Texte intégral
Messieurs les Ambassadeurs,
Monsieur le Président,
Cher Alfred Grosser,
Chères étudiantes, chers étudiants et élèves,
Mesdames, Messieurs,
Ich bin sehr froh, dass sie so zahlreich ins Hotel de Matignon gekommen sind, um den deutsch-französischen Tag zu feiern. Dafür danke ich Ihnen sehr herzlich. Ich wünsche Ihnen ein frohes Neues Jahr, viel Glück, Gesundheit und Erfolg. Und ich wünsche uns allen ein sehr frohes deutsch-französisches Jahr!
Je suis particulièrement heureux de vous voir si nombreux à l'Hôtel de Matignon pour célébrer pour la première fois la journée franco-allemande. Je vous en remercie sincèrement. A chacune et à chacun d'entre vous, je souhaite une très bonne année 2004, faite de bonheur, de santé et de réussite professionnelle. Et je souhaite à nous tous une très bonne année franco-allemande.
Wie sie wissen habe ich meine Weihnachtsferien mit meiner Familie am Bodensee verbracht. Ich möchte Ihnen und allen Franzosen sagen: ich bin begeistert aus Deutschland zurückgekommen. Leider hat Deutschland in Frankreich nicht so einen guten Ruf als Urlaubsland. Ich kann Ihnen sagen, dies ist nicht gerechtfertigt. Ich möchte meinen deutschen Freunden für Ihre Gastfreundschaft danken. Ich habe sehr gut gegessen und den deutschen Wein genossen. Die Landschaft am Bodensee ist sehr schön! Ich würde mich sehr freuen, wenn viele Franzosen ihren Urlaub in Deutschland verbringen würden.
Ich möchte den Franzosen Lust auf Deutschland machen!
Und deshalb möchte ich heute mit Ihnen den ersten deutsch-französischen Tag feiern.
Comme vous le savez j'ai passé mes vacances de Noël avec ma famille au bord du lac de Constance. Et je veux vous dire, ainsi qu'à tous les français : Je suis rentré enthousiasmé par mes vacances en Allemagne! Malheureusement l'Allemagne a en France une image peu attractive quant il s'agit d'y passer des vacances ! Pourtant je peux vous dire que cela n'est pas du tout justifié ! Je souhaite remercier mes amis allemands pour leur convivialité pendant mes vacances.
J'ai particulièrement bien mangé et les vins allemands sont délicieux. J'encourage donc vivement les français à passer leurs vacances en Allemagne. Je tiens à leur donner le goût de l'Allemagne.
Et c'est pourquoi j'ai voulu célébrer avec vous aujourd'hui la première journée franco-allemande.
Rapprocher les peuples pour renforcer l'Europe
Le thème officiel de la journée franco-allemande pour les établissements scolaires est :
" L'élargissement de l'Union européenne : de nouvelles formes de dialogue avec des partenaires historiques de la France et de l'Allemagne ".
Une vision commune de l'Europe
L'Europe, c'est d'abord une vision du monde, avant d'être une géographie et même une histoire.
C'est pourquoi au cur du projet européen, il y a la volonté de rapprocher les peuples, comme le disait si bien Jean Monnet.
Aujourd'hui, l'Europe de l'Est n'existe plus, nous avons cassé tous les murs, grâce notamment à l'Allemagne et à ses efforts.
La France a toujours eu une vision ambitieuse de l'Europe. Vous la partagez, et parfois même reconnaissons-le, vous la précédez : l'Europe est pour nous une volonté, celle de faire advenir un modèle de société fondé sur les droits de l'homme, le développement économique et la solidarité.
l'importance du franco-allemand pour l'Europe
L'Europe a toujours eu besoin d'un moteur puissant et c'est d'autant plus vrai aujourd'hui que nous sommes à 25. Le train européen doit être tiré par une locomotive forte et j'ai confiance dans la double traction de nos deux pays.
Cela fait aujourd'hui exactement un an que nous avons fêté à Versailles le 40ème anniversaire du Traité de l'Elysée en réunissant pour la première fois l'Assemblée nationale et le Bundestag en présence du Président de la République et du Chancelier allemand. 2003 fut une grande année pour la relation franco-allemande. On se souvient que le Président de la République française a parlé au nom du chancelier allemand. C'était un moment historique dans notre histoire européenne et nous avons là une preuve de proximité qu'il faut souligner.
Cette année a vu également la disparition d'une figure importante qui a beaucoup fait pour rapprocher nos peuples, je veux parler de Brigitte SAUZAY.
