Texte intégral
Q - Madame la Ministre, la commission a été entachée par une controverse qui s'est développée ces derniers jours sur la question de l'avortement, amenée par les Etats-Unis. Pouvez-vous nous expliquer ce qu'il en est et vers quoi on se dirige ?
R - Je crois pouvoir dire que, pour une grande majorité des pays présents ici, et pour qui cet événement est un très grand succès, par le nombre de participants, il s'agit de préserver les acquis de Pékin. C'est-à-dire que nous réaffirmions collectivement dans un cadre consensuel ce qui a été pour des millions de femmes une espérance prodigieuse : la reconnaissance de leurs droits et la reconnaissance de l'égalité comme facteur de progrès. Donc aujourd'hui, la question sur l'avortement ne se pose pas en tant que telle. La question est que nous devons réaffirmer ces acquis sans rouvrir nécessairement une négociation point par point qui risquerait effectivement d'entraîner certains Etats très loin, d'autres plutôt vers un recul. Et il nous semble préférable, dans l'intérêt de l'égalité au sens le plus noble du terme, de faire en sorte qu'il y ait plutôt un consensus sur la réaffirmation des acquis pour mieux préparer l'intégration de cette plate-forme de Pékin dans les objectifs du Millénaire qui sera le grand rendez-vous de l'année 2005. Donc, c'est cela l'essentiel. Et c'est ce que nous avons dit, naturellement avec clarté, détermination, mais un très grand sens du dialogue, aux Etats-Unis.
Q - Est-ce que vous pouvez nous expliquer sur quoi porte cet amendement américain ?
R - Cela concerne la question de l'avortement. Nous connaissons tous la position américaine et ses réserves vis-à-vis du droit à l'avortement. Mais chaque pays a, en fonction de sa culture juridique, de ses pratiques, la possibilité d'avancer ou non sur ces questions. Ce qui nous paraît important aujourd'hui c'est, encore une fois, à travers ce sujet ou d'autres, de ne pas rouvrir une discussion sur l'ensemble des questions qui ont fait déjà l'objet d'une approbation collective et qui nous paraissent aujourd'hui ne pas avoir à être re-débattus.
Q - Allez-vous laisser passer cet amendement ?
R - Non. Nous souhaitons surtout que cette déclaration, qui a été prévue aujourd'hui, qui a été travaillée, soit adoptée en l'état, c'est ce que nous avons dit, c'est ce que l'Europe souhaite, c'est ce que la France souhaite, c'est ce que la francophonie souhaite, c'est ce qu'une grande majorité d'Etats dans le monde souhaite. Et je souhaite simplement que les Américains aient entendu ce message car il est très important que nous progressions tous ensemble. Ce qui compte, c'est le droit des femmes, c'est encore une fois la formidable espérance que suscite une telle conférence. Nous avons confiance dans les organisations internationales et nous considérons aujourd'hui qu'il est essentiel de préserver ce message très fort qui nous permet à nous Etats d'avancer. Et je ne parle pas seulement de nos Etats occidentaux, je pense particulièrement aux Etats et aux pays du Sud qui sont dans une formidable attente vis à vis du résultat de cette conférence et je citerai simplement la représentante d'un pays musulman qui me disait hier : "Si nous réouvrions cette conférence de Pékin dans un sens qui pourrait être un recul pour vous, nous sommes sûrs que pour nous ce serait un drame car nous n'aurions pas alors la force de continuer sur ces projets et sur ces progrès nécessaires". Donc l'idée d'obtenir un consensus sur la déclaration telle qu'elle est préparée aujourd'hui, c'est une volonté de la France et nous souhaitons que les Etats-Unis expriment comme ils l'entendent leurs observations sur ce sujet, mais se rallient à ce souhait qui est très largement partagé.
Q - Donc vous notez que le débat était un peu pollué par des motivations idéologiques ?
