Texte intégral
Monsieur le Maire,
Monsieur le Président du Conseil Régional,
Monsieur le Président du Conseil Général,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,
J'ai grand plaisir à ouvrir officiellement ce 38ème congrès des Jeunes Agriculteurs en votre présence, Monsieur Couderc, vous qui êtes maire de Béziers et qui nous accueillez dans cette ville magnifique, riche d'histoire et de traditions.
Vous êtes notre hôte pendant les trois jours du congrès, avec le Département de l'Hérault et la Région Languedoc-Roussillon, dont je salue les présidents, Monsieur Vézinhet et Monsieur Frêche, qui nous font aussi l'honneur d'être parmi nous aujourd'hui.
Je souhaite vous remercier très sincèrement de nous recevoir dans des conditions particulièrement favorables, en apportant votre soutien au congrès sur les plans technique et financier. C'est également l'ensemble des partenaires du congrès que je veux remercier, pour le soutien déterminant et la confiance qu'ils ont accordés aux Jeunes agriculteurs de l'Hérault.
Quand je vois, chaque année, la formidable mobilisation des jeunes agriculteurs qui organisent nos congrès, et leur capacité à mener à bien un tel projet, je suis vraiment fier d'appartenir à cette grande famille, à ce mouvement syndical qui permet aux paysans de se former à la responsabilité.
Bienvenue à vous tous, délégués et accompagnateurs des Jeunes agriculteurs, de métropole et d'outre-mer. Le congrès est un moment fort de la vie de notre structure, qui se retrouve au grand complet pour débattre de son fonctionnement et des grands enjeux de l'agriculture.
En tant que président des Jeunes agriculteurs, mais aussi bien sûr comme viticulteur de ce département, je suis particulièrement heureux et honoré de vous recevoir à Béziers.
Merci aux Jeunes agriculteurs de l'Hérault, qui nous accueillent dans un cadre convivial, particulièrement propice à nos séances de travail. Merci à leur président, Matthieu Foulquier-Gazagnes, à leur secrétaire général, Philippe Caroul, et à toute l'équipe du comité d'organisation qui a travaillé d'arrache pied pour préparer ce congrès, avec un grand professionnalisme. Un immense merci également aux bénévoles, qui ont uvré pour la réussite de l'événement.
Vous en êtes conscients, ce congrès est l'aboutissement d'un énorme travail, qui mérite respect. Aussi, je compte sur vous pour faciliter, pendant ces trois jours, son bon déroulement, notamment du point de vue des horaires.
Comme l'an dernier, à Vannes, notre congrès se déroule dans un département côtier, où la terre et la mer se mêlent pour constituer un patrimoine gastronomique d'une incroyable diversité et d'une grande qualité. Je tiens d'ailleurs à saluer l'initiative des Jeunes agriculteurs de l'Hérault qui ont su tisser des liens solides avec les professionnels des cultures marines. Nos métiers ont beaucoup de points communs, en premier lieu l'acte de production et la passion du vivant, avec une mission essentielle, celle de nourrir les Hommes.
L'Hérault est au cur d'une région fortement marqué par la culture méditerranéenne, empreinte de chaleur, de fougue et de générosité, qui sont aussi révélatrices d'une certaine qualité de vie. Autant de signes avant-coureurs d'un congrès qui n'aura aucun mal à s'inscrire dans la tradition des Jeunes Agriculteurs.
Comme tous les deux ans, ce congrès commence par le renouvellement de notre conseil d'administration.
Souvent, nos interlocuteurs sont surpris par la courte durée de nos mandats et donc par le renouvellement rapide de la répartition des responsabilités.
Cette caractéristique de notre organisation, qui fait aussi sa force, est la clé de voûte d'un engagement qui permet une véritable formation à la responsabilité, que ce soit au niveau local, départemental ou à des échelons supérieurs.
Et si nous tenons tellement à ce renouvellement des équipes, c'est bien pour permettre au plus grand nombre de se confronter à la réalité de l'action syndicale, qui leur permettra non seulement de servir la cause des jeunes agriculteurs mais aussi d'acquérir des compétences.
Combien de responsables d'organisations, syndicales, économiques et mutualistes sont passés par les Jeunes agriculteurs. La formation acquise avec les Jeunes agriculteurs est indéniablement aux fondements du socle de valeurs très fortes de notre syndicalisme.
