Texte intégral
P.-L. Séguillon - Le projet de loi sur l'école a été voté à l'Assemblée nationale, hier, par 346 voix contre 178. Dans ce texte ne figure plus l'introduction d'une part de contrôle continu dans le bac, néanmoins, les lycéens continuent de manifester. Ils promettent de manifester en masse le 8 mars ; est-ce que cela a été une concession pour rien ?
R - Non, je crois que c'était une concession nécessaire, parce qu'il y avait autour du bac, une incompréhension et comme la bac est un examen qui est très symbolique non seulement dans notre système éducatif, mais dans la société française, je ne pouvais pas laisser s'installer cette incompréhension autour de l'inégalité qui aurait pu résulter de la réforme.
Q - Mais cela n'a pas désamorcé le mouvement des lycéens.
R - J'espère que les lycéens comprendront que la principale revendication qui était la leur a été satisfaite, même si je pense que c'est une erreur, une erreur pour eux, pas pour moi, moi, je l'ai déjà passé mon baccalauréat. Il faudra réformer le baccalauréat et je voudrais que l'on continue à discuter de cette question. Je leur ai répondu sur une question qui les inquiétait, qui était la note des TPE au bac qui sera maintenu ; je leur ai répondu sur les options pour lesquelles ils avaient des inquiétudes. Donc, je pense qu'aujourd'hui, ce mouvement n'a plus de raison d'être si on regarde l'essentiel des revendications qui étaient les leurs.
Q - Mais néanmoins, pratiquement, avez-vous le sentiment qu'il s'essouffle ou qu'il continue ?
R - Je ne porte pas de jugement sur les chiffres. Je trace ma route. Désormais, le Parlement est saisi du texte, il a été voté par l'Assemblée nationale ; c'est au Parlement que se fait la loi, pas dans la rue. On va maintenant discuter au Sénat. Il faut que tout le monde soit bien convaincu que cette réforme de l'école sera mise en oeuvre parce qu'elle est nécessaire, surtout pour une question de justice sociale.
Q - Il y a un curieux paradoxe : vous avez commandé un sondage, qui a été réalisé par le CSA. "L'école doit être réformée", la question est posée ; réponse : 74 % des parents sont favorables, 86 % des professeurs sont favorables et quand on énonce les différentes mesures qui figurent dans la loi, elles sont quasiment plébiscitées, à l'exception de l'une d'entre elles, c'est le remplacement des professeurs, qui eux, ne plébiscitent pas...
R - Elle est plébiscitée par les parents mais pas par les professeurs.
Q - Voilà. Est-ce que ce paradoxe ne signifie pas que finalement votre loi n'est qu'un prétexte à la colère des lycéens, qui a un autre objet qui n'est pas la loi en vérité, mais qui est ce qu'ils estiment être, lycéens et professeurs, de fait une réduction de moyens : fermetures de classes, suppressions de postes, notamment, suppressions d'éducateurs.
R - Il n'y a pas de réduction de moyens puisque le budget de l'Education nationale continu d'augmenter. Il a augmenté en trois ans de 7 %. C'est vrai qu'il augmente moins vite que par le passé. Mais c'est vrai aussi que nous sommes le pays d'Europe qui consacre le plus de moyens financiers à l'Education, alors même que le nombre d'élèves dans notre pays a baissé. C'est la raison pour laquelle nous sommes obligés, le Gouvernement auquel j'appartiens, comme n'importe quel Gouvernement demain, de tenir compte de la démographie scolaire pour adapter les effectifs. Je crois que la vraie raison de ces crispations, au-delà des crispations de la société française tout entière, c'est la difficulté du monde de l'éducation à accepter toute réforme que ce soit. Il n'y a pas eu dans l'Education nationale de réforme tranquille.
Q - Par exemple, vous avez annoncé, pour favoriser cette réforme, des moyens. Vous avez annoncé un peu plus de deux milliards, si je ne me trompe, ventilés selon les diverses nécessités. On a le sentiment que les lycéens n'y croient pas, que ni les parents ni les professeurs n'y croient quand ils regardent la situation du budget de la Nation.