R - Ce n'est pas à la France qui pense toujours en termes de dialogue, de respect des cultures, de très grande ouverture aux peuples, de condamner les réserves qui sont exprimées, quelle qu'en soit la forme et quel que soit le pays. En revanche, nous avons vraiment le souci d'aboutir car la France est très consciente de l'espérance, encore une fois, qui émane de cette conférence et nous sommes trop proches d'un certain nombre de pays pour ne pas savoir aujourd'hui qu'il y a urgence à agir. C'est le message du président de la République, c'est la volonté de nos représentants, c'est la volonté aussi de toutes les ONG qui nous accompagnent aujourd'hui. Je crois pouvoir dire que tout le travail que nous avons mené depuis deux jours a été, dans cet esprit de dialogue, de faire avancer cette cause pour l'humanité tout entière
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 8 mars 2005)
R - Je crois pouvoir dire que, pour une grande majorité des pays présents ici, et pour qui cet événement est un très grand succès, par le nombre de participants, il s'agit de préserver les acquis de Pékin. C'est-à-dire que nous réaffirmions collectivement dans un cadre consensuel ce qui a été pour des millions de femmes une espérance prodigieuse : la reconnaissance de leurs droits et la reconnaissance de l'égalité comme facteur de progrès. Donc aujourd'hui, la question sur l'avortement ne se pose pas en tant que telle. La question est que nous devons réaffirmer ces acquis sans rouvrir nécessairement une négociation point par point qui risquerait effectivement d'entraîner certains Etats très loin, d'autres plutôt vers un recul. Et il nous semble préférable, dans l'intérêt de l'égalité au sens le plus noble du terme, de faire en sorte qu'il y ait plutôt un consensus sur la réaffirmation des acquis pour mieux préparer l'intégration de cette plate-forme de Pékin dans les objectifs du Millénaire qui sera le grand rendez-vous de l'année 2005. Donc, c'est cela l'essentiel. Et c'est ce que nous avons dit, naturellement avec clarté, détermination, mais un très grand sens du dialogue, aux Etats-Unis.
Q - Est-ce que vous pouvez nous expliquer sur quoi porte cet amendement américain ?
R - Cela concerne la question de l'avortement. Nous connaissons tous la position américaine et ses réserves vis-à-vis du droit à l'avortement. Mais chaque pays a, en fonction de sa culture juridique, de ses pratiques, la possibilité d'avancer ou non sur ces questions. Ce qui nous paraît important aujourd'hui c'est, encore une fois, à travers ce sujet ou d'autres, de ne pas rouvrir une discussion sur l'ensemble des questions qui ont fait déjà l'objet d'une approbation collective et qui nous paraissent aujourd'hui ne pas avoir à être re-débattus.
Q - Allez-vous laisser passer cet amendement ?
R - Non. Nous souhaitons surtout que cette déclaration, qui a été prévue aujourd'hui, qui a été travaillée, soit adoptée en l'état, c'est ce que nous avons dit, c'est ce que l'Europe souhaite, c'est ce que la France souhaite, c'est ce que la francophonie souhaite, c'est ce qu'une grande majorité d'Etats dans le monde souhaite. Et je souhaite simplement que les Américains aient entendu ce message car il est très important que nous progressions tous ensemble. Ce qui compte, c'est le droit des femmes, c'est encore une fois la formidable espérance que suscite une telle conférence. Nous avons confiance dans les organisations internationales et nous considérons aujourd'hui qu'il est essentiel de préserver ce message très fort qui nous permet à nous Etats d'avancer. Et je ne parle pas seulement de nos Etats occidentaux, je pense particulièrement aux Etats et aux pays du Sud qui sont dans une formidable attente vis à vis du résultat de cette conférence et je citerai simplement la représentante d'un pays musulman qui me disait hier : "Si nous réouvrions cette conférence de Pékin dans un sens qui pourrait être un recul pour vous, nous sommes sûrs que pour nous ce serait un drame car nous n'aurions pas alors la force de continuer sur ces projets et sur ces progrès nécessaires". Donc l'idée d'obtenir un consensus sur la déclaration telle qu'elle est préparée aujourd'hui, c'est une volonté de la France et nous souhaitons que les Etats-Unis expriment comme ils l'entendent leurs observations sur ce sujet, mais se rallient à ce souhait qui est très largement partagé.
Q - Donc vous notez que le débat était un peu pollué par des motivations idéologiques ?
R - Ce n'est pas à la France qui pense toujours en termes de dialogue, de respect des cultures, de très grande ouverture aux peuples, de condamner les réserves qui sont exprimées, quelle qu'en soit la forme et quel que soit le pays. En revanche, nous avons vraiment le souci d'aboutir car la France est très consciente de l'espérance, encore une fois, qui émane de cette conférence et nous sommes trop proches d'un certain nombre de pays pour ne pas savoir aujourd'hui qu'il y a urgence à agir. C'est le message du président de la République, c'est la volonté de nos représentants, c'est la volonté aussi de toutes les ONG qui nous accompagnent aujourd'hui. Je crois pouvoir dire que tout le travail que nous avons mené depuis deux jours a été, dans cet esprit de dialogue, de faire avancer cette cause pour l'humanité tout entière
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 8 mars 2005)