Texte intégral
Q- La semaine qui s'ouvre va être à la fois très politique, avec le référendum des socialistes sur la Constitution européenne, et aussi une semaine très sociale. Au plan social, vous avez vu que le Premier ministre s'est à nouveau exprimé, ce matin dans les colonnes de La Tribune. Il annonce un "contrat 2005", avec la réduction du chômage de 10 %. Est-ce que vous y croyez ? Est-ce que vous croyez que c'est encore J.-P. Raffarin qui va pouvoir mener à bien cette tâche ?
R- Je ne sais pas si c'est J.-P. Raffarin ou un autre, ce n'est pas ça le problème. Le problème, c'est la politique menée par ce Gouvernement depuis plus de deux ans. C'est une politique marquée par son caractère antisocial. Lutter contre le chômage, c'est donner de nouveaux droits aux salariés, par exemple pour qu'ils puissent discuter, à partir d'un moratoire, sur des plans alternatifs pour éviter les plans de licenciement, les délocalisations. C'est faire en sorte que l'on pénalise les entreprises qui visent simplement les produits financiers et qui licencient. C'est prendre des mesures de ce style. Ce n'est pas simplement avoir un vu pour 2005, pour dire "on va faire diminuer le chômage".
Q- Est-ce que M. Borloo, néanmoins, n'a pas orienté la politique du Gouvernement plus à gauche que ne l'aurait fait par exemple N. Sarkozy, jugé plus libéral ?
R- J'ai lu attentivement sa loi dite de "cohésion sociale", et notamment sur l'emploi. Qu'est-ce qu'il nous propose ? Il nous propose de créer quatre nouveaux sous-contrats, c'est-à-dire que l'on est en train d'installer dans ce pays des sous-salariés, qui ne bénéficient pas des statuts normaux, qui ne bénéficient pas vraiment du code du travail, mais qui sont installés, comme avec le RMA, avec les contrats aidés etc. C'est donc cela que nous propose M. Borloo. Je n'ai pas trop l'impression que ce soit une politique de gauche, vraiment !
Q- Les routiers ont manifesté, parce qu'ils se plaignent des conditions difficiles pour deux raisons : d'abord, le prix de l'essence et, d'autre part, le manque d'harmonisation entre les différents pays européens. Etes-vous à leurs côtés ?
R- Sur le prix de l'essence, en effet, il faut que le Gouvernement prenne des mesures rapides. On l'avait proposé, notamment en faisant en sorte que la TIPP soit flottante. Sur l'harmonisation européenne, il faut que ce soit par le haut : j'entends bien que des routiers qui viennent d'autres pays de l'Europe soient moins bien payés. La solution - et c'est bien le débat qu'il y a à travers justement le projet de Constitution - c'est que l'on harmonise par le haut, qu'il y ait une clause de non régression sociale. Parce que si on demande en fin de compte que les patrons routiers puissent moins payer les salariés français, pour pouvoir être en concurrence avec les autres compagnies européennes, c'est le recul des droits sociaux de notre pays. Il faut donc construire l'Europe par une harmonisation des droits sociaux par le haut.
Q- Vous allez vous battre aussi aux côtés des fonctionnaires, qui réclament davantage que ne risque de leur accorder M. Dutreil...
R- Oui, parce que la France est en train de devenir un pays de bas salaires. J'ai regardé avec intérêt toutes les études, sorties notamment par le Secours catholique, ces derniers jours, qui montrent qu'aujourd'hui, on a une telle pression sur les salaires, une telle pression sur le temps partiel imposé, que l'on va bientôt parler de salarié pauvre. Et parmi les fonctionnaires, dans les catégories les moins élevées de la fonction publique, nous avons des salaires qui, aujourd'hui, ne permettent pas de vivre dignement.
Q- Du moins, le Premier ministre fait-il un effort pour les retraités, puisqu'il leur promet 70 euros, en redistribution des recettes fiscales. Vous applaudissez ça, au moins ?
R- Vous savez, quand on voit le niveau des retraites aujourd'hui, je pense qu'en effet, ils ont bien besoin d'avoir une aide. Mais j'aimerais bien que l'on augmente l'ensemble des retraites.