Je me souviens encore dès ma nomination, de la visite de Premiers ministres de différents pays d'Europe venant me voir avant l'élargissement, quand nous buttions sur les difficultés de la PAC et me disant : entendez-vous avec les Allemands car nous n'allons pas pouvoir financer l'élargissement s'il n'y a pas un accord franco-allemand. Et quand on s'entend, on nous dit : attention, il ne faudrait pas que cette entente soit impérialiste. Non, ce n'est pas l'objectif, l'objectif c'est l'efficacité, au service de l'Europe.
Cette dynamique, nous devons veiller à ce qu'elle soit toujours ouverte, je dirais, ouverte aux étages supérieurs comme ouverte aux étages inférieurs. Il ne s'agit pas pour nous d'être un tandem pour l'Europe, il s'agit d'être toujours disponible pour constituer des trios, des quatuors : oui au triangle de Weimar avec nos amis polonais, oui à la réunion avec nos amis britanniques pour avancer sur le terrain de la défense, oui à des coopérations qui sont ouvertes aux autres. L'alliance, la proximité, l'amitié franco-allemande n'est pas fermée sur elle-même, elle tend en permanence la main aux autres.
La nécessité de rapprocher les peuples
Mais la proximité au sommet doit être vécue aussi sur le terrain.
Nos peuples ont déjà une grande proximité, du fait qu'ils doivent affronter les mêmes problèmes : la démographie en baisse, les difficultés d'adaptation de nos industries à la nouvelle donne mondiale, la nécessité d'adapter nos régimes de protection sociale, la nécessité de faire évoluer notre droit du travail pour éviter qu'un droit qui protège ne se transforme en droit qui pénalise.
C'est d'ailleurs en regardant à l'Est du Rhin que j'ai conçu mon Agenda 2006 pour une France d'ouverture.
L'écho extraordinaire du 40e anniversaire du Traité de l'Elysée et de toutes les actions et projets des gouvernements français et allemand a crée aussi une grande attente de la part de la société civile dans nos pays respectifs. Nous n'avons pas le droit de les décevoir. Le lien entre les actions à la base et l'action des gouvernements n'est pas toujours évident et visible pour les citoyens.
La conférence à Poitiers le 27 et 28 octobre 2003 en faveur d'un rapprochement des régions françaises et des Länder allemands donne un nouvel élan à l'amitié franco-allemande. Des propositions concrètes à partir des expériences sur le terrain pourraient aider à approfondir cette relation et à la rendre encore plus tangible pour chaque citoyen en France et en Allemagne dans sa vie quotidienne.
A cette occasion je veux remercier en particulier tous ceux qui ont aidé à réaliser les plus de 2200 jumelages entre les villes françaises et allemandes et les 5000 partenariats scolaires. Tous cela dépend d'un engagement volontaire et d'une conviction franco-allemande forte. Je tiens à soutenir ces initiatives et à vous encourager à inciter le plus grand nombre de nos citoyens à participer à ce partenariat.
C'est dans cet esprit que nous avons créé la journée franco-allemande qui est consacrée à la présentation des relations bilatérales, à la promotion de la langue et de la culture du pays partenaire et à une action particulière d'information sur les possibilités d'études et d'emploi dans le pays partenaire dans toutes les institutions des systèmes éducatifs de nos pays.
Une situation qui ne me satisfait pas
Une volonté depuis longtemps exprimée
Le traité de l'Elysée de 1963 qui scelle l'amitié franco-allemande a plus de 40 ans : nos deux peuples, à travers leurs institutions, ont depuis longtemps exprimé clairement leur volonté de créer leur futur en commun.
Les conséquences de ces engagements apparaissent plus ou moins clairement aux yeux de nos concitoyens : plus de 7 millions de jeunes français et allemands ont participé à des échanges de l'OFAJ ; l'Allemagne est le premier partenaire économique de la France. Les échanges entre les deux pays représentent près de 15 % de leur volume total d'échanges commerciaux ; l'Allemagne et la France travaillent en étroite collaboration à la construction d'une Union Européenne plus juste, plus forte, plus unie.
Mais il est également réaliste de constater que malgré ces 41 années d'effort, la relation franco-allemande n'a pas atteint l'ampleur que l'on pouvait imaginer.
Un déclin réel (langue, tourisme)
La promotion de l'apprentissage de la langue du partenaire est devenu une priorité dans les relations franco-allemandes. Mais, je suis inquiet du déclin dramatique de l'apprentissage de l'allemand en France. Le nombre des élèves qui apprennent l'allemand comme première ou deuxième langue en France a baissé de 50 % en l'espace de ces 20 dernières années et la tendance reste régressive. La demande pour le français en Allemagne est également en régression.
Si cette tendance continue, je vois venir le danger d'un désintérêt mutuel des jeunes générations de nos deux pays. Le déclin de l'apprentissage de l'allemand signale le déclin général de l'intérêt porté à la connaissance de l'Allemagne.
