entre États et ONG et partenariat vertical entre collectivités locales, acteurs nationaux et acteurs internationaux.
A quels niveaux ces idées se traduisent-elles ?
Au niveau local tout d'abord. Ainsi dans le domaine de l'éducation qui nous intéresse aujourd'hui, nous pouvons citer la création de centres académiques pour les gens du voyage.
Le deuxième échelon est national. A ce niveau, notre action passe à la fois par des dispositifs de lutte contre les exclusions en général et par des mesures plus spécifiques telles que la création d'une commission nationale consultative des gens du voyage. La France est aujourd'hui le seul pays à dispenser un enseignement supérieur de romani.
Enfin, la déclinaison de ces idées s'effectue au niveau international. La participation française à cet égard, s'articule autour de trois axes.
- Elle passe tout d'abord par des dialogues avec les pays concernés. Dans le domaine éducatif, nous avons mis en place des programmes de coopération bilatérale avec les gouvernements hongrois et slovaque.
- Nous sommes ensuite très engagés dans des initiatives coordonnées par des organisations à compétence régionale comme l'Union européenne, le Conseil de l'Europe et l'OSCE. Nous avons contribué à hauteur de 17 % des fonds engagés par l'Union européenne. Au sein du Conseil de l'Europe, nous co-parrainons avec la Finlande la création du Forum européen des Roms et gens du voyage dont l'assemblée générale constitutive devrait se tenir au cours du mois de décembre. Nous participons, dans le cadre de l'OSCE, au point de contact Roms et Sinti.
- Nous envisageons enfin de collaborer aux projets d'instances multilatérales comme ceux de la Banque mondiale (Fonds pour l'éducation des Roms). Nous pourrions notamment contribuer aux initiatives des organisations internationales en mettant à leur disposition l'expertise qui est la nôtre en ce domaine.
Telle est la démarche générale que nous suivons en France dans le domaine de l'éducation des Roms et plus généralement de leur insertion.
Autour de ces trois piliers fondamentaux que sont l'intégration, la proximité et le partenariat, nous développons un modèle "à la française".
Il s'organise autour d'actions et de dialogue : dialogue avec les organisations internationales et non gouvernementales opérant dans ce domaine, dialogue avec les Roms et dialogue avec les acteurs de terrain chargés de la mise en uvre des politiques d'intégration.
Cette approche passe par une mise en réseau des personnes et organisations concernées. Du fait de la diversité de son engagement vis-à-vis des Roms, la France est disposée à jouer un rôle privilégié de relais, d'intermédiaire et, le cas échéant, d'incitateur.
Je vous remercie.
(Source http://www.justice.gouv.fr, le 8 décembre 2004)
Mesdames, Messieurs,
Je suis très heureuse de participer aujourd'hui au lancement du fonds de la Banque mondiale en faveur de l'éducation des Roms.
La question des Roms est pour nous, Français et Européens, une question de première importance.
Un constat s'impose : 7 à 8 millions de Roms vivent dans l'Union élargie.
Ils se trouvent, le plus souvent, dans une situation de précarité extrême. Ils sont par ailleurs victimes de comportements et de pratiques discriminatoires que l'Europe des Droits de l'Homme ne saurait accepter.
Cette situation a des conséquences désastreuses sur le plan du logement, de la santé, de l'emploi et de l'éducation. La perpétuation de ces phénomènes d'exclusion sociale ne peut ni ne doit être acceptée. Au-delà de la douleur des populations qui en sont victimes, l'intégration des Roms constitue un enjeu majeur pour la stabilité du continent.
Une réponse urgente s'impose : nous devons contribuer à une meilleure insertion des Roms aussi bien dans leurs pays d'origine que dans nos pays. Notre approche s'appuie sur trois idées forces : intégration, partenariat et proximité et sur une action au plan local, national et international. Je tiens ici à saluer les initiatives de la Banque mondiale. Elles rejoignent notre propre démarche. Nous pensons qu'elles peuvent contribuer à favoriser le dialogue entre les acteurs uvrant en faveur des Roms.
