Texte intégral
Nous avons parlé de l'avenir de la Convention de Lomé. Comme le vous savez, à la suite de la publication du livre vert de la Commission, l'Union européenne a défini les grandes lignes d'une réforme du partenariat pour l'Union européenne, fidèle à ses engagements en faveur du développement des pays ACP. L'objectif est de parvenir à un mandat qui constitue un équilibre entre ces deux préoccupations. C'est chose faite sur la base d'un compromis qui dans l'ensemble nous satisfait.
Plusieurs questions étaient en suspens : en particulier, nous souhaitions envoyer un message politique aux pays ACP qui ne sont pas des PMA et qui ne pourraient s'intégrer aux accords de libre échange avec l'Union.
L'idée était de les assurer que nous prendrons en compte leur situation. Je crois que la déclaration qui a été finalement émise permet de préserver le caractère incitatif de l'approche de la Commission pour le régime commercial de la future convention. Elle permet aussi de s'engager à évaluer en 2004 la situation des pays concernés et d'envisager le moment venu, les possibilités d'offrir à ces pays un nouveau cadre commercial qui permet des avantages comparables à ceux dont ils disposent dans le cadre de Lomé et, en particulier, cela pourrait être fait dans le cadre de la révision du SPG en 2004.
Pour les pays les moins avancés, un calendrier a aussi été fixé comme nous le souhaitions, pour assurer un accès à droit zéro pour l'essentiel de leurs produits entre 2000 et 2005.
Sur la couverture géographique de la Convention, nous avons insisté pour que soit conservé sa cohésion géographique. C'était très important pour nous, en raison d'une part, de l'attachement des ACP à l'intégrité de leur groupe et d'autre part, de la place que nous voulons donner à l'intégration régionale.
Pour Cuba, nous étions favorable à ce que ce pays soit accepté comme observateur sans que cela préjuge de son statut définitif.
Autre point évoqué ce matin, le Kossovo. Je dirai que, sans mésestimer les limites de la démarche dont je suis conscient, les conclusions de la présidence telles qu'elles ont été prises permettent la poursuite, la continuité d'une approche politique qui fait l'objet d'un suivi très attentif.
Il est clair que le dialogue entre les parties peut difficilement reprendre si un véritable climat de confiance n'est pas instauré au Kossovo. C'est pourquoi nous exigeons la cessation de la répression contre la population civile. En l'absence de progrès, le Groupe de contact est prêt - c'est la déclaration du Groupe de contact ministériel de Londres le 12 juin - à décider de mesures supplémentaires destinées à mettre un terme à la violence et à protéger les populations civiles y compris, vous le savez, les mesures qui pourraient impliquer une autorisation du Conseil de sécurité, c'est-à-dire une résolution sous le Chapitre VII.
Il est vrai aussi que l'instauration d'un climat de confiance suppose également une fin des actions terroristes et cela soulève la question du contrôle de l'armée de libération du Kossovo UCK. Il est clair que nous devons exiger de M. Bukova qu'il mette tout en oeuvre pour établir un contrôle politique.
Enfin le dialogue, s'il reprend, risque de ne mener à rien si les parties restent comme aujourd'hui campées sur des positions intransigeantes. Dès lors que nous rejetons l'indépendance pure et simple d'une part - et cela a été affirmé par l'ensemble des délégations - et le statu quo d'autre part, donc les pressions intolérables de M. Milosevic, notre stratégie pourrait, au fond, consister à rechercher la définition du contenu de la future autonomie, ce qui reviendrait à nourrir les négociations en suggérant des pistes précises sur des questions concrètes comme le contrôle de chaque communauté sur l'exploitation des ressources locales, les relations avec les pays voisins, des garanties qui engagent les pays tiers.
Je ne vous cache pas en même temps notre très grande préoccupation sur tout ce qui se passe là-bas et aussi le besoin sans aucun doute d'y revenir de façon encore plus forte.
Au déjeuner, nous allons aborder les points importants dont je voulais vous parler. La rubrique générale c'est le suivi de Cardiff et cela recouvre, d'abord, l'avenir de l'Europe. Je veux dire avant de traiter ce point que la France tient à remercier la présidence britannique qui a accompli un bon travail au cours des six derniers mois et en particulier je veux souligner, contrairement à ce que j'ai pu dire ici ou là, que le Sommet de Cardiff a été un bon Conseil européen, très utile, notamment parce qu'il a mis en place un calendrier précis des travaux du Conseil pour l'année à venir. Il a fixé les échéances, il a fixé les thèmes et c'était bien sûr très important.