Ce déclin joue également un rôle important pour nos deux économies. L'Allemagne est le premier partenaire économique de la France et ces relations commerciales ont besoin d'agents qui connaissent le comportement, la culture et la langue de l'autre pays. La France est en manque de germanophones dans de nombreux secteurs, que ce soit le commerce, l'industrie où le tourisme.
Je regarde également avec souci le manque d'intérêt pour l'Allemagne en France concernant le tourisme, même si le nombre des touristes français en Allemagne a augmenté l'année dernière. Il y a 15 millions touristes allemands en France, mais seulement 1,6 millions voyages français en Allemagne. Cette asymétrie est aussi liée à l'image touristique peu attractive de l'Allemagne en France et cette image est très souvent basée sur l'ignorance et une mauvaise connaissance.
Il est temps de faire le bilan de l'action entreprise.
La nécessité d'un audit
Plutôt que de lancer une nouvelle fois un appel à nos concitoyens, ce qui pourrait paraître vain, je suggère deux actions concrètes et crédibles :
Je demande à Luc FERRY et à Noëlle Lenoir de réaliser conjointement un audit des mesures déjà mises en oeuvre afin de favoriser la langue du partenaire dans les deux pays et d'améliorer la connaissance réciproque. Cet audit devra relever les actions efficaces et souligner les annonces qui n'ont pas été suivies d'effet. Il nous faut mieux repérer, en France comme en Allemagne, les bonnes pratiques afin de les diffuser.
Pour faciliter la lisibilité des progrès de la relation franco-allemande, nous avons besoin d'un instrument de pilotage. Je demande également aux ministres, d'élaborer, en lien avec nos partenaires allemands, une série de critères simples qui permettront à tous de juger et d'évaluer l'efficacité de ce rapprochement : par exemple, la connaissance des langues mutuelles, le nombre de jumelage, le nombre des étudiants français en Allemagne et vice versa, le tourisme mutuel
A l'appui de ces critères, chaque ministère devra rendre compte, à l'occasion du 22 janvier chaque année, des efforts entrepris dans son secteur, ce qui compléterait les feuilles de route pour les conseils de ministres franco-allemands. Les buts précis et chiffrés (ex. Déclaration de Poitiers, objectif de progression de 50 % en dix ans pour l'apprentissage de la langue de l'autre) que nous nous donnons régulièrement pourront ainsi être suivis de plus près.
Une politique globale : le goût de l'avenir, c'est le goût de l'Allemagne
Il faut maintenant agir en particulier sur trois thèmes : la langue, la jeunesse, les échanges.
La langue
De bonnes raisons pour apprendre l'allemand
Si j'avais encore un enfant en âge de choisir une langue à l'école, je lui conseillerai de prendre l'allemand et je salue les élèves français ici présents qui étudient l'allemand.
L'allemand est une langue clé en Europe ; l'allemand est une langue des affaires et de l'emploi (2 700 entreprises allemandes en France offrent en tout 300 000 emplois) ; l'allemand est une langue de culture.
L'allemand est une langue des échanges : chaque année, plus de 200 000 échanges ont lieu lors de stages, dans les domaines sportifs, professionnels, linguistiques, scolaires et universitaires. Environ 6 200 étudiants français font une partie de leurs études en Allemagne.
Ne croyons pas que nous défendrons le français dans le monde si nous ne sommes pas capables de défendre l'allemand. Le destin de nos langues est lié. C'est en défendant les combats des autres que nous défendrons notre diversité culturelle. La diversité culturelle, ce n'est pas simplement le français. La diversité culturelle, c'est une Europe vivante ; c'est aujourd'hui la capacité de chaque individu en Europe à pouvoir parler le plus vite possible trois langues c'est que l'on puisse parler le plus possible l'allemand et bien sûr le français, c'est qu'on puisse se parler directement dans nos langues, sans passer forcément par l'anglais.
Plusieurs de mes ministres parlent l'allemand. Je suis convaincu que cela aidera à dynamiser le moteur franco-allemand et à faciliter la compréhension sur le plan politique. Il est plus facile d'avoir un accord franco-allemand si les ministres concernés peuvent s'entretenir sans traducteur.
Les pistes d'action
Les exemples positifs comme le Deutsch-Mobil et le France-Mobil qui visitent des établissements scolaires sont des exemples efficaces pour faire augmenter les inscriptions pour l'allemand et le français : parfois les inscriptions montent à 70 % ! Ces initiatives sont d'ailleurs récompensées aujourd'hui à Berlin par le prix de Gaulle-Adenauer que remettent Noëlle LENOIR et de Hans-Martin BURY - secrétaires généraux pour la coopération franco-allemande - , qui présentent également un site internet franco-allemand.