Quelles sont les trois idées forces de notre action ?
- La première est l'intégration.
Pour nous, la communautarisation et la mise en place de mesures distinctes ne sont pas des réponses adaptées. Il nous semble important de prendre des mesures favorisant l'intégration locale pour des populations qui sont de plus en plus largement sédentarisées. Cette intégration doit les aider à vivre dans des conditions décentes dans leurs pays d'origine ainsi que dans les lieux où elles se sont installées en France.
- La deuxième est la proximité.
Nous avons donc choisi de travailler de concert avec les collectivités locales. En effet, les préjugés et les pratiques discriminatoires, présents dans toute la société, se rencontrent aussi chez les responsables locaux chargés de la mise en uvre des politiques d'intégration. Elles interdisent à de nombreux Roms l'accès à des droits fondamentaux et à des ressources qui sont la norme pour les autres citoyens. La prise en compte des situations de terrain permet de mieux adapter les réponses à la diversité des situations vécues par les Roms.
- La troisième est le partenariat.
Nous souhaitons promouvoir une meilleure coordination entre les différentes initiatives existant dans ce domaine. Il a pour objectif d'éviter les duplications et de couvrir toutes les zones concernées. Un double partenariat pourrait être mis en place : partenariat horizontal entre États et ONG et partenariat vertical entre collectivités locales, acteurs nationaux et acteurs internationaux.
A quels niveaux ces idées se traduisent-elles ?
Au niveau local tout d'abord. Ainsi dans le domaine de l'éducation qui nous intéresse aujourd'hui, nous pouvons citer la création de centres académiques pour les gens du voyage.
Le deuxième échelon est national. A ce niveau, notre action passe à la fois par des dispositifs de lutte contre les exclusions en général et par des mesures plus spécifiques telles que la création d'une commission nationale consultative des gens du voyage. La France est aujourd'hui le seul pays à dispenser un enseignement supérieur de romani.
Enfin, la déclinaison de ces idées s'effectue au niveau international. La participation française à cet égard, s'articule autour de trois axes.
- Elle passe tout d'abord par des dialogues avec les pays concernés. Dans le domaine éducatif, nous avons mis en place des programmes de coopération bilatérale avec les gouvernements hongrois et slovaque.
- Nous sommes ensuite très engagés dans des initiatives coordonnées par des organisations à compétence régionale comme l'Union européenne, le Conseil de l'Europe et l'OSCE. Nous avons contribué à hauteur de 17 % des fonds engagés par l'Union européenne. Au sein du Conseil de l'Europe, nous co-parrainons avec la Finlande la création du Forum européen des Roms et gens du voyage dont l'assemblée générale constitutive devrait se tenir au cours du mois de décembre. Nous participons, dans le cadre de l'OSCE, au point de contact Roms et Sinti.
- Nous envisageons enfin de collaborer aux projets d'instances multilatérales comme ceux de la Banque mondiale (Fonds pour l'éducation des Roms). Nous pourrions notamment contribuer aux initiatives des organisations internationales en mettant à leur disposition l'expertise qui est la nôtre en ce domaine.
Telle est la démarche générale que nous suivons en France dans le domaine de l'éducation des Roms et plus généralement de leur insertion.
Autour de ces trois piliers fondamentaux que sont l'intégration, la proximité et le partenariat, nous développons un modèle "à la française".
Il s'organise autour d'actions et de dialogue : dialogue avec les organisations internationales et non gouvernementales opérant dans ce domaine, dialogue avec les Roms et dialogue avec les acteurs de terrain chargés de la mise en uvre des politiques d'intégration.
Cette approche passe par une mise en réseau des personnes et organisations concernées. Du fait de la diversité de son engagement vis-à-vis des Roms, la France est disposée à jouer un rôle privilégié de relais, d'intermédiaire et, le cas échéant, d'incitateur.
Je vous remercie.
(Source http://www.justice.gouv.fr, le 8 décembre 2004)