Texte intégral
Richard Arzt : Bonjour Jean-Claude Mailly. La cohésion sociale, la recherche, la lutte contre les délocalisations. C'est trois priorités de Jean-Pierre Raffarin pour le budget 2005. Vous approuvez? Vous contestez ?
Jean-Claude Mailly : Sur les affichages de priorités, sur la Recherche par exemple, on ne peut pas être contre. Le problème, c'est la méthode qui est utilisée, les moyens utilisés pour parvenir à ces résultats. Alors il y a encore beaucoup de flou sur la Recherche. Quant au reste, sur la cohésion sociale ou sur les questions d'emploi, les questions de salaires, la méthode utilisée, les objectifs, non, on n'est pas d'accord !
Richard Arzt : C'est-à-dire la méthode. Qu'est-ce que vous voulez en dire ?
Jean-Claude Mailly : La méthode. On annonce par effet médiatique, avec des contradictions. Je ne prends qu'un seul exemple: les 35 heures. Il y a quelques semaines, avant les élections régionales en tous les cas, on nous avait dit on l'avait demandé qu'on mettait ce dossier-là au congélateur. Et puis aujourd'hui on le ressort. Et de manière importante. Et on a commencé à annoncer des choses avant même qu'il y ait eu une concertation.
Richard Arzt : Vous pensez qu'on est dans une phase de remise en cause des 35 heures ?
Jean-Claude Mailly : Ah oui. C'est une phase de remise en cause des 35 heures, mais ça fait toute une série de dossiers sociaux, ceux qui ont été examinés par le gouvernement hier, où il y a une volonté de remettre en cause les droits des salariés, que ce soit en matière de durée du travail, que ce soit en matière de Smic, en matière d'emploi d'une manière générale, il y a une forme de harcèlement social d'une certaine manière.
Richard Arzt : Alors prenons les exemples les uns après les autres. Sur le Smic, la progression annuelle du Smic horaire sera étalée sur deux ans. Bon, qu'est-ce que vous en dites ? Le but c'est de permettre à l'Etat de faire des économies sur les allégements de charges en 2005.
Jean-Claude Mailly : Oui l'objectif, la raison de cette décision apparente, enfin si elle est confirmée, la raison de cette décision c'est de faire des économies, ce n'est pas une question de Smic, une question d'emploi, c'est faire des économies. c'est ça ?
Richard Arzt : Ca peut se justifier.
Jean-Claude Mailly : Oui attendez. Le gouvernement reste quand même enfermé dans le pacte de stabilité et de croissance au niveau européen, avec les fameux 3 % de déficit budgétaire. Vous savez, je ne veux pas augmenter les dépenses publiques et sociales, ce qui posera d'ailleurs y compris des problèmes sur un dossier de l'Assurance-maladie, qui contrairement à ce que croit le Premier ministre n'est pas clos. Mais quand on regarde sur le Smic, ça pose deux problèmes: premier problème, c'était un engagement d'un gouvernement de Monsieur Raffarin. Il avait dit: je m'engage, au nom du gouvernement on s'engage avec dispositions législatives, à ce que les différents niveaux de Smic soient organisés en 2005. Donc si on change la méthode, ça veut dire qu'il revient sur un engagement. Deuxième élément: ça va pénaliser un nombre important de smicards. Non seulement le million annoncé par le Premier ministre, mais avec des niveaux différents, près de deux millions de salariés. Ca veut dire que là, sur un dossier comme le Smic, la fiche de paye devient l'ennemi de l'emploi, contrairement à ce qu'on nous expliquait il y a quelque temps.
Richard Arzt : Sur la baisse du nombre de fonctionnaires, environ 8.000, qui ne seront pas remplacés, j'imagine que vous contestez.
Jean-Claude Mailly : Oui, parce que c'est pareil. Qu'est-ce qui dicte ces démarches ? C'est: il faut réduire le budget de l'Etat. Il faut faire des économies un peu partout. Alors à partir de là
Richard Arzt : Le gouvernement ne s'en cache pas.