Mais au-delà de l'expérience qui est acquise en exerçant nos responsabilités, il est essentiel de mettre à profit les occasions qui nous sont offertes de participer à des conférences, colloques, rencontres ou échanges, pour mieux comprendre les réalités du monde qui nous entoure. C'est aussi sur la base de connaissances élargies que l'on peut prendre du recul sur le quotidien et dessiner des perspectives d'avenir.
L'enjeu des élections de ce soir est donc de permettre à un certain nombre d'entre nous de prendre les commandes de notre syndicat, pour maintenir notre ligne action mais aussi pour continuer à acquérir cette culture de la responsabilité, que eux-mêmes pourront transmettre dans le monde agricole ou ailleurs, le moment venu.
Au final, c'est le renouvellement des équipes qui est garant de la pérennité du message porté par les Jeunes agriculteurs.
Comme chaque année, le congrès est l'occasion de débattre et de prendre position sur des sujets de fonds, mais aussi de nous retrouver en tant que réseau, pour faire le point sur nos activités et notre fonctionnement.
Le huis-clos, qui se déroule en deux temps, est un moment important de la vie de notre structure puisqu'il permet de tout se dire et de lever certaines incompréhensions ou malentendus.
La première partie de ce huis-clos, qui vient de se terminer, a permis de faire un point sur l'année écoulée tout en portant un regard d'ensemble sur ce mandat qui s'achève.
La fin d'un mandat est l'occasion de mesurer le chemin parcouru et de s'assurer que l'on est toujours en ligne avec l'objectif que l'on s'était fixé. C'est aussi un moment important qui permet de donner du sens à notre action, au vu du travail réalisé et des perspectives qui s'en dégagent
A la simple lecture du rapport d'activité, on constate que l'année syndicale écoulée a été très dense, et que nous avons du nous mobiliser sur tous les fronts. A vrai dire, j'ai l'impression que sur l'ensemble du mandat, nous n'avons pas vraiment chômé.
Je n'aurais pas la prétention d'être exhaustif, mais je voudrais revenir sur les moments forts qui ont jalonné ces deux années, en les resituant dans le cadre des priorités que nous avions fixées.
Dès le début, notre équipe a formulé son projet politique autour de quatre axes majeurs :
- la concrétisation du projet pour le renouvellement des générations en agriculture,
- le combat pour une politique de prix et de reconquête de la valeur ajoutée,
- la définition d'une stratégie globale de communication,
- et l'appui à la dynamique de notre réseau syndical.
-
S'agissant du renouvellement des générations en agriculture, nous avons obtenu des avancées significatives, notamment sur le chantier de l'adaptation du parcours à l'installation aux nouveaux contexte et profil des candidats. Je pense en particulier à la DJA en une fois, à la validation d'acquis d'expérience pour le stage 6 mois, à la pérennisation des prêts bonifiés et aux différents soutiens qui ont pu redémarrer avec la mise en place du FICIA. Certes, il reste encore beaucoup à faire, mais je crois que tous ensemble, nous avons vraiment bien travaillé.
En matière de renforcement des partenariats locaux, il est clair que l'effort essentiel est réalisé par l'action au plus près du terrain. Toutefois, la mise en place du Comité National de l'Installation - le CNI - a permis d'amorcer une nouvelle dynamique, en élargissant les partenariats aux différents acteurs du monde rural.
La promotion du métier d'agriculteur a également fait des progrès. Nous avons réalisés de nouveaux outils méthodologiques qui permettent d'organiser de manière professionnelle nos opérations de communication. Mais nous attendons beaucoup du fonds de communication du ministère de l'agriculture, qui tarde trop à se mettre en place.
Mais aujourd'hui, c'est pour la transmission des exploitations que nous devons nous mobiliser, car en dehors des dispositions prévues par le FICIA, nous sommes toujours dans l'attente d'une mesure phare incitant les cédants à transmettre à un jeune.
Durant ce mandat, nous avons également fait de la politique de revenu par les prix une très forte priorité, tant sur les plans européen et international avec la réforme de la PAC et les négociations de l'OMC, qu'au niveau national avec le combat pour la valeur ajoutée et la mobilisation vers la grande distribution.
