Texte intégral
Monsieur le Secrétaire général de l'OCDE,
Monsieur le Président, Chers Collègues,
Mesdames et Messieurs les membres des délégations,
Mesdames et Messieurs les membres du secrétariat de l'OCDE,
Mesdames et Messieurs les dirigeants d'entreprises,
Mesdames, Messieurs,
Le thème qui nous réunit aujourd'hui, "promouvoir le développement et la mobilité des ressources humaines en sciences et technologie", est sans conteste l'une des voies de travail les plus prometteuses de l'OCDE tant pour l'accès et le partage des savoirs que pour la construction d'espaces de la recherche équilibrés et attractifs. C'est pourquoi je suis particulièrement heureuse d'ouvrir, après les exposés très riches que nous venons d'entendre de Mme Diana Bracco et de Mme Heidi Diggelmann, cette session de débats, dont je suis persuadée qu'elle saura apporter des éléments de réponses constructifs aux multiples dimensions de cette réflexion.
Le devenir des chercheurs s'inscrit de plus en plus dans une perspective internationale élargie. La mobilité des chercheurs est devenue une donnée incontournable et un fait majeur qui fait partie intégrante de la gestion de la recherche, des ressources humaines et des connaissances de nos pays. La mobilité est la source d'échanges et de partenariats ainsi que de la confrontation des idées. Elle est un élément important non seulement pour la diffusion et de la transmission des savoirs mais aussi un élément important d'enrichissement des idées et donc de progression de la connaissance.
La mobilité est essentielle non seulement à l'échelle des pays et de leurs politiques de recherche, mais aussi, et peut-être surtout, à l'échelle des individus : aujourd'hui, la reconnaissance sociale du statut du chercheur, passe aussi par une visibilité accrue, internationale, de ses travaux et de ceux de son équipe, et donc par des conditions de mobilité facilitées.
On le voit : les enjeux -et les atouts-, du développement et de la mobilité des ressources humaines de la recherche sont importants, notre responsabilité est de les connaître mieux, d'en saisir et d'en maîtriser les conséquences pour nos systèmes de recherche et pour nos économies
Promouvoir l'attractivité des métiers de la recherche
M. BUSQUIN l'a souvent rappelé pour la Commission européenne : renforcer la compétitivité européenne nécessite un effort sans précédent de formation et d'embauche de jeunes chercheurs.
La richesse de la recherche, ce sont avant tout ses ressources humaines. La compétitivité ne passe plus seulement par les investissements matériels et la capacité de production mais aussi et surtout par le développement de l'investissement dans la connaissance.
Le premier défi que nous devons surmonter est une certaine désaffection des étudiants envers les carrières scientifiques. Nous devrons le combattre en développant dans tous les domaines et à tous les stades l'attrait pour la culture scientifique, en améliorant l'information sur les carrières, en élargissant les possibilités d'évolution de nos chercheurs par une meilleure publication simultanée des postes offerts dans plusieurs pays, ou par la valorisation de l'expérience à l'étranger.
L'attractivité des métiers de chercheurs c'est aussi celle de nos institutions qui doivent être dynamiques et ouvertes. Certes, les procédures de recrutement, longtemps figées, évoluent, mais les rôles des directeurs de thèses dans les recrutements sont très différents d'un pays à l'autre. Il nous donc faut engager une réflexion coordonnée sur les pratiques, les outils et les procédures mis en oeuvre pour améliorer l'ouverture de nos organismes aux scientifiques d'autres nations, favoriser la dimension contractuelle des carrières de la recherche, alléger les contraintes et donner plus d'autonomie aux chercheurs.
Un autre aspect de l'attractivité de la recherche réside dans les débouchés qu'elle offre. La recherche se fait aussi dans les entreprises. Des carrières peuvent aussi s'ouvrir hors de la recherche académique : associations sans but lucratif, fondations - auxquelles nous nous intéressons actuellement - instituts professionnels spécialisés, management de réseaux de recherche et d'innovation. Il nous faut promouvoir ces carrières, souvent générées par de réels besoins de nos sociétés.
Promouvoir la mobilité internationale
La mobilité internationale se voit renforcée par l'attraction exercée sur les chercheurs par les institutions d'excellence, mais aussi par l'extension de mécanismes de coopération internationale qui sont devenues une nécessité absolue pour le développement scientifique de nos pays, notamment avec la croissance des coûts des investissements, le développement des grands outils de recherche et l'extension phénoménale du champ de la science et de ses applications technologiques.
Plusieurs mesures doivent être envisagées : apporter plus de souplesse dans le recrutement des chercheurs, accroître la réactivité des équipes, coordonner l'accueil des jeunes chercheurs étrangers via des protocoles d'établissement, faciliter la venue des familles. C'est désormais à l'échelle européenne, dans le cadre de la construction de l'Espace Européen de la Recherche (EER), que nous devons concevoir les ressources humaines et entrevoir les carrières : l'harmonisation des diplômes, la diversification des informations sur les carrières possibles, l'examen de la publicité des postes simultanément dans plusieurs pays, une meilleure prise en compte de l'expérience étrangère sont des conditions indispensables à la meilleure gestion de ces ressources humaines.
