Texte intégral
Mesdames, Messieurs,
Messieurs les Ministres,
Cher Gilberto Gil,
Cher Renaud Donnedieu de Vabres,
Monsieur l'Ambassadeur,
Monsieur le Président,
Messieurs les Commissaires,
Mesdames, Messieurs,
Bienvenue à chacune et à chacun d'entre vous dans la diversité de vos responsabilités, de vos engagements, et pardon de vous recevoir dans ces conditions, dans cette grande salle, qui est pourtant trop petite aujourd'hui, trop étroite pour vous accueillir tous. C'est la preuve, s'il en était besoin, que l'événement du moment, la manifestation que nous ouvrons, est tout à fait exceptionnelle. Et je pense qu'elle l'est en effet. Je le disais à Gilberto Gil à l'instant dans mon bureau, en présence du ministre français de la Culture. En arrivant dans ce ministère, il y a maintenant une dizaine de mois, j'ai indiqué à l'ensemble de nos équipes l'ambition, ce n'est pas une prétention, mais l'ambition qui est la mienne de donner à l'action extérieure de la France, à la diplomatie française, au-delà de ce qui est, j'allais dire, sa mission traditionnelle et fondamentale de l'action politique, une dimension plus humaine, plus culturelle, plus citoyenne. Nous sommes précisément dans cette dimension là, notamment soulignée par votre présence exceptionnelle, cher Gilberto Gil.
Je suis très heureux de vous accueillir ce matin au Quai d'Orsay, pour lancer avec vous la saison "Brésil, Brésils" qui, de mars à décembre, vous dévoilera les multiples facettes de la culture vivante de cet immense pays que vous représentez et que nous aimons.
"Combien de Brésils pour faire un Brésil ?" dit la chanson écrite spécialement pour cette saison. A vos côtés, Monsieur le Ministre, ce serait naturel d'ailleurs de commencer par une chanson pour rendre hommage à la musique brésilienne, que votre talent porte si haut et si loin aux quatre coins du monde.
"Combien de Brésils pour faire un Brésil ? " C'est à une véritable invitation au voyage que nous sommes conviés, à la découverte de ce pays-continent, en plongeant dans ses racines, en vibrant sur ses musiques, en parcourant les multiples chemins de sa création, en explorant les secrets de son immense territoire.
Découverte ou plutôt redécouverte car le Brésil parle, depuis toujours, à l'imaginaire des Français. Au-delà des milliers de kilomètres qui nous séparent, il y a aussi, je ne l'oublie pas, une frontière commune qui nous unit avec l'un de nos départements d'Outre Mer. Il y a surtout et aussi des affinités qui nous rapprochent, une curiosité mutuelle jamais satisfaite. N'est-ce pas un français, Joachim Lebreton, qui, dès 1816, créa l'Académie brésilienne des sciences et des arts ? Le Brésil n'est-il pas indissociable de la figure d'un des plus grands penseurs de ce temps, je veux parler évidemment de Claude Lévi-Strauss, qui a commencé son parcours à l'université de Sao Paulo, où il a enseigné dès 1935 ?
Cette proximité de nos deux pays se traduit dans les faits au-delà des mots et des discours. Le Brésil est notre premier partenaire en Amérique Latine en termes d'échanges culturels et de coopération. C'est là qu'existe le réseau d'alliances françaises le plus dense au monde. Je voudrais ici rendre hommage au regretté Sergio Vieira de Mello, ancien élève du lycée franco-brésilien de Rio de Janeiro, disparu, nous ne l'oublions pas, tragiquement en Irak. La France est aussi, ce que l'on sait moins, le deuxième partenaire scientifique du Brésil. Nos grands instituts de recherche, l'IRD, le CIRAD, le CNRS, le CNES entretiennent une collaboration féconde avec les universités brésiliennes. Ce ne sont que quelques exemples parmi d'autres.
Le Brésil est aussi une destination majeure pour les investissements de nos entreprises - nous en parlions avec le président du Medef - qui sont plus de 500 implantées depuis longtemps, pour certaines, dans ce pays.
Cette proximité entre le Brésil et la France repose également, et surtout, sur une communauté de valeurs qui nous conduit souvent à défendre les mêmes causes. J'ai pu en témoigner personnellement aux côtés du président de la République depuis ces dix mois, notamment dans le combat mené ensemble au sein des Nations unies.
Nous partageons, en effet, la même vision d'une mondialisation, plus humaine, mieux maîtrisée et plus équitable. A cet égard, je salue l'initiative du président Lula, qui a permis la tenue aux Nations unies, le 20 septembre dernier, d'une rencontre des chefs d'Etat et de gouvernement sur la lutte contre la faim et la pauvreté.