Nous avons clairement dénoncé la réforme de la PAC décidée à Luxembourg en juin dernier, qui poursuit dans une logique destructrice de baisse des prix et de dérégulation des marchés, avec comme cerise sur la gâteau le découplage. C'est ensuite sur sa mise en oeuvre en France qu'ont porté nos efforts, pour faire en sorte qu'elle pénalise le moins possible l'installation. Sur ce point, je crois pouvoir dire que la solution retenue par les pouvoirs publics permettra une gestion des droits à paiement cohérente avec notre vision de la politique des structures, en donnant la priorité aux jeunes qui s'installent.
Sur le plan international, le congrès mondial des jeunes agriculteurs a connu un immense succès. Il a permis de promouvoir notre vision de l'agriculture auprès de jeunes responsables agricoles venus de plus de cents pays, mais aussi auprès du grand public grâce aux opérations Agri-parade et Agri-village.
Les nouveaux rapports de force qui ont vu le jour à Cancun, lors de la conférence de l'OMC, avec notamment le renforcement des positions des pays en développement, nous confortent dans l'idée qu'il faut changer la logique actuelle de ces négociations. Il en est de même des négociations entre l'Union européenne et le Mercosur, pour lesquelles l'agriculture n'est qu'une simple monnaie d'échange.
Au niveau national, le combat que nous avons mené pour la reconquête de la valeur ajoutée dans les filières a connu pas mal de soubresauts, notamment avec la grande distribution. La formidable action de blocage des plate-formes en novembre 2002 restera longtemps dans nos mémoires. Les actions de sensibilisation de l'opinion publique sur les pratiques illégales de la grande distribution ont également porté leurs fruits. Soyez certains que l'action des Jeunes agriculteurs sur ce dossier depuis de nombreux mois a été déterminante pour obtenir des avancées importantes la semaine dernière lors de la table ronde avec Nicolas Sarkozy.
Je m'arrêterais là dans ce bilan, car il me serait bien impossible de faire ici état de tous les dossiers que nous avons suivi au quotidien : crises sectorielles, calamités agricoles, loi rurale, environnement, et j'en passe.
Je veux par contre souligner que tout ce travail n'a de sens et ne peut être efficace qu'avec un solide réseau de structures départementales et régionales. C'est pourquoi nous avons souhaité durant ce mandat mettre en place des dispositifs d'appui et d'accompagnement qui permettent à ceux qui en ont besoin de bénéficier d'un soutien spécifique.
5Avant de conclure, je souhaite mettre l'accent sur les thèmes que nous abordons cette année dans notre rapport moral et notre rapport d'orientation.
Le rapport moral pose la question des alliances que nous pourrions développer, notamment en dehors du monde agricole, pour renforcer notre capacité d'action et mieux faire passer nos messages. Il plaide pour le renforcement des démarches partenariales, en particulier au niveau local, en soulignant que la mobilisation de nos adhérents doit rester parfaitement lisible.
Sans remettre en cause l'intérêt des actions de masse, mais qui sont aujourd'hui difficiles à organiser, le rapport propose de développer des actions de moindre ampleur, plus ciblée, plus locales, soutenues par des partenaires agricoles mais aussi extérieurs à notre secteur.
Temps fort de notre congrès, le rapport d'orientation de cette année s'intitule : " La refonte des services : une nécessité pour l'avenir des paysans ".
Cette année, le rapport d'orientation des Jeunes agriculteurs sort de l'exploitation pour aller faire un tour d'horizon des services qui interviennent auprès des paysans.
Nous nous interrogeons sur l'adéquation des nombreux services avec les besoins des exploitations mais aussi avec la vision que nous avons du métier.
Ce rapport n'a pas la prétention d'être exhaustif ou d'apporter une solution simple et évidente face à la multitude des organisations et la diversité de leurs missions, mais il donne des orientations et des principes pour des changements qui sont de toute façon inéluctables.
Vous le voyez, le congrès qui débute aujourd'hui va nous permettre de débattre sur des enjeux cruciaux pour l'avenir de notre métier, qui repose largement sur des orientations qu'il est de notre responsabilité de formuler et de porter avec détermination.
Je vous rappelle que nous accueillerons jeudi le ministre de l'Agriculture, Hervé Gaymard. Sa présence parmi nous permettra d'échanger sur nos préoccupations et les difficultés que nous rencontrons au quotidien, mais aussi de montrer que nous sommes une vraie force de proposition.
Bon congrès à tous, je vous remercie et je cède la parole à Monsieur Couderc, maire de Béziers. Monsieur le Maire, vous avez la parole.
