Texte intégral
Ronald Guintrange
Avec nous sur ce plateau, Michèle Alliot-Marie, merci d'être avec nous. Vous êtes la ministre française de la Défense. Première information, la France va renforcer son dispositif militaire dans la zone sinistrée en Asie.
Michèle Alliot-Marie
Oui en effet. Dès le soir-même du séisme [26/12], nous avons immédiatement réagi. Le ministère de la Défense avait alors été à même de mettre à la disposition du ministère français des Affaires étrangères, qui était le coordinateur des opérations, des moyens notamment aériens, des gros porteurs qui nous ont servi à envoyer à la fois des médecins, ceux du service de santé des armées, des personnels de la sécurité civile, des gendarmes pour la reconnaissance des corps, et également afin de rapatrier un certain nombre de nos compatriotes à la fois de simples passagers, mais aussi dans la version sanitaire, un certain nombre de blessés. Nous avons également envoyé des moyens de reconnaissance notamment pour la reconnaissance en mer. Nous arrivons maintenant dans une phase, qui est une deuxième phase où il faut apporter des médicaments, de la nourriture et surtout de l'eau aux populations. Il nous faut pour cela de gros porteurs. J'ai donc décidé d'envoyer 5 gros hélicoptères supplémentaires qui permettront de répondre à la fois aux besoins des organisations humanitaires présentes sur place et également de nos propres services, puisque nous transportons aussi du ravitaillement dont ont besoin les populations locales.
Q. 5 hélicoptères c'est important quand on sait que notamment au Sri Lanka, l'armée ne dispose que de 6 appareils ?
R. Oui, d'autant plus que le transit sur les routes est là-bas extrêmement difficile. Dans un certain nombre de cas, l'hélicoptère est donc le seul moyen de pouvoir faire parvenir aux populations ce dont elles ont besoin en terme de médicaments, d'eau ou même d'éléments de génie puisque avec la Jeanne d'Arc qui sera sur zone dans quelques jours, seront également acheminés des éléments du génie.
Q. Certains évoquent une militarisation de l'aide humanitaire. Est-ce qu'évidemment vous êtes d'accord avec cette idée et est-ce que pour vous c'est un nouveau type de mission pour l'armée et notamment française ?
R. Non je ne parlerais pas de cela. Les organisations non gouvernementales en particulier ont leur rôle mais, il est vrai aussi que dans un certain nombre de cas, et notamment lors de catastrophe naturelle, seules les armées en ont les moyens ; il s'agit de moyens lourds, de la capacité de déployer rapidement ces moyens. Les armées sont à la disposition des Etats. Le président de la République nous a demandé d'être en mesure de pouvoir intervenir très rapidement ; c'est donc ce que nous avons déjà fait en Algérie, au Maroc et ce que nous avons fait et que nous continuerons à faire en Asie du Sud-Est, frappée par ce terrible drame.
Q. Est-ce que vous pensez que le sommet de Djakarta qui s'est conclu ce jeudi matin va permettre une bonne coordination, une meilleure coordination sur le terrain ?
R. Vous avez raison de parler de coordination parce qu'il y a eu un très grand nombre d'aides. La France a été l'un des gros contributeurs, mais bien d'autres pays sont intervenus. Le problème majeur a été celui de la coordination de ces moyens. Dans un pays, nous avons par exemple beaucoup travaillé avec les Australiens, notamment pour la reconnaissance et l'identification des corps ; dans d'autres pays, c'était encore différent. Il y a donc un réel besoin de coordination. S'agissant des secours d'urgence, dans une deuxième phase, ainsi que dans la phase de reconstruction, ce serait une bonne chose que ceci puisse se mettre en place.
Q. Madame la Ministre, autre dossier, autre question. On a appris cet après-midi qu'une de nos consoeurs du quotidien français Libération, Florence Aubenas avait disparu en Irak. Est-ce que vous avez des informations ? Quel est votre sentiment sur ce dossier ?
R. Florence Aubenas est une journaliste qui a eu l'occasion de couvrir de nombreux conflits armés. Ce n'est donc pas une novice en la matière. Il est exact que l'on n'a pas de nouvelles d'elle depuis mercredi matin, depuis hier matin donc. Ceci dit, nous ne savons pas exactement ce qui s'est passé. Toutes les hypothèses sont ouvertes et nous allons bien entendu essayer d'en savoir un peu plus.
Q. Est-ce que cela veut dire et ce sera ma dernière question, que si la thèse de l'enlèvement se confirme, vous allez tirer les enseignements des précédents enlèvements de Christian Chesnot et Georges Malbrunot, toujours en Irak ?
R. Bien sûr. Ce qui s'est passé a montré qu'au ministère de la Défense, les militaires et les civils de la DGSE notamment, avaient un certain savoir-faire en la matière. Nous avons également tiré des conséquences sur un certain nombre de filières. Ceci dit, la situation en Irak est extrêmement complexe, les groupes sont multiples et je crois que la voix de la sagesse, comme le disait Georges Malbrunot en s'adressant aux journalistes, c'est d'éviter d'aller dans ce pays actuellement et en tous les cas, d'être extrêmement prudent.
Merci beaucoup madame la Ministre d'avoir été avec nous sur ce plateau.
