Texte intégral
P.-L. Séguillon - P. Douste-Blazy, bonjour ! Les chiffres provisoires qui ont été publiés hier par la Caisse nationale d'assurance maladie doivent vous satisfaire, puisqu'ils manifestent une augmentation modérée pour janvier et février, 3,9%, autrement dit une décélération des dépenses de santé. En revanche, il y a un point noir qui est celui de l'hôpital, puisque l'augmentation pour la même période est de 6,4%. Est-ce que cela signifie de votre point de vue qu'il faut faire de nouvelles économies dans un secteur hospitalier où précisément les agents se plaignent de ne pas avoir suffisamment de moyens pour mener à bien leur travail ?
P. Douste-Blazy - D'abord, permettez-moi en effet de me féliciter d'une diminution, d'une décélération des dépenses d'assurance maladie, c'est la meilleure réponse que l'on peut faire à ceux qui doutaient de cette réforme. Sur l'hôpital, c'est un sujet qui est majeur. Vous dites ; est-ce qu'il faut faire des économies ? Non, mon but n'est pas de faire des économies sur le dos de la santé des personnes. Mon but, c'est que tout euro public soit un euro efficace, que l'on dépense mieux. Alors sur l'hôpital, nous changeons les règles du jeu. Jusqu'à maintenant, peut-être que vous ne me croirez pas, mais un hôpital...
Q- Attendons pour voir, dites-moi !
R-... un hôpital était payé avec une enveloppe fermée. C'est-à-dire que le service soit plein ou vide, qu'il y ait eu une activité ou pas une activité durant une année, eh bien on lui donnait la même enveloppe. Qu'il y ait des malades ou pas, on lui donnait le même argent. Aujourd'hui nous avons changé, nous allons faire une tarification à l'activité. Il y a beaucoup d'appendicectomies dans un service, eh bien on va lui donner plus que s'il n'y en a pas. Alors le passage, comme toujours dans la réforme, le passage d'un moment à un autre, c'est toujours un moment un peu délicat et qui coûte un peu cher. C'est la raison pour laquelle je crois qu'il n'y a pas ce bon résultat sur l'hôpital.
Q- Deux précisions : d'abord il y a ce plan stratégique 2005-2009 des hôpitaux parisiens de l'Assistance publique qui crée des réactions. Il y a eu, il faut le dire de faibles manifestations hier, il n'y avait pas beaucoup de monde. En revanche, la mairie de Paris et le maire de Paris, qui est par fonction président du Conseil d'administration, dit qu'on est en train de supprimer des lits de longue durée. Autrement dit, que c'est le problème des personnes âgées qui sont accueillies par les hôpitaux qui ne va plus être réglé. Quelle est votre réponse ?
R- C'est un des plus grands sujets de notre société : où va t-on mettre toutes les personnes qui ont 100 ans, 110 ans, 120 ans et qui ont des problèmes, pas uniquement de santé d'ailleurs, ce sont des gens qui peuvent regarder le plafond pendant 10 ou 20 ans, comment s'en occuper, comment être au rendez-vous de la dignité, de la quotidienneté des soins de ces personnes ?
Q- Autrement dit, est-ce que ce plan n'est pas contradictoire avec justement ce que vous
souhaité ?
R- Bien sûr que non, c'est le contraire ! Est-ce que c'est le centre hospitalier universitaire qui doit faire cela ? Est-ce que c'est vraiment aujourd'hui, la personne, toute l'équipe qui va vous soigner si vous avez un infarctus du myocarde à l'âge de 50 ans, qui va passer la nuit sur vous, à 15, 16, qui va vous réanimer, est-ce que c'est la même équipe ? Je n'en suis pas sûr, je pense qu'il faut au contraire mettre plus près des quartiers, à l'intérieur des villes, des lieux de vie de quotidienneté, de proximité pour les personnes âgées et ne pas les mettre de manière anonyme dans le grand hôpital. Que fait la directrice générale ? Elle essaye tout simplement d'enlever quelques personnels administratifs pour augmenter le nombre de personnels soignants. Vous savez, P.-L. Séguillon, vous me dites, il n'y a pas de diminution des dépenses hospitalières, mais il y a de plus en plus de gens qui vont à l'hôpital public et l'hôpital public est l'un des meilleurs du monde, [il] a des personnels tout à fait remarquables et il faut bien aussi, que l'on puisse soigner les personnes qui vont à l'hôpital. Je ne veux pas de queues, de files d'attente à l'hôpital !