(Source http://www.cnja.com, le 27 octobre 2004)
Monsieur le Président du Conseil Régional,
Monsieur le Président du Conseil Général,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,
J'ai grand plaisir à ouvrir officiellement ce 38ème congrès des Jeunes Agriculteurs en votre présence, Monsieur Couderc, vous qui êtes maire de Béziers et qui nous accueillez dans cette ville magnifique, riche d'histoire et de traditions.
Vous êtes notre hôte pendant les trois jours du congrès, avec le Département de l'Hérault et la Région Languedoc-Roussillon, dont je salue les présidents, Monsieur Vézinhet et Monsieur Frêche, qui nous font aussi l'honneur d'être parmi nous aujourd'hui.
Je souhaite vous remercier très sincèrement de nous recevoir dans des conditions particulièrement favorables, en apportant votre soutien au congrès sur les plans technique et financier. C'est également l'ensemble des partenaires du congrès que je veux remercier, pour le soutien déterminant et la confiance qu'ils ont accordés aux Jeunes agriculteurs de l'Hérault.
Quand je vois, chaque année, la formidable mobilisation des jeunes agriculteurs qui organisent nos congrès, et leur capacité à mener à bien un tel projet, je suis vraiment fier d'appartenir à cette grande famille, à ce mouvement syndical qui permet aux paysans de se former à la responsabilité.
Bienvenue à vous tous, délégués et accompagnateurs des Jeunes agriculteurs, de métropole et d'outre-mer. Le congrès est un moment fort de la vie de notre structure, qui se retrouve au grand complet pour débattre de son fonctionnement et des grands enjeux de l'agriculture.
En tant que président des Jeunes agriculteurs, mais aussi bien sûr comme viticulteur de ce département, je suis particulièrement heureux et honoré de vous recevoir à Béziers.
Merci aux Jeunes agriculteurs de l'Hérault, qui nous accueillent dans un cadre convivial, particulièrement propice à nos séances de travail. Merci à leur président, Matthieu Foulquier-Gazagnes, à leur secrétaire général, Philippe Caroul, et à toute l'équipe du comité d'organisation qui a travaillé d'arrache pied pour préparer ce congrès, avec un grand professionnalisme. Un immense merci également aux bénévoles, qui ont uvré pour la réussite de l'événement.
Vous en êtes conscients, ce congrès est l'aboutissement d'un énorme travail, qui mérite respect. Aussi, je compte sur vous pour faciliter, pendant ces trois jours, son bon déroulement, notamment du point de vue des horaires.
Comme l'an dernier, à Vannes, notre congrès se déroule dans un département côtier, où la terre et la mer se mêlent pour constituer un patrimoine gastronomique d'une incroyable diversité et d'une grande qualité. Je tiens d'ailleurs à saluer l'initiative des Jeunes agriculteurs de l'Hérault qui ont su tisser des liens solides avec les professionnels des cultures marines. Nos métiers ont beaucoup de points communs, en premier lieu l'acte de production et la passion du vivant, avec une mission essentielle, celle de nourrir les Hommes.
L'Hérault est au cur d'une région fortement marqué par la culture méditerranéenne, empreinte de chaleur, de fougue et de générosité, qui sont aussi révélatrices d'une certaine qualité de vie. Autant de signes avant-coureurs d'un congrès qui n'aura aucun mal à s'inscrire dans la tradition des Jeunes Agriculteurs.
Comme tous les deux ans, ce congrès commence par le renouvellement de notre conseil d'administration.
Souvent, nos interlocuteurs sont surpris par la courte durée de nos mandats et donc par le renouvellement rapide de la répartition des responsabilités.
Cette caractéristique de notre organisation, qui fait aussi sa force, est la clé de voûte d'un engagement qui permet une véritable formation à la responsabilité, que ce soit au niveau local, départemental ou à des échelons supérieurs.
Et si nous tenons tellement à ce renouvellement des équipes, c'est bien pour permettre au plus grand nombre de se confronter à la réalité de l'action syndicale, qui leur permettra non seulement de servir la cause des jeunes agriculteurs mais aussi d'acquérir des compétences.
Combien de responsables d'organisations, syndicales, économiques et mutualistes sont passés par les Jeunes agriculteurs. La formation acquise avec les Jeunes agriculteurs est indéniablement aux fondements du socle de valeurs très fortes de notre syndicalisme.