R - La situation du budget de la Nation permet cet effort qui sera conduit sur la durée.
Q - Vous avez la certitude qu'il sera...
R - Il est dans la loi maintenant. La grande nouveauté - et j'en remercie l'Assemblée nationale -, c'est que la majorité, l'UMP en l'occurrence, a ajouté au texte de loi que je proposais, une programmation des moyens financiers, détaillée, année par année, qui permet aujourd'hui d'assurer que les deux milliards d'euros supplémentaires - je rappelle, sur un budget de l'Education nationale qui est de plus de 56 milliards d'euros - seront mis en oeuvre. Ils seront mis en oeuvre, tout simplement parce qu'on a besoin de recruter des professeurs de langue pour rattraper notre retard dans ce domaine et on a besoin, surtout de recruter des enseignants pour mettre en place les heures de soutien qui vont permettre de rattraper les retards de tous les élèves qui décrochent.
Q - Quelques précisions : cette loi va venir devant le Sénat à partir du 15 mars...
R - A partir du 15 mars, absolument.
Q - Les sénateurs vont en débattre ; peut-on imaginer que le Gouvernement demande aux sénateurs quelques amendements qui permettraient d'aider à déminer le mouvement lycéen ?
R - Il y a eu beaucoup d'amendements qui ont été adoptés par l'Assemblée nationale, plusieurs dizaines, dont des amendements de l'opposition, en particulier un amendement du député communiste, monsieur Brard, sur l'enseignement du fait religieux, qui a d'ailleurs fait une assez large unanimité. Je ne doute pas que le Sénat voudra encore améliorer ce texte.
Q - L'UDF a voté chacun des articles de cette loi, et néanmoins, s'est abstenue sur l'ensemble de la loi. Quelle signification politique prêtez-vous à ce comportement ?
R - J'ai dit hier à l'Assemblée nationale que j'avais du mal à comprendre cette logique, d'autant que l'UDF a été très associée à la préparation de ce texte. Je pense qu'en plus, F. Bayrou est mieux placé que quiconque pour savoir qu'il est difficile de réformer l'Education nationale. Il y a un peu de tactique politique et l'UDF a sans doute le sentiment que l'agitation actuelle ne l'autorise pas à soutenir le Gouvernement.
Q - D'une manière plus générale, par-delà ce mouvement lycéen, sentez-vous un climat, dans le pays, qui est un climat de fronde, un climat de grogne, qui est alimenté, à la fois par les difficultés économiques, mais aussi, par certaines dérives politiques, comme celle à laquelle on a assisté au sein du Gouvernement avec l'affaire Gaymard ?
R - Je crois que l'affaire Gaymard est ce que l'on appelle un incident, ce n'est pas une cause des difficultés que nous rencontrons. H. Gaymard a fait une erreur, il l'a reconnue, il l'a payé très cher d'ailleurs. Je pense que ce qui serait normal, maintenant, c'est qu'on le laisse et qu'on ne parle plus de ce sujet, notamment que l'on protège sa famille. Nous avons des difficultés, et ce n'est pas étonnant : nous sommes dans un pays auquel on raconte depuis des années et des années qu'il n'y a pas de raison de faire des efforts et que les choses vont s'arranger toutes seules, que les réformes sont toujours positives, qu'il n'y a pas véritablement de compétition internationale. Donc, nous avons entrepris, depuis deux ans et demi d'engager des réformes, des réformes difficiles ; j'en ai portées plusieurs, notamment celle des retraites. Ce sont des réformes qui heurtent cette espèce d'assurance qu'avait la société française, qu'au fond, la France était un pays à part qui pouvait vivre et faire l'économie de l'effort.
Q - Mais alors, précisément, pour crédibiliser ces efforts, cette demande d'efforts, ne faut-il pas que ceux qui les demandent soient inattaquables ?
R - Bien sûr.
Q - Et je voudrais vous poser deux questions : n'êtes-vous pas choqué que le statut pénal du président de la République que ce dernier a souhaité semble oublié et remis aux calendes grecques ?
R - Je crois qu'il n'est pas oublié, il n'est pas remis aux calendes grecques. Le président de la République a pris un engagement sur ce sujet et il le tiendra, j'en suis convaincu.