Q- Mais alors précisément, il y a aussi le problème des urgences qui revient en permanence. Il y a ce mouvement en Bretagne de grève des urgentistes dans un certain nombre d'hôpitaux et puis il y a cette réunion aujourd'hui des urgentistes qui menacent de déclencher une nouvelle grève en disant qu'ils n'arrivent pas à répondre aux besoins des patients qui leur arrivent journellement.
R- Il y a de plus en plus de malades qui arrivent à l'hôpital en effet et il faut donc organiser les urgences. C'est la raison pour laquelle j'ai le plaisir de vous dire, pour la première fois, parce que je devais faire le point ces jours ci, qu'il y a eu donc 2.900 postes qui ont été créés en deux ans. Il y a eu en particulier 600 médecins, 900 infirmières, 1.000 aides-soignantes et 90 % de ces postes sont déjà pourvus au moment où je vous parle, c'est une première ! Il y a eu 2.200 places de lits qui ont été aussi créées en aval des urgences. Car le problème des urgences, ce n'est pas l'urgence, c'est qu'à la sortie, il faut bien faire sortir les malades quelque part. S'ils ne peuvent pas sortir, ils restent dans les urgences et là, ils saturent les urgences et quelqu'un qui veut rentrer aux urgences ne peut pas y entrer. Donc tout ce travail est fait, c'est vrai qu'il y a un problème à Dijon, c'est vrai qu'il y a un problème à Rennes, tout simplement parce qu'il n'y a pas une suffisante coopération, coordination entre les médecins libéraux, qui doivent voir aussi des malades - tous les malades ne doivent pas aller aux urgences. Je demande aux médecins libéraux de prendre leur garde, je demande aux médecins libéraux de s'occuper aussi du malade, avant qu'il n'arrive aux urgences. Pour moi, celui qui doit rentrer aux urgences, c'est celui qui est vraiment malade.
Q- Mais alors précisément, il semble qu'il y a une difficulté à s'entendre sur les permanences précisément de ces médecins libéraux.
R- Alors présenter les choses comme ça, oui. C'est ce qui s'est passé à Dijon ou à Rennes, donc ce n'est pas un problème purement hospitalier, c'est un problème de coordination, d'organisation de la permanence des soins. Nous passons actuellement une convention avec les médecins libéraux pour les obliger aussi à faire les gardes. Un médecin libéral, il est payé aussi par l'assurance maladie, il est normal qu'il prenne son tour de garde.
Q- Alors dites-moi, votre collègue R. Dutreil, qui est le ministre de la Fonction publique s'apprête sans doute à donner un coup de pouce salarial aux différentes fonctions publiques, dont j'imagine la fonction hospitalière, cela va être un coût supplémentaire pour l'hôpital.
R- Ce qui est évident aujourd'hui en termes de salaire, c'est qu'il me semble, comme je fais pour l'hôpital, il faut que nous réformions la fonction publique pour le bien des usagers et, dans le cas particulier, là, des malades. Il faut respecter ce que font les personnels hospitaliers et, en même temps, il faut les amener vers une modernisation de la fonction publique. Je suis au départ un hospitalier public. Je connais très bien ce métier, je connais très bien ce milieu. Eh bien oui, une augmentation, pourquoi pas, une augmentation... Mais à condition qu'il y ait une modernisation. Que l'on mette en place un peu l'activité. Que l'on reconnaisse le travail, que l'on reconnaisse le mérite aussi de la fonction publique.
Q- Autrement dit la philosophie qui doit être celle du Gouvernement, selon vous aujourd'hui, dans ce fameux coup de pouce, c'est du donnant-donnant.
Oui, je crois que dans la vie en général, c'est comme ça que l'on doit faire.
