Déclaration de M. Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la culture et de la communication, sur la place de la culture à la télévision et la diffusion de programmes culturels sur la télévision publique, Paris le 29 mars 2005.

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Circonstance : Soirée sur la place de la culture à la télévision à Paris le 29 mars 2005

Texte intégral

Monsieur le Président du Centre Georges Pompidou, Cher Bruno Racine,
Monsieur le Président de France Télévisions, Cher Marc Tessier,
Mesdames et Messieurs,
Vous savez combien je suis attaché au décloisonnement entre les univers de la culture et de la communication. Vous savez l'importance que j'attache à la place de la culture à la télévision. La télévision a, en effet, vocation à jouer tout son rôle de diffusion culturelle vers le public le plus large, sous toutes les formes : courtes émissions, captations, magazines pluridisciplinaires ou thématiques. Tous les genres sont concernés. La culture a évidemment droit de cité, en particulier sur le service public, qui doit montrer la voie. Les parlementaires le savent. Lors de la présentation du budget de mon ministère, j'ai fortement insisté sur l'intérêt, mais aussi la nécessité de programmer des émissions culturelles qui suscitent, chez tous les téléspectateurs, l'envie de découvrir les uvres, dans tous les domaines. Le Parlement m'a suivi en m'accordant les moyens financiers nécessaires.
Je le redis, nous avons une grande responsabilité auprès des téléspectateurs. Nous devons offrir une gamme, certes étendue de programmes, mais en conservant toujours à l'esprit, qu'il est essentiel de porter l'envie de l'accès à la culture, de susciter la curiosité, de satisfaire le désir de connaissance. Les chaînes publiques ne doivent jamais oublier la responsabilité qu'elles ont dans ce domaine. Je me réjouis que l'audiovisuel public honore cette mission qui est la sienne, avec le concours du Centre Georges Pompidou et du Musée national d'art moderne. C'est dire que ma présence allait de soi, ce soir, au moment du lancement d'une première série d'émissions consacrées à l'art moderne et aux collections du Musée national d'art moderne. Monsieur le Président, cher Bruno Racine, votre initiative mérite d'être saluée à plus d'un titre. Vous avez su prendre les devants en créant, dès votre arrivée en 2003, au sein de ce Centre, une délégation à l'action culturelle qui montre ce soir son efficacité. Qu'il me soit permis de saluer votre équipe dont le dynamisme est si manifeste et qui sait, par son talent, mener jusqu'à son terme les projets les plus prometteurs.
Donnez à voir l'art, par le regard de ceux que le grand public connaît et apprécie, est incontestablement une belle incitation, qui se trouve admirablement contenue dans le titre même de la série : " suivez l'artiste " est une invitation au parcours le plus simple, qui démythifie l'uvre et la rend ainsi plus proche de nous. Le salut de l'artiste à l'uvre d'art, à la création artistique, est bien le meilleur moyen de la rendre présente, de la rendre plus proche, plus vivante. Le grand public ne pourra rester indifférent à cette introduction à l'art moderne et contemporain, quand un artiste ou une personnalité du monde de la culture l'entraîne dans une découverte sur le mode du plaisir et de l'immédiateté.
Je suis persuadé que la démarche est la bonne et qu'une expression simple, dans un rapport direct avec l'uvre d'art est la plus belle ouverture, la plus simple introduction à une démarche personnelle. " Suivez l'artiste " est un exemple : cette émission montre comment chacun, à sa manière, peut s'approprier l'art moderne. Il suffit de voir avec quel plaisir et quelle émotion les personnalités qui ont joué le jeu de la rencontre avec un tableau se transforment en " passeurs d'art ", en porteurs d'une mission. Quand cette initiative si riche et si généreuse rencontre le public, et c'est le cas, puisque 2 millions de téléspectateurs la partagent chaque fin de semaine, alors on ne peut être qu'admiratif, et souhaiter que cette conversation se poursuive. Permettez-moi de remercier Rémy Pflimlin, le directeur général de France 3, qui s'est laissé convaincre de l'intérêt d'une telle aventure en 50 épisodes particuliers ! Je tiens aussi à remercier très chaleureusement tous les artistes et les personnalités du monde de la culture, qui ont prêté leur concours à la réalisation des films en choisissant une uvre particulière. Je sais que beaucoup ont reçu cette rencontre comme un don, mais aussi comme une ouverture sur leurs jardins secrets, sur leurs émotions. Ils me pardonneront de ne pas les citer afin de n'en oublier aucun. Je les remercie pour leur précieux concours.
Enfin, je vous remercie de nous avoir donné autant de minutes de bonheur, en souhaitant que de très nombreux téléspectateurs seront attirés par cette nouvelle forme d'intérêt et que, au-delà du plaisir de se rendre dans les collections du Centre Georges Pompidou, pardonnez-moi mon cher Bruno Racine, ils auront à cur d'aller parcourir les salles des nombreux autres musées ou centres d'art de notre pays et de nos régions.
Je vous remercie.
(Source http://www.culture.gouv.fr, le 11 mai 2005)