Grand débat sur l'école : J'attends du grand débat sur l'école des propositions concrètes concernant la promotion de la langue du pays partenaire pour augmenter le nombre des élèves qui apprennent l'allemand.
Campagne Institut Goethe : c'est dans ce contexte que je suis très heureux que l'Institut Goethe et le Ministère des Affaires étrangères allemand aient pris l'initiative de présenter hier une campagne graphique pour améliorer l'image de la langue allemande en France. Je suis très heureux que l'Ambassadeur d'Allemagne et la Directrice de l'Institut Goethe soient présents aujourd'hui.
Vous avez choisi le slogan : on a tout à faire ensemble. Et vous avez raison ! Même si nous ne savons pas qui est l'homme et qui est la femme dans ce couple franco-allemand : nous savons que nous avons beaucoup en commun, que nous partageons une héritage historique et nous sommes les deux seuls pays dans le monde à former un couple ! Cette campagne pourrait donner aux jeunes français l'envie de passer des vacances en Allemagne, d'inviter des allemands en France. Nous pouvons ensemble donner le goût de l'Allemagne aux français et je vous remercie vivement pour cette initiative.
Je suis très heureux que Martina GEDECK soit avec nous aujourd'hui. Vous êtes l'actrice de l'année 2002 en Allemagne et vous êtes très engagée dans la promotion de cette campagne en France.
Les échanges entre nos deux pays sont essentiels et nécessaires pour faire vivre cette amitié franco-allemande. C'est pourquoi je veux également améliorer l'image de l'Allemagne en France. Une campagne pour l'allemand doit être liée aussi avec une campagne pour l'Allemagne - et la France peut s'engager dans ce sens.
La jeunesse
Les étudiants présents
Il y a beaucoup d'étudiants allemands présents aujourd'hui. Je veux vous inviter à vous investir dans un rôle d'acteur dans cette campagne pour l'amélioration de la connaissance du pays de l'autre.
Nous avons aujourd'hui 6200 étudiants français en Allemagne et 5500 étudiants allemands en France, c'est surtout grâce aux programmes européens comme Erasmus, à l'Université franco-allemande et au travail du DAAD (Office allemand d'échanges universitaires) et de son bureau parisien.
Je suis très heureux que le Président du DAAD - M. Theodor BERCHEM - soit présent aujourd'hui et je vous remercie pour votre travail intensif. C'est un plaisir pour moi d'accueillir ici de nombreux étudiants du DAAD qui font leurs études à Paris dans les universités et les grandes écoles. Je sais que vous - les étudiants et étudiantes allemands - êtes déjà de plus en plus nombreux en France. Je suis optimiste quant à l'augmentation de votre nombre dans un proche avenir !
3 pistes d'action
Si on parle de la Jeunesse, il faut parler de l'OFAJ. Je tiens à remercier l'OFAJ pour son travail quotidien. L'OFAJ joue un rôle important dans l'approche de la Jeunesse en France et en Allemagne.
A l'occasion de la journée franco-allemande je demande au conseil d'administration de l'OFAJ de réfléchir aux possibilités d'action dans les domaines suivants :
1. La priorité absolue des ressources humaines et financières de l'OFAJ doit être l'augmentation du nombre de Français et d'Allemands qui apprennent la langue du partenaire.
2. L'OFAJ devrait également renforcer son rôle de sensibilisation des jeunes à la construction européenne.
3. L'OFAJ enfin pourrait également donner plus de responsabilités aux jeunes dans la conduite de leurs projets.
Sur le plan Jeunesse, je souhaite également encourager ARTE - un organisme unique qui travaille quotidiennement à rapprocher nos deux sociétés - à renforcer son action en direction de la jeunesse, en développant comme elle l'a fait récemment des émissions destinées aux jeunes des deux pays et à leur dialogue.
Les effets à long terme d'une formation d'une grande communauté franco-allemande seront essentiels pour la coopération de nos deux pays en faveur d'une Europe unifiée.
Je souhaite au cours de cette année que nous puissions progresser de façon concrète sur la voie du rapprochement entre nos deux peuples.
J'espère que les mesures que j'ai dessinées pendant mon discours peuvent nous aider à réussir d'une façon crédible:
" On a tout à faire ensemble " : c'est vrai. Et ensemble nous avons encore beaucoup à faire pour redonner l'élan aux relations franco-allemandes sur le terrain.
Ich danke Ihnen, dass Sie gekommen sind. Und ich hoffe, dass ich im nächsten Jahr noch besser deutsch sprechen kann.
Und nun lassen Sie uns gemeinsam auf den deutsch-französischen Tag anstossen !
Danke.