Q- Est-ce que vous êtes inquiet, cela me fait une transition, parce que ce donnant-donnant, on sent bien qu'il y a un peu de chantage par rapport au référendum du 29 mai. Est-ce que vous, vous êtes inquiet pour la progression du non et est-ce que vous souhaitez que le président de la République - on en parle beaucoup aujourd'hui - s'engage plus rapidement et plus pleinement dans la campagne électorale ?
R- Je n'ai pas de conseil à donner au président de la République. Ce que je sais, c'est que pour mon pays, pour la France, ce oui, il est fondamental. Alors moi, je respecte ceux qui votent non, je ne veux pas voter l'opprobre sur ceux qui votent non. Il faut les écouter, j'ai envie de dire une seule chose : prenons les arguments, les uns après les autres du non et répondons concrètement. Tout ça est évidemment un château de cartes qui va tomber tout de suite, parce que la France, je ne veux pas que mon pays soit isolé, je ne veux pas que mon pays prenne cinquante ans de retard dans la vue. Parce que l'Europe, elle va continuer, mais sans la France. La France qui a voulu l'Europe, qui est allée chercher l'Allemagne il y a cinquante ans. L'Europe qui a voulu la première la Constitution, la France qui a vu un français présider la Convention. La France qui a quelque part déteint totalement sur la Constitution, la Constitution européenne, c'est pratiquement la Constitution française.
Q- Je vous sens quasiment en campagne là, vous allez mouiller votre chemise dans cette campagne ?
R- Mais bien sûr, nous allons tous la mouiller. Parce que vous, savez, aujourd'hui la poussée du non est due surtout à la faiblesse de la mobilisation des partisans du oui. Il faut dire aux Français la vérité, on n'a pas le droit de voir une France repliée sur elle-même. Nous ne sommes plus quinze, nous sommes vingt-cinq, il faut des règles du jeu ensemble, il faut un texte politique, face aux Etats-Unis... Moi je parle de santé, vous savez le 13 avril moi je vais recevoir les ministres de la Santé des vingt-cinq. On va parler du vaccin contre le sida. Mais aux Etats-Unis ils sont en train de chercher aussi un vaccin contre le sida. Tous ensemble et nous, on aura six, sept équipes en Europe, de manièretotalement isolée, de manière désordonnée ? Non ! L'Europe doit être politique P.-L. Séguillon.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 23 mars 2005)
P. Douste-Blazy - D'abord, permettez-moi en effet de me féliciter d'une diminution, d'une décélération des dépenses d'assurance maladie, c'est la meilleure réponse que l'on peut faire à ceux qui doutaient de cette réforme. Sur l'hôpital, c'est un sujet qui est majeur. Vous dites ; est-ce qu'il faut faire des économies ? Non, mon but n'est pas de faire des économies sur le dos de la santé des personnes. Mon but, c'est que tout euro public soit un euro efficace, que l'on dépense mieux. Alors sur l'hôpital, nous changeons les règles du jeu. Jusqu'à maintenant, peut-être que vous ne me croirez pas, mais un hôpital...
Q- Attendons pour voir, dites-moi !
R-... un hôpital était payé avec une enveloppe fermée. C'est-à-dire que le service soit plein ou vide, qu'il y ait eu une activité ou pas une activité durant une année, eh bien on lui donnait la même enveloppe. Qu'il y ait des malades ou pas, on lui donnait le même argent. Aujourd'hui nous avons changé, nous allons faire une tarification à l'activité. Il y a beaucoup d'appendicectomies dans un service, eh bien on va lui donner plus que s'il n'y en a pas. Alors le passage, comme toujours dans la réforme, le passage d'un moment à un autre, c'est toujours un moment un peu délicat et qui coûte un peu cher. C'est la raison pour laquelle je crois qu'il n'y a pas ce bon résultat sur l'hôpital.
