Texte intégral
Q - Nous sommes à cent jours du vote, nous entrons dans une phase délicate, comment l'aviez-vous abordée en 1986 ?
R - Paris est, en effet, dans la dernière ligne droite. Rien n'est joué. En 1986, avec Albertville, à cent jours de la décision, nous étions dans la même situation. Coprésident avec Jean-Claude Killy, nous avions abordé cette période sans rien laisser au hasard, en rencontrant les membres du CIO. Il y avait un vrai rendez-vous qui était la veille du vote, cette sorte de "grand jury" devant l'assemblée plénière du CIO. Nous étions prêts, comme Paris doit l'être, à répondre à toutes les questions. Nous avions décidé de jouer la carte de la jeunesse et notre but était de convaincre la famille olympique qu'Albertville et la Savoie étaient le meilleur candidat pour organiser les Jeux d'hiver de 1992. A Paris de démontrer son "amour des jeux".
Q - Quelle est la grande différence d'approche des candidatures par rapport à celles de votre époque ?
R - Une chose est certaine, aujourd'hui on ne laisse plus rien au hasard. La commission d'évaluation est très professionnelle et les spécialistes qui la composent ne laissent rien passer. Tout est analysé, décortiqué, soupesé, chronométré pour éviter toutes surprises. A l'époque d'Albertville, on allait beaucoup moins en profondeur.
Q - Votre expérience vous dit que Paris est sur la bonne voie ?
R - Moi j'ai confiance dans cette équipe dont je connais beaucoup d'animateurs pour avoir travaillé avec eux. Je sais qu'il y a une unité extrêmement sincère et forte de tous les acteurs politiques, c'est une des clés de la réussite. J'ai vu l'équipe en action lors de la venue de la commission d'évaluation, il n'y a pas eu de faute. Elle est à la fois professionnelle et sympathique, sans prétention. J'ai confiance.
Q - Vos services du Quai d'Orsay et les ambassades à l'étranger travaillent-ils pour la candidature ?
R - Une candidature aux Jeux olympiques, ce ne peut pas être une démarche officielle, protocolaire et gouvernementale. C'est la Ville de Paris qui est candidate avec le mouvement sportif. Simplement, il faut une garantie de l'Etat, celle qu'a apportée le gouvernement notamment aux niveaux financier et sécuritaire. Personnellement, j'ai la passion que m'a apportée cette dizaine d'années de ma vie passée avec la famille olympique. Cela me permet d'accompagner cette candidature dans le respect de la charte olympique.
Q - Lorsque vous rencontrez les ministres des Affaires étrangères des pays en lice, parlez-vous des candidatures et de vos espoirs ?
R - Nous nous rencontrons pratiquement toutes les semaines avec ma collègue américaine et mes confrères britannique, russe et espagnol. Il nous arrive de parler de nos candidatures respectives même si ce n'est pas, vous le pensez bien, le premier sujet inscrit à notre agenda. Nous souhaitons que le meilleur gagne mais aucun d'eux n'a, bien sûr, la motivation, la légitimité que j'ai acquise à Albertville. Cela me permet d'avoir un autre regard qu'eux sur le projet olympique. Si, en tout état de cause, Paris gagne l'honneur d'organiser les Jeux d'été, ce serait formidable pour la France, pour son sport, mais surtout pour l'ouverture de notre pays.
Q - Pensez-vous que la politique étrangère du pays dont la ville est candidate a une grande importance dans le choix d'un membre du CIO ?
R - Cette dimension vaut pour tout le monde selon des raisons différentes. Moi, je pense aujourd'hui que le choix du CIO se fait sur un certain nombre de critères objectifs. Les Jeux seront-ils organisés de manière impeccable ? Est-ce que la sécurité sera garantie ? Est-ce que l'on donne bien la priorité aux sportifs ? La politique étrangère d'un pays, sans être secondaire, n'est pas la priorité du CIO.
Q - Si la France dit "non" à la Constitution européenne, la candidature de Paris sera-t-elle en danger ?
R - Franchement je ne le pense pas. Face à une candidature, il y a surtout des spécialistes du sport, beaucoup moins de la politique. Les sujets ne sont pas liés. Cela ne m'empêche pas de tout faire, pour que notre peuple confirme que le choix européen est un choix juste. Mais je ne crois pas un instant que le vote des Français pour l'Europe puisse avoir une quelconque influence sur le vote des membres du CIO.
Q - Irez-vous à Singapour en juillet avec la délégation française ?