(Source http://www.défense.gouv.fr, le 12 janvier 2005)
Avec nous sur ce plateau, Michèle Alliot-Marie, merci d'être avec nous. Vous êtes la ministre française de la Défense. Première information, la France va renforcer son dispositif militaire dans la zone sinistrée en Asie.
Michèle Alliot-Marie
Oui en effet. Dès le soir-même du séisme [26/12], nous avons immédiatement réagi. Le ministère de la Défense avait alors été à même de mettre à la disposition du ministère français des Affaires étrangères, qui était le coordinateur des opérations, des moyens notamment aériens, des gros porteurs qui nous ont servi à envoyer à la fois des médecins, ceux du service de santé des armées, des personnels de la sécurité civile, des gendarmes pour la reconnaissance des corps, et également afin de rapatrier un certain nombre de nos compatriotes à la fois de simples passagers, mais aussi dans la version sanitaire, un certain nombre de blessés. Nous avons également envoyé des moyens de reconnaissance notamment pour la reconnaissance en mer. Nous arrivons maintenant dans une phase, qui est une deuxième phase où il faut apporter des médicaments, de la nourriture et surtout de l'eau aux populations. Il nous faut pour cela de gros porteurs. J'ai donc décidé d'envoyer 5 gros hélicoptères supplémentaires qui permettront de répondre à la fois aux besoins des organisations humanitaires présentes sur place et également de nos propres services, puisque nous transportons aussi du ravitaillement dont ont besoin les populations locales.
Q. 5 hélicoptères c'est important quand on sait que notamment au Sri Lanka, l'armée ne dispose que de 6 appareils ?
R. Oui, d'autant plus que le transit sur les routes est là-bas extrêmement difficile. Dans un certain nombre de cas, l'hélicoptère est donc le seul moyen de pouvoir faire parvenir aux populations ce dont elles ont besoin en terme de médicaments, d'eau ou même d'éléments de génie puisque avec la Jeanne d'Arc qui sera sur zone dans quelques jours, seront également acheminés des éléments du génie.
Q. Certains évoquent une militarisation de l'aide humanitaire. Est-ce qu'évidemment vous êtes d'accord avec cette idée et est-ce que pour vous c'est un nouveau type de mission pour l'armée et notamment française ?
R. Non je ne parlerais pas de cela. Les organisations non gouvernementales en particulier ont leur rôle mais, il est vrai aussi que dans un certain nombre de cas, et notamment lors de catastrophe naturelle, seules les armées en ont les moyens ; il s'agit de moyens lourds, de la capacité de déployer rapidement ces moyens. Les armées sont à la disposition des Etats. Le président de la République nous a demandé d'être en mesure de pouvoir intervenir très rapidement ; c'est donc ce que nous avons déjà fait en Algérie, au Maroc et ce que nous avons fait et que nous continuerons à faire en Asie du Sud-Est, frappée par ce terrible drame.
Q. Est-ce que vous pensez que le sommet de Djakarta qui s'est conclu ce jeudi matin va permettre une bonne coordination, une meilleure coordination sur le terrain ?
R. Vous avez raison de parler de coordination parce qu'il y a eu un très grand nombre d'aides. La France a été l'un des gros contributeurs, mais bien d'autres pays sont intervenus. Le problème majeur a été celui de la coordination de ces moyens. Dans un pays, nous avons par exemple beaucoup travaillé avec les Australiens, notamment pour la reconnaissance et l'identification des corps ; dans d'autres pays, c'était encore différent. Il y a donc un réel besoin de coordination. S'agissant des secours d'urgence, dans une deuxième phase, ainsi que dans la phase de reconstruction, ce serait une bonne chose que ceci puisse se mettre en place.
Q. Madame la Ministre, autre dossier, autre question. On a appris cet après-midi qu'une de nos consoeurs du quotidien français Libération, Florence Aubenas avait disparu en Irak. Est-ce que vous avez des informations ? Quel est votre sentiment sur ce dossier ?
R. Florence Aubenas est une journaliste qui a eu l'occasion de couvrir de nombreux conflits armés. Ce n'est donc pas une novice en la matière. Il est exact que l'on n'a pas de nouvelles d'elle depuis mercredi matin, depuis hier matin donc. Ceci dit, nous ne savons pas exactement ce qui s'est passé. Toutes les hypothèses sont ouvertes et nous allons bien entendu essayer d'en savoir un peu plus.
Q. Est-ce que cela veut dire et ce sera ma dernière question, que si la thèse de l'enlèvement se confirme, vous allez tirer les enseignements des précédents enlèvements de Christian Chesnot et Georges Malbrunot, toujours en Irak ?
R. Bien sûr. Ce qui s'est passé a montré qu'au ministère de la Défense, les militaires et les civils de la DGSE notamment, avaient un certain savoir-faire en la matière. Nous avons également tiré des conséquences sur un certain nombre de filières. Ceci dit, la situation en Irak est extrêmement complexe, les groupes sont multiples et je crois que la voix de la sagesse, comme le disait Georges Malbrunot en s'adressant aux journalistes, c'est d'éviter d'aller dans ce pays actuellement et en tous les cas, d'être extrêmement prudent.
Merci beaucoup madame la Ministre d'avoir été avec nous sur ce plateau.
(Source http://www.défense.gouv.fr, le 12 janvier 2005)