Texte intégral
Messieurs les Présidents,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,
Avant même de vous dire tout le plaisir que j'ai à être aujourd'hui des vôtres, et puisque je m'apprête à manifester tout à la fois l'attachement des pouvoirs publics à la presse écrite en France et mon profond respect pour ceux qui la font, je voudrais tout d'abord exprimer, en notre nom à tous, le sentiment de solidarité qui nous lie à Florence Aubenas, envoyée spéciale en Irak du quotidien Libération, et à son guide Hussein Hanoun al-Saadi.
C'est aujourd'hui le 140ème jour de leur détention. Vous le savez, le gouvernement est totalement mobilisé pour que ce sinistre décompte s'arrête le plus tôt possible, et que les journalistes actuellement retenus en otages recouvrent enfin la liberté, cette liberté que leur engagement courageux et passionné au service de l'information contribue précisément à défendre.
Je sais que ces quelques mots d'introduction, avec ce qu'ils recèlent de gravité et d'espoir, trouveront leur plein écho ici et maintenant, en ce lieu qui voit se rassembler, comme chaque année, tant d'éminents acteurs de la presse écrite en France. Qui mieux que vous, qui écrivez, fabriquez, imprimez ou diffusez la presse, pourrait témoigner du pouvoir libérateur de l'information, des combats qu'elle justifie, et de la fierté qu'elle peut procurer à celle ou celui qui participe à son émergence ou à son épanouissement ?
Je veux tout naturellement remercier sincèrement nos hôtes, Monsieur Jean Gélamur, président d'honneur de la SPPP, et Messieurs Jean-Claude Brognaux et Gérard Démocrate, respectivement président du conseil de surveillance et président du directoire de la SPPP et de la CFPP. Messieurs, ce déjeuner témoigne non seulement de votre goût très sûr pour les arts de la table, mais également - et plus sérieusement - de votre capacité à créer l'événement en fédérant, à l'occasion de ce rendez-vous annuel, la plupart des grands " capitaines " d'un secteur économique dont le caractère stratégique et l'impact sur la vie du pays n'est pas à démontrer - pas à vous en tout cas !
Plus égoïstement, en m'invitant à présider ce déjeuner, vous me faites bien évidemment un grand honneur, en même temps que vous me rendez un grand service : trouverai-je meilleure occasion de dire tout l'intérêt que l'État porte à la presse, de rappeler tout ce qu'il met en oeuvre pour la défendre et l'aider à se développer, avec toutes les chances d'être écouté, entendu, compris et peut-être même applaudi ? Je ne peux naturellement pas entamer un tel panorama sans rappeler les relations privilégiées que l'État entretient depuis longtemps avec la Société professionnelle des papiers de presse.
À l'instar des sociétés de messageries, qui demeurent aujourd'hui encore un rouage essentiel du système de distribution, la SPPP incarne l'idéal de solidarité qui, depuis 1945, a cimenté la presse française. À travers le rôle spécifique et original qu'elle assume depuis sa création, la SPPP contribue incontestablement au pluralisme de la presse, en garantissant la sécurité de son approvisionnement en papier.
J'aime à penser que le pluralisme, idéal élevé - éthéré diraient certains esprits chagrins - est aussi une réalité palpable en s'inscrivant dans la matière, et qu'ainsi cette idée, si belle, inhérente à la démocratie, s'incarne.
Mais au-delà de cette vision poétique, il existe une réalité économique et un véritable enjeu stratégique. La démocratie a besoin de la presse, et la presse a besoin du papier, c'est aussi simple que cela.
Il n'est donc pas étonnant que l'État ait souhaité conférer à la SPPP le statut d'organisme d'intervention économique à caractère privé, et conclure avec elle une convention. Depuis sa signature initiale, en 1961, cette convention a continûment été reconduite, jusqu'à son dernier renouvellement en février de l'année dernière. Je tenais à rappeler ici l'attachement de l'État à ce partenariat, dont la meilleure justification est tout simplement sa contribution à l'intérêt général.