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 30 janvier 2004)
Monsieur le Président,
Cher Alfred Grosser,
Chères étudiantes, chers étudiants et élèves,
Mesdames, Messieurs,
Ich bin sehr froh, dass sie so zahlreich ins Hotel de Matignon gekommen sind, um den deutsch-französischen Tag zu feiern. Dafür danke ich Ihnen sehr herzlich. Ich wünsche Ihnen ein frohes Neues Jahr, viel Glück, Gesundheit und Erfolg. Und ich wünsche uns allen ein sehr frohes deutsch-französisches Jahr!
Je suis particulièrement heureux de vous voir si nombreux à l'Hôtel de Matignon pour célébrer pour la première fois la journée franco-allemande. Je vous en remercie sincèrement. A chacune et à chacun d'entre vous, je souhaite une très bonne année 2004, faite de bonheur, de santé et de réussite professionnelle. Et je souhaite à nous tous une très bonne année franco-allemande.
Wie sie wissen habe ich meine Weihnachtsferien mit meiner Familie am Bodensee verbracht. Ich möchte Ihnen und allen Franzosen sagen: ich bin begeistert aus Deutschland zurückgekommen. Leider hat Deutschland in Frankreich nicht so einen guten Ruf als Urlaubsland. Ich kann Ihnen sagen, dies ist nicht gerechtfertigt. Ich möchte meinen deutschen Freunden für Ihre Gastfreundschaft danken. Ich habe sehr gut gegessen und den deutschen Wein genossen. Die Landschaft am Bodensee ist sehr schön! Ich würde mich sehr freuen, wenn viele Franzosen ihren Urlaub in Deutschland verbringen würden.
Ich möchte den Franzosen Lust auf Deutschland machen!
Und deshalb möchte ich heute mit Ihnen den ersten deutsch-französischen Tag feiern.
Comme vous le savez j'ai passé mes vacances de Noël avec ma famille au bord du lac de Constance. Et je veux vous dire, ainsi qu'à tous les français : Je suis rentré enthousiasmé par mes vacances en Allemagne! Malheureusement l'Allemagne a en France une image peu attractive quant il s'agit d'y passer des vacances ! Pourtant je peux vous dire que cela n'est pas du tout justifié ! Je souhaite remercier mes amis allemands pour leur convivialité pendant mes vacances.
J'ai particulièrement bien mangé et les vins allemands sont délicieux. J'encourage donc vivement les français à passer leurs vacances en Allemagne. Je tiens à leur donner le goût de l'Allemagne.
Et c'est pourquoi j'ai voulu célébrer avec vous aujourd'hui la première journée franco-allemande.
Rapprocher les peuples pour renforcer l'Europe
Le thème officiel de la journée franco-allemande pour les établissements scolaires est :
" L'élargissement de l'Union européenne : de nouvelles formes de dialogue avec des partenaires historiques de la France et de l'Allemagne ".
Une vision commune de l'Europe
L'Europe, c'est d'abord une vision du monde, avant d'être une géographie et même une histoire.
C'est pourquoi au cur du projet européen, il y a la volonté de rapprocher les peuples, comme le disait si bien Jean Monnet.
Aujourd'hui, l'Europe de l'Est n'existe plus, nous avons cassé tous les murs, grâce notamment à l'Allemagne et à ses efforts.
La France a toujours eu une vision ambitieuse de l'Europe. Vous la partagez, et parfois même reconnaissons-le, vous la précédez : l'Europe est pour nous une volonté, celle de faire advenir un modèle de société fondé sur les droits de l'homme, le développement économique et la solidarité.
l'importance du franco-allemand pour l'Europe
L'Europe a toujours eu besoin d'un moteur puissant et c'est d'autant plus vrai aujourd'hui que nous sommes à 25. Le train européen doit être tiré par une locomotive forte et j'ai confiance dans la double traction de nos deux pays.
Cela fait aujourd'hui exactement un an que nous avons fêté à Versailles le 40ème anniversaire du Traité de l'Elysée en réunissant pour la première fois l'Assemblée nationale et le Bundestag en présence du Président de la République et du Chancelier allemand. 2003 fut une grande année pour la relation franco-allemande. On se souvient que le Président de la République française a parlé au nom du chancelier allemand. C'était un moment historique dans notre histoire européenne et nous avons là une preuve de proximité qu'il faut souligner.
Cette année a vu également la disparition d'une figure importante qui a beaucoup fait pour rapprocher nos peuples, je veux parler de Brigitte SAUZAY.
