Texte intégral
Monsieur le Ministre et Cher Collègue,
Madame la Présidente de l'Association des Amis du Fonds mondial,
Monsieur le Directeur exécutif du Fonds mondial,
Chers Amis,
Depuis l'émergence du sida, il y a une vingtaine d'années, la France a toujours été à l'avant-garde de la lutte contre cette pandémie, aux côtés des pays en développement, si durement touchés. Son engagement, à travers notamment notre politique de coopération, est allé croissant. Il a touché tous les secteurs et tous les thèmes d'activité, depuis les premières enquêtes épidémiologiques jusqu'à l'accompagnement social des malades, en passant par les campagnes d'information et d'éducation, la sécurité transfusionnelle, la prise en charge des infections opportunistes. En 2004, notre pays a consacré 130 millions d'euros à la lutte contre le sida dans les pays en développement.
Comme vous le savez, un tournant important a été pris en 1997, lors de la conférence internationale d'Abidjan sur les maladies sexuellement transmissibles (MST) et le sida en Afrique. A l'occasion de la présentation du Fonds de solidarité thérapeutique international qui visait, à partir de projets-pilotes, à démontrer que la délivrance des Anti-rétroviraux (ARV) était possible même dans les pays à faible revenus, le président Chirac a lancé un appel en faveur de l'accès des pays du Sud à ces nouveaux traitements.
Ces trithérapies étaient disponibles chez nous depuis 1996. Elles ont, dans nos pays développés, changé la vie des malades et allongé leur espérance de vie de façon prodigieuse. La France s'est faite depuis lors, l'avocate déterminée de l'accès des malades du Sud aux ARV.
Au G8 d'Okinawa en 2000, puis à Gênes en juillet 2001, comme lors de la session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations unies la même année, notre pays a donc tout naturellement défendu la création du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
Lors du sommet du G8 à Evian, le président de la République a décidé de tripler notre contribution au Fonds mondial. En portant celle-ci à 150 millions d'euros, soit près de 200 millions de dollars, il a permis de faire de la France son deuxième contributeur. Cet engagement français est aussi un engagement européen, puisque l'Union européenne apporte 55 % des ressources globales du Fonds.
Mesdames et Messieurs, chers Amis, La France n'a ménagé aucun effort pour soutenir ce Fonds mondial dont l'objet, je le rappelle, est de permettre de changer d'échelle dans la lutte contre ces trois pandémies.
Aujourd'hui, comme le précisera le professeur Feacham, le Fonds a lancé près de 300 programmes dans 130 pays, ce qui représente au total plus de 3 milliards de dollars d'engagement sur deux ans et 8 milliards sur cinq ans. Il est ainsi devenu un des tout premiers bailleurs de fonds de la lutte contre le sida, à laquelle il consacre en moyenne 60 % de ses ressources.
Par ailleurs, il est désormais le premier bailleur de fonds de la lutte contre le paludisme et la tuberculose, puisqu'il fournit respectivement 66 % et près de 45 % des ressources extérieures consacrées à ces deux maladies dans les pays en développement. Il est devenu notamment le premier fournisseur des nouveaux traitements combinés contre le paludisme. Pour mener à bien son action, le Fonds mondial a reçu à ce jour 3,5 milliards de dollars.
Mais nous devons aller plus loin. Il faut en effet, face à l'urgence et aux ravages humains, sociaux, économiques et politiques que causent ces maladies, et en particulier le sida, mobiliser toutes les énergies et encore davantage de ressources, notamment financières.
Vous le savez, en quatre ans, les ressources consacrées à la lutte contre le sida dans les pays en développement ont été multipliées par 3. Elles sont passées de 2 milliards de dollars en 2001 à 6 milliards en 2004. C'est un bond considérable. Mais c'est encore insuffisant. En effet, selon les estimations en cours d'élaboration par un groupe de travail présidé par l'ONU-Sida, il faudra, à partir de 2008, mobiliser entre 15 et 20 milliards de dollars par an pour enrayer et renverser la progression du sida et notamment permettre le plus grand nombre de malades au Sud accèdent aux traitements les plus efficaces.
