Texte intégral
Dans le cadre de l'examen du troisième chapitre " Vers l'unification " de la résolution " Mondialiser la solidarité ", François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, est intervenu le 8 décembre.
Le débat que nous engageons aujourd'hui est fondamental pour l'avenir du syndicalisme international.
Le monde a changé et continue à changer très rapidement. Le syndicalisme aussi doit changer s'il ne veut pas tout être tout simplement marginalisé. Des débats que nous menons depuis deux jours, je veux retenir les trois résolutions essentielles.
Tout d'abord insister sur la nécessité d'une articulation plus étroite de l'action syndicale nationale avec le syndicalisme international, car dans une économie mondialisée, l'action syndicale restera sans effet ou réservé pour une minorité privilégiée, si elle demeure limitée à l'intérieur des frontières nationales.
Ensuite, l'unification est indispensable pour lutter contre la dispersion des efforts et améliorer notre efficacité. Mais cette efficacité, pour nous européens, passe aussi par cet échelon européen qui fait partie de notre action quotidienne tant l'Europe et ses institutions sont déterminantes pour faire face aux défis de la mondialisation. Aussi il est essentiel que la CES jouisse dans cet évolution d'un statut spécifique lui permettant de remplir sa fonction syndicale en toute autonomie, vis-à-vis des institutions européennes, et de négociatrice vis-à-vis du patronat européen.
Enfin, il faut renforcer la syndicalisation en nombre d'adhérents en implantant nos syndicats là où ils sont peu présents.
Cependant chaque organisation a son histoire et cette histoire n'est pas neutre face au processus d'évolution du syndicalisme international. Pour la CFDT, le rapprochement CISL-CMT est une suite logique dans notre histoire.
La CFDT, qui est née il y a juste 40 ans de l'évolution d'une organisation chrétienne est bien placée pour mesurer l'importance et le poids de nos histoires syndicales.
Affiliée jusqu'en 1979 à la Confédération mondiale du travail, nous sommes ensuite restés 10 ans sans affiliation internationale, pour rejoindre en 1989, il y a juste 15 ans, la CISL.
Aujourd'hui, nous sommes heureux et fiers de participer, au sein de la CISL, à la dynamique d'unification du mouvement syndical international.
Cette dynamique ouvre une opportunité pour changer, nous renforcer en modifiant nos pratiques tout en restant fidèles à nos objectifs, et surtout à nos valeurs dont nous savons qu'elles sont partagées par la CMT.
La nouvelle Internationale naîtra d'une volonté commune des deux organisations actuelles. Il est clair que sans cette volonté commune il n'y aurait pas d'évolution dans le paysage syndical international.
Que d'autres structures syndicales nationales, que leur propre histoire n'avait pas conduit à une affiliation internationale CMT ou CISL jusqu'à maintenant se joignent à cette dynamique, tant mieux ! Elles sont les bienvenues. Elles participeront à la réflexion créative et constructive et seront les premières " nouvelles affiliées " de la nouvelle organisation, dès sa création. Mais nous devons veiller à l'équité dans la mise en uvre des modes d'affiliation : le respect des critères, notamment d'indépendance et de démocratie, doit s'imposer de la même façon à toutes les organisations anciennes ou nouvellement arrivées.
Aussi, les organisations non affiliées qui souhaitent se joindre au processus tout en participant à la réflexion sur l'avenir ne peuvent pas être cofondatrices.
La fondation de la nouvelle organisation mondiale relève du niveau des deux organisations internationales existantes qui en ont l'initiative et la volonté. C'est pourquoi nous demandons la suppression des derniers mots du point 17 de la 1ère résolution* : " et devenir les co-fondatrices de la nouvelle confédération ".
Pour conclure, cette démarche de construction d'un syndicalisme mondial unifié doit être accompagné par un effort en commun entre organisations d'un même pays et d'une lutte contre l'émiettement syndical.
Car qu'elle signification aurait l'unité du syndicalisme mondial si nous ne souhaitons pas parler plus souvent d'une même voix dans nos propres pays, sur nos sujets nationaux bien évidemment, mais surtout en intégrant dans l'action syndicale de chaque pays les éléments de solidarité et de lutte contre les inégalités entre travailleurs des différents pays ?