Plus largement je tiens à revenir, comme à chaque fois que l'occasion m'en est donnée, mais celle-ci me paraît particulièrement adaptée, sur l'enjeu majeur que représente pour les pouvoirs publics la vitalité de la presse écrite dans ce pays, et sur l'action résolue que le Gouvernement déploie pour accompagner les évolutions de ce secteur et favoriser son développement.
La presse écrite connaît actuellement de profondes mutations et fait face à de nouveaux enjeux. Nous sommes au coeur d'une période charnière où se joue son avenir, et ce constat ne doit pas nous conduire à l'effroi ou à l'abattement, il doit nous passionner et nous stimuler. Ma conviction profonde est qu'ensemble, nous devons agir pour que la presse écrite puisse affronter sereinement l'avenir.
L'émergence de nouvelles habitudes de consommation, l'essor toujours accéléré des nouvelles technologies, le développement d'une culture de la gratuité, tout cela bouscule les repères anciens et commande d'agir pour préserver et régénérer la presse écrite. L'État s'attache à tenir, aux côtés des professionnels, ces rendez-vous impérieux que nous impose la modernité.
À la fois illustration et conséquence des mutations actuellement à l'oeuvre, le tissu industriel des entreprises de presse est en pleine ébullition et se recompose à une allure vertigineuse. Pratiquement aucune semaine ne passe sans qu'une recapitalisation, un rachat, une prise de participation ou une fusion ne soit conclu ou annoncé.
Accompagner ces mouvements pour en empêcher les dérives sans en bloquer les effets bénéfiques, voilà bien le devoir de l'État et l'objectif qu'il s'assigne. Il est en effet vital que des groupes à la structure financière solide puissent investir dans le secteur de la presse et le dynamiser, sans que cela nuise à la pluralité des titres et de leurs lignes éditoriales.
C'est la raison pour laquelle le Premier ministre a confié à une commission indépendante, présidée par M. Alain LANCELOT, une mission de réflexion sur les aménagements susceptibles d'être apportés à la législation applicable en la matière. À la lumière des conclusions que rendra cette commission d'ici quelques semaines, le Gouvernement jugera de l'opportunité de remodeler les dispositifs concourant à la préservation du pluralisme actuellement en vigueur tout en permettant le développement des entreprises de presse.
Plus globalement, l'État se mobilise avec détermination pour aider la presse à faire face aux difficultés qu'elle affronte et aux défis qu'elle doit relever, dans un contexte marqué par l'érosion du lectorat et une conjoncture publicitaire dont je sais qu'elle est particulièrement difficile en ce moment, tandis que les charges ne cessent de croître.
Le budget exceptionnel des aides à la presse pour 2005, dont j'ai obtenu l'adoption, témoigne de cet engagement.
Avec un montant total d'aides de près de 280 millions d'euros, soit une progression, à périmètre constant, de près de 30 % par rapport à l'année précédente, la loi de finances pour 2005 a consacré à la presse des moyens exceptionnels par leur ampleur. Les crédits des aides directes à la presse ont fait plus que doubler entre 2004 et 2005, ce qui constitue un effort sans précédent en faveur du secteur, d'autant plus notable qu'il intervient dans un contexte de forte tension sur les finances publiques.
Près de cinquante millions d'euros de crédits supplémentaires sont consacrés cette année au financement de nouveaux dispositifs d'aides, destinés à soutenir massivement les efforts de modernisation engagés par la presse écrite afin de restaurer ou conforter les conditions de son indépendance économique et de son développement futur.
Dans le même temps, le Gouvernement poursuit un ambitieux chantier de réforme des fonds d'aide existants, afin de répondre avec la plus grande pertinence, la plus grande efficacité, et bien sûr la plus grande transparence possibles à des besoins en constante redéfinition.