Importance des données et instruments statistiques
Cependant, il n'y a pas de coopération possible si les Etats ont le sentiment que l'investissement consenti pour la formation de leur jeunesse et de leur élite scientifique leur échappe.
Une coopération équilibrée suppose une réelle connaissance et une maîtrise des échanges et des mobilités qu'elle entraîne.
C'est pourquoi, je souhaite souligner l'importance de la connaissance de données statistiques qui soient disponibles dans tous les pays.
Ces données sont actuellement insuffisantes pour rendre compte avec précision de la mobilité des chercheurs, bien que certains pays disposent de données assez précises, ainsi la Suède et la Finlande, et même si les tendances sont assez largement perceptibles.
Des outils d'évaluation sont nécessaires, comme le lancement d'une étude sur la diversité des carrières et sur l'évaluation des perspectives de carrières proposées dans les différents pays ou la définition d'un cadre de conduite du recrutement des chercheurs en Europe.
Je voudrais à cet égard rappeler combien l'OCDE a déjà contribué à l'élaboration d'outils d'analyse et d'indicateurs indispensables à la compréhension des flux des ressources humaines de la recherche. Ainsi la publication de travaux sur les " tendances migratoires internationales ", " la mobilité internationale des personnels hautement qualifiés " ou encore " ressources humaines en sciences et technologie : principaux défis et résultats de l'analyse de marchés du travail " ont déjà permis d'initier une réflexion tout à fait essentielle sur ce thème majeur de l'avenir de la recherche.
Ces travaux, et c'est là le rôle traditionnel de l'OCDE, nous permettent de mettre en commun nos expériences et nos pratiques, pour améliorer la gouvernance de nos systèmes nationaux de recherche et d'innovation.
Mais nous voyons bien que dans le domaine de la mobilité des ressources humaines en sciences et technologies, il n'est pas possible de borner notre analyse au cercle des pays membres de l'OCDE. La Chine, qui est aujourd'hui présente parmi nous comme observateur, mais aussi, par exemple, l'Inde ou le Brésil, jouent un rôle majeur.
Je vous propose donc de développer nos travaux dans ce sens, en faisant en quelque sorte de l'OCDE un véritable " observatoire de la mondialisation ".
Je suis persuadée que les travaux et débats de ces journées viendront renforcer, en même temps que notre connaissance des données propres à ce thème, notre détermination à ce que le partage des ressources du savoir soit parmi les grandes ambitions communes de nos nations.
Je vous remercie de votre attention.
(Source http://www.recherche.gouv.fr, le 30 janvier 2004)
Monsieur le Président, Chers Collègues,
Mesdames et Messieurs les membres des délégations,
Mesdames et Messieurs les membres du secrétariat de l'OCDE,
Mesdames et Messieurs les dirigeants d'entreprises,
Mesdames, Messieurs,
Le thème qui nous réunit aujourd'hui, "promouvoir le développement et la mobilité des ressources humaines en sciences et technologie", est sans conteste l'une des voies de travail les plus prometteuses de l'OCDE tant pour l'accès et le partage des savoirs que pour la construction d'espaces de la recherche équilibrés et attractifs. C'est pourquoi je suis particulièrement heureuse d'ouvrir, après les exposés très riches que nous venons d'entendre de Mme Diana Bracco et de Mme Heidi Diggelmann, cette session de débats, dont je suis persuadée qu'elle saura apporter des éléments de réponses constructifs aux multiples dimensions de cette réflexion.
Le devenir des chercheurs s'inscrit de plus en plus dans une perspective internationale élargie. La mobilité des chercheurs est devenue une donnée incontournable et un fait majeur qui fait partie intégrante de la gestion de la recherche, des ressources humaines et des connaissances de nos pays. La mobilité est la source d'échanges et de partenariats ainsi que de la confrontation des idées. Elle est un élément important non seulement pour la diffusion et de la transmission des savoirs mais aussi un élément important d'enrichissement des idées et donc de progression de la connaissance.
La mobilité est essentielle non seulement à l'échelle des pays et de leurs politiques de recherche, mais aussi, et peut-être surtout, à l'échelle des individus : aujourd'hui, la reconnaissance sociale du statut du chercheur, passe aussi par une visibilité accrue, internationale, de ses travaux et de ceux de son équipe, et donc par des conditions de mobilité facilitées.
On le voit : les enjeux -et les atouts-, du développement et de la mobilité des ressources humaines de la recherche sont importants, notre responsabilité est de les connaître mieux, d'en saisir et d'en maîtriser les conséquences pour nos systèmes de recherche et pour nos économies
Promouvoir l'attractivité des métiers de la recherche
M. BUSQUIN l'a souvent rappelé pour la Commission européenne : renforcer la compétitivité européenne nécessite un effort sans précédent de formation et d'embauche de jeunes chercheurs.
La richesse de la recherche, ce sont avant tout ses ressources humaines. La compétitivité ne passe plus seulement par les investissements matériels et la capacité de production mais aussi et surtout par le développement de l'investissement dans la connaissance.