(Source http://www.cfdt.fr, le 9 décembre 2004)
Le débat que nous engageons aujourd'hui est fondamental pour l'avenir du syndicalisme international.
Le monde a changé et continue à changer très rapidement. Le syndicalisme aussi doit changer s'il ne veut pas tout être tout simplement marginalisé. Des débats que nous menons depuis deux jours, je veux retenir les trois résolutions essentielles.
Tout d'abord insister sur la nécessité d'une articulation plus étroite de l'action syndicale nationale avec le syndicalisme international, car dans une économie mondialisée, l'action syndicale restera sans effet ou réservé pour une minorité privilégiée, si elle demeure limitée à l'intérieur des frontières nationales.
Ensuite, l'unification est indispensable pour lutter contre la dispersion des efforts et améliorer notre efficacité. Mais cette efficacité, pour nous européens, passe aussi par cet échelon européen qui fait partie de notre action quotidienne tant l'Europe et ses institutions sont déterminantes pour faire face aux défis de la mondialisation. Aussi il est essentiel que la CES jouisse dans cet évolution d'un statut spécifique lui permettant de remplir sa fonction syndicale en toute autonomie, vis-à-vis des institutions européennes, et de négociatrice vis-à-vis du patronat européen.
Enfin, il faut renforcer la syndicalisation en nombre d'adhérents en implantant nos syndicats là où ils sont peu présents.
Cependant chaque organisation a son histoire et cette histoire n'est pas neutre face au processus d'évolution du syndicalisme international. Pour la CFDT, le rapprochement CISL-CMT est une suite logique dans notre histoire.
La CFDT, qui est née il y a juste 40 ans de l'évolution d'une organisation chrétienne est bien placée pour mesurer l'importance et le poids de nos histoires syndicales.
Affiliée jusqu'en 1979 à la Confédération mondiale du travail, nous sommes ensuite restés 10 ans sans affiliation internationale, pour rejoindre en 1989, il y a juste 15 ans, la CISL.
Aujourd'hui, nous sommes heureux et fiers de participer, au sein de la CISL, à la dynamique d'unification du mouvement syndical international.
Cette dynamique ouvre une opportunité pour changer, nous renforcer en modifiant nos pratiques tout en restant fidèles à nos objectifs, et surtout à nos valeurs dont nous savons qu'elles sont partagées par la CMT.
La nouvelle Internationale naîtra d'une volonté commune des deux organisations actuelles. Il est clair que sans cette volonté commune il n'y aurait pas d'évolution dans le paysage syndical international.
Que d'autres structures syndicales nationales, que leur propre histoire n'avait pas conduit à une affiliation internationale CMT ou CISL jusqu'à maintenant se joignent à cette dynamique, tant mieux ! Elles sont les bienvenues. Elles participeront à la réflexion créative et constructive et seront les premières " nouvelles affiliées " de la nouvelle organisation, dès sa création. Mais nous devons veiller à l'équité dans la mise en uvre des modes d'affiliation : le respect des critères, notamment d'indépendance et de démocratie, doit s'imposer de la même façon à toutes les organisations anciennes ou nouvellement arrivées.
Aussi, les organisations non affiliées qui souhaitent se joindre au processus tout en participant à la réflexion sur l'avenir ne peuvent pas être cofondatrices.
La fondation de la nouvelle organisation mondiale relève du niveau des deux organisations internationales existantes qui en ont l'initiative et la volonté. C'est pourquoi nous demandons la suppression des derniers mots du point 17 de la 1ère résolution* : " et devenir les co-fondatrices de la nouvelle confédération ".
Pour conclure, cette démarche de construction d'un syndicalisme mondial unifié doit être accompagné par un effort en commun entre organisations d'un même pays et d'une lutte contre l'émiettement syndical.
Car qu'elle signification aurait l'unité du syndicalisme mondial si nous ne souhaitons pas parler plus souvent d'une même voix dans nos propres pays, sur nos sujets nationaux bien évidemment, mais surtout en intégrant dans l'action syndicale de chaque pays les éléments de solidarité et de lutte contre les inégalités entre travailleurs des différents pays ?
(Source http://www.cfdt.fr, le 9 décembre 2004)