Entretien de Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de la défense, à RFI le 6 août 2004, sur l'intervention française pour le transport de l'aide humanitaire aux réfugiés du Darfour et sur la sécurisation de la frontière entre le Tchad et le Soudan.

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Média : Radio France Internationale

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Sylvain Biville
La France ne peut pas répondre seule à tous les besoins humanitaires au Darfour, c'est le message lancé aujourd'hui à Abéché au Tchad par la ministre française de la Défense, Michèle Alliot-Marie, " Nous avons besoin du relais des autres pays de l'Union européenne ", a t-elle ajouté au cours d'une visite éclair dans cette ville proche de la frontière avec le Soudan. Visite au cours de laquelle elle s'est rendue au pas de course dans le camp de réfugiés de Breidjing où s'entassent 40.000 personnes qui ont fuit les violences au Darfour. La ministre française de la Défense a également rencontré les soldats français qui assurent l'acheminement de l'aide humanitaire dans ces camps de réfugiés situés en territoire tchadien, une opération humanitaire qui se double d'une mission de sécurisation de la région, 200 militaires français ont été déployés la semaine dernière le long de la frontière pour empêcher notamment les incursions au Tchad de milices djandjawids. Sur cette double mission des troupes françaises, les explications de Michèle Alliot-Marie.
Michèle Alliot-Marie
Il s'agit de répondre à une situation d'urgence ; en effet, la saison des pluies commence, les pistes vont devenir inaccessibles et donc les organisations humanitaires risquaient de se trouver en rupture d'approvisionnement et de ravitaillement pour les populations qui sont dans les différents camps de réfugiés de la zone est du Tchad. Nous avons mis des moyens très importants, notamment des moyens aériens qui font gagner trois semaines aux organisations humanitaires dans l'acheminement de ce ravitaillement. Voilà pour la première opération qui est classée humanitaire. La deuxième opération qui se mène en même temps, est une opération de sécurisation. Les populations qui se trouvent dans les camps de réfugiés sont très traumatisées par ce qui s'est passé dans le Darfour, et d'autre part on a constaté un certain nombre d'incursions dans la zone Tchad et notamment de Djandjawids. Par conséquent, il importe d'empêcher cela, et c'est la raison pour laquelle nous avons déployé 200 hommes le long de la frontière.
(Source http://www.defense.gouv.fr, le 16 août 2004)