Nos deux pays s'efforcent aussi, ensemble et avec d'autres - j'étais aux côtés du président Lula, du président Lagos, du président Jacques Chirac, du Premier ministre Zapatero et d'autres chefs d'Etat au même moment à New York - de faire progresser la réflexion internationale sur le financement du développement. Et nous voyons bien que c'est aussi l'une des leçons qu'il nous faut tirer absolument de cette tragédie qui a touché un autre continent, l'océan Indien avec le tsunami depuis quelques semaines. Il nous faut augmenter les moyens mis au service du développement et ne pas se contenter de moyens budgétaires qui de toute façon sont insuffisants et ne nous permettront pas de tenir les engagements du millénaire. Voilà un combat que nous menons ensemble au sein des Nations unies et avec d'autres.
Cette communauté de valeurs nous fait partager aussi, en Haïti ou ailleurs, le même attachement à la gestion multilatérale des crises. Le souhait légitime du Brésil de devenir membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies s'inscrit dans cette démarche de responsabilité en faveur de la paix et de la stabilité.
Nos deux pays sont également animés, et c'est un sujet qui tient à coeur à l'Européen que je suis et que je reste, de la même volonté de promouvoir l'intégration régionale. Nous ne voulons pas donner de leçon. Cela vous étonnera peut être que les Français ne veuillent pas donner de leçon, ni même donner en exemple ce que nous avons fait sur ce continent. Tout de même, la preuve est là. La preuve est faite que six pays au début, quinze, aujourd'hui vingt-cinq, bientôt vingt-sept pays, pacifiquement, démocratiquement, sans faire appel aux armes, ont réussi grâce à la vision d'un certain nombre d'hommes politiques de droite ou de gauche et parfois du centre, à se mettre ensemble à partager leur destin, à mettre en commun une part de leur souveraineté pour être plus forts ensemble, pour se faire entendre, pour faire la paix définitivement entre eux, pour fabriquer du progrès plutôt que d'entretenir des conflits. Tout cela, je le dis à l'homme de grande culture que vous êtes, avec beaucoup d'humilité, tout cela sans qu'aucune de ces Nations ne renonce à son identité, à sa culture, à sa langue, à sa tradition. Je dis simplement à l'immense pays, Etat-continent, que vous représentez et à cet immense continent qu'est le continent d'Amérique du Sud et d'Amérique centrale, que c'est possible, simplement. Nous savons le rôle majeur que vous jouez dans la mise en place, à travers le MERCOSUR, d'un pôle de stabilité indispensable à l'Amérique latine et au monde entier.
Enfin, le Brésil et la France sont tous deux attachés à la défense du plurilinguisme et de la diversité culturelle. Ils soutiennent, à ce titre, l'adoption, cette année, nous l'espérons, nous y travaillons à l'UNESCO, d'une convention internationale sur ce sujet.
La rencontre de toutes les cultures du Brésil avec les publics de France sera, nous en sommes convaincus, l'illustration de la diversité culturelle vivante.
Je veux remercier, pardonnez-moi de ne pas tous les citer, franchement et très sincèrement, toutes celles et tous ceux qui ont permis la réalisation par leur travail, par leur ténacité, par leur complicité aussi - nous en parlions avec les deux commissaires généraux - ce formidable rendez-vous entre nos deux pays. Et en particulier les entreprises dont je salue les représentants et leurs présidents présents aujourd'hui, qui ont soutenu ardemment et réellement cet événement. Je souhaite naturellement plein succès à "Brésil, Brésils", et laisse la parole à Gilberto Gil, que nous sommes très très heureux, pour beaucoup de raisons personnelles, d'admiration, admirateurs en même temps que politiques, heureux d'accueillir aujourd'hui à Paris et au Quai d'Orsay en particulier.
On a beaucoup cité les entreprises, Monsieur le Président. Je vous remercie à nouveau, et quel que soit le montant de vos participations, quoiqu'ait dit le ministre de la Culture. C'est même indispensable qu'il y ait ce partenariat privé public. Et je voudrais également, comme vous l'avez fait tout à l'heure, dire que c'est très important que cette meilleure connaissance, au-delà de la spontanéité, et peut être grâce à vous, Monsieur le Ministre, par la musique du Brésil en France, soit décentralisée. On parlait de Paris tout à l'heure et probablement d'autres collectivités territoriales, je pense que dans la foulée de cette saison, de cette année, il faudra essayer de décentraliser cette connaissance mutuelle à l'intérieur du territoire du Brésil, qui est immense. Peut être aussi, sûrement aussi à l'intérieur du territoire français à travers des collectivités locales.
Mesdames, et Messieurs,
Monsieur le Ministre, Cher Gilberto,
Merci à chacune et à chacun et bon succès à cette coopération franco-brésilienne.