Sur l'avenir de l'Europe, nous souhaitons que la prochaine réunion informelle des chefs d'Etat et de gouvernement soit bien préparée. Cela veut dire que, toutes les contributions sont bienvenues. Il nous semble indispensable - c'est la position que je défendrai bien sûr - que les ministres des Affaires étrangères aient une réflexion approfondie pour ordonner cette future discussion, ce qui signifie, de bien définir les thèmes, analyser les éléments clés de ceux-ci, distinguer essentiellement pour chacun d'eux les calendriers des procédure de mise en oeuvre, proposer une procédure en conclusion de cette réunion informelle. Je crois que cette échange de midi sera très utile là-dessus.
Sur l'Agenda 2000, nous avons là aussi un calendrier qui a été établi à Cardiff. La France appuie les efforts de la nouvelle présidence pour réaffirmer le rôle de coordination du Conseil Affaires générales sur l'Agenda 2000. Des discussions prévues sur ce thème, c'est la position que nous défendrons, doivent se tenir à chaque Conseil Affaires générales et avoir désormais un côté tout à fait substantiel, plus substantiel que jusqu'à présent. Le principe d'un conclave sur le sujet de l'Agenda 2000 à la mi-novembre est excellent et il doit être traduit dans les faits.
Quelles sont les objectifs que l'on peut poursuivre sous la présidence autrichienne ? On ne peut pas conclure, il n'est pas prévu de conclure, comme vous le savez, c'est en mars 1999 que cela doit être fait. A Vienne, on doit parvenir au recensement des éléments clés d'un accord politique qu'il nous appartiendra ensuite, sous présidence allemande, de réaliser entre les Quinze.
Et donc d'ici Vienne il faut considérer, un par un, les différents chapitres de l'Agenda 2000 et définir, pour chacun d'eux les questions essentielles, qui exigent une discussion politique. Il s'agira ensuite à Vienne de ramener les éléments clés au strict minimum, en vue de faciliter la négociation finale.
Enfin, dernier point dont on parlera c'est l'élargissement. La France a déjà eu l'occasion d'exprimer à plusieurs reprises sa préférence pour que l'exercice de criblage, le "screening", soit mené jusqu'à son terme avant de lancer les négociations proprement dites. Nous souhaitions, en bref, une approche globale, un panorama global avant l'ouverture des négociations.
Nous comprenons que cette exercice demandera plus de temps que prévu et à partir de ce moment-là qu'il pourrait être envisagé de débuter des négociations sur quelques chapitres de l'acquis communautaire.
Mais nous mettons à cela plusieurs conditions. Première condition, il faut que le Conseil puisse avoir au préalable une discussion sur un rapport d'étape de la Commission, une vue complète de l'état du processus chapitre par chapitre, pays par pays. Deuxième condition, il faut que l'ouverture éventuelle de la négociation prenne en compte le principe de différenciation auquel nous avons tous souscrit et qui doit conduire à des décisions tenant compte de la situation propre à chaque pays. Enfin, le cas de Chypre doit être examiné dans cette logique de différenciation et donner lieu à une réflexion politique approfondie, vous voyez tous de quoi je veux parler.
Voilà les points qui ont été évoqués ce matin qui constituent l'essentiel de l'ordre du jour de ce Conseil Affaires générales.
Q - Pendant la discussion sur le Kossovo, avez-vous pu discuter de l'idée de Holbrooke sur l'armée de libération du Kossovo ?
R -La discussion a été assez générale, les uns et les autres exprimant leur point de vue. Nous nous en sommes tenus à la proposition de la présidence et l'avis général est quand même que ce n'est pas l'indépendance qui est la solution, mais l'autonomie. Il n'y a pas de retour sur quoique ce soit sur les conclusions de Cardiff.
Q - Ce que vous nous dites est bien ordonné mais à Cardiff, cela ne donnait pas du tout cette impression. Dans les thèmes pour l'avenir de l'Europe à Cardiff, on avait écarté les institutions, on avait écarté la problématique sur la finalité de l'Europe et puis on avait écarté la réforme du Conseil et de la Commission. C'était très flou précisément.
