Texte intégral
(Entretien de Michel Barnier avec "El Khabar", à Alger le 12 juillet 2004) :
Q - Vous entamez aujourd'hui une visite officielle en Algérie. Comment évaluez-vous la nature des relations bilatérales, en particulier dans l'optique du concept de refondation des relations franco-algériennes, et quelle est la portée des séquelles de l'histoire et des dossiers en suspens dans ces relations, comme c'est notamment le cas avec le problème du dossier des archives ?
R - Nous sommes en train de bâtir une nouvelle relation entre la France et l'Algérie, plus saine, plus équilibrée, plus confiante et dynamique. Ma conviction est que rien de durable ne peut se construire en ignorant ou en occultant le passé, et ce n'est nullement notre attitude. C'est le sens de ce "travail de mémoire" dans lequel nous nous sommes engagés, et qui porte par exemple sur une coopération entre nos deux pays en matière d'archives. Dans le même temps, je crois fortement qu'il y une aspiration de nos deux peuples à ne pas vivre dans le ressentiment. La France et l'Algérie ont des relations amicales profondément ancrées ; nous voulons continuer de les développer en regardant ensemble vers l'avenir : nos deux pays ont tant à faire ensemble ! Le partenariat d'exception que nous voulons créer exprime cette volonté d'un destin partagé. Nul ne nie les pages douloureuses du passé mais quel meilleur signe d'espoir pour les peuples que nous sachions maintenant écrire un avenir commun fondé sur l'amitié et la volonté de travailler conjointement. La visite d'Etat du Président Chirac en mars 2003 et le formidable succès de l'Année de l'Algérie en France ont montré la vigueur des liens qui nous réunissent et la passion que nous avons l'un pour l'autre.
Q - La France a été fréquemment critiquée, pendant les années quatre-vingt dix, en raison de son hésitation à coopérer dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et à vendre du matériel militaire à l'Algérie. Il y avait même eu un embargo non déclaré de la part de la France dans ce domaine. Quel est votre commentaire à ce sujet ? Croyez-vous que la visite de la ministre de la Défense, Mme Alliot-Marie, est susceptible d'opérer un changement de perspective en matière de coopération militaire ?
R - La France n'a jamais cherché à isoler l'Algérie durant cette période si dure et sombre. Je dirais qu'il y a eu au contraire, face à la violence aveugle et barbare qui se déchaînait, un sentiment de solidarité très profond dans la population française, très au-delà de ceux qui, pour des raisons personnelles ou familiales, ont un lien particulier avec votre pays. Ces drames qui avaient lieu chez vous étaient perçus en France comme un malheur qui frappe un ami très proche. Et cette solidarité s'est exprimée de très nombreuses manières, par des milliers de gestes individuels, associatifs témoignant d'une très grande proximité entre les deux peuples. Sans doute y a-t-il pu y avoir des incompréhensions à certains moments, mais personne ne peut douter du fait que la France n'a cessé d'être déterminée à combattre le terrorisme, sous toutes ses formes, avec tous ses partenaires de la communauté internationale. Ayez à l'esprit que la France, même si ça n'a pas été dans des proportions aussi tragiques que ce que vous avez subi, a été touchée elle aussi par des actes terroristes. Nous savons donc également que personne n'est à l'abri de ce fléau.
Quant à notre relation dans le domaine militaire, la visite de Mme Alliot-Marie, ministre de la Défense, du 16 au 18 juillet sera l'occasion de l'examiner. Et c'est une autre indication de notre capacité à surmonter un passé douloureux, puisqu'il s'agira de la première visite de ce type en Algérie depuis l'Indépendance.
Q - (A propos des investissements français en Algérie)
R - Le préjugé d'une supposée "frilosité" des entreprises françaises vis-à-vis de l'Algérie n'est pas confirmée par les faits. Voyons les chiffres : ils disent que la France est, et de loin, le premier partenaire économique et financier bilatéral de l'Algérie ; nos échanges commerciaux, en expansion, ont atteint 6,5 milliards d'euros en 2003.