Jean-Claude Mailly : Oui, il ne s'en cache pas. Oui mais attendez, ça veut dire qu'on est dans une logique restrictive.
Richard Arzt : Budget de rigueur.
Jean-Claude Mailly : Oui, mais on peut jouer sur les mots. "Rigueur, restrictions". Quand on n'augmente pas les dépenses publiques et les dépenses sociales, on est dans une logique où on serre la vis ! Qu'on le veuille ou non on serre la vis ! Et ils sont en train de chercher un peu partout pour essayer d'avoir un peu d'argent ! Mais ça veut dire qu'on n'est pas dans une vision de perspective, et une perspective de développement. C'est ça le problème de fond. Alors sur les fonctionnaires, mettons 8.000, c'est 8.000 de trop. Mais c'est aussi 8.000 jeunes qui ne trouveront pas de travail, qui ne pourront pas intégrer la Fonction publique, qu'on retrouvera ou au chômage ou en contrats précaires.
Richard Arzt : Autre exemple : quand il s'agit d'aider contre les délocalisations, c'est-à-dire des allégements de charges qui permettent à des entreprises de recréer des emplois, ici en France. Là, vous approuvez ?
Jean-Claude Mailly : Non. Non, dire: s'il faut aider au développement d'activité économique, oui bien entendu. Sur les décolonisations, on préférerait ce qui avait été évoqué, mais on n'en parle plus aujourd'hui. Ce qu'on préférerait c'est que les aides accordées aux entreprises, les aides publiques, soient évaluées, soient contrôlées et si l'entreprise délocalise, éventuellement que l'Etat récupère l'aide ou la collectivité territoriale récupère l'aide accordée. Là, ça signifie quoi ? Ca signifie que quelqu'un, une entreprise qui aurait délocalisé, exemple un call-center, on va lui dire: attendez, si vous revenez, on va recréer une zone de zones franches, avec: vous n'aurez pas de charges, vous aurez moins d'impôts, et puis à partir de là vous allez recréer quelques emplois.
Richard Arzt : Donc le résultat est là.
Jean-Claude Mailly : Non non, attendez. Logique d'allégement de charges. Logique d'allégement d'impôts, encore sur le budget, une logique qui est suivie par les gouvernements successifs, depuis maintenant vingt ans, sans énormément de résultats. Mais deuxième élément, ça ne marche qu'une fois! ça ne marche qu'une fois. Imaginez qu'un tel système soit en place, demain un autre chef d'entreprise pourra dire : allez, je délocalise telle activité, et puis je reviendrai dans un an, et puis je bénéficierai, et ça sera les chasseurs de primes. On a déjà connu ça, on risque de retrouver ce type de situation.
Richard Arzt : C'est lié cette question des délocalisations à la question des 35 heures. On a bien vu des entreprises qui disent que si les 35 heures sont révisées, assouplies, ils pourraient rester en France. Il va y avoir des négociations d'ailleurs entre les syndicats en tout cas une concertation et le gouvernement au sujet des 35 heures. Dans quel esprit vous y allez ? Qu'est-ce qui peut être assoupli à votre avis ?
Jean-Claude Mailly : Attendez. A force d'assouplir, on va liquéfier complètement les 35 heures hein, si ça continue comme ça. Aujourd'hui il y a des assouplissements. Monsieur Fillon, en 2003, a fait passer des assouplissements sur la rémunération des heures supplémentaires pour les petites entreprises, des possibilités de déroger au contingent d'heures supplémentaires. Donc les assouplissements existent aujourd'hui. Il faut que le gouvernement dise clairement les choses. Qu'est-ce qu'il veut ? Il veut payer moins les heures supplémentaires ! C'est ça l'objectif. Il veut payer moins les heures supplémentaires. Or c'est pas dissuasif. Quand on regarde les statistiques, en 2002 et en 2003, les heures supplémentaires ont augmenté de 4 à 5 %. Ca veut dire que quand il y a une nécessité, quand l'activité économique est là, si un employeur décide de faire des heures supplémentaires, les salariés font des heures supplémentaires.