R - A Cardiff a été décidé une réflexion d'ensemble sur l'avenir de l'Europe qui se déroulerait dans un cadre informel entre les chefs d'Etat et le gouvernement. L'objectif du déjeuner d'aujourd'hui, de cette réunion de travail, c'est de voir comment on peut contribuer à préparer cette réunion informelle à savoir ce qu'on peut y mettre, quelle procédure on peut suivre et quel doit être le rôle des ministres des Affaires étrangères dans cette affaire-là, non pas en tant que participant puisqu'il en a été décidé autrement, mais en tant que porteur de contribution d'idées et de méthodes. Que pourra-t-on y mettre ? Je pense qu'il faudra, à un moment donné, que quelqu'un se lance dans les semaines qui viennent, dans l'exercice de composer un papier de synthèse ou pré-papier de synthèse de cinq à six pages qui dise ce vers quoi on va avec quelle méthode.
Q - Vous qui êtes dans un état favorable pour faire le papier de synthèse, avez-vous l'intention de le faire avant l'été ?
R - Il s'agit d'un papier de synthèse, et non pas d'un papier français, parce que celui-là existe, nous avons quand même nous une vision assez claire de ce que nous voulons maintenant, mais je parle d'un papier de synthèse européen, plutôt du Conseil. Pourquoi pas la précédente présidence, la présidence sortante. J'émets là une idée que j'aurais l'occasion de défendre au cours du déjeuner. Je crois effectivement qu'il faut aller vers des choses qui soient assez précises, compactes et éclairantes.
Q - Vous voudriez également qu'on aborde les institutions ?
- Il a été dit sur les institutions que l'on attendrait la fin des ratifications avec le Traité d'Amsterdam pour procéder à une discussion précise là-dessus. Cela dit, on peut difficilement parler de l'avenir de l'Europe sans poser, je dirais de façon problématique, la question de l'avenir de ces institutions. Puisqu'il s'agit d'Europe politique, elle passe aussi par là.
Q - Sur le Kossovo, avez-vous rediscuté de l'embargo sportif ?
R - Je ne vous fais pas le compte-rendu détaillé de la discussion. Tous les points ont été abordés par les uns ou par les autres et au final, nous nous en sommes tenus à la conclusion de la présidence, qui me parait être celle de la sagesse parce qu'elle marque la continuité d'une politique.
Q - Quelles sont les prochaines échéances ? Y a-t-il un Groupe de contact bientôt ?
R - Il y aura une nouvelle réunion avant le Conseil Affaires générales du 13 juillet.
Q - Avez-vous parlé des négociations avec la Suisse ?
R - Les négociations avec la Suisse non. Nous allons traiter au déjeuner d'un point qui concerne la Suisse, qui demande d'appartenir à la Conférence européenne et là-dessus je vous dirais nettement que notre position est favorable. C'est la conception que nous avons de cette Conférence européenne comme étant la réunion de tous les pays qui ont vocation à adhérer à l'Union européenne, pas demain mais assurément la Suisse, par sa géographie, par son économie, par son histoire, pourrait, si les conditions, qui sont loin d'être remplies aujourd'hui l'étaient demain, être un pays candidat. C'est assez évident et donc, la Suisse a sa place dans la Conférence européenne. C'était pour nous implicite dans notre conception de départ et maintenant qu'il y a une candidature suisse, nous l'accueillons volontiers.
Q - Je reviens à la préparation du sommet informel, votre idée de demander aux Britanniques de faire un rapport, un plan et de mettre des idées sur la table.
En avez-vous parlé avec d'autres pays membres ?
R - Non, c'est une suggestion, je ne sais même pas quelle fortune elle aura.
Q - Mais c'est quand même une idée qui peut, a priori, sembler étonnante, que la France demande à la Grande-Bretagne qui est le pays dont les idées sur la finalité de l'Europe ne sont pas forcément les mêmes que les nôtres !
R - Je ne parle pas de la Grande-Bretagne. Je parle de la présidence sortante du Conseil de l'Union européenne. Je pense qu'il faut avoir là-dessus des éléments de méthode, de principe, de procédures encore une fois. Il est assez logique qu'une présidence sortante, qui a annoncé tout cela, transmette le flambeau à la nouvelle présidence. Ce ne sera qu'un élément, je ne dis pas que nous demandons à la Grande-Bretagne ce que doivent être les institutions. Je dis qu'il faut, peut-être, faire une première synthèse à partir de laquelle on peut travailler, et voir les réunions formelles et informelles des ministres des Affaires étrangères qui seront nécessaires pour avancer, pour éclairer, pour aider./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 7 septembre 2001)
Plusieurs questions étaient en suspens : en particulier, nous souhaitions envoyer un message politique aux pays ACP qui ne sont pas des PMA et qui ne pourraient s'intégrer aux accords de libre échange avec l'Union.
