Déclaration de M. Philippe Douste-Blazy, ministre des solidarités, de la santé et de la famille, sur la "France des proximités" la politique de la famille, l'assurance maladie et la situation sociale, Paris le 19 janvier 2005.

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Circonstance : Voeux à la presse à Paris le 19 janvier 2005

Texte intégral

Mesdames et Messieurs,
Je tiens à remercier Brigitte-Fanny Cohen, présidente de l'Association des journalistes de l'information médicale, et Olivier Samain, président de l'association des journalistes pour l'information sociale, pour les vux qu'ils viennent de nous adresser.
J'ai bien noté vos remarques et croyez que j'en tiendrai compte.
Je suis heureux de vous accueillir dans cette maison pour vous présenter mes meilleurs vux pour 2005, ainsi que ceux de Marie-Anne Montchamp, de Catherine Vautrin et de Xavier Bertrand.
Je vous souhaite une bonne année à tous.
Il est impossible aujourd'hui de ne pas avoir une pensée pour les victimes des événements tragiques survenus en Asie le 26 décembre et pour toutes celles et tous ceux qui les ont vécus. Nous mesurons tous la détresse des familles de victimes et des survivants, liée à ce séisme et à ce tsunami. Après l'émotion légitime et l'urgence que ces événements ont déclenchées, notre action doit s'inscrire dans le long terme.
C'est pour y répondre que j'ai mis en place un programme de jumelage hospitalier baptisé " France - Asie Hôpital ", afin d'être au plus près des besoins des victimes hospitalisées, avec l'aide du ministère des Affaires étrangères, et surtout le concours des hôpitaux de France.
Comme vous le savez, j'ai voulu coordonner nos efforts pour financer des centres de protection de l'enfance, en créant, avec le soutien actif du Premier Ministre, le collectif " Asie - Enfants isolés ". Nous nous sommes ainsi inspiré du modèle britannique du Disaster Emergency Council qui permet aux associations de ne pas rivaliser dans la collecte de fonds, mais de s'allier pour une meilleure collecte des dons. L'objectif de ce collectif est d'abord de retrouver l'état civile des enfants, leurs familles, mais aussi de les re-scolariser, de les protéger. C'est une initiative similaire qui a permis il y a 10 ans à 100 000 enfants rwandais de retrouver leurs proches.
Il nous faut tirer les leçons d'une telle catastrophe et coordonner nos moyens. Il est impératif de développer une force humanitaire et sanitaire de réaction rapide, comme la France l'a proposé au dernier conseil européen.
Enfin, je voudrais également avoir une pensée pour les familles de Chantal Klimaszewski et de Lucette Gariod, toutes deux assassinées dans l'exercice de leurs fonctions à l'hôpital psychiatrique de Pau, à la veille de Noël.
Cette période de vux est souvent propice aux bilans. Permettez-moi cependant de me concentrer aujourd'hui sur les projets d'avenir.
1- La France des proximités
Ma priorité, en 2005, ira à la réalisation d'un grand projet que je nourris depuis des années : construire une France des proximités. La proximité, c'est une garantie de l'équité qui, comme vous le savez, se situe au cur de mon action. La France souffre d'un déficit de ces services à la personne qui rendent notre quotidien plus humain et la société tout entière plus généreuse et solidaire.
Pour répondre à ces déficits et humaniser notre quotidien, nous avons en projet un plan ambitieux de services de proximité. Ce plan sera également l'occasion, avec Jean-Louis Borloo, de créer de nouveaux métiers et de nouvelles activités.
Avec Catherine Vautrin, nous préparons un dispositif entièrement dédié aux personnes âgées dépendantes. Bien sûr, des soutiens existent déjà, comme l'allocation personnalisée d'autonomie, mais il nous faut à la fois développer et structurer la qualification des personnels de ce secteur, encore embryonnaire dans notre pays, et répondre de façon plus ajustée aux attentes de nos concitoyens, qui souhaitent plus de disponibilité, plus de souplesse et plus de qualité dans l'offre qui leur est proposée.