Je me souviens encore dès ma nomination, de la visite de Premiers ministres de différents pays d'Europe venant me voir avant l'élargissement, quand nous buttions sur les difficultés de la PAC et me disant : entendez-vous avec les Allemands car nous n'allons pas pouvoir financer l'élargissement s'il n'y a pas un accord franco-allemand. Et quand on s'entend, on nous dit : attention, il ne faudrait pas que cette entente soit impérialiste. Non, ce n'est pas l'objectif, l'objectif c'est l'efficacité, au service de l'Europe.
Cette dynamique, nous devons veiller à ce qu'elle soit toujours ouverte, je dirais, ouverte aux étages supérieurs comme ouverte aux étages inférieurs. Il ne s'agit pas pour nous d'être un tandem pour l'Europe, il s'agit d'être toujours disponible pour constituer des trios, des quatuors : oui au triangle de Weimar avec nos amis polonais, oui à la réunion avec nos amis britanniques pour avancer sur le terrain de la défense, oui à des coopérations qui sont ouvertes aux autres. L'alliance, la proximité, l'amitié franco-allemande n'est pas fermée sur elle-même, elle tend en permanence la main aux autres.
La nécessité de rapprocher les peuples
Mais la proximité au sommet doit être vécue aussi sur le terrain.
Nos peuples ont déjà une grande proximité, du fait qu'ils doivent affronter les mêmes problèmes : la démographie en baisse, les difficultés d'adaptation de nos industries à la nouvelle donne mondiale, la nécessité d'adapter nos régimes de protection sociale, la nécessité de faire évoluer notre droit du travail pour éviter qu'un droit qui protège ne se transforme en droit qui pénalise.
C'est d'ailleurs en regardant à l'Est du Rhin que j'ai conçu mon Agenda 2006 pour une France d'ouverture.
L'écho extraordinaire du 40e anniversaire du Traité de l'Elysée et de toutes les actions et projets des gouvernements français et allemand a crée aussi une grande attente de la part de la société civile dans nos pays respectifs. Nous n'avons pas le droit de les décevoir. Le lien entre les actions à la base et l'action des gouvernements n'est pas toujours évident et visible pour les citoyens.
La conférence à Poitiers le 27 et 28 octobre 2003 en faveur d'un rapprochement des régions françaises et des Länder allemands donne un nouvel élan à l'amitié franco-allemande. Des propositions concrètes à partir des expériences sur le terrain pourraient aider à approfondir cette relation et à la rendre encore plus tangible pour chaque citoyen en France et en Allemagne dans sa vie quotidienne.
A cette occasion je veux remercier en particulier tous ceux qui ont aidé à réaliser les plus de 2200 jumelages entre les villes françaises et allemandes et les 5000 partenariats scolaires. Tous cela dépend d'un engagement volontaire et d'une conviction franco-allemande forte. Je tiens à soutenir ces initiatives et à vous encourager à inciter le plus grand nombre de nos citoyens à participer à ce partenariat.
C'est dans cet esprit que nous avons créé la journée franco-allemande qui est consacrée à la présentation des relations bilatérales, à la promotion de la langue et de la culture du pays partenaire et à une action particulière d'information sur les possibilités d'études et d'emploi dans le pays partenaire dans toutes les institutions des systèmes éducatifs de nos pays.
Une situation qui ne me satisfait pas
Une volonté depuis longtemps exprimée
Le traité de l'Elysée de 1963 qui scelle l'amitié franco-allemande a plus de 40 ans : nos deux peuples, à travers leurs institutions, ont depuis longtemps exprimé clairement leur volonté de créer leur futur en commun.
Les conséquences de ces engagements apparaissent plus ou moins clairement aux yeux de nos concitoyens : plus de 7 millions de jeunes français et allemands ont participé à des échanges de l'OFAJ ; l'Allemagne est le premier partenaire économique de la France. Les échanges entre les deux pays représentent près de 15 % de leur volume total d'échanges commerciaux ; l'Allemagne et la France travaillent en étroite collaboration à la construction d'une Union Européenne plus juste, plus forte, plus unie.
Mais il est également réaliste de constater que malgré ces 41 années d'effort, la relation franco-allemande n'a pas atteint l'ampleur que l'on pouvait imaginer.
Un déclin réel (langue, tourisme)
La promotion de l'apprentissage de la langue du partenaire est devenu une priorité dans les relations franco-allemandes. Mais, je suis inquiet du déclin dramatique de l'apprentissage de l'allemand en France. Le nombre des élèves qui apprennent l'allemand comme première ou deuxième langue en France a baissé de 50 % en l'espace de ces 20 dernières années et la tendance reste régressive. La demande pour le français en Allemagne est également en régression.
Si cette tendance continue, je vois venir le danger d'un désintérêt mutuel des jeunes générations de nos deux pays. Le déclin de l'apprentissage de l'allemand signale le déclin général de l'intérêt porté à la connaissance de l'Allemagne.