Cette année 2005 peut être un tournant. Grâce notamment à la Conférence sur le financement du développement, qui aura lieu en juillet, et le sommet de New York sur les Objectifs du Millénaire de septembre prochain, elle doit permettre une nouvelle mobilisation en faveur d'un monde plus solidaire.
Et la solidarité commence d'abord par l'accès du plus grand nombre à des soins de qualité. C'est notre responsabilité à tous. C'est aussi notre intérêt, dans la mesure où, dans le grand village mondial, la sécurité sanitaire de tous dépend de la capacité de chacun à lutter efficacement contre l'émergence et le développement des maladies transmissibles.
C'est le sens de la proposition faite par le président de la République à Davos, en faveur de la mise en place d'un prélèvement de solidarité internationale destiné à financer la lutte contre le sida. Une telle ressource, assise par exemple sur le transport aérien (carburant ou billets d'avion), permettrait d'augmenter fortement les ressources. Surtout, elle permettrait de renforcer leur prévisibilité et par-là même d'assurer la pérennité des moyens de financement, question cruciale notamment pour un accès élargi et gratuit aux trithérapies qui sont, comme vous le savez, en l'état actuel de nos connaissances, des traitements à vie.
Le lancement aujourd'hui à Paris de l'association Europe des amis du Fonds mondial, s'inscrit donc tout naturellement dans la continuité de notre engagement en faveur de la lutte contre le sida et les maladies transmissibles et de notre soutien constant et renforcé à cette institution.
Il arrive à un moment particulièrement important. En effet, après la phase d'installation et de démarrage des premiers programmes, en un temps record, le Fonds mondial entre dans une deuxième étape de son existence. Il s'agit désormais de le consolider et de le sécuriser, mais aussi de lui donner les moyens d'assurer véritablement ce changement d'échelle auquel je faisais référence au début de mon propos.
Je veux donc Madame la Présidente, au nom du président de la République, vous remercier pour l'initiative que vous lancez et vous assurez de notre plus entier soutien.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 avril 2005)
Madame la Présidente de l'Association des Amis du Fonds mondial,
Monsieur le Directeur exécutif du Fonds mondial,
Chers Amis,
Depuis l'émergence du sida, il y a une vingtaine d'années, la France a toujours été à l'avant-garde de la lutte contre cette pandémie, aux côtés des pays en développement, si durement touchés. Son engagement, à travers notamment notre politique de coopération, est allé croissant. Il a touché tous les secteurs et tous les thèmes d'activité, depuis les premières enquêtes épidémiologiques jusqu'à l'accompagnement social des malades, en passant par les campagnes d'information et d'éducation, la sécurité transfusionnelle, la prise en charge des infections opportunistes. En 2004, notre pays a consacré 130 millions d'euros à la lutte contre le sida dans les pays en développement.
Comme vous le savez, un tournant important a été pris en 1997, lors de la conférence internationale d'Abidjan sur les maladies sexuellement transmissibles (MST) et le sida en Afrique. A l'occasion de la présentation du Fonds de solidarité thérapeutique international qui visait, à partir de projets-pilotes, à démontrer que la délivrance des Anti-rétroviraux (ARV) était possible même dans les pays à faible revenus, le président Chirac a lancé un appel en faveur de l'accès des pays du Sud à ces nouveaux traitements.
Ces trithérapies étaient disponibles chez nous depuis 1996. Elles ont, dans nos pays développés, changé la vie des malades et allongé leur espérance de vie de façon prodigieuse. La France s'est faite depuis lors, l'avocate déterminée de l'accès des malades du Sud aux ARV.
Au G8 d'Okinawa en 2000, puis à Gênes en juillet 2001, comme lors de la session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations unies la même année, notre pays a donc tout naturellement défendu la création du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
Lors du sommet du G8 à Evian, le président de la République a décidé de tripler notre contribution au Fonds mondial. En portant celle-ci à 150 millions d'euros, soit près de 200 millions de dollars, il a permis de faire de la France son deuxième contributeur. Cet engagement français est aussi un engagement européen, puisque l'Union européenne apporte 55 % des ressources globales du Fonds.