Richard Arzt : Rien n'est négociable désormais sur les 35 heures ?
Jean-Claude Mailly : Attendez. Les 35 heures, les salariés les ont payées deux fois. A la fois par une modération salariale, à la fois par plus de flexibilité dans les entreprises. Maintenant qu'elles sont en place, pas partout d'ailleurs, maintenant qu'elles sont en place on va leur dire: écoutez, il faut encore assouplir, il faut que vos heures supplémentaires soient moins payées, il faut aussi pouvoir déroger au niveau des entreprises. Donc c'est ce que je disais tout à l'heure, ça fait une forme de harcèlement sur tous les dossiers.
Richard Arzt : Qu'est-ce que vous dites de l'amnistie fiscale pour les capitaux qui ont été illégalement expatriés ?
Jean-Claude Mailly : Attendez, regardez, je fais une comparaison. Sur la Sécurité sociale pour les accidents du travail, on laisse entendre que les salariés fraudent et qu'il va falloir serrer la vis. Là, il y a des exportations illégales de capitaux, et là on est en train de dire : si vous revenez, on va vous amnistier! Il y a quand même quelque chose de choquant.
Richard Arzt : C'est un budget à haut risque politique et social. Vous voyez une rentrée difficile pour ce gouvernement ?
Jean-Claude Mailly : En tous les cas on ne peut pas pronostiquer, on ne lit pas dans la boule de cristal. Mais en tous les cas, ça fait pas mal de dossiers, pas mal d'inquiétude et de mécontentement. Vous savez, quand il y a de l'inquiétude et du mécontentement, à un moment donné il faut que ça s'exprime !
Richard Arzt : Merci Jean-Claude Mailly. Je rappelle que vous êtes le secrétaire général de Force Ouvrière.
(source http://www.force-ouvriere.org, le 29 juillet 2004)
Jean-Claude Mailly : Sur les affichages de priorités, sur la Recherche par exemple, on ne peut pas être contre. Le problème, c'est la méthode qui est utilisée, les moyens utilisés pour parvenir à ces résultats. Alors il y a encore beaucoup de flou sur la Recherche. Quant au reste, sur la cohésion sociale ou sur les questions d'emploi, les questions de salaires, la méthode utilisée, les objectifs, non, on n'est pas d'accord !
Richard Arzt : C'est-à-dire la méthode. Qu'est-ce que vous voulez en dire ?
Jean-Claude Mailly : La méthode. On annonce par effet médiatique, avec des contradictions. Je ne prends qu'un seul exemple: les 35 heures. Il y a quelques semaines, avant les élections régionales en tous les cas, on nous avait dit on l'avait demandé qu'on mettait ce dossier-là au congélateur. Et puis aujourd'hui on le ressort. Et de manière importante. Et on a commencé à annoncer des choses avant même qu'il y ait eu une concertation.
Richard Arzt : Vous pensez qu'on est dans une phase de remise en cause des 35 heures ?
Jean-Claude Mailly : Ah oui. C'est une phase de remise en cause des 35 heures, mais ça fait toute une série de dossiers sociaux, ceux qui ont été examinés par le gouvernement hier, où il y a une volonté de remettre en cause les droits des salariés, que ce soit en matière de durée du travail, que ce soit en matière de Smic, en matière d'emploi d'une manière générale, il y a une forme de harcèlement social d'une certaine manière.
Richard Arzt : Alors prenons les exemples les uns après les autres. Sur le Smic, la progression annuelle du Smic horaire sera étalée sur deux ans. Bon, qu'est-ce que vous en dites ? Le but c'est de permettre à l'Etat de faire des économies sur les allégements de charges en 2005.