Ce déclin joue également un rôle important pour nos deux économies. L'Allemagne est le premier partenaire économique de la France et ces relations commerciales ont besoin d'agents qui connaissent le comportement, la culture et la langue de l'autre pays. La France est en manque de germanophones dans de nombreux secteurs, que ce soit le commerce, l'industrie où le tourisme.
Je regarde également avec souci le manque d'intérêt pour l'Allemagne en France concernant le tourisme, même si le nombre des touristes français en Allemagne a augmenté l'année dernière. Il y a 15 millions touristes allemands en France, mais seulement 1,6 millions voyages français en Allemagne. Cette asymétrie est aussi liée à l'image touristique peu attractive de l'Allemagne en France et cette image est très souvent basée sur l'ignorance et une mauvaise connaissance.
Il est temps de faire le bilan de l'action entreprise.
La nécessité d'un audit
Plutôt que de lancer une nouvelle fois un appel à nos concitoyens, ce qui pourrait paraître vain, je suggère deux actions concrètes et crédibles :
Je demande à Luc FERRY et à Noëlle Lenoir de réaliser conjointement un audit des mesures déjà mises en oeuvre afin de favoriser la langue du partenaire dans les deux pays et d'améliorer la connaissance réciproque. Cet audit devra relever les actions efficaces et souligner les annonces qui n'ont pas été suivies d'effet. Il nous faut mieux repérer, en France comme en Allemagne, les bonnes pratiques afin de les diffuser.
Pour faciliter la lisibilité des progrès de la relation franco-allemande, nous avons besoin d'un instrument de pilotage. Je demande également aux ministres, d'élaborer, en lien avec nos partenaires allemands, une série de critères simples qui permettront à tous de juger et d'évaluer l'efficacité de ce rapprochement : par exemple, la connaissance des langues mutuelles, le nombre de jumelage, le nombre des étudiants français en Allemagne et vice versa, le tourisme mutuel
A l'appui de ces critères, chaque ministère devra rendre compte, à l'occasion du 22 janvier chaque année, des efforts entrepris dans son secteur, ce qui compléterait les feuilles de route pour les conseils de ministres franco-allemands. Les buts précis et chiffrés (ex. Déclaration de Poitiers, objectif de progression de 50 % en dix ans pour l'apprentissage de la langue de l'autre) que nous nous donnons régulièrement pourront ainsi être suivis de plus près.
Une politique globale : le goût de l'avenir, c'est le goût de l'Allemagne
Il faut maintenant agir en particulier sur trois thèmes : la langue, la jeunesse, les échanges.
La langue
De bonnes raisons pour apprendre l'allemand
Si j'avais encore un enfant en âge de choisir une langue à l'école, je lui conseillerai de prendre l'allemand et je salue les élèves français ici présents qui étudient l'allemand.
L'allemand est une langue clé en Europe ; l'allemand est une langue des affaires et de l'emploi (2 700 entreprises allemandes en France offrent en tout 300 000 emplois) ; l'allemand est une langue de culture.
L'allemand est une langue des échanges : chaque année, plus de 200 000 échanges ont lieu lors de stages, dans les domaines sportifs, professionnels, linguistiques, scolaires et universitaires. Environ 6 200 étudiants français font une partie de leurs études en Allemagne.
Ne croyons pas que nous défendrons le français dans le monde si nous ne sommes pas capables de défendre l'allemand. Le destin de nos langues est lié. C'est en défendant les combats des autres que nous défendrons notre diversité culturelle. La diversité culturelle, ce n'est pas simplement le français. La diversité culturelle, c'est une Europe vivante ; c'est aujourd'hui la capacité de chaque individu en Europe à pouvoir parler le plus vite possible trois langues c'est que l'on puisse parler le plus possible l'allemand et bien sûr le français, c'est qu'on puisse se parler directement dans nos langues, sans passer forcément par l'anglais.
Plusieurs de mes ministres parlent l'allemand. Je suis convaincu que cela aidera à dynamiser le moteur franco-allemand et à faciliter la compréhension sur le plan politique. Il est plus facile d'avoir un accord franco-allemand si les ministres concernés peuvent s'entretenir sans traducteur.
Les pistes d'action
Les exemples positifs comme le Deutsch-Mobil et le France-Mobil qui visitent des établissements scolaires sont des exemples efficaces pour faire augmenter les inscriptions pour l'allemand et le français : parfois les inscriptions montent à 70 % ! Ces initiatives sont d'ailleurs récompensées aujourd'hui à Berlin par le prix de Gaulle-Adenauer que remettent Noëlle LENOIR et de Hans-Martin BURY - secrétaires généraux pour la coopération franco-allemande - , qui présentent également un site internet franco-allemand.
