Texte intégral
David Pujadas
On voit beaucoup d'hélicoptères de l'armée américaine, mais pas d'hélicoptères français. Nous souhaitions vous faire réagir, Michèle Alliot-Marie. Merci d'être avec nous. Je rappelle que vous êtes ministre de la Défense. La France a-t-elle effectivement encore les moyens de ses ambitions humanitaires, en l'occurrence ?
Michèle Alliot-Marie
Bien entendu, mais n'oublions pas que la France est très éloignée de l'Indonésie. S'il y a eu aussi rapidement autant d'hélicoptères américains sur place, c'est que les Américains sont déjà dans la région ; un porte-avions était en escale à Hongkong. Les Américains ont également une base à Guam, vraiment à proximité et ils sont donc arrivés très vite. Ce que je voudrais dire, c'est que la France est intervenue extrêmement rapidement. Le président de la République nous avait déjà demandé il y a déjà un certain temps, d'être prêts à faire face à toute situation de ce type, notamment à l'occasion du tremblement de terre en Algérie. Dès le soir même du séisme, le 26 au soir, nous avions des moyens qui pouvaient être engagés. Et dès le lendemain, nous avons envoyé des avions qui ont transporté des médecins et aussi des hélicoptères.
Q. Mais sur cette question précises des hélicoptères, le porte-avions Abraham Lincoln, dont vous parlez, est parti de Hongkong le 27 décembre, au lendemain de la catastrophe, le porte-hélicoptères français Jeanne d'Arc qui était à Djibouti, donc pas trop loin lui non plus, n'est parti que le 5 janvier. Est-ce qu'il n'y a pas là un décalage dans la prise de décision ?
R. Permettez-moi de préciser un point. La Jeanne d'Arc et le Georges Leygues n'étaient pas du tout à Djibouti, mais dans le canal de Suez. Nous avons donc supprimé l'escale de Mascate, pour les envoyer directement à Djibouti.
Q. Mais pourquoi si tard ?
R. Pour commencer, ceci n'a pas eu lieu le 5 janvier. Les deux bâtiments sont repartis de Djibouti le 4 janvier il leur a fallu un peu plus de 36 heures pour, d'une part, faire le plein de carburant, et d'autre part, pour réunir les équipes. Aujourd'hui, la Jeanne d'Arc est passée devant Colombo. Elle sera vendredi [14/01] en Indonésie puisque c'est le site qui nous a été indiqué. Je vous signale d'ores et déjà que l'hôpital de campagne que l'on voyait sur vos images- et je pense qu'elles images devaient dater d'hier - est en place et opérationnel à partir d'aujourd'hui. Depuis ce matin également, l'un des Puma, qui est un gros hélicoptère de transport, a pu être mis en place ; les autres vont arriver. Un hélicoptère, cela n'est pas comparable à un avion.
Q. C'est compliqué à transporter ?
R. Un hélicoptère ne peut pas aller par lui-même de Paris ou même de Djibouti, jusqu'en Indonésie. Il doit être transporté soit par des navires, soit par des avions. Il est évident qu'il ne sert à rien d'amener des hélicoptères dans une zone éloignée si on ne peut pas les monter sur place. Or, c'est ce que nous faisons. Nous sommes d'ores et déjà en train de monter les quatre autres hélicoptères de transport et en Malaisie, c'est le seul endroit où c'était possible. Comme vient d'ailleurs de le déclarer l'un de vos interlocuteurs, il y a plusieurs phases : il y a d'abord eu la phase d'urgence où l'on s'est occupé des blessés, de rapatrier nos compatriotes et un certain nombre d'Européens qui étaient là-bas, et aussi d'envoyer des médecins. Toute cette phase-là a été faite et nous y avons participé, notamment avec nos avions. Nous sommes maintenant dans une deuxième phase qui est la phase sanitaire, où il faut des hôpitaux notamment pour essayer d'enrayer les risques d'épidémie et soutenir les personnes C'est ce que nous sommes en train de faire. Et puis il y aura la phase de reconstruction qui va débuter et à laquelle nous allons bien entendu, participer. Sur la Jeanne d'Arc, il y a un certain nombre de gens du Génie qui ont été embarqués à Djibouti pour pouvoir faire ce travail. Contrairement à ce que j'entends parfois, la France est parfaitement présente sur le terrain et je tiens à rendre hommage aux militaires qui à tous les niveaux et dans leurs fonctions, ont participé avec beaucoup de professionnalisme et beaucoup de coeur, à cette opération de soutien à ces populations si durement atteintes.
Merci Madame la Ministre d'avoir répondu à nos questions.
Merci à vous.
Un mot aussi sur le bilan côté français, justement. Pour la première fois Jean-Pierre RAFFARIN a confirmé ce qu'on pressentait. La grande majorité dont on est sans nouvelle sont probablement morts a déclaré le Premier ministre, à l'occasion de ses voeux à la presse. Autrement dit les 240 à 250 personnes qui répondent à cette catégorie s'ajouteraient aux 22 morts déjà recensés et aux 69 disparus. Le bilan serait de 300à 350 morts
(Source http://www.défense.gouv.fr, le 12 janvier 2005)
On voit beaucoup d'hélicoptères de l'armée américaine, mais pas d'hélicoptères français. Nous souhaitions vous faire réagir, Michèle Alliot-Marie. Merci d'être avec nous. Je rappelle que vous êtes ministre de la Défense. La France a-t-elle effectivement encore les moyens de ses ambitions humanitaires, en l'occurrence ?