Q- Hier soir, F. Hollande, sur cette antenne, disait avoir pitié de la situation de J.-P. Raffarin. Partagez-vous cette pitié ?
R- Pitié, pourquoi ? J.-P. Raffarin mène une politique de droite, particulièrement réactionnaire. Il assume ses choix.
Q- Je parlais d'une semaine politique importante, avec effectivement le sacre de N. Sarkozy, dimanche prochain, mais aussi avec le référendum des socialistes sur la Constitution européenne. Pourquoi dites-vous avoir le monopole du "non d'ouverture" pensant que les autres ont un "non de repli" ? L. Fabius, c'est un "non de repli" ?
R- Ce que je veux dire, c'est que d'abord, il faut rassembler à gauche sur le "non", parce que la Constitution est une camisole libérale que l'on veut mettre aux politiques menées dans les vingt-cinq pays de l'Union européenne. Je suis de gauche et j'ai envie, si demain la gauche est majoritaire, qu'elle puisse mener une politique réellement à gauche, une politique qui réponde aux attentes populaires. Je pense notamment aux services publics, je pense aux droits sociaux et à d'autres choses. Il faut une vraie politique de rupture avec la construction européenne, telle qu'elle s'est faîte depuis des décennies. Et ensuite, il faut que l'on discute de quel pourrait être le contenu d'un nouveau traité. Et je pense qu'en disant clairement "non" à ce projet de Constitution et en ouvrant le débat dès maintenant sur le contenu d'un nouveau traité, c'est un "non" qui porte, en effet, une autre Europe, c'est un "non" qui donne la possibilité d'avoir une Europe sociale demain.
Q- Avec qui pourrait-on passer un traité, puisque les autres gouvernements, et notamment les gouvernements socialistes, ne sont pas du tout prêts à renégocier ?
R- Mais est-ce que l'on mène le combat au sein de l'Europe pour qu'elle se construise autrement ? Ou est-ce que l'on dit une fois pour toute qu'il n'y a rien à faire, qu'il faut accepter que l'Europe se construise comme cela et que demain, il faudra accepter qu'une fois que la gauche sera revenue au pouvoir, qu'elle nous explique qu'elle ne peut rien faire pour élargir le champ des services publics, qu'elle ne peut rien faire pour les droits sociaux, parce qu'il y a la Constitution européenne ? J'ai été ministre. Je me suis battue pendant des années pour que le sport ne soit pas considéré comme une marchandise comme une autre, pour que l'on n'applique pas la libre concurrence au sport. Eh bien, j'ai mené la bataille politique, j'ai convaincu d'autres ministres des Sports de différents gouvernements, et nous avons obtenu que le sport soit reconnu dans le traité de Nice. Donc on peut mener un combat au sein de l'Union européenne ! Pourquoi se plie-t-on tout de suite ?
Q- Mais vous avez participé à un gouvernement qui a signé les traités et les accords européens...
R- Oui, c'est vrai et c'est pour cela que je pense que le Parti communiste, à l'époque, ne s'est pas suffisamment démarqué de ces positionnements et que c'est peut-être cela que l'on a payé aux élections présidentielles...
Q- Si le "non" l'emporte, voyez-vous un Parti socialiste cassé et la possibilité pour vous, avec L. Fabius, avec d'autres, de reconstruire une gauche de rupture ?
R- Il ne faut pas faire peur. Je ne vois pas pourquoi le Parti socialiste serait cassé si le "non" l'emporte !
Q- Mais il y a quand même deux positions...
R- Il y a quand même deux positions, mais il y a une position qui sera majoritaire et une autre qui sera minoritaire, et la démocratie aura joué et il faudra que chacun, ensuite, continue le débat. Mais c'est comme ça, la démocratie. Si le "non" l'emporte, ce sera une formidable chance pour que s'ouvre à gauche un débat sur quel programme nous allons mettre en uvre, si demain nous sommes de nouveau majoritaires. Je trouve que le "non" est un formidable atout pour que la gauche, enfin, puisse avoir une politique audacieuse.
Q- Mais vous voyez-vous demain discuter avec un L. Fabius, dont vous avez déjà critiqué plutôt les tendances libérales ?