(Source http://www.diploatie.gouv.fr, le 24 janvier 2005)
Messieurs les Ministres,
Cher Gilberto Gil,
Cher Renaud Donnedieu de Vabres,
Monsieur l'Ambassadeur,
Monsieur le Président,
Messieurs les Commissaires,
Mesdames, Messieurs,
Bienvenue à chacune et à chacun d'entre vous dans la diversité de vos responsabilités, de vos engagements, et pardon de vous recevoir dans ces conditions, dans cette grande salle, qui est pourtant trop petite aujourd'hui, trop étroite pour vous accueillir tous. C'est la preuve, s'il en était besoin, que l'événement du moment, la manifestation que nous ouvrons, est tout à fait exceptionnelle. Et je pense qu'elle l'est en effet. Je le disais à Gilberto Gil à l'instant dans mon bureau, en présence du ministre français de la Culture. En arrivant dans ce ministère, il y a maintenant une dizaine de mois, j'ai indiqué à l'ensemble de nos équipes l'ambition, ce n'est pas une prétention, mais l'ambition qui est la mienne de donner à l'action extérieure de la France, à la diplomatie française, au-delà de ce qui est, j'allais dire, sa mission traditionnelle et fondamentale de l'action politique, une dimension plus humaine, plus culturelle, plus citoyenne. Nous sommes précisément dans cette dimension là, notamment soulignée par votre présence exceptionnelle, cher Gilberto Gil.
Je suis très heureux de vous accueillir ce matin au Quai d'Orsay, pour lancer avec vous la saison "Brésil, Brésils" qui, de mars à décembre, vous dévoilera les multiples facettes de la culture vivante de cet immense pays que vous représentez et que nous aimons.
"Combien de Brésils pour faire un Brésil ?" dit la chanson écrite spécialement pour cette saison. A vos côtés, Monsieur le Ministre, ce serait naturel d'ailleurs de commencer par une chanson pour rendre hommage à la musique brésilienne, que votre talent porte si haut et si loin aux quatre coins du monde.
"Combien de Brésils pour faire un Brésil ? " C'est à une véritable invitation au voyage que nous sommes conviés, à la découverte de ce pays-continent, en plongeant dans ses racines, en vibrant sur ses musiques, en parcourant les multiples chemins de sa création, en explorant les secrets de son immense territoire.
Découverte ou plutôt redécouverte car le Brésil parle, depuis toujours, à l'imaginaire des Français. Au-delà des milliers de kilomètres qui nous séparent, il y a aussi, je ne l'oublie pas, une frontière commune qui nous unit avec l'un de nos départements d'Outre Mer. Il y a surtout et aussi des affinités qui nous rapprochent, une curiosité mutuelle jamais satisfaite. N'est-ce pas un français, Joachim Lebreton, qui, dès 1816, créa l'Académie brésilienne des sciences et des arts ? Le Brésil n'est-il pas indissociable de la figure d'un des plus grands penseurs de ce temps, je veux parler évidemment de Claude Lévi-Strauss, qui a commencé son parcours à l'université de Sao Paulo, où il a enseigné dès 1935 ?
Cette proximité de nos deux pays se traduit dans les faits au-delà des mots et des discours. Le Brésil est notre premier partenaire en Amérique Latine en termes d'échanges culturels et de coopération. C'est là qu'existe le réseau d'alliances françaises le plus dense au monde. Je voudrais ici rendre hommage au regretté Sergio Vieira de Mello, ancien élève du lycée franco-brésilien de Rio de Janeiro, disparu, nous ne l'oublions pas, tragiquement en Irak. La France est aussi, ce que l'on sait moins, le deuxième partenaire scientifique du Brésil. Nos grands instituts de recherche, l'IRD, le CIRAD, le CNRS, le CNES entretiennent une collaboration féconde avec les universités brésiliennes. Ce ne sont que quelques exemples parmi d'autres.
Le Brésil est aussi une destination majeure pour les investissements de nos entreprises - nous en parlions avec le président du Medef - qui sont plus de 500 implantées depuis longtemps, pour certaines, dans ce pays.
Cette proximité entre le Brésil et la France repose également, et surtout, sur une communauté de valeurs qui nous conduit souvent à défendre les mêmes causes. J'ai pu en témoigner personnellement aux côtés du président de la République depuis ces dix mois, notamment dans le combat mené ensemble au sein des Nations unies.
Nous partageons, en effet, la même vision d'une mondialisation, plus humaine, mieux maîtrisée et plus équitable. A cet égard, je salue l'initiative du président Lula, qui a permis la tenue aux Nations unies, le 20 septembre dernier, d'une rencontre des chefs d'Etat et de gouvernement sur la lutte contre la faim et la pauvreté.