Q - Deuxième précision : en 2002, J.-P. Raffarin a fait une circulaire en souhaitant que les ministres qui possèdent un logement à Paris n'aient pas le bénéfice d'un logement de fonction...
R - C'est plus compliqué que ça ! La règle, qui est d'ailleurs très ancienne - depuis plus de vingt ans -, c'est que lorsqu'il y a un logement de fonction dans un ministère, le ministre peut l'occuper, quelle que soit sa situation personnelle. Lorsqu'il n'y a pas de logement de fonction dans un ministère, le ministre peut demander qu'on lui loue un logement de fonction, s'il n'a pas de domicile à Paris. Cette règle-là doit être respectée naturellement.
Q - Strictement ?
R - Strictement, absolument.
Q - Totalement ?
R - Les règles sont faites pour être respectées.
Q - Mais c'est qu'elle n'est pas appliquée strictement aujourd'hui.
R - Je pense qu'il faut qu'elle le soit. Ce qui est important pour tous les Français, c'est que tout le monde soit égal devant la loi. On l'a vu avec la sécurité routière : quand on a commencé à faire respecter la loi en matière de sécurité routière, le nombre d'accidents a baissé. Mais il faut naturellement que cela soit vrai pour tout le monde, et donc, il ne doit pas y avoir d'exception.
Q - Ce qui signifie qu'un certain nombre de vos collègues du Gouvernement doit quitter leur appartement de fonction.
R - Je ne crois pas qu'il y en ait beaucoup qui soient dans cette situation.
Q - En tout cas, ceux qui sont dans cette situation doivent le faire. Dernière question : avez-vous été choqué par le changement de pied du Gouvernement avec le député Julia ? Hier, il était voué aux gémonies, aujourd'hui, on l'appelle pour donner un coup de main pour la libération de notre consoeur Aubenas.
R - Je pense que J.-P. Raffarin a fait ce qu'il fallait. Il y a une piste pour essayer de sauver F. Aubenas. Cette piste, c'est elle-même qui l'a indiquée sans doute, naturellement, contrainte par ses ravisseurs. Le Gouvernement ne peut négliger aucune chance de la libérer elle et son guide.
(Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 3 mars 2005)
R - Non, je crois que c'était une concession nécessaire, parce qu'il y avait autour du bac, une incompréhension et comme la bac est un examen qui est très symbolique non seulement dans notre système éducatif, mais dans la société française, je ne pouvais pas laisser s'installer cette incompréhension autour de l'inégalité qui aurait pu résulter de la réforme.
Q - Mais cela n'a pas désamorcé le mouvement des lycéens.
R - J'espère que les lycéens comprendront que la principale revendication qui était la leur a été satisfaite, même si je pense que c'est une erreur, une erreur pour eux, pas pour moi, moi, je l'ai déjà passé mon baccalauréat. Il faudra réformer le baccalauréat et je voudrais que l'on continue à discuter de cette question. Je leur ai répondu sur une question qui les inquiétait, qui était la note des TPE au bac qui sera maintenu ; je leur ai répondu sur les options pour lesquelles ils avaient des inquiétudes. Donc, je pense qu'aujourd'hui, ce mouvement n'a plus de raison d'être si on regarde l'essentiel des revendications qui étaient les leurs.
Q - Mais néanmoins, pratiquement, avez-vous le sentiment qu'il s'essouffle ou qu'il continue ?
R - Je ne porte pas de jugement sur les chiffres. Je trace ma route. Désormais, le Parlement est saisi du texte, il a été voté par l'Assemblée nationale ; c'est au Parlement que se fait la loi, pas dans la rue. On va maintenant discuter au Sénat. Il faut que tout le monde soit bien convaincu que cette réforme de l'école sera mise en oeuvre parce qu'elle est nécessaire, surtout pour une question de justice sociale.
Q - Il y a un curieux paradoxe : vous avez commandé un sondage, qui a été réalisé par le CSA. "L'école doit être réformée", la question est posée ; réponse : 74 % des parents sont favorables, 86 % des professeurs sont favorables et quand on énonce les différentes mesures qui figurent dans la loi, elles sont quasiment plébiscitées, à l'exception de l'une d'entre elles, c'est le remplacement des professeurs, qui eux, ne plébiscitent pas...
