Texte intégral
Dans Le Parisien
Vous réjouissez-vous que le référendum ait finalement lieu avant l'été ?
Oui. Il y a eu quatre mois de débats très médiatisés au sein du PS. Beaucoup d'arguments ont déjà été publiquement échangés. Si on faisait durer trop longtemps cette discussion, d'autres considérations viendraient forcément dénaturer le référendum.
Ne redoutez-vous pas que le scrutin se transforme en vote pour ou contre Chirac ?
Il y a un risque. C'est au président de la République de tout faire pour ne pas profiter de ces circonstances pour tenter de tirer la couverture à lui. Il faut préserver le débat sur la Constitution de toute dérive.
Qu'allez-vous dire aux électeurs de gauche qui ne veulent pas voter à nouveau avec Chirac ?
Je leur dis qu'il n'y a pas de " non de gauche ". Si, par malheur, le non l'emportait, les gens de gauche qui auraient voté dans ce sens ne pourraient pas dire que c'est leur victoire car ils devraient la partager, notamment, avec Philippe de Villiers. Et la lecture qui serait alors faite en Europe, en particulier par la gauche européenne, c'est que la gauche française aurait provoqué l'échec de la Constitution en s'alliant avec les Français les plus anti-Européens. Evitons ce scénario catastrophe !
Toutes les conditions sont-elles réunies pour que le PS appelle à voter oui ?
Oui, s'il se confirme que la question posée aux Français sera simple : Etes-vous pour ou contre la Constitution ? Le Premier ministre ne doit chercher, à travers cette consultation, ni à retrouver dans l'opinion la légitimité qu'il a perdue ni à se livrer, à l'Assemblée vis-à-vis de l'opposition, à de nouvelles provocations. La règle du jeu doit être claire. C'est pour cela que nous demandons au président de la République de recevoir les dirigeants de tous les partis représentés au Parlement afin d'apporter toutes les garanties.
Qu'attendez-vous de Laurent Fabius, l'homme du double non (à la Constitution et à la Turquie) ?
Je vois bien l'intérêt pour Villiers et d'autres de ne pas débattre du texte de la Constitution, et d'agiter l'épouvantail de la Turquie. Quant aux militants et aux responsables socialistes qui ont voté non, il ne s'agit pas de forcer leur conscience. Je pense qu'ils resteront en réserve, respectant ainsi le résultat du vote qui a eu lieu au sein du PS.
Que se passera-t-il si des socialistes appellent tout de même à voter non ?
Je comprends que, dans l'isoloir, on ne vote pas contre sa conscience. Mais faire campagne pour le non, ce serait beaucoup plus problématique et contraire à l'esprit qui a prévalu dans notre débat interne.
Approuvez-vous Giscard qui demande à Chirac de clarifier la position de la France sur le dossier turc ?
La meilleure manière de créer les conditions d'un échec au référendum, c'est de tout mélanger. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'en prenant une telle position, Giscard n'aide pas à clarifier le débat. Comme s'il trouvait un malin plaisir à compliquer la tâche de ses amis. Il faut dire et redire à nos concitoyens que l'adoption de la Constitution n'a aucune conséquence sur l'entrée ou non de la Turquie dans l'Union, voire même sur l'ouverture ou non des négociations avec ce pays.
Quand l'UMP de Sarkozy dit oui à la Constitution et non à la Turquie, est-ce du parler-vrai ou une façon de piéger Chirac ?
Seul Nicolas Sarkozy est capable de le dire.
(Source http://www.Psinfo.net, le 25 janvier 2005)
Lundi 27 décembre 2004, 20 h 00. Allocution solennelle du président de la République. À la suite d'un conseil des ministres extraordinaire, Jacques Chirac s'adresse à la Nation. Un tsunami vient d'emporter dans sa fureur des dizaines de milliers de personnes, dans le Sud-est asiatique. Jacques Chirac, le visage grave, adresse d'abord ses sentiments de tristesse et de solidarité à cette partie du monde, ravagée, sinistrée. Il annonce le départ, depuis Djibouti, de plusieurs navires sur la zone, ainsi qu'une aide exceptionnelle de l'État, et décrète une mobilisation générale de toutes les forces de la société, y compris, bien sûr, les entreprises. Il décrète aussi l'effacement de la dette des pays concernés. L'Elysée bruisse d'une activité inhabituelle en cette période.
Le chef de l'État a joint dans l'après-midi les différents responsables politiques français pour les informer de cet engagement. Il va d'ailleurs recevoir les grandes ONG dès demain pour qu'une coordination importante soit mise en place. Surtout le chef de l'État demande une séance exceptionnelle des Nations Unies pour mettre en place sous sa tutelle un plan de solidarité durable. Sans tarder il enjoint les grandes puissances à tenir un sommet du G8 dans les jours qui viennent pour constituer une coalition mondiale de solidarité.
Bien sûr, tout ceci, on l'a compris, relève de la politique fiction.
Le 26 décembre, mais aussi le 27, et le 28, le 29, et jusqu'au 31 au soir, ce fut silence radio. Le 4 janvier, soit 9 jours après le drame, le porte-hélicoptères Jeanne-d'Arc, accompagné d'une frégate, quitte Djibouti ; l'attelage sera sur place dix jours plus tard.
La solidarité des Français, elle, joue à plein depuis 15 jours. On aurait aimé que le président, d'habitude si prompt à réagir, soit dans le cas présent à la hauteur du phénomène. Les déclarations et les mesures prises ces jours-ci ne sauraient masquer cet étrange retard. Dur dur les vacances
(Source http://www.parti-socialiste.fr, le 11 janvier 2005)
Vous réjouissez-vous que le référendum ait finalement lieu avant l'été ?