Nos deux pays s'efforcent aussi, ensemble et avec d'autres - j'étais aux côtés du président Lula, du président Lagos, du président Jacques Chirac, du Premier ministre Zapatero et d'autres chefs d'Etat au même moment à New York - de faire progresser la réflexion internationale sur le financement du développement. Et nous voyons bien que c'est aussi l'une des leçons qu'il nous faut tirer absolument de cette tragédie qui a touché un autre continent, l'océan Indien avec le tsunami depuis quelques semaines. Il nous faut augmenter les moyens mis au service du développement et ne pas se contenter de moyens budgétaires qui de toute façon sont insuffisants et ne nous permettront pas de tenir les engagements du millénaire. Voilà un combat que nous menons ensemble au sein des Nations unies et avec d'autres.
Cette communauté de valeurs nous fait partager aussi, en Haïti ou ailleurs, le même attachement à la gestion multilatérale des crises. Le souhait légitime du Brésil de devenir membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies s'inscrit dans cette démarche de responsabilité en faveur de la paix et de la stabilité.
Nos deux pays sont également animés, et c'est un sujet qui tient à coeur à l'Européen que je suis et que je reste, de la même volonté de promouvoir l'intégration régionale. Nous ne voulons pas donner de leçon. Cela vous étonnera peut être que les Français ne veuillent pas donner de leçon, ni même donner en exemple ce que nous avons fait sur ce continent. Tout de même, la preuve est là. La preuve est faite que six pays au début, quinze, aujourd'hui vingt-cinq, bientôt vingt-sept pays, pacifiquement, démocratiquement, sans faire appel aux armes, ont réussi grâce à la vision d'un certain nombre d'hommes politiques de droite ou de gauche et parfois du centre, à se mettre ensemble à partager leur destin, à mettre en commun une part de leur souveraineté pour être plus forts ensemble, pour se faire entendre, pour faire la paix définitivement entre eux, pour fabriquer du progrès plutôt que d'entretenir des conflits. Tout cela, je le dis à l'homme de grande culture que vous êtes, avec beaucoup d'humilité, tout cela sans qu'aucune de ces Nations ne renonce à son identité, à sa culture, à sa langue, à sa tradition. Je dis simplement à l'immense pays, Etat-continent, que vous représentez et à cet immense continent qu'est le continent d'Amérique du Sud et d'Amérique centrale, que c'est possible, simplement. Nous savons le rôle majeur que vous jouez dans la mise en place, à travers le MERCOSUR, d'un pôle de stabilité indispensable à l'Amérique latine et au monde entier.
Enfin, le Brésil et la France sont tous deux attachés à la défense du plurilinguisme et de la diversité culturelle. Ils soutiennent, à ce titre, l'adoption, cette année, nous l'espérons, nous y travaillons à l'UNESCO, d'une convention internationale sur ce sujet.
La rencontre de toutes les cultures du Brésil avec les publics de France sera, nous en sommes convaincus, l'illustration de la diversité culturelle vivante.
Je veux remercier, pardonnez-moi de ne pas tous les citer, franchement et très sincèrement, toutes celles et tous ceux qui ont permis la réalisation par leur travail, par leur ténacité, par leur complicité aussi - nous en parlions avec les deux commissaires généraux - ce formidable rendez-vous entre nos deux pays. Et en particulier les entreprises dont je salue les représentants et leurs présidents présents aujourd'hui, qui ont soutenu ardemment et réellement cet événement. Je souhaite naturellement plein succès à "Brésil, Brésils", et laisse la parole à Gilberto Gil, que nous sommes très très heureux, pour beaucoup de raisons personnelles, d'admiration, admirateurs en même temps que politiques, heureux d'accueillir aujourd'hui à Paris et au Quai d'Orsay en particulier.
On a beaucoup cité les entreprises, Monsieur le Président. Je vous remercie à nouveau, et quel que soit le montant de vos participations, quoiqu'ait dit le ministre de la Culture. C'est même indispensable qu'il y ait ce partenariat privé public. Et je voudrais également, comme vous l'avez fait tout à l'heure, dire que c'est très important que cette meilleure connaissance, au-delà de la spontanéité, et peut être grâce à vous, Monsieur le Ministre, par la musique du Brésil en France, soit décentralisée. On parlait de Paris tout à l'heure et probablement d'autres collectivités territoriales, je pense que dans la foulée de cette saison, de cette année, il faudra essayer de décentraliser cette connaissance mutuelle à l'intérieur du territoire du Brésil, qui est immense. Peut être aussi, sûrement aussi à l'intérieur du territoire français à travers des collectivités locales.
Mesdames, et Messieurs,
Monsieur le Ministre, Cher Gilberto,
Merci à chacune et à chacun et bon succès à cette coopération franco-brésilienne.
(Source http://www.diploatie.gouv.fr, le 24 janvier 2005)