R- Mais c'est une obligation que nous aurons de discuter à gauche, avec toute la gauche, y compris avec L. Fabius et l'ensemble du Parti socialiste. Nous avons besoin, à gauche, de lever un grand débat populaire sur quelle politique nous allons mettre en uvre. Très concrètement, qu'est-ce que nous allons faire par rapport à la santé, à la protection sociale, à l'assurance maladie ? Allons-nous en rester à ce que la droite a fait ? Ou avons-nous un projet pour de nouveau faire en sorte que le droit à la santé soit assuré pour tous ? Qu'est-ce que nous allons faire pour EDF-GDF ? Allons-nous admettre que le statut a changé et va-t-on ouvrir le capital ? Ou, une fois la gauche au pouvoir, allons-nous faire en sorte que, de nouveau, EDF-GDF ait un statut de service public ? C'est ça, les questions qu'il faut poser à gauche ?
Q- Cela veut dire que la gauche arrivant au pouvoir devrait re-nationaliser EDF, s'il y a eu ouverture du capital ?
R- C'est ce que nous devons mettre en débat. C'est pour cela que nous avons lancé de grands forums populaires sur programme que la gauche doit mettre en uvre.
Q- Souhaitez-vous un référendum national rapide ?
R- J'aimerais bien savoir la date, ce serait un minimum que le Gouvernement daigne nous donner la date du référendum ! Et je souhaite qu'il se tienne au printemps ou à l'automne, que l'on ait le temps de discuter. Surtout, je voudrais que le Gouvernement organise un débat, parce que, pour l'instant, il n'y a pas de véritable débat. On entend le débat interne au Parti socialiste, mais j'aimerais bien que l'on puisse entendre un débat général, où toutes les forces puissent donner leur opinion sur ce projet de Constitution.
Q- Avez-vous été tentée d'ouvrir un débat interne au Parti communiste, avec un référendum ? Après tout, êtes-vous tous d'accord pour dire "non" ?
R- On est vraiment tous d'accord, c'était vraiment une position de congrès du Parti communiste, parce que nous nous sommes déjà battus, depuis toujours, contre une construction libérale de l'Europe. Nous voulons l'Europe, mais nous voulons une Europe différente de celle que l'on nous a imposé jusqu'à présent.
Q- Souhaitez-vous que le Gouvernement attribue des financements aux différents partis pour mener cette campagne ?
R- Oui, ce serait une question de démocratie.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 25 novembre 2004)
R- Je ne sais pas si c'est J.-P. Raffarin ou un autre, ce n'est pas ça le problème. Le problème, c'est la politique menée par ce Gouvernement depuis plus de deux ans. C'est une politique marquée par son caractère antisocial. Lutter contre le chômage, c'est donner de nouveaux droits aux salariés, par exemple pour qu'ils puissent discuter, à partir d'un moratoire, sur des plans alternatifs pour éviter les plans de licenciement, les délocalisations. C'est faire en sorte que l'on pénalise les entreprises qui visent simplement les produits financiers et qui licencient. C'est prendre des mesures de ce style. Ce n'est pas simplement avoir un vu pour 2005, pour dire "on va faire diminuer le chômage".
Q- Est-ce que M. Borloo, néanmoins, n'a pas orienté la politique du Gouvernement plus à gauche que ne l'aurait fait par exemple N. Sarkozy, jugé plus libéral ?
R- J'ai lu attentivement sa loi dite de "cohésion sociale", et notamment sur l'emploi. Qu'est-ce qu'il nous propose ? Il nous propose de créer quatre nouveaux sous-contrats, c'est-à-dire que l'on est en train d'installer dans ce pays des sous-salariés, qui ne bénéficient pas des statuts normaux, qui ne bénéficient pas vraiment du code du travail, mais qui sont installés, comme avec le RMA, avec les contrats aidés etc. C'est donc cela que nous propose M. Borloo. Je n'ai pas trop l'impression que ce soit une politique de gauche, vraiment !
Q- Les routiers ont manifesté, parce qu'ils se plaignent des conditions difficiles pour deux raisons : d'abord, le prix de l'essence et, d'autre part, le manque d'harmonisation entre les différents pays européens. Etes-vous à leurs côtés ?
