Texte intégral
Mesdames, Messieurs,
Je suis très heureux de ce premier entretien avec M. Machimura, le nouveau ministre japonais des Affaires étrangères. Je suis content de débuter ainsi dans un moment très important pour nos relations bilatérales et pour l'équilibre dans le monde, les problèmes, les défis que nous devons relever ensemble, de pouvoir débuter ainsi avec lui des relations très cordiales, très directes et très constructives, j'en suis tout à fait convaincu.
De l'échange de vues que nous avons eu sur beaucoup de problèmes internationaux, je relève qu'au fond nous avons une grande cohérence dans notre analyse sur la manière d'organiser notre réponse aux grands défis qui se posent dans le monde et, notamment, ce souci, ce soutien que nous marquons ensemble à une action multilatérale dans le cadre, notamment, des Nations unies. Le Japon est un très grand pays avec une longue histoire, une culture également extrêmement forte. Il a un dynamisme économique, il a un rôle névralgique dans cette région d'Asie et c'est pour toutes ces raisons que la France a décidé de soutenir la candidature du Japon pour être l'un des nouveaux membres permanents du Conseil de sécurité, au moment où, comme nous l'espérons sur ce point comme sur d'autres, les Nations unies décideront de leur réforme.
Parmi les dossiers que nous avons évoqués, les crises qu'il faut régler ou qu'il faut empêcher, il y a naturellement la question parmi les plus graves aujourd'hui, qui est la question irakienne. Nous allons nous retrouver mardi à Charm el-Cheikh et, dans ce domaine, j'ai expliqué au ministre Machimura l'action que les Européens veulent conduire, naturellement sans envoyer de soldats en Irak, mais en participant sur le plan économique et politique à la reconstruction de ce pays, à sa souveraineté et à sa stabilité.
Nous avons notamment évoqué la question extrêmement sérieuse et grave de la non-prolifération des armes nucléaires sur deux cas précis : celui de l'Iran et j'ai indiqué au ministre dans quel esprit Français, Allemands et Anglais avaient travaillé pour aboutir aux récents accords avec l'Iran sur la non-prolifération en même temps que sur un projet de coopération économique et politique. Nous avons naturellement évoqué aussi une question très proche pour le Japon qui est très importante pour nous tous, qui est celle de la Corée du Nord. C'est une crise qui menace les régimes internationaux de non-prolifération et qui touche l'ensemble de la communauté internationale. Voilà pourquoi j'ai confirmé au ministre que nous apportions notre soutien total au processus de Pékin dont nous espérons qu'il pourra reprendre notamment sous l'impulsion du Japon le plus vite possible. J'ai également indiqué à M. Machimura que nous comprenions et partagions les préoccupations japonaises concernant le sort de plusieurs citoyens japonais qui ont été enlevés en Corée du Nord.
Enfin, dernier point, nos relations bilatérales qui sont très bonnes. Elles ont fait l'objet de mesures, d'un plan d'action, quand le Premier ministre, M. Hashimoto, a rencontré le président de la République française. Une vingtaine de mesures a été mise en place. Nous avons réalisé ces mesures et ces idées et nous travaillons à un nouveau plan d'action et j'espère avoir l'occasion, dans le courant de l'année 2005, de me rendre à Tokyo, notamment et peut-être dans d'autres régions du Japon, pour confirmer et conforter cette relation bilatérale sur le plan politique, économique et humain. Nous avons de bonnes relations et nous souhaitons beaucoup qu'elles puissent être encore améliorées.
J'ai accepté de venir ou plutôt de revenir au Japon, je suis allé plusieurs fois dans ce pays, notamment à l'époque des Jeux olympiques de Nagano, quand M. Machimura était ministre de l'Education. Vous savez en effet que j'ai, dans ma vie personnelle consacré une dizaine d'années à l'organisation des Jeux olympiques d'hiver d'Albertville. Nous avions eu beaucoup à coopérer avec les organisateurs des Jeux de Nagano, qui ont été une grande réussite.
Q - Concernant Iter, est-ce que vous maintenez toujours, Monsieur Barnier, votre idée de faire installer ce projet à Cadarache ?
