Déclaration de M. François Loos, ministre délégué au commerce extérieur, sur la coopération et les échanges commerciaux entre la France et le Soudan, Khartoum le 15 janvier 2004.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Point de presse conjoint de M. François Loos ministre délégué au commerce extérieur et de M. Jalal Youssouf ed Diger ministre soudanais de l'industrien à Khartoum le 15 janvier 2004

Texte intégral


Nous sommes très heureux de voir le processus de paix se poursuivre et aboutir au Soudan. Il me paraissait indispensable d'être aujourd'hui à Khartoum pour marquer notre satisfaction et notre confiance dans le développement et dans la voie prise par le Soudan.
Nous avons effectivement quelques entreprises françaises qui sont actives ici. D'autres sont venues à l'occasion de la Foire internationale de Khartoum. Elles sont présentes et elles ont manifesté leur confiance mais bien entendu ceci n'est que la première phase d'une coopération qui peut être beaucoup plus large.
Je suis à votre disposition pour des questions.
Je voudrais simplement vous dire que les entreprises françaises et la présence française au Soudan est ancienne et que nous avons toujours marqué notre intérêt pour l'ensemble de l'Afrique. L'année dernière, le président Chirac a réuni à Paris un Sommet des pays de l'Afrique sub-saharienne, ce qui lui a permis de rencontrer le président Béchir. Depuis, les deux présidents se sont appelés plusieurs fois et se sont revus. Et il est bien naturel, je crois, d'être aux côtés des gens qui se battent pour la paix. Nous sommes satisfaits de ce processus qui se déroule en ce moment au Soudan.
Sur le Darfour, nous soutenons la médiation tchadienne qui tente de traiter ce problème et nous sommes confiants dans cet effort qui est fait.
Concernant la dette, le Club de Paris a un fonctionnement égal, équitable entre tous ses membres. Ce qui me paraît aujourd'hui important, c'est que le Soudan convienne avec le FMI de la meilleure façon de travailler. Le Club de Paris examinera ensuite la façon de traiter de la dette soudanaise.
S'agissant de la lettre que le président Chirac a écrit au président Béchir, il appartient au président Béchir de vous donner son contenu, s'il le souhaite. Ceci dit, c'est une lettre d'encouragement dans la voie que le Soudan a prise. Evidemment, c'est une lettre de soutien à cette démarche.
Nous avons décidé d'apporter une aide aux entreprises françaises qui souhaitaient participer à la foire de Khartoum et c'est donc une organisation assez importante réalisée avec 46 entreprises qui sont présentes ici à cette occasion. C'est un soutien très simple mais très efficace à la présence d'entreprises françaises plus importantes ici.
La deuxième question portait sur le soutien de la France à l'entrée du Soudan dans l'OMC. Nous, nous sommes et ne pouvons qu'être très favorables à cette entrée. Mais je voudrais dire qu'il est aussi important de voir se poursuivre la création de la zone de libre échange de la COMESA, qui est également liée à l'OMC dans la mesure où les systèmes d'aide de l'Union européenne dans les pays Asie-Caraïbes-Pacifique (ACP) requièrent que des zones de libre échange soient réalisées et qu'avec celles-ci des accords puissent se faire. Donc aujourd'hui c'est la construction de la COMESA et le libre échange au sein de la COMESA qui sont importants, voire plus importants que l'entrée dans l'OMC.
S'agissant de nos échanges commerciaux, je peux évidemment expliciter davantage : je pense que la coopération et les échanges que nous avons au plan commercial sont certes importants mais relativement faibles au regard de ceux que nous avons eus dans les années passées. Par conséquent, je crois qu'il y a une prise de conscience générale du monde économique français, que si une paix durable s'établit au Soudan, beaucoup de choses deviendront possibles et comme vous citiez l'ambassadeur d'Allemagne, je peux vous confirmer que nous avons le même sentiment. Simplement je suis venu aujourd'hui pour vous exprimer mon sentiment mais aussi l'amitié que nous avons pour la démarche de paix et de stabilité et pour la construction de leur avenir par nos amis soudanais.
(...)
Enfin, je voudrais simplement vous donner quelques chiffres. Les relations commerciales entre la France et le Soudan ont été en 2002 assez faibles : 67 millions d'euros d'exportations françaises et 18,4 millions d'euros d'importations françaises du Soudan. Ceci est à comparer avec l'année 1998 où il y a eu 1 milliard d'exportations françaises et 241 millions d'importations du Soudan. Ce qui fait qu'aujourd'hui, il est difficile de tirer de ces chiffres si différents une statistique fiable et durable. Simplement au niveau de 2002, nous sommes loin derrière les Chinois et nous avons le sentiment que nous pouvons nettement mieux faire. Alors, ce niveau d'échanges étant variable, il faut regarder aussi le niveau d'investissement. Nous sommes en fait le 5ème investisseur au Soudan derrière la Chine, la Malaisie, le Canada et le Royaume-Uni. Parmi ces investissements, il y a de grandes entreprises françaises et d'autres moins importantes.
Vous avez cité Total. Total est venu à ma demande faire ces derniers jours une mission au Soudan et va, avec l'aboutissement de la paix, certainement regarder autrement les possibilités d'exploitation dans le Sud du Soudan.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 janvier 2004)