Jean-Claude Mailly : Oui l'objectif, la raison de cette décision apparente, enfin si elle est confirmée, la raison de cette décision c'est de faire des économies, ce n'est pas une question de Smic, une question d'emploi, c'est faire des économies. c'est ça ?
Richard Arzt : Ca peut se justifier.
Jean-Claude Mailly : Oui attendez. Le gouvernement reste quand même enfermé dans le pacte de stabilité et de croissance au niveau européen, avec les fameux 3 % de déficit budgétaire. Vous savez, je ne veux pas augmenter les dépenses publiques et sociales, ce qui posera d'ailleurs y compris des problèmes sur un dossier de l'Assurance-maladie, qui contrairement à ce que croit le Premier ministre n'est pas clos. Mais quand on regarde sur le Smic, ça pose deux problèmes: premier problème, c'était un engagement d'un gouvernement de Monsieur Raffarin. Il avait dit: je m'engage, au nom du gouvernement on s'engage avec dispositions législatives, à ce que les différents niveaux de Smic soient organisés en 2005. Donc si on change la méthode, ça veut dire qu'il revient sur un engagement. Deuxième élément: ça va pénaliser un nombre important de smicards. Non seulement le million annoncé par le Premier ministre, mais avec des niveaux différents, près de deux millions de salariés. Ca veut dire que là, sur un dossier comme le Smic, la fiche de paye devient l'ennemi de l'emploi, contrairement à ce qu'on nous expliquait il y a quelque temps.
Richard Arzt : Sur la baisse du nombre de fonctionnaires, environ 8.000, qui ne seront pas remplacés, j'imagine que vous contestez.
Jean-Claude Mailly : Oui, parce que c'est pareil. Qu'est-ce qui dicte ces démarches ? C'est: il faut réduire le budget de l'Etat. Il faut faire des économies un peu partout. Alors à partir de là
Richard Arzt : Le gouvernement ne s'en cache pas.
Jean-Claude Mailly : Oui, il ne s'en cache pas. Oui mais attendez, ça veut dire qu'on est dans une logique restrictive.
Richard Arzt : Budget de rigueur.
Jean-Claude Mailly : Oui, mais on peut jouer sur les mots. "Rigueur, restrictions". Quand on n'augmente pas les dépenses publiques et les dépenses sociales, on est dans une logique où on serre la vis ! Qu'on le veuille ou non on serre la vis ! Et ils sont en train de chercher un peu partout pour essayer d'avoir un peu d'argent ! Mais ça veut dire qu'on n'est pas dans une vision de perspective, et une perspective de développement. C'est ça le problème de fond. Alors sur les fonctionnaires, mettons 8.000, c'est 8.000 de trop. Mais c'est aussi 8.000 jeunes qui ne trouveront pas de travail, qui ne pourront pas intégrer la Fonction publique, qu'on retrouvera ou au chômage ou en contrats précaires.
Richard Arzt : Autre exemple : quand il s'agit d'aider contre les délocalisations, c'est-à-dire des allégements de charges qui permettent à des entreprises de recréer des emplois, ici en France. Là, vous approuvez ?
Jean-Claude Mailly : Non. Non, dire: s'il faut aider au développement d'activité économique, oui bien entendu. Sur les décolonisations, on préférerait ce qui avait été évoqué, mais on n'en parle plus aujourd'hui. Ce qu'on préférerait c'est que les aides accordées aux entreprises, les aides publiques, soient évaluées, soient contrôlées et si l'entreprise délocalise, éventuellement que l'Etat récupère l'aide ou la collectivité territoriale récupère l'aide accordée. Là, ça signifie quoi ? Ca signifie que quelqu'un, une entreprise qui aurait délocalisé, exemple un call-center, on va lui dire: attendez, si vous revenez, on va recréer une zone de zones franches, avec: vous n'aurez pas de charges, vous aurez moins d'impôts, et puis à partir de là vous allez recréer quelques emplois.