R - Oui, la détermination européenne n'a pas changé sur ce sujet et sur ce point. Et nous avons naturellement parlé avec le ministre très franchement, et très amicalement, de ce débat entre nous, de ce projet Iter qui représente un enjeu scientifique de premier plan. Nous sommes tout à fait décidés à engager ce projet, qui est très important, à propos duquel les pays européens et d'autres grands partenaires se sont mobilisés. J'ai dit à M. Machimura que nous souhaitons conduire ce projet dans un esprit ouvert et de partenariat. Nous voulons donc réfléchir - je le lui ai dit - aux moyens de surmonter le blocage actuel et je suis convaincu que nous pouvons prochainement aboutir à une solution qui soit acceptable par tous.
Q - Avez vous évoqué avec M. Machimura la question de l'évacuation des ressortissants japonais de Côte d'Ivoire ?
R - Oui. Nous avons fait ce que nous devions faire à l'égard d'un pays ami et de citoyens dans la difficulté. Donc, j'ai été sensible aux remerciements du ministre et je les transmettrai à ceux qui les méritent, c'est-à-dire aux responsables locaux et notamment aux soldats français qui ont fait un formidable travail.
Nous espérons, à la suite de ces très graves problèmes que connaît la Côte d'Ivoire, que, le calme revenant, la raison reviendra aussi de tous les côtés et que le seul chemin possible pour la reconstruction politique, démocratique et économique de la Côte d'Ivoire, comme dans d'autres cas, le chemin politique, des élections, du désarmement, sera le chemin sur lequel tout le monde s'engagera, en tout cas dans le cadre des Nations unies. Une résolution a été votée à l'unanimité. Nous veillerons à ce qu'elle soit respectée. Quand je dis nous, ce n'est pas nous la France, ce sont les pays qui aiment la Côte d'Ivoire, qui espèrent ce redressement et qui sont tous liés dans le cadre de la communauté internationale, dans le cadre du droit international, des Nations unies, par cette récente résolution.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 23 novembre 2004)
Je suis très heureux de ce premier entretien avec M. Machimura, le nouveau ministre japonais des Affaires étrangères. Je suis content de débuter ainsi dans un moment très important pour nos relations bilatérales et pour l'équilibre dans le monde, les problèmes, les défis que nous devons relever ensemble, de pouvoir débuter ainsi avec lui des relations très cordiales, très directes et très constructives, j'en suis tout à fait convaincu.
De l'échange de vues que nous avons eu sur beaucoup de problèmes internationaux, je relève qu'au fond nous avons une grande cohérence dans notre analyse sur la manière d'organiser notre réponse aux grands défis qui se posent dans le monde et, notamment, ce souci, ce soutien que nous marquons ensemble à une action multilatérale dans le cadre, notamment, des Nations unies. Le Japon est un très grand pays avec une longue histoire, une culture également extrêmement forte. Il a un dynamisme économique, il a un rôle névralgique dans cette région d'Asie et c'est pour toutes ces raisons que la France a décidé de soutenir la candidature du Japon pour être l'un des nouveaux membres permanents du Conseil de sécurité, au moment où, comme nous l'espérons sur ce point comme sur d'autres, les Nations unies décideront de leur réforme.
Parmi les dossiers que nous avons évoqués, les crises qu'il faut régler ou qu'il faut empêcher, il y a naturellement la question parmi les plus graves aujourd'hui, qui est la question irakienne. Nous allons nous retrouver mardi à Charm el-Cheikh et, dans ce domaine, j'ai expliqué au ministre Machimura l'action que les Européens veulent conduire, naturellement sans envoyer de soldats en Irak, mais en participant sur le plan économique et politique à la reconstruction de ce pays, à sa souveraineté et à sa stabilité.