Quand une personne âgée a besoin d'aide, aujourd'hui, où doit-elle s'adresser ? Qui contacter ? Et surtout, à qui faire confiance pour partager cette intimité particulière d'une assistance quotidienne ? Il est de notre devoir d'inventer des solutions dispersées pour construire une réponse globale et sûre à ces besoins, avec la création de services comme les gardes itinérantes de jour et de nuit, comme les permanences à domicile pour aider les familles qui s'occupent de leur parent atteint d'une maladie d'Alzheimer ou apparentée, ou encore les activités d'accompagnement dans les déplacements, par exemple.
Ce plan de services de proximité cherchera également à bâtir un véritable projet d'avenir pour l'hôpital local. C'est au travers de ces structures implantées au cur de nos régions que nous pourrons soutenir la médecine libérale et hospitalière dans les zones rurales et périurbaines, en ouvrant l'hôpital aux médecins libéraux. Je souhaite un moratoire pour la fermeture des hôpitaux locaux, et leur construire une place centrale, au carrefour entre le sanitaire, le social et le médico-social.
Plus généralement, l'année 2005 sera une année décisive ou nous devrons redéfinir les frontières entre ces trois mondes, pour l'hôpital local, bien sur, mais bien au-delà, dans l'ensemble des secteurs comme la santé mentale ou la lutte contre l'exclusion, car il s'agit d'un problème global auquel nous devons trouver rapidement une réponse. Pour l'ensemble de ces questions, nous devrons inventer un système de réponse gradué, le plus justement adapté aux besoins des Français.
Enfin, notre plan de services de proximité développera de nouveaux métiers pour l'aide aux familles et la garde des enfants. Aujourd'hui, 43 % des parents déclarent recourir à un mode de garde qui ne recueillent pas leur préférence. Sur les 2,2 millions d'enfants de moins de trois ans, 300 000 ne bénéficient d'aucun mode de garde identifié. Nous ne pouvons l'accepter. Sans attendre, je veux promouvoir les modes alternatifs de garde, souvent mieux adaptés aux besoins des familles modernes : libérer les contraintes des crèches privées, pour que les maires de France qui le souhaitent puissent en doter leur ville sans obstacle ou délais inutiles ; développer les crèches d'entreprises pour ne pas briser ce nouvel élan citoyen que manifestent aujourd'hui de nombreux groupes français pour leurs salariés ; professionnaliser les assistantes maternelles qui, dans les quartiers, offrent une solution si humaine et familière qu'elles requièrent souvent, quand elles existent, la préférence des parents.
Le projet de lois sur les assistantes maternelles, qui sera examiné à l'Assemblée Nationale en février, proposera justement de doter cette profession d'un véritable statut. Je remercie Valérie Pécresse, député des Yvelines, et M. le Maire d'Epinal d'avoir accepté de nous aider dans ce projet.
Le gisement d'emplois de ce nouveau secteur des services de proximité n'a d'égal que le confort qu'il apportera à tous les Français, quel que soi leur âge, leur département, leur niveau de vie. Ensemble, en 2005, nous ferons sauter les verrous qui nous privent encore de ce double avantage pour humaniser notre quotidien et faire enfin reculer le chômage.
2- Assurance maladie
Je voudrais tout d'abord saluer la toute récente conclusion de la convention médicale qui va mettre en uvre de nouvelles logiques d'organisation et de délivrance des soins et générer de nouveaux comportements. Elle est le fruit de nombreux échanges, d'une volonté de dialogue, et de la confiance retrouvée avec la grande majorité des organisations de médecins. Cela faisait en effet dix ans qu'il n'y avait pas eu de convention générale avec les médecins.
La mise en place de la réforme de l'assurance maladie impose à nos concitoyens de choisir un médecin traitant. Je sais que cette mesure suscite de nombreuses interrogations pratiques auxquelles j'ai tenu à répondre, point par point, en commençant par les médecins généralistes.
Et d'ailleurs nous pouvons constater que les comportements changent déjà, puisque les derniers chiffres de l'assurance maladie montrent un ralentissement significatif des dépenses. Cette hausse s'est stabilisée en dessous des 5 % en 2004 contre 7,2 % en 2002.
Les Français ont maintenant compris l'importance de l'utilisation des génériques, nettement moins chers que d'autres médicaments identiques.