Richard Arzt : Donc le résultat est là.
Jean-Claude Mailly : Non non, attendez. Logique d'allégement de charges. Logique d'allégement d'impôts, encore sur le budget, une logique qui est suivie par les gouvernements successifs, depuis maintenant vingt ans, sans énormément de résultats. Mais deuxième élément, ça ne marche qu'une fois! ça ne marche qu'une fois. Imaginez qu'un tel système soit en place, demain un autre chef d'entreprise pourra dire : allez, je délocalise telle activité, et puis je reviendrai dans un an, et puis je bénéficierai, et ça sera les chasseurs de primes. On a déjà connu ça, on risque de retrouver ce type de situation.
Richard Arzt : C'est lié cette question des délocalisations à la question des 35 heures. On a bien vu des entreprises qui disent que si les 35 heures sont révisées, assouplies, ils pourraient rester en France. Il va y avoir des négociations d'ailleurs entre les syndicats en tout cas une concertation et le gouvernement au sujet des 35 heures. Dans quel esprit vous y allez ? Qu'est-ce qui peut être assoupli à votre avis ?
Jean-Claude Mailly : Attendez. A force d'assouplir, on va liquéfier complètement les 35 heures hein, si ça continue comme ça. Aujourd'hui il y a des assouplissements. Monsieur Fillon, en 2003, a fait passer des assouplissements sur la rémunération des heures supplémentaires pour les petites entreprises, des possibilités de déroger au contingent d'heures supplémentaires. Donc les assouplissements existent aujourd'hui. Il faut que le gouvernement dise clairement les choses. Qu'est-ce qu'il veut ? Il veut payer moins les heures supplémentaires ! C'est ça l'objectif. Il veut payer moins les heures supplémentaires. Or c'est pas dissuasif. Quand on regarde les statistiques, en 2002 et en 2003, les heures supplémentaires ont augmenté de 4 à 5 %. Ca veut dire que quand il y a une nécessité, quand l'activité économique est là, si un employeur décide de faire des heures supplémentaires, les salariés font des heures supplémentaires.
Richard Arzt : Rien n'est négociable désormais sur les 35 heures ?
Jean-Claude Mailly : Attendez. Les 35 heures, les salariés les ont payées deux fois. A la fois par une modération salariale, à la fois par plus de flexibilité dans les entreprises. Maintenant qu'elles sont en place, pas partout d'ailleurs, maintenant qu'elles sont en place on va leur dire: écoutez, il faut encore assouplir, il faut que vos heures supplémentaires soient moins payées, il faut aussi pouvoir déroger au niveau des entreprises. Donc c'est ce que je disais tout à l'heure, ça fait une forme de harcèlement sur tous les dossiers.
Richard Arzt : Qu'est-ce que vous dites de l'amnistie fiscale pour les capitaux qui ont été illégalement expatriés ?
Jean-Claude Mailly : Attendez, regardez, je fais une comparaison. Sur la Sécurité sociale pour les accidents du travail, on laisse entendre que les salariés fraudent et qu'il va falloir serrer la vis. Là, il y a des exportations illégales de capitaux, et là on est en train de dire : si vous revenez, on va vous amnistier! Il y a quand même quelque chose de choquant.
Richard Arzt : C'est un budget à haut risque politique et social. Vous voyez une rentrée difficile pour ce gouvernement ?
Jean-Claude Mailly : En tous les cas on ne peut pas pronostiquer, on ne lit pas dans la boule de cristal. Mais en tous les cas, ça fait pas mal de dossiers, pas mal d'inquiétude et de mécontentement. Vous savez, quand il y a de l'inquiétude et du mécontentement, à un moment donné il faut que ça s'exprime !
Richard Arzt : Merci Jean-Claude Mailly. Je rappelle que vous êtes le secrétaire général de Force Ouvrière.
(source http://www.force-ouvriere.org, le 29 juillet 2004)