Q- Deux précisions : d'abord il y a ce plan stratégique 2005-2009 des hôpitaux parisiens de l'Assistance publique qui crée des réactions. Il y a eu, il faut le dire de faibles manifestations hier, il n'y avait pas beaucoup de monde. En revanche, la mairie de Paris et le maire de Paris, qui est par fonction président du Conseil d'administration, dit qu'on est en train de supprimer des lits de longue durée. Autrement dit, que c'est le problème des personnes âgées qui sont accueillies par les hôpitaux qui ne va plus être réglé. Quelle est votre réponse ?
R- C'est un des plus grands sujets de notre société : où va t-on mettre toutes les personnes qui ont 100 ans, 110 ans, 120 ans et qui ont des problèmes, pas uniquement de santé d'ailleurs, ce sont des gens qui peuvent regarder le plafond pendant 10 ou 20 ans, comment s'en occuper, comment être au rendez-vous de la dignité, de la quotidienneté des soins de ces personnes ?
Q- Autrement dit, est-ce que ce plan n'est pas contradictoire avec justement ce que vous
souhaité ?
R- Bien sûr que non, c'est le contraire ! Est-ce que c'est le centre hospitalier universitaire qui doit faire cela ? Est-ce que c'est vraiment aujourd'hui, la personne, toute l'équipe qui va vous soigner si vous avez un infarctus du myocarde à l'âge de 50 ans, qui va passer la nuit sur vous, à 15, 16, qui va vous réanimer, est-ce que c'est la même équipe ? Je n'en suis pas sûr, je pense qu'il faut au contraire mettre plus près des quartiers, à l'intérieur des villes, des lieux de vie de quotidienneté, de proximité pour les personnes âgées et ne pas les mettre de manière anonyme dans le grand hôpital. Que fait la directrice générale ? Elle essaye tout simplement d'enlever quelques personnels administratifs pour augmenter le nombre de personnels soignants. Vous savez, P.-L. Séguillon, vous me dites, il n'y a pas de diminution des dépenses hospitalières, mais il y a de plus en plus de gens qui vont à l'hôpital public et l'hôpital public est l'un des meilleurs du monde, [il] a des personnels tout à fait remarquables et il faut bien aussi, que l'on puisse soigner les personnes qui vont à l'hôpital. Je ne veux pas de queues, de files d'attente à l'hôpital !
Q- Mais alors précisément, il y a aussi le problème des urgences qui revient en permanence. Il y a ce mouvement en Bretagne de grève des urgentistes dans un certain nombre d'hôpitaux et puis il y a cette réunion aujourd'hui des urgentistes qui menacent de déclencher une nouvelle grève en disant qu'ils n'arrivent pas à répondre aux besoins des patients qui leur arrivent journellement.
R- Il y a de plus en plus de malades qui arrivent à l'hôpital en effet et il faut donc organiser les urgences. C'est la raison pour laquelle j'ai le plaisir de vous dire, pour la première fois, parce que je devais faire le point ces jours ci, qu'il y a eu donc 2.900 postes qui ont été créés en deux ans. Il y a eu en particulier 600 médecins, 900 infirmières, 1.000 aides-soignantes et 90 % de ces postes sont déjà pourvus au moment où je vous parle, c'est une première ! Il y a eu 2.200 places de lits qui ont été aussi créées en aval des urgences. Car le problème des urgences, ce n'est pas l'urgence, c'est qu'à la sortie, il faut bien faire sortir les malades quelque part. S'ils ne peuvent pas sortir, ils restent dans les urgences et là, ils saturent les urgences et quelqu'un qui veut rentrer aux urgences ne peut pas y entrer. Donc tout ce travail est fait, c'est vrai qu'il y a un problème à Dijon, c'est vrai qu'il y a un problème à Rennes, tout simplement parce qu'il n'y a pas une suffisante coopération, coordination entre les médecins libéraux, qui doivent voir aussi des malades - tous les malades ne doivent pas aller aux urgences. Je demande aux médecins libéraux de prendre leur garde, je demande aux médecins libéraux de s'occuper aussi du malade, avant qu'il n'arrive aux urgences. Pour moi, celui qui doit rentrer aux urgences, c'est celui qui est vraiment malade.
Q- Mais alors précisément, il semble qu'il y a une difficulté à s'entendre sur les permanences précisément de ces médecins libéraux.