Grand débat sur l'école : J'attends du grand débat sur l'école des propositions concrètes concernant la promotion de la langue du pays partenaire pour augmenter le nombre des élèves qui apprennent l'allemand.
Campagne Institut Goethe : c'est dans ce contexte que je suis très heureux que l'Institut Goethe et le Ministère des Affaires étrangères allemand aient pris l'initiative de présenter hier une campagne graphique pour améliorer l'image de la langue allemande en France. Je suis très heureux que l'Ambassadeur d'Allemagne et la Directrice de l'Institut Goethe soient présents aujourd'hui.
Vous avez choisi le slogan : on a tout à faire ensemble. Et vous avez raison ! Même si nous ne savons pas qui est l'homme et qui est la femme dans ce couple franco-allemand : nous savons que nous avons beaucoup en commun, que nous partageons une héritage historique et nous sommes les deux seuls pays dans le monde à former un couple ! Cette campagne pourrait donner aux jeunes français l'envie de passer des vacances en Allemagne, d'inviter des allemands en France. Nous pouvons ensemble donner le goût de l'Allemagne aux français et je vous remercie vivement pour cette initiative.
Je suis très heureux que Martina GEDECK soit avec nous aujourd'hui. Vous êtes l'actrice de l'année 2002 en Allemagne et vous êtes très engagée dans la promotion de cette campagne en France.
Les échanges entre nos deux pays sont essentiels et nécessaires pour faire vivre cette amitié franco-allemande. C'est pourquoi je veux également améliorer l'image de l'Allemagne en France. Une campagne pour l'allemand doit être liée aussi avec une campagne pour l'Allemagne - et la France peut s'engager dans ce sens.
La jeunesse
Les étudiants présents
Il y a beaucoup d'étudiants allemands présents aujourd'hui. Je veux vous inviter à vous investir dans un rôle d'acteur dans cette campagne pour l'amélioration de la connaissance du pays de l'autre.
Nous avons aujourd'hui 6200 étudiants français en Allemagne et 5500 étudiants allemands en France, c'est surtout grâce aux programmes européens comme Erasmus, à l'Université franco-allemande et au travail du DAAD (Office allemand d'échanges universitaires) et de son bureau parisien.
Je suis très heureux que le Président du DAAD - M. Theodor BERCHEM - soit présent aujourd'hui et je vous remercie pour votre travail intensif. C'est un plaisir pour moi d'accueillir ici de nombreux étudiants du DAAD qui font leurs études à Paris dans les universités et les grandes écoles. Je sais que vous - les étudiants et étudiantes allemands - êtes déjà de plus en plus nombreux en France. Je suis optimiste quant à l'augmentation de votre nombre dans un proche avenir !
3 pistes d'action
Si on parle de la Jeunesse, il faut parler de l'OFAJ. Je tiens à remercier l'OFAJ pour son travail quotidien. L'OFAJ joue un rôle important dans l'approche de la Jeunesse en France et en Allemagne.
A l'occasion de la journée franco-allemande je demande au conseil d'administration de l'OFAJ de réfléchir aux possibilités d'action dans les domaines suivants :
1. La priorité absolue des ressources humaines et financières de l'OFAJ doit être l'augmentation du nombre de Français et d'Allemands qui apprennent la langue du partenaire.
2. L'OFAJ devrait également renforcer son rôle de sensibilisation des jeunes à la construction européenne.
3. L'OFAJ enfin pourrait également donner plus de responsabilités aux jeunes dans la conduite de leurs projets.
Sur le plan Jeunesse, je souhaite également encourager ARTE - un organisme unique qui travaille quotidiennement à rapprocher nos deux sociétés - à renforcer son action en direction de la jeunesse, en développant comme elle l'a fait récemment des émissions destinées aux jeunes des deux pays et à leur dialogue.
Les effets à long terme d'une formation d'une grande communauté franco-allemande seront essentiels pour la coopération de nos deux pays en faveur d'une Europe unifiée.
Je souhaite au cours de cette année que nous puissions progresser de façon concrète sur la voie du rapprochement entre nos deux peuples.
J'espère que les mesures que j'ai dessinées pendant mon discours peuvent nous aider à réussir d'une façon crédible:
" On a tout à faire ensemble " : c'est vrai. Et ensemble nous avons encore beaucoup à faire pour redonner l'élan aux relations franco-allemandes sur le terrain.
Ich danke Ihnen, dass Sie gekommen sind. Und ich hoffe, dass ich im nächsten Jahr noch besser deutsch sprechen kann.
Und nun lassen Sie uns gemeinsam auf den deutsch-französischen Tag anstossen !
Danke.
(Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 30 janvier 2004)