Nos objectifs sont clairs, ils s'orientent autour de trois axes forts :
Encourager la modernisation du secteur, qu'il s'agisse des conditions de fabrication de la presse ou des conditions de sa distribution, avec le souci d'intégrer tous les maillons de la chaîne. 38 millions d'euros sont consacrés cette année à une nouvelle aide à la modernisation sociale de la fabrication de la presse quotidienne d'information politique et générale. L'État prend ainsi les dispositions nécessaires pour soutenir les démarches de modernisation des processus de production et de rénovation des relations du travail mises en oeuvre tant par la presse quotidienne nationale que par la presse quotidienne en régions. Pour la presse nationale, le décret actuellement en cours de finalisation fournira le cadre à l'ensemble du plan. Il sera pris dés que les dernières difficultés techniques seront levé. En particulier, il est essentiel que soient réglées les questions relatives à la couverture sociale des bénéficiaires du plan.
Dés la publication du décret, je vous proposerai d'entamer nos discussions sur la convention qui fixera notamment les paramètres et les critères du plan, conformément aux engagements de l'Etat.
o le décret permettant d'organiser le soutien public est en cours de finalisation, les derniers arbitrages sont en cours. L'État est également prêt à accompagner l'effort de modernisation sociale en régions dès que les partenaires sociaux, vous éditeurs, et les représentants des salariés auront trouvé un accord sur les modalités de cette modernisation. Il est très important, et je veux avec force, attirer votre attention sur ce point, que les propositions adaptées à la presse quotidienne régionale, que j'ai plusieurs fois réclamées, me parviennent très vite. S'agissant des conditions de diffusion de la presse, l'aide instituée en 2002 pour la distribution de la presse quotidienne nationale d'information politique et générale est complétée, en 2005, par une aide spécifique à la modernisation du réseau des diffuseurs, dotée de 3,5 millions d'euros. Ce nouveau dispositif de financement est désormais disponible pour les diffuseurs, et le formulaire de demande d'aide est d'ores et déjà en ligne sur le site de la direction du développement des médias. Par ailleurs, je tiens à préciser que je suis tout particulièrement attaché à ce que les engagements pris envers les diffuseurs, notamment en matière de rémunération, soient effectivement tenus et entrent en vigueur au 1er juillet. Il en va de l'avenir même de la presse qui passe obligatoirement par un réseau de diffusion dense et solide. J'attends toujours sur ce sujet des projets d'expérimentation de ce que j'appelle les points de vente innovants.
o Deuxième orientation forte de notre action, contribuer au développement de la diffusion, sous toutes ses formes. Cela intègre notamment le transport postal de la presse, je réunirai d'ailleurs prochainement avec Patrick Devedjian le premier comité de suivi des rapports presse/poste. Cela intègre aussi l'impression décentralisée des quotidiens, le portage ou encore l'expansion de la presse française à l'étranger.
o Enfin et cela va presque de soi, veiller au maintien du pluralisme : une aide spécifique est dédiée aux quotidiens à faibles ressources publicitaires, afin de garantir la pérennité et l'indépendance des titres d'information et d'opinion qui incarnent la richesse et la vitalité de notre débat démocratique. La réforme en cours du fonds d'aide à la modernisation de la presse quotidienne et assimilée d'information politique et générale vise à renforcer et à prolonger cette action, en prévoyant l'augmentation des taux de subvention appliqués aux investissements portés par les titres concernés.
Par ailleurs, j'ai obtenu, pour cette année, une enveloppe de 3,5 millions d'euros pour favoriser le lectorat des jeunes. J'attends donc avec impatience vos projets sur ce thème. Je rappelle que ces projets peuvent prendre les formes les plus diverses. Il s'agit de tester des expérimentations limitées dans le temps et dans l'espace et d'en tirer ensuite conjointement les conclusions les plus pertinentes pour une éventuelle extension. Encore faut-il que les projets prennent forme. Je les attends avec impatience.
Nous ne sommes qu'au milieu du gué. Cet effort résolu en faveur de la presse, qui traduit la volonté d'être présent et efficace sur tous les terrains qui réclament l'action publique, doit être poursuivi l'année prochaine, et les moyens nécessaires à cette fin, mobilisés : plus qu'un voeu, plus qu'une conviction, c'est un engagement que je prends devant vous, un combat pour l'intérêt général que je livrerai, j'en suis sûr, avec succès, si nous le livrons ensemble.
Je vous remercie.