R - Elle est plébiscitée par les parents mais pas par les professeurs.
Q - Voilà. Est-ce que ce paradoxe ne signifie pas que finalement votre loi n'est qu'un prétexte à la colère des lycéens, qui a un autre objet qui n'est pas la loi en vérité, mais qui est ce qu'ils estiment être, lycéens et professeurs, de fait une réduction de moyens : fermetures de classes, suppressions de postes, notamment, suppressions d'éducateurs.
R - Il n'y a pas de réduction de moyens puisque le budget de l'Education nationale continu d'augmenter. Il a augmenté en trois ans de 7 %. C'est vrai qu'il augmente moins vite que par le passé. Mais c'est vrai aussi que nous sommes le pays d'Europe qui consacre le plus de moyens financiers à l'Education, alors même que le nombre d'élèves dans notre pays a baissé. C'est la raison pour laquelle nous sommes obligés, le Gouvernement auquel j'appartiens, comme n'importe quel Gouvernement demain, de tenir compte de la démographie scolaire pour adapter les effectifs. Je crois que la vraie raison de ces crispations, au-delà des crispations de la société française tout entière, c'est la difficulté du monde de l'éducation à accepter toute réforme que ce soit. Il n'y a pas eu dans l'Education nationale de réforme tranquille.
Q - Par exemple, vous avez annoncé, pour favoriser cette réforme, des moyens. Vous avez annoncé un peu plus de deux milliards, si je ne me trompe, ventilés selon les diverses nécessités. On a le sentiment que les lycéens n'y croient pas, que ni les parents ni les professeurs n'y croient quand ils regardent la situation du budget de la Nation.
R - La situation du budget de la Nation permet cet effort qui sera conduit sur la durée.
Q - Vous avez la certitude qu'il sera...
R - Il est dans la loi maintenant. La grande nouveauté - et j'en remercie l'Assemblée nationale -, c'est que la majorité, l'UMP en l'occurrence, a ajouté au texte de loi que je proposais, une programmation des moyens financiers, détaillée, année par année, qui permet aujourd'hui d'assurer que les deux milliards d'euros supplémentaires - je rappelle, sur un budget de l'Education nationale qui est de plus de 56 milliards d'euros - seront mis en oeuvre. Ils seront mis en oeuvre, tout simplement parce qu'on a besoin de recruter des professeurs de langue pour rattraper notre retard dans ce domaine et on a besoin, surtout de recruter des enseignants pour mettre en place les heures de soutien qui vont permettre de rattraper les retards de tous les élèves qui décrochent.
Q - Quelques précisions : cette loi va venir devant le Sénat à partir du 15 mars...
R - A partir du 15 mars, absolument.
Q - Les sénateurs vont en débattre ; peut-on imaginer que le Gouvernement demande aux sénateurs quelques amendements qui permettraient d'aider à déminer le mouvement lycéen ?
R - Il y a eu beaucoup d'amendements qui ont été adoptés par l'Assemblée nationale, plusieurs dizaines, dont des amendements de l'opposition, en particulier un amendement du député communiste, monsieur Brard, sur l'enseignement du fait religieux, qui a d'ailleurs fait une assez large unanimité. Je ne doute pas que le Sénat voudra encore améliorer ce texte.
Q - L'UDF a voté chacun des articles de cette loi, et néanmoins, s'est abstenue sur l'ensemble de la loi. Quelle signification politique prêtez-vous à ce comportement ?
R - J'ai dit hier à l'Assemblée nationale que j'avais du mal à comprendre cette logique, d'autant que l'UDF a été très associée à la préparation de ce texte. Je pense qu'en plus, F. Bayrou est mieux placé que quiconque pour savoir qu'il est difficile de réformer l'Education nationale. Il y a un peu de tactique politique et l'UDF a sans doute le sentiment que l'agitation actuelle ne l'autorise pas à soutenir le Gouvernement.