Nous avons notamment évoqué la question extrêmement sérieuse et grave de la non-prolifération des armes nucléaires sur deux cas précis : celui de l'Iran et j'ai indiqué au ministre dans quel esprit Français, Allemands et Anglais avaient travaillé pour aboutir aux récents accords avec l'Iran sur la non-prolifération en même temps que sur un projet de coopération économique et politique. Nous avons naturellement évoqué aussi une question très proche pour le Japon qui est très importante pour nous tous, qui est celle de la Corée du Nord. C'est une crise qui menace les régimes internationaux de non-prolifération et qui touche l'ensemble de la communauté internationale. Voilà pourquoi j'ai confirmé au ministre que nous apportions notre soutien total au processus de Pékin dont nous espérons qu'il pourra reprendre notamment sous l'impulsion du Japon le plus vite possible. J'ai également indiqué à M. Machimura que nous comprenions et partagions les préoccupations japonaises concernant le sort de plusieurs citoyens japonais qui ont été enlevés en Corée du Nord.
Enfin, dernier point, nos relations bilatérales qui sont très bonnes. Elles ont fait l'objet de mesures, d'un plan d'action, quand le Premier ministre, M. Hashimoto, a rencontré le président de la République française. Une vingtaine de mesures a été mise en place. Nous avons réalisé ces mesures et ces idées et nous travaillons à un nouveau plan d'action et j'espère avoir l'occasion, dans le courant de l'année 2005, de me rendre à Tokyo, notamment et peut-être dans d'autres régions du Japon, pour confirmer et conforter cette relation bilatérale sur le plan politique, économique et humain. Nous avons de bonnes relations et nous souhaitons beaucoup qu'elles puissent être encore améliorées.
J'ai accepté de venir ou plutôt de revenir au Japon, je suis allé plusieurs fois dans ce pays, notamment à l'époque des Jeux olympiques de Nagano, quand M. Machimura était ministre de l'Education. Vous savez en effet que j'ai, dans ma vie personnelle consacré une dizaine d'années à l'organisation des Jeux olympiques d'hiver d'Albertville. Nous avions eu beaucoup à coopérer avec les organisateurs des Jeux de Nagano, qui ont été une grande réussite.
Q - Concernant Iter, est-ce que vous maintenez toujours, Monsieur Barnier, votre idée de faire installer ce projet à Cadarache ?
R - Oui, la détermination européenne n'a pas changé sur ce sujet et sur ce point. Et nous avons naturellement parlé avec le ministre très franchement, et très amicalement, de ce débat entre nous, de ce projet Iter qui représente un enjeu scientifique de premier plan. Nous sommes tout à fait décidés à engager ce projet, qui est très important, à propos duquel les pays européens et d'autres grands partenaires se sont mobilisés. J'ai dit à M. Machimura que nous souhaitons conduire ce projet dans un esprit ouvert et de partenariat. Nous voulons donc réfléchir - je le lui ai dit - aux moyens de surmonter le blocage actuel et je suis convaincu que nous pouvons prochainement aboutir à une solution qui soit acceptable par tous.
Q - Avez vous évoqué avec M. Machimura la question de l'évacuation des ressortissants japonais de Côte d'Ivoire ?
R - Oui. Nous avons fait ce que nous devions faire à l'égard d'un pays ami et de citoyens dans la difficulté. Donc, j'ai été sensible aux remerciements du ministre et je les transmettrai à ceux qui les méritent, c'est-à-dire aux responsables locaux et notamment aux soldats français qui ont fait un formidable travail.
Nous espérons, à la suite de ces très graves problèmes que connaît la Côte d'Ivoire, que, le calme revenant, la raison reviendra aussi de tous les côtés et que le seul chemin possible pour la reconstruction politique, démocratique et économique de la Côte d'Ivoire, comme dans d'autres cas, le chemin politique, des élections, du désarmement, sera le chemin sur lequel tout le monde s'engagera, en tout cas dans le cadre des Nations unies. Une résolution a été votée à l'unanimité. Nous veillerons à ce qu'elle soit respectée. Quand je dis nous, ce n'est pas nous la France, ce sont les pays qui aiment la Côte d'Ivoire, qui espèrent ce redressement et qui sont tous liés dans le cadre de la communauté internationale, dans le cadre du droit international, des Nations unies, par cette récente résolution.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 23 novembre 2004)