Texte intégral
QUESTION : Avec D. De Villepin, ministre de l'Intérieur, mais aussi, il faut le rappeler, ministre des Cultes, nous allons parler des problèmes de l'Europe, de la Constitution européenne, d'un ouvrage que vous publiez cette semaine chez Plon, "L'homme européen" que vous coécrit avec J. Semprun. Mais avant, je voudrais que l'on revienne sur les funérailles du Pape qui auront lieu dans quelques heures à Rome. On est frappés tout de même par le décalage entre cette foule immense que l'on voit déjà se presser Place Saint-Pierre, ces délégations venues du monde entier, trois présidents des Etats-Unis, pourtant protestants, donc "anti-papistes", comme l'on disait autrefois, des délégations d'Israël, de l'Iran, de Cuba même. Et de l'autre, l'espèce de protestation française, où, de F. Bayrou, au Grand Orient de France, on s'émeut de voir la République rendre hommage à la religion.
Dominique de VILLEPIN : Vous avez raison. Il y a un message incontesté qui est celui de la paix, qui est celui de la liberté, du rôle joué par cet homme, Jean Paul II, au service de la libération de l'Europe, de la chute des murs qui divisaient l'Europe par deux, au service de la paix, nous l'avons vu, pendant la crise irakienne. Et puis, cette exigence française de laïcité, qui continue à être marquée par certains tenants d'une laïcité dure, d'une laïcité militante, comme celle que nous avons connue en 1905, avec le Petit Père Combes, et d'un autre côté, l'immense majorité des Français, qui sont pour une laïcité exigeante mais ouverte, tolérante.
QUESTION : Cela vous étonne-t-il que ce débat jaillisse aujourd'hui ?
Dominique de VILLEPIN : Cela ne m'étonne pas, d'autant plus que, nous le voyons bien, du côté de cette laïcité dure, il n'y a quelques voix. Je suis moi-même, comme ministre chargé des relations avec les Cultes, très soucieux du respect de cette règle de laïcité. Elle vaut pour chacun. Et nous sommes dans un monde marqué par le choc des identités, où il faut être extrêmement scrupuleux, extrêmement exigeant et vigilant.
QUESTION : Au fond, n'est-ce pas aussi la personnalité de Jean Paul II, qui a été un homme politique plutôt ouvert, on l'a vu - anti-nazi, anticommuniste, anti-libéralisme, contre la guerre en Irak -, et puis l'homme d'Eglise, qui était dans la pratique plutôt conservateur en termes de dogmes - que ce soit sur le célibat des prêtres ou que ce soit sur les relations sexuelles ?
Dominique de VILLEPIN : C'est vrai que l'engagement du chef d'Etat, chef d'Etat du Vatican, l'engagement de l'homme, Jean Paul II, a marqué le siècle. On l'a vu avec la chute du Mur, on l'a vu aussi, une fois de plus, dans la bataille pour la paix, pour la justice. Et puis, d'un autre côté, il y a l'homme d'Eglise, le chef de l'institution.
QUESTION : Et c'est ensuite une spécificité catholique que d'avoir un chef religieux ...
Dominique de VILLEPIN : Il y a un chef religieux pour l'ensemble des catholiques, qui est en même temps un chef d'Etat.
QUESTION : Revenons à la Constitution européenne cette fois-ci. Vous avez donc publié cet ouvrage avec J. Semprun. Ce n'est pas un livre qui parle de la Constitution mais c'est l'idée de cet homme européen, dont vous parlez, pour donner un peu de chair, si je puis dire, à un débat qui est un peu technique ?