Q - D'une manière plus générale, par-delà ce mouvement lycéen, sentez-vous un climat, dans le pays, qui est un climat de fronde, un climat de grogne, qui est alimenté, à la fois par les difficultés économiques, mais aussi, par certaines dérives politiques, comme celle à laquelle on a assisté au sein du Gouvernement avec l'affaire Gaymard ?
R - Je crois que l'affaire Gaymard est ce que l'on appelle un incident, ce n'est pas une cause des difficultés que nous rencontrons. H. Gaymard a fait une erreur, il l'a reconnue, il l'a payé très cher d'ailleurs. Je pense que ce qui serait normal, maintenant, c'est qu'on le laisse et qu'on ne parle plus de ce sujet, notamment que l'on protège sa famille. Nous avons des difficultés, et ce n'est pas étonnant : nous sommes dans un pays auquel on raconte depuis des années et des années qu'il n'y a pas de raison de faire des efforts et que les choses vont s'arranger toutes seules, que les réformes sont toujours positives, qu'il n'y a pas véritablement de compétition internationale. Donc, nous avons entrepris, depuis deux ans et demi d'engager des réformes, des réformes difficiles ; j'en ai portées plusieurs, notamment celle des retraites. Ce sont des réformes qui heurtent cette espèce d'assurance qu'avait la société française, qu'au fond, la France était un pays à part qui pouvait vivre et faire l'économie de l'effort.
Q - Mais alors, précisément, pour crédibiliser ces efforts, cette demande d'efforts, ne faut-il pas que ceux qui les demandent soient inattaquables ?
R - Bien sûr.
Q - Et je voudrais vous poser deux questions : n'êtes-vous pas choqué que le statut pénal du président de la République que ce dernier a souhaité semble oublié et remis aux calendes grecques ?
R - Je crois qu'il n'est pas oublié, il n'est pas remis aux calendes grecques. Le président de la République a pris un engagement sur ce sujet et il le tiendra, j'en suis convaincu.
Q - Deuxième précision : en 2002, J.-P. Raffarin a fait une circulaire en souhaitant que les ministres qui possèdent un logement à Paris n'aient pas le bénéfice d'un logement de fonction...
R - C'est plus compliqué que ça ! La règle, qui est d'ailleurs très ancienne - depuis plus de vingt ans -, c'est que lorsqu'il y a un logement de fonction dans un ministère, le ministre peut l'occuper, quelle que soit sa situation personnelle. Lorsqu'il n'y a pas de logement de fonction dans un ministère, le ministre peut demander qu'on lui loue un logement de fonction, s'il n'a pas de domicile à Paris. Cette règle-là doit être respectée naturellement.
Q - Strictement ?
R - Strictement, absolument.
Q - Totalement ?
R - Les règles sont faites pour être respectées.
Q - Mais c'est qu'elle n'est pas appliquée strictement aujourd'hui.
R - Je pense qu'il faut qu'elle le soit. Ce qui est important pour tous les Français, c'est que tout le monde soit égal devant la loi. On l'a vu avec la sécurité routière : quand on a commencé à faire respecter la loi en matière de sécurité routière, le nombre d'accidents a baissé. Mais il faut naturellement que cela soit vrai pour tout le monde, et donc, il ne doit pas y avoir d'exception.
Q - Ce qui signifie qu'un certain nombre de vos collègues du Gouvernement doit quitter leur appartement de fonction.
R - Je ne crois pas qu'il y en ait beaucoup qui soient dans cette situation.
Q - En tout cas, ceux qui sont dans cette situation doivent le faire. Dernière question : avez-vous été choqué par le changement de pied du Gouvernement avec le député Julia ? Hier, il était voué aux gémonies, aujourd'hui, on l'appelle pour donner un coup de main pour la libération de notre consoeur Aubenas.
R - Je pense que J.-P. Raffarin a fait ce qu'il fallait. Il y a une piste pour essayer de sauver F. Aubenas. Cette piste, c'est elle-même qui l'a indiquée sans doute, naturellement, contrainte par ses ravisseurs. Le Gouvernement ne peut négliger aucune chance de la libérer elle et son guide.
(Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 3 mars 2005)