Quand au dossier médical personnel, qui contribuera à améliorer la qualité des soins grâce à un meilleur suivi par le médecin traitant et à limiter les soins redondants, je suis heureux de vous annoncer la mise en place de l'équipe chargée de mener à terme ce projet central. Le médecin hospitalier comme le médecin libéral aura à le mettre en place.
Pierre Bivas assurera la direction technique du projet et Jacques Beer Gabel sera consultant pour les grands systèmes d'information. Pour encadrer le dispositif, Dominique Coudreau présidera la mission. Elle pourra obtenir également le concours d'experts de la CDC sur certains sujets. Le premier travail de cette équipe au cours des prochains mois sera de mettre au point l'organisation et le programme de déploiement du DMP.
3- Plan Santé mentale
Je présenterai très prochainement les grandes orientations d'un plan national de santé mentale. Ce plan, dont la nécessité s'impose de façon urgente, comme l'ont cruellement rappelé les événements tragiques de Pau et de Saint-Venan, fera l'objet d'une large concertation.
Il doit répondre aux attentes des patients et des familles et au malaise des professionnels. Notre société a en effet le devoir d'offrir aux personnes atteintes de troubles mentaux la meilleure prise en charge possible et des soins de qualité.
4- Cannabis
Je propose de développer la première campagne gouvernementale sur un sujet trop longtemps négligé et trop longtemps traité sous le prisme unique de la police et de la justice.
5- Politique de la Famille
Je souhaite ainsi que ma politique familiale en 2005 s'attaque en priorité à quatre sujets : libérer le désir d'enfants, protéger l'enfance, lutter contre la pauvreté des familles et réformer l'adoption.
Le premier thème retenu pour 2005 concernera " les enjeux démographiques et l'accompagnement du désir d'enfant des familles ". Le second sera consacré à " la protection de l'enfance sur Internet ".
Ces thèmes feront l'objet de réflexions préalables au sein d'un groupe de travail réunissant les représentants du mouvement familial, les acteurs sociaux, les partenaires associatifs ainsi qu'un certain nombre de personnalités qualifiées.
Le premier groupe, présidé par Hubert Brin, président de l'Union des associations familiales (UNAF), s'attachera à identifier et analyser les facteurs intervenant dans le choix des familles, notamment pour ce qui concerne le nombre d'enfants.
Le second groupe, présidé par Monsieur Joël Thoraval, président de la Commission nationale consultative des droits de l'Homme, s'attachera à définir les outils nécessaires à la sécurisation des usages de l'Internet par les mineurs, afin de participer à la lutte contre la pédo-pornograhie.
Par ailleurs, j'ai demandé à Martin Hirsch, Président d'Emmaüs France, de présider une commission " Famille, vulnérabilité et pauvreté " et de me faire des propositions, pour tendre à réduire le nombre de familles pauvres en France. Il faut lutter contre la malnutrition et le saturnisme que l'on observe chez les enfants habitant des logements insalubres. Mon ambition est de restaurer une véritable égalité des chances pour tous ces enfants et toutes ces familles.
Enfin, ma dernière priorité porte sur l'adoption. Je souhaite lancer dans les prochains mois une réflexion sur les modalités d'adoption des enfants orphelins sur notre territoire, et en particulier sur les plus fragiles d'entre eux : ces pupilles de la nation qui, frappées d'un handicap, se retrouvent doublement condamnées, sans espoir de jours meilleurs. Quels Français plus que ces enfants là méritent aujourd'hui toute la mobilisation de la solidarité nationale ?
6 - Evaluation des plans
L'année 2004 a été l'occasion d'annoncer de grands plans de santé publique. Je voudrais citer en particulier les plans Canicule, Urgences, Alzheimer, Périnatalité, Autisme et le plan Maladies rares.
L'année 2005 sera pour moi l'occasion de mettre en place un suivi de chacun de ces plans - comme je l'ai fait pour le plan Urgence - afin de rendre compte à nos concitoyens de leur concrétisation. Lancer des plans, c'est toujours bien. Les inscrire dans la durée c'est encore mieux. Je veillerai personnellement à ce que chaque euro annoncé dans un plan aille bien là où c'était prévu.