Les entreprises françaises ont signé dans ce contexte pour environ 1 milliard d'euros de grands contrats l'année dernière. M. Sarkozy a confirmé lors de sa visite, les 4 et 5 juin dernier, que nous mobilisions par ailleurs tous nos instruments de coopération économique et financière au profit de partenariats franco-algériens, dont 110 millions d'euros qui seront des dettes converties en investissements. Ce dynamisme de nos entreprises s'exprime non seulement en matière commerciale mais aussi à travers des investissements durables en Algérie, par exemple dans le secteur énergétique. Ce développement de l'investissement est lié à l'environnement des affaires et à la mise en oeuvre des réformes. Vous savez que nous sommes pleinement engagés aux côtés de l'Algérie dans ces efforts.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 15 juillet 2004)
(Entretien de Michel Barnier avec "Le Quotidien d'Oran", à Oran le 12 juillet 2004) :
Q - Deux mois après votre installation, vous vous rendez à Alger pour la première fois. Quel sentiment avez-vous pour votre premier déplacement en tant que ministre français des Affaires étrangères en Algérie alors que les observateurs assimilent la multiplication des visites françaises de haut rang à un forcing, au regard de la concurrence stratégique américaine ?
R - Nous assistons, depuis 1999-2000, à une formidable relance des relations franco-algériennes. L'an dernier, à quelques semaines d'intervalle, le président Bouteflika effectuait une visite officielle en France puis le président Chirac se rendait à Alger, en visite d'Etat. Il y a eu aussi ce très grand succès de l'Année de l'Algérie en France. Ces derniers mois, les visites ministérielles en Algérie se sont succédées presque mensuellement.
Cette relation, renouvelée avec beaucoup d'enthousiasme, d'idées, de volonté de travailler ensemble, s'inscrit dans un cadre euro-méditerranéen et profitera à tous. L'idée selon laquelle il y aurait une "rivalité franco-américaine" sur l'Algérie est aussi tenace qu'erronée. La refondation de notre relation correspond, tout simplement, à l'attente profonde de nos deux peuples.
Je vais en évoquer, avec mes interlocuteurs algériens, les prochaines étapes dans le prolongement du déplacement à Alger du président de la République française, le 15 avril dernier : poursuite de la mise en oeuvre de la Déclaration d'Alger du 2 mars 2003 et ouverture de nouveaux champs de coopération, visites ministérielles, préparation d'un grand traité d'amitié. L'enjeu fondamental, c'est de construire un cadre rénové pour l'ensemble de nos relations qui les porte à un niveau d'excellence pour les prochaines décennies, car ce que font ensemble l'Algérie et la France doit être à la mesure de cette relation si singulière.
Q - Croyez-vous que les relations algéro-françaises peuvent s'accommoder de la position française sur le dossier du Sahara occidental et le parti pris de Paris aux côtés du Maroc, notamment dans les instances internationales, que ce soit à l'ONU ou à l'UE. Ceci, alors que les deux pays semblent défendre des positions similaires, notamment sur le Moyen-Orient et l'Irak ?
R - Je ne suis pas de ceux qui se résignent au blocage de l'intégration maghrébine. D'une part, parce que le mouvement d'intégration régionale est général sur tous les continents. Ce n'est pas par hasard; il y des complémentarités à mettre en valeur, des intérêts communs, des solidarités naturelles.
Ensuite, il y a cette nécessité, dans le monde actuel, de s'unir pour être mieux entendu: les grands ensembles régionaux sont et seront, de plus en plus, les acteurs du monde multipolaire. Enfin, l'Europe a besoin d'un Maghreb uni dans le cadre de la relation si importante que nous entretenons à travers le processus de Barcelone. Dans ce contexte d'intégration, la France pense qu'une solution politique réaliste doit être recherchée entre les parties au conflit du Sahara occidental, dans le cadre des Nations unies, et que rien ne doit leur être imposé. Mais nous disons aussi qu'un dialogue direct entre l'Algérie et le Maroc est nécessaire pour favoriser l'émergence de cette solution, en prenant en compte les impératifs de la stabilité régionale et les intérêts des deux pays et des populations concernées. Il y a un travail d'imagination et d'audace à faire pour dépasser les blocages hérités du passé.