R- Sur le prix de l'essence, en effet, il faut que le Gouvernement prenne des mesures rapides. On l'avait proposé, notamment en faisant en sorte que la TIPP soit flottante. Sur l'harmonisation européenne, il faut que ce soit par le haut : j'entends bien que des routiers qui viennent d'autres pays de l'Europe soient moins bien payés. La solution - et c'est bien le débat qu'il y a à travers justement le projet de Constitution - c'est que l'on harmonise par le haut, qu'il y ait une clause de non régression sociale. Parce que si on demande en fin de compte que les patrons routiers puissent moins payer les salariés français, pour pouvoir être en concurrence avec les autres compagnies européennes, c'est le recul des droits sociaux de notre pays. Il faut donc construire l'Europe par une harmonisation des droits sociaux par le haut.
Q- Vous allez vous battre aussi aux côtés des fonctionnaires, qui réclament davantage que ne risque de leur accorder M. Dutreil...
R- Oui, parce que la France est en train de devenir un pays de bas salaires. J'ai regardé avec intérêt toutes les études, sorties notamment par le Secours catholique, ces derniers jours, qui montrent qu'aujourd'hui, on a une telle pression sur les salaires, une telle pression sur le temps partiel imposé, que l'on va bientôt parler de salarié pauvre. Et parmi les fonctionnaires, dans les catégories les moins élevées de la fonction publique, nous avons des salaires qui, aujourd'hui, ne permettent pas de vivre dignement.
Q- Du moins, le Premier ministre fait-il un effort pour les retraités, puisqu'il leur promet 70 euros, en redistribution des recettes fiscales. Vous applaudissez ça, au moins ?
R- Vous savez, quand on voit le niveau des retraites aujourd'hui, je pense qu'en effet, ils ont bien besoin d'avoir une aide. Mais j'aimerais bien que l'on augmente l'ensemble des retraites.
Q- Hier soir, F. Hollande, sur cette antenne, disait avoir pitié de la situation de J.-P. Raffarin. Partagez-vous cette pitié ?
R- Pitié, pourquoi ? J.-P. Raffarin mène une politique de droite, particulièrement réactionnaire. Il assume ses choix.
Q- Je parlais d'une semaine politique importante, avec effectivement le sacre de N. Sarkozy, dimanche prochain, mais aussi avec le référendum des socialistes sur la Constitution européenne. Pourquoi dites-vous avoir le monopole du "non d'ouverture" pensant que les autres ont un "non de repli" ? L. Fabius, c'est un "non de repli" ?
R- Ce que je veux dire, c'est que d'abord, il faut rassembler à gauche sur le "non", parce que la Constitution est une camisole libérale que l'on veut mettre aux politiques menées dans les vingt-cinq pays de l'Union européenne. Je suis de gauche et j'ai envie, si demain la gauche est majoritaire, qu'elle puisse mener une politique réellement à gauche, une politique qui réponde aux attentes populaires. Je pense notamment aux services publics, je pense aux droits sociaux et à d'autres choses. Il faut une vraie politique de rupture avec la construction européenne, telle qu'elle s'est faîte depuis des décennies. Et ensuite, il faut que l'on discute de quel pourrait être le contenu d'un nouveau traité. Et je pense qu'en disant clairement "non" à ce projet de Constitution et en ouvrant le débat dès maintenant sur le contenu d'un nouveau traité, c'est un "non" qui porte, en effet, une autre Europe, c'est un "non" qui donne la possibilité d'avoir une Europe sociale demain.
Q- Avec qui pourrait-on passer un traité, puisque les autres gouvernements, et notamment les gouvernements socialistes, ne sont pas du tout prêts à renégocier ?
R- Mais est-ce que l'on mène le combat au sein de l'Europe pour qu'elle se construise autrement ? Ou est-ce que l'on dit une fois pour toute qu'il n'y a rien à faire, qu'il faut accepter que l'Europe se construise comme cela et que demain, il faudra accepter qu'une fois que la gauche sera revenue au pouvoir, qu'elle nous explique qu'elle ne peut rien faire pour élargir le champ des services publics, qu'elle ne peut rien faire pour les droits sociaux, parce qu'il y a la Constitution européenne ? J'ai été ministre. Je me suis battue pendant des années pour que le sport ne soit pas considéré comme une marchandise comme une autre, pour que l'on n'applique pas la libre concurrence au sport. Eh bien, j'ai mené la bataille politique, j'ai convaincu d'autres ministres des Sports de différents gouvernements, et nous avons obtenu que le sport soit reconnu dans le traité de Nice. Donc on peut mener un combat au sein de l'Union européenne ! Pourquoi se plie-t-on tout de suite ?