R- Alors présenter les choses comme ça, oui. C'est ce qui s'est passé à Dijon ou à Rennes, donc ce n'est pas un problème purement hospitalier, c'est un problème de coordination, d'organisation de la permanence des soins. Nous passons actuellement une convention avec les médecins libéraux pour les obliger aussi à faire les gardes. Un médecin libéral, il est payé aussi par l'assurance maladie, il est normal qu'il prenne son tour de garde.
Q- Alors dites-moi, votre collègue R. Dutreil, qui est le ministre de la Fonction publique s'apprête sans doute à donner un coup de pouce salarial aux différentes fonctions publiques, dont j'imagine la fonction hospitalière, cela va être un coût supplémentaire pour l'hôpital.
R- Ce qui est évident aujourd'hui en termes de salaire, c'est qu'il me semble, comme je fais pour l'hôpital, il faut que nous réformions la fonction publique pour le bien des usagers et, dans le cas particulier, là, des malades. Il faut respecter ce que font les personnels hospitaliers et, en même temps, il faut les amener vers une modernisation de la fonction publique. Je suis au départ un hospitalier public. Je connais très bien ce métier, je connais très bien ce milieu. Eh bien oui, une augmentation, pourquoi pas, une augmentation... Mais à condition qu'il y ait une modernisation. Que l'on mette en place un peu l'activité. Que l'on reconnaisse le travail, que l'on reconnaisse le mérite aussi de la fonction publique.
Q- Autrement dit la philosophie qui doit être celle du Gouvernement, selon vous aujourd'hui, dans ce fameux coup de pouce, c'est du donnant-donnant.
Oui, je crois que dans la vie en général, c'est comme ça que l'on doit faire.
Q- Est-ce que vous êtes inquiet, cela me fait une transition, parce que ce donnant-donnant, on sent bien qu'il y a un peu de chantage par rapport au référendum du 29 mai. Est-ce que vous, vous êtes inquiet pour la progression du non et est-ce que vous souhaitez que le président de la République - on en parle beaucoup aujourd'hui - s'engage plus rapidement et plus pleinement dans la campagne électorale ?
R- Je n'ai pas de conseil à donner au président de la République. Ce que je sais, c'est que pour mon pays, pour la France, ce oui, il est fondamental. Alors moi, je respecte ceux qui votent non, je ne veux pas voter l'opprobre sur ceux qui votent non. Il faut les écouter, j'ai envie de dire une seule chose : prenons les arguments, les uns après les autres du non et répondons concrètement. Tout ça est évidemment un château de cartes qui va tomber tout de suite, parce que la France, je ne veux pas que mon pays soit isolé, je ne veux pas que mon pays prenne cinquante ans de retard dans la vue. Parce que l'Europe, elle va continuer, mais sans la France. La France qui a voulu l'Europe, qui est allée chercher l'Allemagne il y a cinquante ans. L'Europe qui a voulu la première la Constitution, la France qui a vu un français présider la Convention. La France qui a quelque part déteint totalement sur la Constitution, la Constitution européenne, c'est pratiquement la Constitution française.
Q- Je vous sens quasiment en campagne là, vous allez mouiller votre chemise dans cette campagne ?
R- Mais bien sûr, nous allons tous la mouiller. Parce que vous, savez, aujourd'hui la poussée du non est due surtout à la faiblesse de la mobilisation des partisans du oui. Il faut dire aux Français la vérité, on n'a pas le droit de voir une France repliée sur elle-même. Nous ne sommes plus quinze, nous sommes vingt-cinq, il faut des règles du jeu ensemble, il faut un texte politique, face aux Etats-Unis... Moi je parle de santé, vous savez le 13 avril moi je vais recevoir les ministres de la Santé des vingt-cinq. On va parler du vaccin contre le sida. Mais aux Etats-Unis ils sont en train de chercher aussi un vaccin contre le sida. Tous ensemble et nous, on aura six, sept équipes en Europe, de manièretotalement isolée, de manière désordonnée ? Non ! L'Europe doit être politique P.-L. Séguillon.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 23 mars 2005)