La coopération franco-algérienne va continuer à se développer en Afrique, en particulier sur des enjeux majeurs comme celui que représente le NEPAD. Nous allons approfondir notre dialogue en vue de la stabilité et du développement du continent africain, avec un intérêt particulier pour la zone sahélienne.
Plus généralement, je voudrais souligner cette concertation permanente qui s'est établie entre nos deux chefs d'Etat sur les grandes questions régionales et internationales, par exemple sur l'Irak ou le Proche-Orient. Nos vues sont d'ailleurs très proches comme on l'a constaté lors du Sommet du G8 à Sea Island.
Q - Le dossier de la libre circulation des personnes demeure toujours endémique. Il y a eu augmentation du nombre de délivrances de visas depuis 1999 mais sans jamais atteindre les taux connus durant les années 80/90, lorsqu'il était assez aisé pour les Algériens de se rendre en France. Y aura-t-il du nouveau sur ce dossier?
R - Nous faisons des efforts considérables pour faciliter la délivrance des visas aux ressortissants algériens, notamment en renforçant nos postes consulaires à Alger et Annaba et en préparant la réouverture du consulat général d'Oran à l'horizon 2005, malgré de fortes contraintes budgétaires. Je sais la sensibilité de cette question, y compris l'importance - justifiée - que les Algériens accordent aux conditions d'accueil des demandeurs de visa. J'accorde moi-même un intérêt personnel à cette question. Nous allons aussi poursuivre le retour complet du traitement des dossiers de visa, de Nantes vers nos services consulaires en Algérie.
Enfin, une circulation facilitée doit s'accompagner d'une coopération accrue en matière de lutte contre l'immigration clandestine. Les choses se sont améliorées mais il y a encore à faire dans ce domaine à titre bilatéral, sachant que le défi des migrations devra, de plus en plus, être traité dans un cadre euro-maghrébin et euro-méditerranéen.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 15 juillet 2004)
Q - Vous entamez aujourd'hui une visite officielle en Algérie. Comment évaluez-vous la nature des relations bilatérales, en particulier dans l'optique du concept de refondation des relations franco-algériennes, et quelle est la portée des séquelles de l'histoire et des dossiers en suspens dans ces relations, comme c'est notamment le cas avec le problème du dossier des archives ?
R - Nous sommes en train de bâtir une nouvelle relation entre la France et l'Algérie, plus saine, plus équilibrée, plus confiante et dynamique. Ma conviction est que rien de durable ne peut se construire en ignorant ou en occultant le passé, et ce n'est nullement notre attitude. C'est le sens de ce "travail de mémoire" dans lequel nous nous sommes engagés, et qui porte par exemple sur une coopération entre nos deux pays en matière d'archives. Dans le même temps, je crois fortement qu'il y une aspiration de nos deux peuples à ne pas vivre dans le ressentiment. La France et l'Algérie ont des relations amicales profondément ancrées ; nous voulons continuer de les développer en regardant ensemble vers l'avenir : nos deux pays ont tant à faire ensemble ! Le partenariat d'exception que nous voulons créer exprime cette volonté d'un destin partagé. Nul ne nie les pages douloureuses du passé mais quel meilleur signe d'espoir pour les peuples que nous sachions maintenant écrire un avenir commun fondé sur l'amitié et la volonté de travailler conjointement. La visite d'Etat du Président Chirac en mars 2003 et le formidable succès de l'Année de l'Algérie en France ont montré la vigueur des liens qui nous réunissent et la passion que nous avons l'un pour l'autre.
Q - La France a été fréquemment critiquée, pendant les années quatre-vingt dix, en raison de son hésitation à coopérer dans le domaine de la lutte contre le terrorisme et à vendre du matériel militaire à l'Algérie. Il y avait même eu un embargo non déclaré de la part de la France dans ce domaine. Quel est votre commentaire à ce sujet ? Croyez-vous que la visite de la ministre de la Défense, Mme Alliot-Marie, est susceptible d'opérer un changement de perspective en matière de coopération militaire ?