R - Moi, je suis toujours disponible. Je ferai en fonction de ce que souhaite la délégation française. C'est vraiment leur choix. Il faut être là où on est utile. C'est à eux de décider. De toute façon, d'une manière ou d'une autre, je serai à leurs côtés.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 30 mars 2005)
R - Paris est, en effet, dans la dernière ligne droite. Rien n'est joué. En 1986, avec Albertville, à cent jours de la décision, nous étions dans la même situation. Coprésident avec Jean-Claude Killy, nous avions abordé cette période sans rien laisser au hasard, en rencontrant les membres du CIO. Il y avait un vrai rendez-vous qui était la veille du vote, cette sorte de "grand jury" devant l'assemblée plénière du CIO. Nous étions prêts, comme Paris doit l'être, à répondre à toutes les questions. Nous avions décidé de jouer la carte de la jeunesse et notre but était de convaincre la famille olympique qu'Albertville et la Savoie étaient le meilleur candidat pour organiser les Jeux d'hiver de 1992. A Paris de démontrer son "amour des jeux".
Q - Quelle est la grande différence d'approche des candidatures par rapport à celles de votre époque ?
R - Une chose est certaine, aujourd'hui on ne laisse plus rien au hasard. La commission d'évaluation est très professionnelle et les spécialistes qui la composent ne laissent rien passer. Tout est analysé, décortiqué, soupesé, chronométré pour éviter toutes surprises. A l'époque d'Albertville, on allait beaucoup moins en profondeur.
Q - Votre expérience vous dit que Paris est sur la bonne voie ?
R - Moi j'ai confiance dans cette équipe dont je connais beaucoup d'animateurs pour avoir travaillé avec eux. Je sais qu'il y a une unité extrêmement sincère et forte de tous les acteurs politiques, c'est une des clés de la réussite. J'ai vu l'équipe en action lors de la venue de la commission d'évaluation, il n'y a pas eu de faute. Elle est à la fois professionnelle et sympathique, sans prétention. J'ai confiance.
Q - Vos services du Quai d'Orsay et les ambassades à l'étranger travaillent-ils pour la candidature ?
R - Une candidature aux Jeux olympiques, ce ne peut pas être une démarche officielle, protocolaire et gouvernementale. C'est la Ville de Paris qui est candidate avec le mouvement sportif. Simplement, il faut une garantie de l'Etat, celle qu'a apportée le gouvernement notamment aux niveaux financier et sécuritaire. Personnellement, j'ai la passion que m'a apportée cette dizaine d'années de ma vie passée avec la famille olympique. Cela me permet d'accompagner cette candidature dans le respect de la charte olympique.
Q - Lorsque vous rencontrez les ministres des Affaires étrangères des pays en lice, parlez-vous des candidatures et de vos espoirs ?
R - Nous nous rencontrons pratiquement toutes les semaines avec ma collègue américaine et mes confrères britannique, russe et espagnol. Il nous arrive de parler de nos candidatures respectives même si ce n'est pas, vous le pensez bien, le premier sujet inscrit à notre agenda. Nous souhaitons que le meilleur gagne mais aucun d'eux n'a, bien sûr, la motivation, la légitimité que j'ai acquise à Albertville. Cela me permet d'avoir un autre regard qu'eux sur le projet olympique. Si, en tout état de cause, Paris gagne l'honneur d'organiser les Jeux d'été, ce serait formidable pour la France, pour son sport, mais surtout pour l'ouverture de notre pays.
Q - Pensez-vous que la politique étrangère du pays dont la ville est candidate a une grande importance dans le choix d'un membre du CIO ?
R - Cette dimension vaut pour tout le monde selon des raisons différentes. Moi, je pense aujourd'hui que le choix du CIO se fait sur un certain nombre de critères objectifs. Les Jeux seront-ils organisés de manière impeccable ? Est-ce que la sécurité sera garantie ? Est-ce que l'on donne bien la priorité aux sportifs ? La politique étrangère d'un pays, sans être secondaire, n'est pas la priorité du CIO.
Q - Si la France dit "non" à la Constitution européenne, la candidature de Paris sera-t-elle en danger ?
R - Franchement je ne le pense pas. Face à une candidature, il y a surtout des spécialistes du sport, beaucoup moins de la politique. Les sujets ne sont pas liés. Cela ne m'empêche pas de tout faire, pour que notre peuple confirme que le choix européen est un choix juste. Mais je ne crois pas un instant que le vote des Français pour l'Europe puisse avoir une quelconque influence sur le vote des membres du CIO.
Q - Irez-vous à Singapour en juillet avec la délégation française ?
R - Moi, je suis toujours disponible. Je ferai en fonction de ce que souhaite la délégation française. C'est vraiment leur choix. Il faut être là où on est utile. C'est à eux de décider. De toute façon, d'une manière ou d'une autre, je serai à leurs côtés.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 30 mars 2005)