L'idée était de les assurer que nous prendrons en compte leur situation. Je crois que la déclaration qui a été finalement émise permet de préserver le caractère incitatif de l'approche de la Commission pour le régime commercial de la future convention. Elle permet aussi de s'engager à évaluer en 2004 la situation des pays concernés et d'envisager le moment venu, les possibilités d'offrir à ces pays un nouveau cadre commercial qui permet des avantages comparables à ceux dont ils disposent dans le cadre de Lomé et, en particulier, cela pourrait être fait dans le cadre de la révision du SPG en 2004.
Pour les pays les moins avancés, un calendrier a aussi été fixé comme nous le souhaitions, pour assurer un accès à droit zéro pour l'essentiel de leurs produits entre 2000 et 2005.
Sur la couverture géographique de la Convention, nous avons insisté pour que soit conservé sa cohésion géographique. C'était très important pour nous, en raison d'une part, de l'attachement des ACP à l'intégrité de leur groupe et d'autre part, de la place que nous voulons donner à l'intégration régionale.
Pour Cuba, nous étions favorable à ce que ce pays soit accepté comme observateur sans que cela préjuge de son statut définitif.
Autre point évoqué ce matin, le Kossovo. Je dirai que, sans mésestimer les limites de la démarche dont je suis conscient, les conclusions de la présidence telles qu'elles ont été prises permettent la poursuite, la continuité d'une approche politique qui fait l'objet d'un suivi très attentif.
Il est clair que le dialogue entre les parties peut difficilement reprendre si un véritable climat de confiance n'est pas instauré au Kossovo. C'est pourquoi nous exigeons la cessation de la répression contre la population civile. En l'absence de progrès, le Groupe de contact est prêt - c'est la déclaration du Groupe de contact ministériel de Londres le 12 juin - à décider de mesures supplémentaires destinées à mettre un terme à la violence et à protéger les populations civiles y compris, vous le savez, les mesures qui pourraient impliquer une autorisation du Conseil de sécurité, c'est-à-dire une résolution sous le Chapitre VII.
Il est vrai aussi que l'instauration d'un climat de confiance suppose également une fin des actions terroristes et cela soulève la question du contrôle de l'armée de libération du Kossovo UCK. Il est clair que nous devons exiger de M. Bukova qu'il mette tout en oeuvre pour établir un contrôle politique.
Enfin le dialogue, s'il reprend, risque de ne mener à rien si les parties restent comme aujourd'hui campées sur des positions intransigeantes. Dès lors que nous rejetons l'indépendance pure et simple d'une part - et cela a été affirmé par l'ensemble des délégations - et le statu quo d'autre part, donc les pressions intolérables de M. Milosevic, notre stratégie pourrait, au fond, consister à rechercher la définition du contenu de la future autonomie, ce qui reviendrait à nourrir les négociations en suggérant des pistes précises sur des questions concrètes comme le contrôle de chaque communauté sur l'exploitation des ressources locales, les relations avec les pays voisins, des garanties qui engagent les pays tiers.
Je ne vous cache pas en même temps notre très grande préoccupation sur tout ce qui se passe là-bas et aussi le besoin sans aucun doute d'y revenir de façon encore plus forte.
Au déjeuner, nous allons aborder les points importants dont je voulais vous parler. La rubrique générale c'est le suivi de Cardiff et cela recouvre, d'abord, l'avenir de l'Europe. Je veux dire avant de traiter ce point que la France tient à remercier la présidence britannique qui a accompli un bon travail au cours des six derniers mois et en particulier je veux souligner, contrairement à ce que j'ai pu dire ici ou là, que le Sommet de Cardiff a été un bon Conseil européen, très utile, notamment parce qu'il a mis en place un calendrier précis des travaux du Conseil pour l'année à venir. Il a fixé les échéances, il a fixé les thèmes et c'était bien sûr très important.