Mais au-delà de l'expérience qui est acquise en exerçant nos responsabilités, il est essentiel de mettre à profit les occasions qui nous sont offertes de participer à des conférences, colloques, rencontres ou échanges, pour mieux comprendre les réalités du monde qui nous entoure. C'est aussi sur la base de connaissances élargies que l'on peut prendre du recul sur le quotidien et dessiner des perspectives d'avenir.
L'enjeu des élections de ce soir est donc de permettre à un certain nombre d'entre nous de prendre les commandes de notre syndicat, pour maintenir notre ligne action mais aussi pour continuer à acquérir cette culture de la responsabilité, que eux-mêmes pourront transmettre dans le monde agricole ou ailleurs, le moment venu.
Au final, c'est le renouvellement des équipes qui est garant de la pérennité du message porté par les Jeunes agriculteurs.
Comme chaque année, le congrès est l'occasion de débattre et de prendre position sur des sujets de fonds, mais aussi de nous retrouver en tant que réseau, pour faire le point sur nos activités et notre fonctionnement.
Le huis-clos, qui se déroule en deux temps, est un moment important de la vie de notre structure puisqu'il permet de tout se dire et de lever certaines incompréhensions ou malentendus.
La première partie de ce huis-clos, qui vient de se terminer, a permis de faire un point sur l'année écoulée tout en portant un regard d'ensemble sur ce mandat qui s'achève.
La fin d'un mandat est l'occasion de mesurer le chemin parcouru et de s'assurer que l'on est toujours en ligne avec l'objectif que l'on s'était fixé. C'est aussi un moment important qui permet de donner du sens à notre action, au vu du travail réalisé et des perspectives qui s'en dégagent
A la simple lecture du rapport d'activité, on constate que l'année syndicale écoulée a été très dense, et que nous avons du nous mobiliser sur tous les fronts. A vrai dire, j'ai l'impression que sur l'ensemble du mandat, nous n'avons pas vraiment chômé.
Je n'aurais pas la prétention d'être exhaustif, mais je voudrais revenir sur les moments forts qui ont jalonné ces deux années, en les resituant dans le cadre des priorités que nous avions fixées.
Dès le début, notre équipe a formulé son projet politique autour de quatre axes majeurs :
- la concrétisation du projet pour le renouvellement des générations en agriculture,
- le combat pour une politique de prix et de reconquête de la valeur ajoutée,
- la définition d'une stratégie globale de communication,
- et l'appui à la dynamique de notre réseau syndical.
-
S'agissant du renouvellement des générations en agriculture, nous avons obtenu des avancées significatives, notamment sur le chantier de l'adaptation du parcours à l'installation aux nouveaux contexte et profil des candidats. Je pense en particulier à la DJA en une fois, à la validation d'acquis d'expérience pour le stage 6 mois, à la pérennisation des prêts bonifiés et aux différents soutiens qui ont pu redémarrer avec la mise en place du FICIA. Certes, il reste encore beaucoup à faire, mais je crois que tous ensemble, nous avons vraiment bien travaillé.
En matière de renforcement des partenariats locaux, il est clair que l'effort essentiel est réalisé par l'action au plus près du terrain. Toutefois, la mise en place du Comité National de l'Installation - le CNI - a permis d'amorcer une nouvelle dynamique, en élargissant les partenariats aux différents acteurs du monde rural.
La promotion du métier d'agriculteur a également fait des progrès. Nous avons réalisés de nouveaux outils méthodologiques qui permettent d'organiser de manière professionnelle nos opérations de communication. Mais nous attendons beaucoup du fonds de communication du ministère de l'agriculture, qui tarde trop à se mettre en place.
Mais aujourd'hui, c'est pour la transmission des exploitations que nous devons nous mobiliser, car en dehors des dispositions prévues par le FICIA, nous sommes toujours dans l'attente d'une mesure phare incitant les cédants à transmettre à un jeune.
Durant ce mandat, nous avons également fait de la politique de revenu par les prix une très forte priorité, tant sur les plans européen et international avec la réforme de la PAC et les négociations de l'OMC, qu'au niveau national avec le combat pour la valeur ajoutée et la mobilisation vers la grande distribution.