Dominique de VILLEPIN : L'idée, c'est de prendre la mesure de tout l'enjeu. Nous sommes effectivement à un changement d'âge pour l'Europe. Nous passons de l'âge technique, où l'Europe s'est construite par étape - la Communauté du charbon et de l'acier, les progrès marqués par la constitution de l'euro, de Schengen -, et puis aujourd'hui, nous passons à l'âge politique. Et c'est donc une véritable révolution, sans précédent, puisque, pour la première fois dans l'histoire du monde, 25 Etats démocratiques vont créer une démocratie européenne. Je crois qu'il faut prendre la mesure de l'importance de cet enjeu et de sa nécessité, car à 25, nous serons mieux protégés face aux aléas du monde, nous serons aussi un ensemble plus démocratique, plus transparent. Donc, c'est l'apparition sur la scène internationale d'un peuple, le peuple européen, de l'homme européen, avec ses exigences. Et ce qui me touche personnellement beaucoup, c'est que cet homme européen est l'héritier d'une inspiration française ; c'est l'homme de 1789, avec ses aspirations, aux droits de l'homme, à une exigence d'un modèle social, très fort, de solidarité, à une exigence aussi de services publics forts, d'une exigence culturelle, car la culture n'est pas une marchandise comme les autres. Donc, l'empreinte de la France, de notre pays, de notre histoire, de notre culture est extrêmement forte dans cette histoire européenne.
QUESTION : Comment expliquez-vous alors que dans ce tableau que vous brossez, où, en effet, on voit bien qu'il y a un poids lourd entre les Etats-Unis, d'un côté et la Chine de l'autre, qui arrive, et qui peut proposer des perspectives, face à cela, on a le sentiment au contraire, que l'opinion publique française ne voit pas du tout ni aussi loin, ni aussi large, elle est un peu frileuse, et elle voit juste les embêtements, pour ne pas dire plus, que l'Europe lui apporte, elle voit le côté un peu négatif de la chose, elle a un peu peur l'opinion publique française ?
Dominique de VILLEPIN : C'est notre tempérament, nous sommes toujours un peu écartelés entre la question, entre l'inquiétude, mais en même temps, marqués aussi par l'esprit de conquête. On le voit bien, quand nous relevons des grands défis industriels, culturels. Il y a, ce matin, une enquête faite par une grande université américaine sur les peuples du monde. Quels sont aujourd'hui les peuples dans le monde, les plus appréciés, les plus reconnus, les plus aimés ? Et devinez quel est le pays qui vient en tête ? Eh bien ce sont les Français.
QUESTION : Formidable !
Dominique de VILLEPIN : Ce sont les Français, cela ne me surprend pas. Personnellement, j'ai parcouru la planète, et mesuré à quel point il y avait une attente, un désir de la France. Je voudrais dire aujourd'hui à nos compatriotes, qui sont inquiets peut-être à travers ce traité constitutionnel, de penser que l'Etat français, la Nation française va s'effacer. C'est exactement le contraire. Nous allons être plus forts pour mieux nous protéger. Je vois dans les domaines qui sont les miens, le terrorisme ; quand un terroriste passe les frontières - nous l'avons vu lors des attentats de Madrid - il passe en France, il passe en Belgique. Grâce à la coopération européenne, nous l'avons arrêté aux Canaries. Je prends l'exemple de l'immigration irrégulière. Nous avons démantelé il y a quelques semaines, au terme d'une opération Confucius, toute une filière d'immigration chinoise, grâce encore à la coopération européenne. Trafic de drogue. Les trafiquants se moquent des frontières, et nous mettons en place des instruments, des outils qui vont nous permettre, patrouilles communes, équipes d'enquête commune, des moyens juridiques aussi, le mandat d'arrêt européen, le casier judiciaire européen, qui nous permettent d'échanger des informations et d'être encore plus actifs, encore plus performants face à la montée de ces menaces.
QUESTION : Est-ce que cela nous permet de lutter contre la mondialisation ? On voit par exemple avec la Chine, le problème du textile. Est-ce que demain, une Europe avec une autre Constitution, elle répond mieux concrètement.
Dominique de VILLEPIN : Voilà un bon exemple. Il y a 200.000 Français qui vivent du textile. Il y a 2,5 millions d'Européens.
QUESTION : Mais il y a encore plus de Chinois dans le textile.