(Source http://www.culture.gouv.fr, le 30 mai 2005)
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,
Avant même de vous dire tout le plaisir que j'ai à être aujourd'hui des vôtres, et puisque je m'apprête à manifester tout à la fois l'attachement des pouvoirs publics à la presse écrite en France et mon profond respect pour ceux qui la font, je voudrais tout d'abord exprimer, en notre nom à tous, le sentiment de solidarité qui nous lie à Florence Aubenas, envoyée spéciale en Irak du quotidien Libération, et à son guide Hussein Hanoun al-Saadi.
C'est aujourd'hui le 140ème jour de leur détention. Vous le savez, le gouvernement est totalement mobilisé pour que ce sinistre décompte s'arrête le plus tôt possible, et que les journalistes actuellement retenus en otages recouvrent enfin la liberté, cette liberté que leur engagement courageux et passionné au service de l'information contribue précisément à défendre.
Je sais que ces quelques mots d'introduction, avec ce qu'ils recèlent de gravité et d'espoir, trouveront leur plein écho ici et maintenant, en ce lieu qui voit se rassembler, comme chaque année, tant d'éminents acteurs de la presse écrite en France. Qui mieux que vous, qui écrivez, fabriquez, imprimez ou diffusez la presse, pourrait témoigner du pouvoir libérateur de l'information, des combats qu'elle justifie, et de la fierté qu'elle peut procurer à celle ou celui qui participe à son émergence ou à son épanouissement ?
Je veux tout naturellement remercier sincèrement nos hôtes, Monsieur Jean Gélamur, président d'honneur de la SPPP, et Messieurs Jean-Claude Brognaux et Gérard Démocrate, respectivement président du conseil de surveillance et président du directoire de la SPPP et de la CFPP. Messieurs, ce déjeuner témoigne non seulement de votre goût très sûr pour les arts de la table, mais également - et plus sérieusement - de votre capacité à créer l'événement en fédérant, à l'occasion de ce rendez-vous annuel, la plupart des grands " capitaines " d'un secteur économique dont le caractère stratégique et l'impact sur la vie du pays n'est pas à démontrer - pas à vous en tout cas !
Plus égoïstement, en m'invitant à présider ce déjeuner, vous me faites bien évidemment un grand honneur, en même temps que vous me rendez un grand service : trouverai-je meilleure occasion de dire tout l'intérêt que l'État porte à la presse, de rappeler tout ce qu'il met en oeuvre pour la défendre et l'aider à se développer, avec toutes les chances d'être écouté, entendu, compris et peut-être même applaudi ? Je ne peux naturellement pas entamer un tel panorama sans rappeler les relations privilégiées que l'État entretient depuis longtemps avec la Société professionnelle des papiers de presse.
À l'instar des sociétés de messageries, qui demeurent aujourd'hui encore un rouage essentiel du système de distribution, la SPPP incarne l'idéal de solidarité qui, depuis 1945, a cimenté la presse française. À travers le rôle spécifique et original qu'elle assume depuis sa création, la SPPP contribue incontestablement au pluralisme de la presse, en garantissant la sécurité de son approvisionnement en papier.
J'aime à penser que le pluralisme, idéal élevé - éthéré diraient certains esprits chagrins - est aussi une réalité palpable en s'inscrivant dans la matière, et qu'ainsi cette idée, si belle, inhérente à la démocratie, s'incarne.
Mais au-delà de cette vision poétique, il existe une réalité économique et un véritable enjeu stratégique. La démocratie a besoin de la presse, et la presse a besoin du papier, c'est aussi simple que cela.
Il n'est donc pas étonnant que l'État ait souhaité conférer à la SPPP le statut d'organisme d'intervention économique à caractère privé, et conclure avec elle une convention. Depuis sa signature initiale, en 1961, cette convention a continûment été reconduite, jusqu'à son dernier renouvellement en février de l'année dernière. Je tenais à rappeler ici l'attachement de l'État à ce partenariat, dont la meilleure justification est tout simplement sa contribution à l'intérêt général.