Nous avons clairement dénoncé la réforme de la PAC décidée à Luxembourg en juin dernier, qui poursuit dans une logique destructrice de baisse des prix et de dérégulation des marchés, avec comme cerise sur la gâteau le découplage. C'est ensuite sur sa mise en oeuvre en France qu'ont porté nos efforts, pour faire en sorte qu'elle pénalise le moins possible l'installation. Sur ce point, je crois pouvoir dire que la solution retenue par les pouvoirs publics permettra une gestion des droits à paiement cohérente avec notre vision de la politique des structures, en donnant la priorité aux jeunes qui s'installent.
Sur le plan international, le congrès mondial des jeunes agriculteurs a connu un immense succès. Il a permis de promouvoir notre vision de l'agriculture auprès de jeunes responsables agricoles venus de plus de cents pays, mais aussi auprès du grand public grâce aux opérations Agri-parade et Agri-village.
Les nouveaux rapports de force qui ont vu le jour à Cancun, lors de la conférence de l'OMC, avec notamment le renforcement des positions des pays en développement, nous confortent dans l'idée qu'il faut changer la logique actuelle de ces négociations. Il en est de même des négociations entre l'Union européenne et le Mercosur, pour lesquelles l'agriculture n'est qu'une simple monnaie d'échange.
Au niveau national, le combat que nous avons mené pour la reconquête de la valeur ajoutée dans les filières a connu pas mal de soubresauts, notamment avec la grande distribution. La formidable action de blocage des plate-formes en novembre 2002 restera longtemps dans nos mémoires. Les actions de sensibilisation de l'opinion publique sur les pratiques illégales de la grande distribution ont également porté leurs fruits. Soyez certains que l'action des Jeunes agriculteurs sur ce dossier depuis de nombreux mois a été déterminante pour obtenir des avancées importantes la semaine dernière lors de la table ronde avec Nicolas Sarkozy.
Je m'arrêterais là dans ce bilan, car il me serait bien impossible de faire ici état de tous les dossiers que nous avons suivi au quotidien : crises sectorielles, calamités agricoles, loi rurale, environnement, et j'en passe.
Je veux par contre souligner que tout ce travail n'a de sens et ne peut être efficace qu'avec un solide réseau de structures départementales et régionales. C'est pourquoi nous avons souhaité durant ce mandat mettre en place des dispositifs d'appui et d'accompagnement qui permettent à ceux qui en ont besoin de bénéficier d'un soutien spécifique.
5Avant de conclure, je souhaite mettre l'accent sur les thèmes que nous abordons cette année dans notre rapport moral et notre rapport d'orientation.
Le rapport moral pose la question des alliances que nous pourrions développer, notamment en dehors du monde agricole, pour renforcer notre capacité d'action et mieux faire passer nos messages. Il plaide pour le renforcement des démarches partenariales, en particulier au niveau local, en soulignant que la mobilisation de nos adhérents doit rester parfaitement lisible.
Sans remettre en cause l'intérêt des actions de masse, mais qui sont aujourd'hui difficiles à organiser, le rapport propose de développer des actions de moindre ampleur, plus ciblée, plus locales, soutenues par des partenaires agricoles mais aussi extérieurs à notre secteur.
Temps fort de notre congrès, le rapport d'orientation de cette année s'intitule : " La refonte des services : une nécessité pour l'avenir des paysans ".
Cette année, le rapport d'orientation des Jeunes agriculteurs sort de l'exploitation pour aller faire un tour d'horizon des services qui interviennent auprès des paysans.
Nous nous interrogeons sur l'adéquation des nombreux services avec les besoins des exploitations mais aussi avec la vision que nous avons du métier.
Ce rapport n'a pas la prétention d'être exhaustif ou d'apporter une solution simple et évidente face à la multitude des organisations et la diversité de leurs missions, mais il donne des orientations et des principes pour des changements qui sont de toute façon inéluctables.
Vous le voyez, le congrès qui débute aujourd'hui va nous permettre de débattre sur des enjeux cruciaux pour l'avenir de notre métier, qui repose largement sur des orientations qu'il est de notre responsabilité de formuler et de porter avec détermination.
Je vous rappelle que nous accueillerons jeudi le ministre de l'Agriculture, Hervé Gaymard. Sa présence parmi nous permettra d'échanger sur nos préoccupations et les difficultés que nous rencontrons au quotidien, mais aussi de montrer que nous sommes une vraie force de proposition.
Bon congrès à tous, je vous remercie et je cède la parole à Monsieur Couderc, maire de Béziers. Monsieur le Maire, vous avez la parole.
(Source http://www.cnja.com, le 27 octobre 2004)