Oui. Il y a eu quatre mois de débats très médiatisés au sein du PS. Beaucoup d'arguments ont déjà été publiquement échangés. Si on faisait durer trop longtemps cette discussion, d'autres considérations viendraient forcément dénaturer le référendum.
Ne redoutez-vous pas que le scrutin se transforme en vote pour ou contre Chirac ?
Il y a un risque. C'est au président de la République de tout faire pour ne pas profiter de ces circonstances pour tenter de tirer la couverture à lui. Il faut préserver le débat sur la Constitution de toute dérive.
Qu'allez-vous dire aux électeurs de gauche qui ne veulent pas voter à nouveau avec Chirac ?
Je leur dis qu'il n'y a pas de " non de gauche ". Si, par malheur, le non l'emportait, les gens de gauche qui auraient voté dans ce sens ne pourraient pas dire que c'est leur victoire car ils devraient la partager, notamment, avec Philippe de Villiers. Et la lecture qui serait alors faite en Europe, en particulier par la gauche européenne, c'est que la gauche française aurait provoqué l'échec de la Constitution en s'alliant avec les Français les plus anti-Européens. Evitons ce scénario catastrophe !
Toutes les conditions sont-elles réunies pour que le PS appelle à voter oui ?
Oui, s'il se confirme que la question posée aux Français sera simple : Etes-vous pour ou contre la Constitution ? Le Premier ministre ne doit chercher, à travers cette consultation, ni à retrouver dans l'opinion la légitimité qu'il a perdue ni à se livrer, à l'Assemblée vis-à-vis de l'opposition, à de nouvelles provocations. La règle du jeu doit être claire. C'est pour cela que nous demandons au président de la République de recevoir les dirigeants de tous les partis représentés au Parlement afin d'apporter toutes les garanties.
Qu'attendez-vous de Laurent Fabius, l'homme du double non (à la Constitution et à la Turquie) ?
Je vois bien l'intérêt pour Villiers et d'autres de ne pas débattre du texte de la Constitution, et d'agiter l'épouvantail de la Turquie. Quant aux militants et aux responsables socialistes qui ont voté non, il ne s'agit pas de forcer leur conscience. Je pense qu'ils resteront en réserve, respectant ainsi le résultat du vote qui a eu lieu au sein du PS.
Que se passera-t-il si des socialistes appellent tout de même à voter non ?
Je comprends que, dans l'isoloir, on ne vote pas contre sa conscience. Mais faire campagne pour le non, ce serait beaucoup plus problématique et contraire à l'esprit qui a prévalu dans notre débat interne.
Approuvez-vous Giscard qui demande à Chirac de clarifier la position de la France sur le dossier turc ?
La meilleure manière de créer les conditions d'un échec au référendum, c'est de tout mélanger. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'en prenant une telle position, Giscard n'aide pas à clarifier le débat. Comme s'il trouvait un malin plaisir à compliquer la tâche de ses amis. Il faut dire et redire à nos concitoyens que l'adoption de la Constitution n'a aucune conséquence sur l'entrée ou non de la Turquie dans l'Union, voire même sur l'ouverture ou non des négociations avec ce pays.
Quand l'UMP de Sarkozy dit oui à la Constitution et non à la Turquie, est-ce du parler-vrai ou une façon de piéger Chirac ?
Seul Nicolas Sarkozy est capable de le dire.
(Source http://www.Psinfo.net, le 25 janvier 2005)
Lundi 27 décembre 2004, 20 h 00. Allocution solennelle du président de la République. À la suite d'un conseil des ministres extraordinaire, Jacques Chirac s'adresse à la Nation. Un tsunami vient d'emporter dans sa fureur des dizaines de milliers de personnes, dans le Sud-est asiatique. Jacques Chirac, le visage grave, adresse d'abord ses sentiments de tristesse et de solidarité à cette partie du monde, ravagée, sinistrée. Il annonce le départ, depuis Djibouti, de plusieurs navires sur la zone, ainsi qu'une aide exceptionnelle de l'État, et décrète une mobilisation générale de toutes les forces de la société, y compris, bien sûr, les entreprises. Il décrète aussi l'effacement de la dette des pays concernés. L'Elysée bruisse d'une activité inhabituelle en cette période.
Le chef de l'État a joint dans l'après-midi les différents responsables politiques français pour les informer de cet engagement. Il va d'ailleurs recevoir les grandes ONG dès demain pour qu'une coordination importante soit mise en place. Surtout le chef de l'État demande une séance exceptionnelle des Nations Unies pour mettre en place sous sa tutelle un plan de solidarité durable. Sans tarder il enjoint les grandes puissances à tenir un sommet du G8 dans les jours qui viennent pour constituer une coalition mondiale de solidarité.
Bien sûr, tout ceci, on l'a compris, relève de la politique fiction.
Le 26 décembre, mais aussi le 27, et le 28, le 29, et jusqu'au 31 au soir, ce fut silence radio. Le 4 janvier, soit 9 jours après le drame, le porte-hélicoptères Jeanne-d'Arc, accompagné d'une frégate, quitte Djibouti ; l'attelage sera sur place dix jours plus tard.
La solidarité des Français, elle, joue à plein depuis 15 jours. On aurait aimé que le président, d'habitude si prompt à réagir, soit dans le cas présent à la hauteur du phénomène. Les déclarations et les mesures prises ces jours-ci ne sauraient masquer cet étrange retard. Dur dur les vacances
(Source http://www.parti-socialiste.fr, le 11 janvier 2005)