7- Inquiétudes syndicales
S'agissant des inquiétudes syndicales, que je connais et que j'entends, là encore, notre souci d'écoute et de dialogue reste constant. Les négociations engagées avec les organisations syndicales des praticiens hospitaliers vont nous permettre de mieux reconnaître et de mieux rémunérer les activités de haute technicité et de grande intensité à l'hôpital. Dans ce cadre la chirurgie doit constituer une étape prioritaire de notre engagement, au travers de la revalorisation des astreintes et de la mise en place d'une rémunération complémentaire sur la base d'objectifs convenus avec les professionnels et qui concernent les engagements réciproques sur la qualité des soins et l'activité.
Pour prendre en compte toute la dimension du travail en bloc opératoire, je demande à la Direction de l'Hospitalisation et de l'Organisation des Soins de réunir dans les prochains jours les équipes chirurgicales associant les chirurgiens, les panseuses, et les internes, et de réunir d'autre part les équipes d'anesthésie, autour des anesthésistes réanimateurs, des infirmières spécialisées en anesthésie et des internes.
8 - L'Europe
Cette année, vous le savez, sera aussi celle du referendum sur la traité constitutionnel pour l'Europe. Pour moi, il s'agit là d'u moment heureux. C'est sur ce projet que je me suis engagé en politique. Et c'est en tant que maire de Toulouse que j'ai pu en expérimenter une des plus forte réalisation, comme le démontrait hier encore l'inauguration de l'Airbus A 380. Le traité constitutionnel est nu texte majeur : il permettra enfin aux Européens de ne faire qu'un. Hier, il y avait les Etats-Unis, l'Inde, et la Chine. Demain, avec ce texte, il y aura l'Europe. Voter oui, c'est permettre à nos petits enfants de dire " ils l'ont fait ".
Finalement c'est une affaire assez simple :
Il y a la famille des OUI enthousiastes.
Il y a la famille des NON résolus.
Et puis, il y a une nouvelle famille qui vient d'apparaître, celle du OUI confus, qui place le problème de l'adhésion de la Turquie en tête de ses préoccupations, quitte à voter NON à force de tant de confusion. Ceci me laisse perplexe. Je voudrais ce matin le dire sans détour : ceux là jouent avec le feu. Mon parti, l'UMP a déjà dit non à la Turquie. Aujourd'hui, le débat, c'est l'Europe.
Pour ma part, je mettrai toute mon énergie à bâtir un projet européen à proposer aux Français, afin que leur soutien à la constitution soit motivé par de vraies raisons.
9 - Pacte européen pour la jeunesse
A la demande du Président de la République, j'entamerai dans le courant du mois de février une tournée européenne, afin de promouvoir le pacte européen pour la jeunesse souhaité par Jacques Chirac et présenté fin mai au conseil des chefs d'Etats.
Il doit répondre à trois défis :
- le défi démographique
- le défi du premier emploi
- le défi du premier logement
Voilà deux mois que les quatre pays signataires que sont l'Espagne, l'Allemagne et la Suède à nos cotés, travaillent chacun à rendre concret le mandat que nous ont donné nos chefs d'Etat. Nous serons donc prêts à mutualiser nos propositions dans les toutes prochaines semaines. Je peux d'ores et déjà vous en dévoiler les premières pistes : renforcer l'esprit d'entreprise dans la formation des jeunes européens, accroître leur mobilité pendant les études, bien sur, mais surtout pour les stages qualifiants qui précèdent le premier emploi et qui le détermine surtout tellement. Enfin, offrir des réponses aux jeunes issus de familles pauvres pour qui l'égalité des chances est en panne. Sur proposition française, le pacte pour la jeunesse comprendra également un engagement pour libérer le désir d'enfants des parents européens car la démographie européenne, bien plus encore chez nos voisins, d'ailleurs, que chez nous, est devenue vraiment préoccupante.
10 - Synergie UMP Gouvernement Groupe Parlementaire
2005, c'est aussi l'année où nous serons jugés sur notre capacité, chacun dans notre rôle, à assurer la synergie entre le Gouvernement, l'UMP et nos groupes parlementaires.