R - La France n'a jamais cherché à isoler l'Algérie durant cette période si dure et sombre. Je dirais qu'il y a eu au contraire, face à la violence aveugle et barbare qui se déchaînait, un sentiment de solidarité très profond dans la population française, très au-delà de ceux qui, pour des raisons personnelles ou familiales, ont un lien particulier avec votre pays. Ces drames qui avaient lieu chez vous étaient perçus en France comme un malheur qui frappe un ami très proche. Et cette solidarité s'est exprimée de très nombreuses manières, par des milliers de gestes individuels, associatifs témoignant d'une très grande proximité entre les deux peuples. Sans doute y a-t-il pu y avoir des incompréhensions à certains moments, mais personne ne peut douter du fait que la France n'a cessé d'être déterminée à combattre le terrorisme, sous toutes ses formes, avec tous ses partenaires de la communauté internationale. Ayez à l'esprit que la France, même si ça n'a pas été dans des proportions aussi tragiques que ce que vous avez subi, a été touchée elle aussi par des actes terroristes. Nous savons donc également que personne n'est à l'abri de ce fléau.
Quant à notre relation dans le domaine militaire, la visite de Mme Alliot-Marie, ministre de la Défense, du 16 au 18 juillet sera l'occasion de l'examiner. Et c'est une autre indication de notre capacité à surmonter un passé douloureux, puisqu'il s'agira de la première visite de ce type en Algérie depuis l'Indépendance.
Q - (A propos des investissements français en Algérie)
R - Le préjugé d'une supposée "frilosité" des entreprises françaises vis-à-vis de l'Algérie n'est pas confirmée par les faits. Voyons les chiffres : ils disent que la France est, et de loin, le premier partenaire économique et financier bilatéral de l'Algérie ; nos échanges commerciaux, en expansion, ont atteint 6,5 milliards d'euros en 2003.
Les entreprises françaises ont signé dans ce contexte pour environ 1 milliard d'euros de grands contrats l'année dernière. M. Sarkozy a confirmé lors de sa visite, les 4 et 5 juin dernier, que nous mobilisions par ailleurs tous nos instruments de coopération économique et financière au profit de partenariats franco-algériens, dont 110 millions d'euros qui seront des dettes converties en investissements. Ce dynamisme de nos entreprises s'exprime non seulement en matière commerciale mais aussi à travers des investissements durables en Algérie, par exemple dans le secteur énergétique. Ce développement de l'investissement est lié à l'environnement des affaires et à la mise en oeuvre des réformes. Vous savez que nous sommes pleinement engagés aux côtés de l'Algérie dans ces efforts.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 15 juillet 2004)
(Entretien de Michel Barnier avec "Le Quotidien d'Oran", à Oran le 12 juillet 2004) :
Q - Deux mois après votre installation, vous vous rendez à Alger pour la première fois. Quel sentiment avez-vous pour votre premier déplacement en tant que ministre français des Affaires étrangères en Algérie alors que les observateurs assimilent la multiplication des visites françaises de haut rang à un forcing, au regard de la concurrence stratégique américaine ?
R - Nous assistons, depuis 1999-2000, à une formidable relance des relations franco-algériennes. L'an dernier, à quelques semaines d'intervalle, le président Bouteflika effectuait une visite officielle en France puis le président Chirac se rendait à Alger, en visite d'Etat. Il y a eu aussi ce très grand succès de l'Année de l'Algérie en France. Ces derniers mois, les visites ministérielles en Algérie se sont succédées presque mensuellement.
Cette relation, renouvelée avec beaucoup d'enthousiasme, d'idées, de volonté de travailler ensemble, s'inscrit dans un cadre euro-méditerranéen et profitera à tous. L'idée selon laquelle il y aurait une "rivalité franco-américaine" sur l'Algérie est aussi tenace qu'erronée. La refondation de notre relation correspond, tout simplement, à l'attente profonde de nos deux peuples.