Dominique de VILLEPIN : Absolument. Mais quand nous constatons au début de l'année, que les exportations de la Chine vers l'Europe ont été multipliées par trois dans les deux premiers mois de l'année, bine évidemment, il faut réagir. C'est le fruit des décisions qui ont été prises dans le cadre du GATT et nous demandons donc à la Commission, qui s'organise, de prendre un certain nombre de mesures d'alerte, voire des clauses de sauvegarde pour nous permettre de mieux nous protéger.
QUESTION : Et on va le faire, parce qu'il faut faire vite, là.
Dominique de VILLEPIN : Il faut le faire et on va le faire, mais pour mieux se protéger, il vaut mieux le faire à 25 car vous imaginez que notre capacité à nous faire entendre, notamment des Chinois, est beaucoup plus forte, sans quoi il y aurait des représailles dans des domaines [liés à] nos intérêts économiques. Nous avons intérêt à accéder au marché chinois. Nous sommes aujourd'hui le premier exportateur européen de services. Donc, nous avons intérêt à un dialogue respecté mais aussi musclé.
QUESTION : Une question, hypothèse d'école : si le "non" l'emporte, est-ce la fin du gouvernement Raffarin ? Et qu'est-ce qui se passe pour J. Chirac ?
Dominique de VILLEPIN : D'abord, si le "non" l'emporte, il ne faut pas céder à la catastrophe. Il y aura un chemin beaucoup plus douloureux pour les Français. Ce sera plus difficile car nous serons dans un monde où le libre échange, le libéralisme n'aura pas alors de frein. La règle commune que pose la Constitution ne nous aidera pas. Les conséquences politiques, bien évidemment, nous aurons le temps d'en parler, c'est la décision du président de la République. Mais ce que je peux vous dire, c'est que ce Gouvernement est engagé pour défendre l'idée européenne, la conviction qui est la sienne, derrière J.-P. Raffarin, tous unis.
QUESTION : Juste un mot : les lycéens manifestent et bloquent parfois l'entrée des lycées...
Dominique de VILLEPIN : [C'est] une centaine de lycées qui sont bloqués.
QUESTION : Il paraît que la police n'est pas gentille avec eux...
Dominique de VILLEPIN : Il ne faut pas inverser les choses. Parmi les manifestants d'hier, il y a eu de nombreux groupuscules, violents, agressifs, qui s'en sont pris aux bâtiments publics, qui s'en sont pris aux forces de l'ordre. Nous avons réagi. Ce matin, l'ensemble des situations dans les lycées ont été débloquées. Je l'ai fait à la demande de F. Fillon. Je crois que nous devons faire respecter l'ensemble de notre territoire national et la liberté d'accès dans les lycées, dans les écoles.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 12 avril 2005)
Dominique de VILLEPIN : Vous avez raison. Il y a un message incontesté qui est celui de la paix, qui est celui de la liberté, du rôle joué par cet homme, Jean Paul II, au service de la libération de l'Europe, de la chute des murs qui divisaient l'Europe par deux, au service de la paix, nous l'avons vu, pendant la crise irakienne. Et puis, cette exigence française de laïcité, qui continue à être marquée par certains tenants d'une laïcité dure, d'une laïcité militante, comme celle que nous avons connue en 1905, avec le Petit Père Combes, et d'un autre côté, l'immense majorité des Français, qui sont pour une laïcité exigeante mais ouverte, tolérante.
QUESTION : Cela vous étonne-t-il que ce débat jaillisse aujourd'hui ?
Dominique de VILLEPIN : Cela ne m'étonne pas, d'autant plus que, nous le voyons bien, du côté de cette laïcité dure, il n'y a quelques voix. Je suis moi-même, comme ministre chargé des relations avec les Cultes, très soucieux du respect de cette règle de laïcité. Elle vaut pour chacun. Et nous sommes dans un monde marqué par le choc des identités, où il faut être extrêmement scrupuleux, extrêmement exigeant et vigilant.
QUESTION : Au fond, n'est-ce pas aussi la personnalité de Jean Paul II, qui a été un homme politique plutôt ouvert, on l'a vu - anti-nazi, anticommuniste, anti-libéralisme, contre la guerre en Irak -, et puis l'homme d'Eglise, qui était dans la pratique plutôt conservateur en termes de dogmes - que ce soit sur le célibat des prêtres ou que ce soit sur les relations sexuelles ?