Je compte m'investir pleinement pour répondre à l'exigence de ceux qui nous ont élus. Le Président de la République et le Premier ministre m'ont demandés d'être ce trait d'union et de veiller au respect des sensibilités et au libre débat en toute loyauté.
11 - L'action comme réponse aux inquiétudes
Aujourd'hui, les Français ont conscience que nous vivons dans un monde perturbé, fragilisé et parfois menaçant. Face à ces inquiétudes notre meilleure réponse se trouve dans l'action.
Nous ne sommes pas là seulement pour gérer mais surtout pour innover, parfois bousculer et bâtir. Cette action nécessite du courage, de la détermination et une volonté à toute épreuve, pourvu que nous sachions l'expliquer.
12 - Oui, je communique parce que j'explique
1) L'action est-elle nécessaire ?
Nous sommes là pour cela. Agir, changer, transformer, réformer quand il le faut, c'est la grandeur de la politique.
Notre peuple attend de ses responsables politiques non pas qu'ils gèrent, mais qu'ils innovent, qu'ils bousculent, qu'ils bâtissent. Les Français sont reconnaissants à ceux qui agissent parce qu'ils savent qu'il faut du courage, de la détermination et une volonté à toute épreuve.
La réforme de l'assurance maladie est exigeante. Tout au long du chemin, les bons conseils n'ont pas manqué : " N'en fais pas trop, ce que tu dis est impossible à faire passer. " Ah, je l'ai entendu la petite voix de la prudence et du renoncement, le conseil suprême en politique : " Ne fais rien, ou mieux encore, fais semblant et tout ira bien ".
Eh bien, nous avons fait et nous avons eu raison. Ceux qui ironisaient hier du " pas grand-chose " s'émeuvent aujourd'hui de la " révolution culturelle induite par la Loi ".
Nous le voyons aujourd'hui, mais il ne faut jamais regretter l'action ; il n'y a que les chances manquées, les projets remisés, les occasions ratées qui nourrissent l'amertume.
Je vais donc continuer à agir. Ici, dans ce ministère où il y a tant à faire, mais aussi à l'UMP où il y a tant à construire, à l'échelle du pays où il y a tant à inventer.
2) Savoir faire et faire savoir
Je perçois les sourires en coin de tous ceux pour qui parler au peuple c'est s'abaisser, de tous ceux qui estiment que le secret est une marque de fabrique de l'élite et que la presse est une contrainte ou un mal nécessaire.
Je crois exactement le contraire. Communiquer, informer de ce que l'on fait ceux qui nous ont élus, entretenir un lien permanent avec ceux dont tout procède, je crois que cela fait partie de mon travail. J'ai même la conviction que communiquer, s'adresser aux autres, leur dire ce que l'on fait c'est la première étape de cette transparence qui sera l'une des marques du renouveau de la politique.
Je vais dire dans l'année ce que je crois juste et vrai, utile pour mon pays. Vous serez juge, mais croyez le bien, je ne place rien au-dessus de cette utilité là.
3) Je veux lancer le débat
Personne n'a le monopole de l'esprit, pas plus que l'exclusivité de la production d'idée. Mais le pouvoir peut éloigner de la pensée. Et comme ce n'est pas - hélas - cette opposition qui va nous inciter, il faut remettre nous-mêmes l'exigence de réflexion au goût du jour.
Or, je le dis avec force et conviction, si le pouvoir nous instruit et nous enseigne, si nous n'y prenons pas garde, il nous éloigne des idées neuves. Plus de flamme, plus de vision.
Je vais vous dire quelque chose de tout simple : je crois en la France. Ce n'est pas selon moi, ni dans le lyrisme débridé, ni dans la recopie des éléments étrangers que cette croyance s'épanouira. C'est dans notre capacité à inventer le destin de notre peuple, dans notre faculté à le rassembler, dans notre volonté de fabriquer son avenir que réside la France et l'idée que l'on s'en fait, que je m'en fais.
Je vais donc, librement, continuer à défricher, à avancer, à ouvrir de nouvelles voies.
Bonne et heureuse année à toutes et à tous.


(Source http://www.sante.gouv.fr, le 26 janvier 2005)