Plus largement je tiens à revenir, comme à chaque fois que l'occasion m'en est donnée, mais celle-ci me paraît particulièrement adaptée, sur l'enjeu majeur que représente pour les pouvoirs publics la vitalité de la presse écrite dans ce pays, et sur l'action résolue que le Gouvernement déploie pour accompagner les évolutions de ce secteur et favoriser son développement.
La presse écrite connaît actuellement de profondes mutations et fait face à de nouveaux enjeux. Nous sommes au coeur d'une période charnière où se joue son avenir, et ce constat ne doit pas nous conduire à l'effroi ou à l'abattement, il doit nous passionner et nous stimuler. Ma conviction profonde est qu'ensemble, nous devons agir pour que la presse écrite puisse affronter sereinement l'avenir.
L'émergence de nouvelles habitudes de consommation, l'essor toujours accéléré des nouvelles technologies, le développement d'une culture de la gratuité, tout cela bouscule les repères anciens et commande d'agir pour préserver et régénérer la presse écrite. L'État s'attache à tenir, aux côtés des professionnels, ces rendez-vous impérieux que nous impose la modernité.
À la fois illustration et conséquence des mutations actuellement à l'oeuvre, le tissu industriel des entreprises de presse est en pleine ébullition et se recompose à une allure vertigineuse. Pratiquement aucune semaine ne passe sans qu'une recapitalisation, un rachat, une prise de participation ou une fusion ne soit conclu ou annoncé.
Accompagner ces mouvements pour en empêcher les dérives sans en bloquer les effets bénéfiques, voilà bien le devoir de l'État et l'objectif qu'il s'assigne. Il est en effet vital que des groupes à la structure financière solide puissent investir dans le secteur de la presse et le dynamiser, sans que cela nuise à la pluralité des titres et de leurs lignes éditoriales.
C'est la raison pour laquelle le Premier ministre a confié à une commission indépendante, présidée par M. Alain LANCELOT, une mission de réflexion sur les aménagements susceptibles d'être apportés à la législation applicable en la matière. À la lumière des conclusions que rendra cette commission d'ici quelques semaines, le Gouvernement jugera de l'opportunité de remodeler les dispositifs concourant à la préservation du pluralisme actuellement en vigueur tout en permettant le développement des entreprises de presse.
Plus globalement, l'État se mobilise avec détermination pour aider la presse à faire face aux difficultés qu'elle affronte et aux défis qu'elle doit relever, dans un contexte marqué par l'érosion du lectorat et une conjoncture publicitaire dont je sais qu'elle est particulièrement difficile en ce moment, tandis que les charges ne cessent de croître.
Le budget exceptionnel des aides à la presse pour 2005, dont j'ai obtenu l'adoption, témoigne de cet engagement.
Avec un montant total d'aides de près de 280 millions d'euros, soit une progression, à périmètre constant, de près de 30 % par rapport à l'année précédente, la loi de finances pour 2005 a consacré à la presse des moyens exceptionnels par leur ampleur. Les crédits des aides directes à la presse ont fait plus que doubler entre 2004 et 2005, ce qui constitue un effort sans précédent en faveur du secteur, d'autant plus notable qu'il intervient dans un contexte de forte tension sur les finances publiques.
Près de cinquante millions d'euros de crédits supplémentaires sont consacrés cette année au financement de nouveaux dispositifs d'aides, destinés à soutenir massivement les efforts de modernisation engagés par la presse écrite afin de restaurer ou conforter les conditions de son indépendance économique et de son développement futur.
Dans le même temps, le Gouvernement poursuit un ambitieux chantier de réforme des fonds d'aide existants, afin de répondre avec la plus grande pertinence, la plus grande efficacité, et bien sûr la plus grande transparence possibles à des besoins en constante redéfinition.