Michèle Alliot-Marie
Bien entendu, mais n'oublions pas que la France est très éloignée de l'Indonésie. S'il y a eu aussi rapidement autant d'hélicoptères américains sur place, c'est que les Américains sont déjà dans la région ; un porte-avions était en escale à Hongkong. Les Américains ont également une base à Guam, vraiment à proximité et ils sont donc arrivés très vite. Ce que je voudrais dire, c'est que la France est intervenue extrêmement rapidement. Le président de la République nous avait déjà demandé il y a déjà un certain temps, d'être prêts à faire face à toute situation de ce type, notamment à l'occasion du tremblement de terre en Algérie. Dès le soir même du séisme, le 26 au soir, nous avions des moyens qui pouvaient être engagés. Et dès le lendemain, nous avons envoyé des avions qui ont transporté des médecins et aussi des hélicoptères.
Q. Mais sur cette question précises des hélicoptères, le porte-avions Abraham Lincoln, dont vous parlez, est parti de Hongkong le 27 décembre, au lendemain de la catastrophe, le porte-hélicoptères français Jeanne d'Arc qui était à Djibouti, donc pas trop loin lui non plus, n'est parti que le 5 janvier. Est-ce qu'il n'y a pas là un décalage dans la prise de décision ?
R. Permettez-moi de préciser un point. La Jeanne d'Arc et le Georges Leygues n'étaient pas du tout à Djibouti, mais dans le canal de Suez. Nous avons donc supprimé l'escale de Mascate, pour les envoyer directement à Djibouti.
Q. Mais pourquoi si tard ?
R. Pour commencer, ceci n'a pas eu lieu le 5 janvier. Les deux bâtiments sont repartis de Djibouti le 4 janvier il leur a fallu un peu plus de 36 heures pour, d'une part, faire le plein de carburant, et d'autre part, pour réunir les équipes. Aujourd'hui, la Jeanne d'Arc est passée devant Colombo. Elle sera vendredi [14/01] en Indonésie puisque c'est le site qui nous a été indiqué. Je vous signale d'ores et déjà que l'hôpital de campagne que l'on voyait sur vos images- et je pense qu'elles images devaient dater d'hier - est en place et opérationnel à partir d'aujourd'hui. Depuis ce matin également, l'un des Puma, qui est un gros hélicoptère de transport, a pu être mis en place ; les autres vont arriver. Un hélicoptère, cela n'est pas comparable à un avion.
Q. C'est compliqué à transporter ?
R. Un hélicoptère ne peut pas aller par lui-même de Paris ou même de Djibouti, jusqu'en Indonésie. Il doit être transporté soit par des navires, soit par des avions. Il est évident qu'il ne sert à rien d'amener des hélicoptères dans une zone éloignée si on ne peut pas les monter sur place. Or, c'est ce que nous faisons. Nous sommes d'ores et déjà en train de monter les quatre autres hélicoptères de transport et en Malaisie, c'est le seul endroit où c'était possible. Comme vient d'ailleurs de le déclarer l'un de vos interlocuteurs, il y a plusieurs phases : il y a d'abord eu la phase d'urgence où l'on s'est occupé des blessés, de rapatrier nos compatriotes et un certain nombre d'Européens qui étaient là-bas, et aussi d'envoyer des médecins. Toute cette phase-là a été faite et nous y avons participé, notamment avec nos avions. Nous sommes maintenant dans une deuxième phase qui est la phase sanitaire, où il faut des hôpitaux notamment pour essayer d'enrayer les risques d'épidémie et soutenir les personnes C'est ce que nous sommes en train de faire. Et puis il y aura la phase de reconstruction qui va débuter et à laquelle nous allons bien entendu, participer. Sur la Jeanne d'Arc, il y a un certain nombre de gens du Génie qui ont été embarqués à Djibouti pour pouvoir faire ce travail. Contrairement à ce que j'entends parfois, la France est parfaitement présente sur le terrain et je tiens à rendre hommage aux militaires qui à tous les niveaux et dans leurs fonctions, ont participé avec beaucoup de professionnalisme et beaucoup de coeur, à cette opération de soutien à ces populations si durement atteintes.
Merci Madame la Ministre d'avoir répondu à nos questions.
Merci à vous.
Un mot aussi sur le bilan côté français, justement. Pour la première fois Jean-Pierre RAFFARIN a confirmé ce qu'on pressentait. La grande majorité dont on est sans nouvelle sont probablement morts a déclaré le Premier ministre, à l'occasion de ses voeux à la presse. Autrement dit les 240 à 250 personnes qui répondent à cette catégorie s'ajouteraient aux 22 morts déjà recensés et aux 69 disparus. Le bilan serait de 300à 350 morts
(Source http://www.défense.gouv.fr, le 12 janvier 2005)