Q- Mais vous avez participé à un gouvernement qui a signé les traités et les accords européens...
R- Oui, c'est vrai et c'est pour cela que je pense que le Parti communiste, à l'époque, ne s'est pas suffisamment démarqué de ces positionnements et que c'est peut-être cela que l'on a payé aux élections présidentielles...
Q- Si le "non" l'emporte, voyez-vous un Parti socialiste cassé et la possibilité pour vous, avec L. Fabius, avec d'autres, de reconstruire une gauche de rupture ?
R- Il ne faut pas faire peur. Je ne vois pas pourquoi le Parti socialiste serait cassé si le "non" l'emporte !
Q- Mais il y a quand même deux positions...
R- Il y a quand même deux positions, mais il y a une position qui sera majoritaire et une autre qui sera minoritaire, et la démocratie aura joué et il faudra que chacun, ensuite, continue le débat. Mais c'est comme ça, la démocratie. Si le "non" l'emporte, ce sera une formidable chance pour que s'ouvre à gauche un débat sur quel programme nous allons mettre en uvre, si demain nous sommes de nouveau majoritaires. Je trouve que le "non" est un formidable atout pour que la gauche, enfin, puisse avoir une politique audacieuse.
Q- Mais vous voyez-vous demain discuter avec un L. Fabius, dont vous avez déjà critiqué plutôt les tendances libérales ?
R- Mais c'est une obligation que nous aurons de discuter à gauche, avec toute la gauche, y compris avec L. Fabius et l'ensemble du Parti socialiste. Nous avons besoin, à gauche, de lever un grand débat populaire sur quelle politique nous allons mettre en uvre. Très concrètement, qu'est-ce que nous allons faire par rapport à la santé, à la protection sociale, à l'assurance maladie ? Allons-nous en rester à ce que la droite a fait ? Ou avons-nous un projet pour de nouveau faire en sorte que le droit à la santé soit assuré pour tous ? Qu'est-ce que nous allons faire pour EDF-GDF ? Allons-nous admettre que le statut a changé et va-t-on ouvrir le capital ? Ou, une fois la gauche au pouvoir, allons-nous faire en sorte que, de nouveau, EDF-GDF ait un statut de service public ? C'est ça, les questions qu'il faut poser à gauche ?
Q- Cela veut dire que la gauche arrivant au pouvoir devrait re-nationaliser EDF, s'il y a eu ouverture du capital ?
R- C'est ce que nous devons mettre en débat. C'est pour cela que nous avons lancé de grands forums populaires sur programme que la gauche doit mettre en uvre.
Q- Souhaitez-vous un référendum national rapide ?
R- J'aimerais bien savoir la date, ce serait un minimum que le Gouvernement daigne nous donner la date du référendum ! Et je souhaite qu'il se tienne au printemps ou à l'automne, que l'on ait le temps de discuter. Surtout, je voudrais que le Gouvernement organise un débat, parce que, pour l'instant, il n'y a pas de véritable débat. On entend le débat interne au Parti socialiste, mais j'aimerais bien que l'on puisse entendre un débat général, où toutes les forces puissent donner leur opinion sur ce projet de Constitution.
Q- Avez-vous été tentée d'ouvrir un débat interne au Parti communiste, avec un référendum ? Après tout, êtes-vous tous d'accord pour dire "non" ?
R- On est vraiment tous d'accord, c'était vraiment une position de congrès du Parti communiste, parce que nous nous sommes déjà battus, depuis toujours, contre une construction libérale de l'Europe. Nous voulons l'Europe, mais nous voulons une Europe différente de celle que l'on nous a imposé jusqu'à présent.
Q- Souhaitez-vous que le Gouvernement attribue des financements aux différents partis pour mener cette campagne ?
R- Oui, ce serait une question de démocratie.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 25 novembre 2004)