Dominique de VILLEPIN : C'est vrai que l'engagement du chef d'Etat, chef d'Etat du Vatican, l'engagement de l'homme, Jean Paul II, a marqué le siècle. On l'a vu avec la chute du Mur, on l'a vu aussi, une fois de plus, dans la bataille pour la paix, pour la justice. Et puis, d'un autre côté, il y a l'homme d'Eglise, le chef de l'institution.
QUESTION : Et c'est ensuite une spécificité catholique que d'avoir un chef religieux ...
Dominique de VILLEPIN : Il y a un chef religieux pour l'ensemble des catholiques, qui est en même temps un chef d'Etat.
QUESTION : Revenons à la Constitution européenne cette fois-ci. Vous avez donc publié cet ouvrage avec J. Semprun. Ce n'est pas un livre qui parle de la Constitution mais c'est l'idée de cet homme européen, dont vous parlez, pour donner un peu de chair, si je puis dire, à un débat qui est un peu technique ?
Dominique de VILLEPIN : L'idée, c'est de prendre la mesure de tout l'enjeu. Nous sommes effectivement à un changement d'âge pour l'Europe. Nous passons de l'âge technique, où l'Europe s'est construite par étape - la Communauté du charbon et de l'acier, les progrès marqués par la constitution de l'euro, de Schengen -, et puis aujourd'hui, nous passons à l'âge politique. Et c'est donc une véritable révolution, sans précédent, puisque, pour la première fois dans l'histoire du monde, 25 Etats démocratiques vont créer une démocratie européenne. Je crois qu'il faut prendre la mesure de l'importance de cet enjeu et de sa nécessité, car à 25, nous serons mieux protégés face aux aléas du monde, nous serons aussi un ensemble plus démocratique, plus transparent. Donc, c'est l'apparition sur la scène internationale d'un peuple, le peuple européen, de l'homme européen, avec ses exigences. Et ce qui me touche personnellement beaucoup, c'est que cet homme européen est l'héritier d'une inspiration française ; c'est l'homme de 1789, avec ses aspirations, aux droits de l'homme, à une exigence d'un modèle social, très fort, de solidarité, à une exigence aussi de services publics forts, d'une exigence culturelle, car la culture n'est pas une marchandise comme les autres. Donc, l'empreinte de la France, de notre pays, de notre histoire, de notre culture est extrêmement forte dans cette histoire européenne.
QUESTION : Comment expliquez-vous alors que dans ce tableau que vous brossez, où, en effet, on voit bien qu'il y a un poids lourd entre les Etats-Unis, d'un côté et la Chine de l'autre, qui arrive, et qui peut proposer des perspectives, face à cela, on a le sentiment au contraire, que l'opinion publique française ne voit pas du tout ni aussi loin, ni aussi large, elle est un peu frileuse, et elle voit juste les embêtements, pour ne pas dire plus, que l'Europe lui apporte, elle voit le côté un peu négatif de la chose, elle a un peu peur l'opinion publique française ?
Dominique de VILLEPIN : C'est notre tempérament, nous sommes toujours un peu écartelés entre la question, entre l'inquiétude, mais en même temps, marqués aussi par l'esprit de conquête. On le voit bien, quand nous relevons des grands défis industriels, culturels. Il y a, ce matin, une enquête faite par une grande université américaine sur les peuples du monde. Quels sont aujourd'hui les peuples dans le monde, les plus appréciés, les plus reconnus, les plus aimés ? Et devinez quel est le pays qui vient en tête ? Eh bien ce sont les Français.
QUESTION : Formidable !