Je vais en évoquer, avec mes interlocuteurs algériens, les prochaines étapes dans le prolongement du déplacement à Alger du président de la République française, le 15 avril dernier : poursuite de la mise en oeuvre de la Déclaration d'Alger du 2 mars 2003 et ouverture de nouveaux champs de coopération, visites ministérielles, préparation d'un grand traité d'amitié. L'enjeu fondamental, c'est de construire un cadre rénové pour l'ensemble de nos relations qui les porte à un niveau d'excellence pour les prochaines décennies, car ce que font ensemble l'Algérie et la France doit être à la mesure de cette relation si singulière.
Q - Croyez-vous que les relations algéro-françaises peuvent s'accommoder de la position française sur le dossier du Sahara occidental et le parti pris de Paris aux côtés du Maroc, notamment dans les instances internationales, que ce soit à l'ONU ou à l'UE. Ceci, alors que les deux pays semblent défendre des positions similaires, notamment sur le Moyen-Orient et l'Irak ?
R - Je ne suis pas de ceux qui se résignent au blocage de l'intégration maghrébine. D'une part, parce que le mouvement d'intégration régionale est général sur tous les continents. Ce n'est pas par hasard; il y des complémentarités à mettre en valeur, des intérêts communs, des solidarités naturelles.
Ensuite, il y a cette nécessité, dans le monde actuel, de s'unir pour être mieux entendu: les grands ensembles régionaux sont et seront, de plus en plus, les acteurs du monde multipolaire. Enfin, l'Europe a besoin d'un Maghreb uni dans le cadre de la relation si importante que nous entretenons à travers le processus de Barcelone. Dans ce contexte d'intégration, la France pense qu'une solution politique réaliste doit être recherchée entre les parties au conflit du Sahara occidental, dans le cadre des Nations unies, et que rien ne doit leur être imposé. Mais nous disons aussi qu'un dialogue direct entre l'Algérie et le Maroc est nécessaire pour favoriser l'émergence de cette solution, en prenant en compte les impératifs de la stabilité régionale et les intérêts des deux pays et des populations concernées. Il y a un travail d'imagination et d'audace à faire pour dépasser les blocages hérités du passé.
La coopération franco-algérienne va continuer à se développer en Afrique, en particulier sur des enjeux majeurs comme celui que représente le NEPAD. Nous allons approfondir notre dialogue en vue de la stabilité et du développement du continent africain, avec un intérêt particulier pour la zone sahélienne.
Plus généralement, je voudrais souligner cette concertation permanente qui s'est établie entre nos deux chefs d'Etat sur les grandes questions régionales et internationales, par exemple sur l'Irak ou le Proche-Orient. Nos vues sont d'ailleurs très proches comme on l'a constaté lors du Sommet du G8 à Sea Island.
Q - Le dossier de la libre circulation des personnes demeure toujours endémique. Il y a eu augmentation du nombre de délivrances de visas depuis 1999 mais sans jamais atteindre les taux connus durant les années 80/90, lorsqu'il était assez aisé pour les Algériens de se rendre en France. Y aura-t-il du nouveau sur ce dossier?
R - Nous faisons des efforts considérables pour faciliter la délivrance des visas aux ressortissants algériens, notamment en renforçant nos postes consulaires à Alger et Annaba et en préparant la réouverture du consulat général d'Oran à l'horizon 2005, malgré de fortes contraintes budgétaires. Je sais la sensibilité de cette question, y compris l'importance - justifiée - que les Algériens accordent aux conditions d'accueil des demandeurs de visa. J'accorde moi-même un intérêt personnel à cette question. Nous allons aussi poursuivre le retour complet du traitement des dossiers de visa, de Nantes vers nos services consulaires en Algérie.
Enfin, une circulation facilitée doit s'accompagner d'une coopération accrue en matière de lutte contre l'immigration clandestine. Les choses se sont améliorées mais il y a encore à faire dans ce domaine à titre bilatéral, sachant que le défi des migrations devra, de plus en plus, être traité dans un cadre euro-maghrébin et euro-méditerranéen.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 15 juillet 2004)