Mesdames et Messieurs, chers Amis, La France n'a ménagé aucun effort pour soutenir ce Fonds mondial dont l'objet, je le rappelle, est de permettre de changer d'échelle dans la lutte contre ces trois pandémies.
Aujourd'hui, comme le précisera le professeur Feacham, le Fonds a lancé près de 300 programmes dans 130 pays, ce qui représente au total plus de 3 milliards de dollars d'engagement sur deux ans et 8 milliards sur cinq ans. Il est ainsi devenu un des tout premiers bailleurs de fonds de la lutte contre le sida, à laquelle il consacre en moyenne 60 % de ses ressources.
Par ailleurs, il est désormais le premier bailleur de fonds de la lutte contre le paludisme et la tuberculose, puisqu'il fournit respectivement 66 % et près de 45 % des ressources extérieures consacrées à ces deux maladies dans les pays en développement. Il est devenu notamment le premier fournisseur des nouveaux traitements combinés contre le paludisme. Pour mener à bien son action, le Fonds mondial a reçu à ce jour 3,5 milliards de dollars.
Mais nous devons aller plus loin. Il faut en effet, face à l'urgence et aux ravages humains, sociaux, économiques et politiques que causent ces maladies, et en particulier le sida, mobiliser toutes les énergies et encore davantage de ressources, notamment financières.
Vous le savez, en quatre ans, les ressources consacrées à la lutte contre le sida dans les pays en développement ont été multipliées par 3. Elles sont passées de 2 milliards de dollars en 2001 à 6 milliards en 2004. C'est un bond considérable. Mais c'est encore insuffisant. En effet, selon les estimations en cours d'élaboration par un groupe de travail présidé par l'ONU-Sida, il faudra, à partir de 2008, mobiliser entre 15 et 20 milliards de dollars par an pour enrayer et renverser la progression du sida et notamment permettre le plus grand nombre de malades au Sud accèdent aux traitements les plus efficaces.
Cette année 2005 peut être un tournant. Grâce notamment à la Conférence sur le financement du développement, qui aura lieu en juillet, et le sommet de New York sur les Objectifs du Millénaire de septembre prochain, elle doit permettre une nouvelle mobilisation en faveur d'un monde plus solidaire.
Et la solidarité commence d'abord par l'accès du plus grand nombre à des soins de qualité. C'est notre responsabilité à tous. C'est aussi notre intérêt, dans la mesure où, dans le grand village mondial, la sécurité sanitaire de tous dépend de la capacité de chacun à lutter efficacement contre l'émergence et le développement des maladies transmissibles.
C'est le sens de la proposition faite par le président de la République à Davos, en faveur de la mise en place d'un prélèvement de solidarité internationale destiné à financer la lutte contre le sida. Une telle ressource, assise par exemple sur le transport aérien (carburant ou billets d'avion), permettrait d'augmenter fortement les ressources. Surtout, elle permettrait de renforcer leur prévisibilité et par-là même d'assurer la pérennité des moyens de financement, question cruciale notamment pour un accès élargi et gratuit aux trithérapies qui sont, comme vous le savez, en l'état actuel de nos connaissances, des traitements à vie.
Le lancement aujourd'hui à Paris de l'association Europe des amis du Fonds mondial, s'inscrit donc tout naturellement dans la continuité de notre engagement en faveur de la lutte contre le sida et les maladies transmissibles et de notre soutien constant et renforcé à cette institution.
Il arrive à un moment particulièrement important. En effet, après la phase d'installation et de démarrage des premiers programmes, en un temps record, le Fonds mondial entre dans une deuxième étape de son existence. Il s'agit désormais de le consolider et de le sécuriser, mais aussi de lui donner les moyens d'assurer véritablement ce changement d'échelle auquel je faisais référence au début de mon propos.
Je veux donc Madame la Présidente, au nom du président de la République, vous remercier pour l'initiative que vous lancez et vous assurez de notre plus entier soutien.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 avril 2005)