Sur l'avenir de l'Europe, nous souhaitons que la prochaine réunion informelle des chefs d'Etat et de gouvernement soit bien préparée. Cela veut dire que, toutes les contributions sont bienvenues. Il nous semble indispensable - c'est la position que je défendrai bien sûr - que les ministres des Affaires étrangères aient une réflexion approfondie pour ordonner cette future discussion, ce qui signifie, de bien définir les thèmes, analyser les éléments clés de ceux-ci, distinguer essentiellement pour chacun d'eux les calendriers des procédure de mise en oeuvre, proposer une procédure en conclusion de cette réunion informelle. Je crois que cette échange de midi sera très utile là-dessus.
Sur l'Agenda 2000, nous avons là aussi un calendrier qui a été établi à Cardiff. La France appuie les efforts de la nouvelle présidence pour réaffirmer le rôle de coordination du Conseil Affaires générales sur l'Agenda 2000. Des discussions prévues sur ce thème, c'est la position que nous défendrons, doivent se tenir à chaque Conseil Affaires générales et avoir désormais un côté tout à fait substantiel, plus substantiel que jusqu'à présent. Le principe d'un conclave sur le sujet de l'Agenda 2000 à la mi-novembre est excellent et il doit être traduit dans les faits.
Quelles sont les objectifs que l'on peut poursuivre sous la présidence autrichienne ? On ne peut pas conclure, il n'est pas prévu de conclure, comme vous le savez, c'est en mars 1999 que cela doit être fait. A Vienne, on doit parvenir au recensement des éléments clés d'un accord politique qu'il nous appartiendra ensuite, sous présidence allemande, de réaliser entre les Quinze.
Et donc d'ici Vienne il faut considérer, un par un, les différents chapitres de l'Agenda 2000 et définir, pour chacun d'eux les questions essentielles, qui exigent une discussion politique. Il s'agira ensuite à Vienne de ramener les éléments clés au strict minimum, en vue de faciliter la négociation finale.
Enfin, dernier point dont on parlera c'est l'élargissement. La France a déjà eu l'occasion d'exprimer à plusieurs reprises sa préférence pour que l'exercice de criblage, le "screening", soit mené jusqu'à son terme avant de lancer les négociations proprement dites. Nous souhaitions, en bref, une approche globale, un panorama global avant l'ouverture des négociations.
Nous comprenons que cette exercice demandera plus de temps que prévu et à partir de ce moment-là qu'il pourrait être envisagé de débuter des négociations sur quelques chapitres de l'acquis communautaire.
Mais nous mettons à cela plusieurs conditions. Première condition, il faut que le Conseil puisse avoir au préalable une discussion sur un rapport d'étape de la Commission, une vue complète de l'état du processus chapitre par chapitre, pays par pays. Deuxième condition, il faut que l'ouverture éventuelle de la négociation prenne en compte le principe de différenciation auquel nous avons tous souscrit et qui doit conduire à des décisions tenant compte de la situation propre à chaque pays. Enfin, le cas de Chypre doit être examiné dans cette logique de différenciation et donner lieu à une réflexion politique approfondie, vous voyez tous de quoi je veux parler.
Voilà les points qui ont été évoqués ce matin qui constituent l'essentiel de l'ordre du jour de ce Conseil Affaires générales.
Q - Pendant la discussion sur le Kossovo, avez-vous pu discuter de l'idée de Holbrooke sur l'armée de libération du Kossovo ?
R -La discussion a été assez générale, les uns et les autres exprimant leur point de vue. Nous nous en sommes tenus à la proposition de la présidence et l'avis général est quand même que ce n'est pas l'indépendance qui est la solution, mais l'autonomie. Il n'y a pas de retour sur quoique ce soit sur les conclusions de Cardiff.
Q - Ce que vous nous dites est bien ordonné mais à Cardiff, cela ne donnait pas du tout cette impression. Dans les thèmes pour l'avenir de l'Europe à Cardiff, on avait écarté les institutions, on avait écarté la problématique sur la finalité de l'Europe et puis on avait écarté la réforme du Conseil et de la Commission. C'était très flou précisément.