Dominique de VILLEPIN : Ce sont les Français, cela ne me surprend pas. Personnellement, j'ai parcouru la planète, et mesuré à quel point il y avait une attente, un désir de la France. Je voudrais dire aujourd'hui à nos compatriotes, qui sont inquiets peut-être à travers ce traité constitutionnel, de penser que l'Etat français, la Nation française va s'effacer. C'est exactement le contraire. Nous allons être plus forts pour mieux nous protéger. Je vois dans les domaines qui sont les miens, le terrorisme ; quand un terroriste passe les frontières - nous l'avons vu lors des attentats de Madrid - il passe en France, il passe en Belgique. Grâce à la coopération européenne, nous l'avons arrêté aux Canaries. Je prends l'exemple de l'immigration irrégulière. Nous avons démantelé il y a quelques semaines, au terme d'une opération Confucius, toute une filière d'immigration chinoise, grâce encore à la coopération européenne. Trafic de drogue. Les trafiquants se moquent des frontières, et nous mettons en place des instruments, des outils qui vont nous permettre, patrouilles communes, équipes d'enquête commune, des moyens juridiques aussi, le mandat d'arrêt européen, le casier judiciaire européen, qui nous permettent d'échanger des informations et d'être encore plus actifs, encore plus performants face à la montée de ces menaces.
QUESTION : Est-ce que cela nous permet de lutter contre la mondialisation ? On voit par exemple avec la Chine, le problème du textile. Est-ce que demain, une Europe avec une autre Constitution, elle répond mieux concrètement.
Dominique de VILLEPIN : Voilà un bon exemple. Il y a 200.000 Français qui vivent du textile. Il y a 2,5 millions d'Européens.
QUESTION : Mais il y a encore plus de Chinois dans le textile.
Dominique de VILLEPIN : Absolument. Mais quand nous constatons au début de l'année, que les exportations de la Chine vers l'Europe ont été multipliées par trois dans les deux premiers mois de l'année, bine évidemment, il faut réagir. C'est le fruit des décisions qui ont été prises dans le cadre du GATT et nous demandons donc à la Commission, qui s'organise, de prendre un certain nombre de mesures d'alerte, voire des clauses de sauvegarde pour nous permettre de mieux nous protéger.
QUESTION : Et on va le faire, parce qu'il faut faire vite, là.
Dominique de VILLEPIN : Il faut le faire et on va le faire, mais pour mieux se protéger, il vaut mieux le faire à 25 car vous imaginez que notre capacité à nous faire entendre, notamment des Chinois, est beaucoup plus forte, sans quoi il y aurait des représailles dans des domaines [liés à] nos intérêts économiques. Nous avons intérêt à accéder au marché chinois. Nous sommes aujourd'hui le premier exportateur européen de services. Donc, nous avons intérêt à un dialogue respecté mais aussi musclé.
QUESTION : Une question, hypothèse d'école : si le "non" l'emporte, est-ce la fin du gouvernement Raffarin ? Et qu'est-ce qui se passe pour J. Chirac ?
Dominique de VILLEPIN : D'abord, si le "non" l'emporte, il ne faut pas céder à la catastrophe. Il y aura un chemin beaucoup plus douloureux pour les Français. Ce sera plus difficile car nous serons dans un monde où le libre échange, le libéralisme n'aura pas alors de frein. La règle commune que pose la Constitution ne nous aidera pas. Les conséquences politiques, bien évidemment, nous aurons le temps d'en parler, c'est la décision du président de la République. Mais ce que je peux vous dire, c'est que ce Gouvernement est engagé pour défendre l'idée européenne, la conviction qui est la sienne, derrière J.-P. Raffarin, tous unis.
QUESTION : Juste un mot : les lycéens manifestent et bloquent parfois l'entrée des lycées...
Dominique de VILLEPIN : [C'est] une centaine de lycées qui sont bloqués.
QUESTION : Il paraît que la police n'est pas gentille avec eux...
Dominique de VILLEPIN : Il ne faut pas inverser les choses. Parmi les manifestants d'hier, il y a eu de nombreux groupuscules, violents, agressifs, qui s'en sont pris aux bâtiments publics, qui s'en sont pris aux forces de l'ordre. Nous avons réagi. Ce matin, l'ensemble des situations dans les lycées ont été débloquées. Je l'ai fait à la demande de F. Fillon. Je crois que nous devons faire respecter l'ensemble de notre territoire national et la liberté d'accès dans les lycées, dans les écoles.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 12 avril 2005)