Nos objectifs sont clairs, ils s'orientent autour de trois axes forts :
Encourager la modernisation du secteur, qu'il s'agisse des conditions de fabrication de la presse ou des conditions de sa distribution, avec le souci d'intégrer tous les maillons de la chaîne. 38 millions d'euros sont consacrés cette année à une nouvelle aide à la modernisation sociale de la fabrication de la presse quotidienne d'information politique et générale. L'État prend ainsi les dispositions nécessaires pour soutenir les démarches de modernisation des processus de production et de rénovation des relations du travail mises en oeuvre tant par la presse quotidienne nationale que par la presse quotidienne en régions. Pour la presse nationale, le décret actuellement en cours de finalisation fournira le cadre à l'ensemble du plan. Il sera pris dés que les dernières difficultés techniques seront levé. En particulier, il est essentiel que soient réglées les questions relatives à la couverture sociale des bénéficiaires du plan.
Dés la publication du décret, je vous proposerai d'entamer nos discussions sur la convention qui fixera notamment les paramètres et les critères du plan, conformément aux engagements de l'Etat.
o le décret permettant d'organiser le soutien public est en cours de finalisation, les derniers arbitrages sont en cours. L'État est également prêt à accompagner l'effort de modernisation sociale en régions dès que les partenaires sociaux, vous éditeurs, et les représentants des salariés auront trouvé un accord sur les modalités de cette modernisation. Il est très important, et je veux avec force, attirer votre attention sur ce point, que les propositions adaptées à la presse quotidienne régionale, que j'ai plusieurs fois réclamées, me parviennent très vite. S'agissant des conditions de diffusion de la presse, l'aide instituée en 2002 pour la distribution de la presse quotidienne nationale d'information politique et générale est complétée, en 2005, par une aide spécifique à la modernisation du réseau des diffuseurs, dotée de 3,5 millions d'euros. Ce nouveau dispositif de financement est désormais disponible pour les diffuseurs, et le formulaire de demande d'aide est d'ores et déjà en ligne sur le site de la direction du développement des médias. Par ailleurs, je tiens à préciser que je suis tout particulièrement attaché à ce que les engagements pris envers les diffuseurs, notamment en matière de rémunération, soient effectivement tenus et entrent en vigueur au 1er juillet. Il en va de l'avenir même de la presse qui passe obligatoirement par un réseau de diffusion dense et solide. J'attends toujours sur ce sujet des projets d'expérimentation de ce que j'appelle les points de vente innovants.
o Deuxième orientation forte de notre action, contribuer au développement de la diffusion, sous toutes ses formes. Cela intègre notamment le transport postal de la presse, je réunirai d'ailleurs prochainement avec Patrick Devedjian le premier comité de suivi des rapports presse/poste. Cela intègre aussi l'impression décentralisée des quotidiens, le portage ou encore l'expansion de la presse française à l'étranger.
o Enfin et cela va presque de soi, veiller au maintien du pluralisme : une aide spécifique est dédiée aux quotidiens à faibles ressources publicitaires, afin de garantir la pérennité et l'indépendance des titres d'information et d'opinion qui incarnent la richesse et la vitalité de notre débat démocratique. La réforme en cours du fonds d'aide à la modernisation de la presse quotidienne et assimilée d'information politique et générale vise à renforcer et à prolonger cette action, en prévoyant l'augmentation des taux de subvention appliqués aux investissements portés par les titres concernés.
Par ailleurs, j'ai obtenu, pour cette année, une enveloppe de 3,5 millions d'euros pour favoriser le lectorat des jeunes. J'attends donc avec impatience vos projets sur ce thème. Je rappelle que ces projets peuvent prendre les formes les plus diverses. Il s'agit de tester des expérimentations limitées dans le temps et dans l'espace et d'en tirer ensuite conjointement les conclusions les plus pertinentes pour une éventuelle extension. Encore faut-il que les projets prennent forme. Je les attends avec impatience.
Nous ne sommes qu'au milieu du gué. Cet effort résolu en faveur de la presse, qui traduit la volonté d'être présent et efficace sur tous les terrains qui réclament l'action publique, doit être poursuivi l'année prochaine, et les moyens nécessaires à cette fin, mobilisés : plus qu'un voeu, plus qu'une conviction, c'est un engagement que je prends devant vous, un combat pour l'intérêt général que je livrerai, j'en suis sûr, avec succès, si nous le livrons ensemble.
Je vous remercie.
(Source http://www.culture.gouv.fr, le 30 mai 2005)