R - A Cardiff a été décidé une réflexion d'ensemble sur l'avenir de l'Europe qui se déroulerait dans un cadre informel entre les chefs d'Etat et le gouvernement. L'objectif du déjeuner d'aujourd'hui, de cette réunion de travail, c'est de voir comment on peut contribuer à préparer cette réunion informelle à savoir ce qu'on peut y mettre, quelle procédure on peut suivre et quel doit être le rôle des ministres des Affaires étrangères dans cette affaire-là, non pas en tant que participant puisqu'il en a été décidé autrement, mais en tant que porteur de contribution d'idées et de méthodes. Que pourra-t-on y mettre ? Je pense qu'il faudra, à un moment donné, que quelqu'un se lance dans les semaines qui viennent, dans l'exercice de composer un papier de synthèse ou pré-papier de synthèse de cinq à six pages qui dise ce vers quoi on va avec quelle méthode.
Q - Vous qui êtes dans un état favorable pour faire le papier de synthèse, avez-vous l'intention de le faire avant l'été ?
R - Il s'agit d'un papier de synthèse, et non pas d'un papier français, parce que celui-là existe, nous avons quand même nous une vision assez claire de ce que nous voulons maintenant, mais je parle d'un papier de synthèse européen, plutôt du Conseil. Pourquoi pas la précédente présidence, la présidence sortante. J'émets là une idée que j'aurais l'occasion de défendre au cours du déjeuner. Je crois effectivement qu'il faut aller vers des choses qui soient assez précises, compactes et éclairantes.
Q - Vous voudriez également qu'on aborde les institutions ?
- Il a été dit sur les institutions que l'on attendrait la fin des ratifications avec le Traité d'Amsterdam pour procéder à une discussion précise là-dessus. Cela dit, on peut difficilement parler de l'avenir de l'Europe sans poser, je dirais de façon problématique, la question de l'avenir de ces institutions. Puisqu'il s'agit d'Europe politique, elle passe aussi par là.
Q - Sur le Kossovo, avez-vous rediscuté de l'embargo sportif ?
R - Je ne vous fais pas le compte-rendu détaillé de la discussion. Tous les points ont été abordés par les uns ou par les autres et au final, nous nous en sommes tenus à la conclusion de la présidence, qui me parait être celle de la sagesse parce qu'elle marque la continuité d'une politique.
Q - Quelles sont les prochaines échéances ? Y a-t-il un Groupe de contact bientôt ?
R - Il y aura une nouvelle réunion avant le Conseil Affaires générales du 13 juillet.
Q - Avez-vous parlé des négociations avec la Suisse ?
R - Les négociations avec la Suisse non. Nous allons traiter au déjeuner d'un point qui concerne la Suisse, qui demande d'appartenir à la Conférence européenne et là-dessus je vous dirais nettement que notre position est favorable. C'est la conception que nous avons de cette Conférence européenne comme étant la réunion de tous les pays qui ont vocation à adhérer à l'Union européenne, pas demain mais assurément la Suisse, par sa géographie, par son économie, par son histoire, pourrait, si les conditions, qui sont loin d'être remplies aujourd'hui l'étaient demain, être un pays candidat. C'est assez évident et donc, la Suisse a sa place dans la Conférence européenne. C'était pour nous implicite dans notre conception de départ et maintenant qu'il y a une candidature suisse, nous l'accueillons volontiers.
Q - Je reviens à la préparation du sommet informel, votre idée de demander aux Britanniques de faire un rapport, un plan et de mettre des idées sur la table.
En avez-vous parlé avec d'autres pays membres ?
R - Non, c'est une suggestion, je ne sais même pas quelle fortune elle aura.
Q - Mais c'est quand même une idée qui peut, a priori, sembler étonnante, que la France demande à la Grande-Bretagne qui est le pays dont les idées sur la finalité de l'Europe ne sont pas forcément les mêmes que les nôtres !
R - Je ne parle pas de la Grande-Bretagne. Je parle de la présidence sortante du Conseil de l'Union européenne. Je pense qu'il faut avoir là-dessus des éléments de méthode, de principe, de procédures encore une fois. Il est assez logique qu'une présidence sortante, qui a annoncé tout cela, transmette le flambeau à la nouvelle présidence. Ce ne sera qu'un élément, je ne dis pas que nous demandons à la Grande-Bretagne ce que doivent être les institutions. Je dis qu'il faut, peut-être, faire une première synthèse à partir de laquelle on peut travailler, et voir les réunions formelles et informelles des ministres des Affaires étrangères qui seront nécessaires pour avancer, pour éclairer, pour aider./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 7 septembre 2001)