Le premier défi que nous devons surmonter est une certaine désaffection des étudiants envers les carrières scientifiques. Nous devrons le combattre en développant dans tous les domaines et à tous les stades l'attrait pour la culture scientifique, en améliorant l'information sur les carrières, en élargissant les possibilités d'évolution de nos chercheurs par une meilleure publication simultanée des postes offerts dans plusieurs pays, ou par la valorisation de l'expérience à l'étranger.
L'attractivité des métiers de chercheurs c'est aussi celle de nos institutions qui doivent être dynamiques et ouvertes. Certes, les procédures de recrutement, longtemps figées, évoluent, mais les rôles des directeurs de thèses dans les recrutements sont très différents d'un pays à l'autre. Il nous donc faut engager une réflexion coordonnée sur les pratiques, les outils et les procédures mis en oeuvre pour améliorer l'ouverture de nos organismes aux scientifiques d'autres nations, favoriser la dimension contractuelle des carrières de la recherche, alléger les contraintes et donner plus d'autonomie aux chercheurs.
Un autre aspect de l'attractivité de la recherche réside dans les débouchés qu'elle offre. La recherche se fait aussi dans les entreprises. Des carrières peuvent aussi s'ouvrir hors de la recherche académique : associations sans but lucratif, fondations - auxquelles nous nous intéressons actuellement - instituts professionnels spécialisés, management de réseaux de recherche et d'innovation. Il nous faut promouvoir ces carrières, souvent générées par de réels besoins de nos sociétés.
Promouvoir la mobilité internationale
La mobilité internationale se voit renforcée par l'attraction exercée sur les chercheurs par les institutions d'excellence, mais aussi par l'extension de mécanismes de coopération internationale qui sont devenues une nécessité absolue pour le développement scientifique de nos pays, notamment avec la croissance des coûts des investissements, le développement des grands outils de recherche et l'extension phénoménale du champ de la science et de ses applications technologiques.
Plusieurs mesures doivent être envisagées : apporter plus de souplesse dans le recrutement des chercheurs, accroître la réactivité des équipes, coordonner l'accueil des jeunes chercheurs étrangers via des protocoles d'établissement, faciliter la venue des familles. C'est désormais à l'échelle européenne, dans le cadre de la construction de l'Espace Européen de la Recherche (EER), que nous devons concevoir les ressources humaines et entrevoir les carrières : l'harmonisation des diplômes, la diversification des informations sur les carrières possibles, l'examen de la publicité des postes simultanément dans plusieurs pays, une meilleure prise en compte de l'expérience étrangère sont des conditions indispensables à la meilleure gestion de ces ressources humaines.
Importance des données et instruments statistiques
Cependant, il n'y a pas de coopération possible si les Etats ont le sentiment que l'investissement consenti pour la formation de leur jeunesse et de leur élite scientifique leur échappe.
Une coopération équilibrée suppose une réelle connaissance et une maîtrise des échanges et des mobilités qu'elle entraîne.
C'est pourquoi, je souhaite souligner l'importance de la connaissance de données statistiques qui soient disponibles dans tous les pays.
Ces données sont actuellement insuffisantes pour rendre compte avec précision de la mobilité des chercheurs, bien que certains pays disposent de données assez précises, ainsi la Suède et la Finlande, et même si les tendances sont assez largement perceptibles.
Des outils d'évaluation sont nécessaires, comme le lancement d'une étude sur la diversité des carrières et sur l'évaluation des perspectives de carrières proposées dans les différents pays ou la définition d'un cadre de conduite du recrutement des chercheurs en Europe.
Je voudrais à cet égard rappeler combien l'OCDE a déjà contribué à l'élaboration d'outils d'analyse et d'indicateurs indispensables à la compréhension des flux des ressources humaines de la recherche. Ainsi la publication de travaux sur les " tendances migratoires internationales ", " la mobilité internationale des personnels hautement qualifiés " ou encore " ressources humaines en sciences et technologie : principaux défis et résultats de l'analyse de marchés du travail " ont déjà permis d'initier une réflexion tout à fait essentielle sur ce thème majeur de l'avenir de la recherche.
Ces travaux, et c'est là le rôle traditionnel de l'OCDE, nous permettent de mettre en commun nos expériences et nos pratiques, pour améliorer la gouvernance de nos systèmes nationaux de recherche et d'innovation.
Mais nous voyons bien que dans le domaine de la mobilité des ressources humaines en sciences et technologies, il n'est pas possible de borner notre analyse au cercle des pays membres de l'OCDE. La Chine, qui est aujourd'hui présente parmi nous comme observateur, mais aussi, par exemple, l'Inde ou le Brésil, jouent un rôle majeur.
Je vous propose donc de développer nos travaux dans ce sens, en faisant en quelque sorte de l'OCDE un véritable " observatoire de la mondialisation ".
Je suis persuadée que les travaux et débats de ces journées viendront renforcer, en même temps que notre connaissance des données propres à ce thème, notre détermination à ce que le partage des ressources du savoir soit parmi les grandes ambitions communes de nos nations.
Je vous remercie de votre attention.
(Source http://www.recherche.gouv.fr, le 30 janvier 2004)