Texte intégral
1) Vous le savez, l'épidémie de Sida dans le Monde est encore incontrôlée et sous estimée dans ses conséquences
Aujourd'hui, près de 40 millions de personnes vivent avec le virus du VIH/SIDA dans le monde. Et 8000 en décèdent chaque jour. La maladie a balayé toute la planète, n'épargnant aucun pays ni aucune couche sociale, et a déjà tué plus de 20 millions de personnes.
L'Afrique est le continent le plus sinistré - le Sida a fait chuter à 49 ans l'espérance de vie en Afrique australe - et l'Asie - Inde et Chine en tête - est une préoccupation croissante.
Mais l'épidémie n'est pas limitée à ces pays. Ici dans ce même lieu j'ai réuni la semaine dernière mes 25 collègues européens, ministres de la santé pour l'Europe de la Santé, le Commissaire européen Kyprianou, et le directeur de l'OMS pour l'Europe, Marc Danzon et nous avons fait le constat des efforts communs que nous devons faire pour combattre le sida, notamment dans les pays baltes qui connaissant des taux de progression du VIH/Sida inquiétants, et à nos frontières en Europe centrale et orientale (Ukraine, Russie,).
2) La mobilisation internationale : les atouts du fonds mondial
A fléau mondial, remède mondial. Pour cela L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a lancé en 2003 un plan "3X5", qui prévoit la fourniture d'Anti RetroViraux à trois millions de malades des pays en développement d'ici la fin 2005. Aujourd'hui, et en dépit des efforts engagés nous sommes encore loin du compte. Un peu plus de 700 000 personnes avaient accès aux traitements à la fin de l'année dernière.
En 2002, a été créé le Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme, dont j'aimerai saluer le directeur éxécutif, le Dr Richard Feachem, ici présent. En deux ans, il a réussi le tour de force de réunir 3,5 milliards de dollars et 2,6 milliards supplémentaires lui ont déjà été promis. Le Fonds est un outil qui autorise de nouveaux espoirs et nous sommes fiers d'avoir été dès l'origine parmi ceux qui ont défendu la création de cet instrument efficace et fondé sur le pragmatisme. Mais nous devons, compte tenu des enjeux que je viens de rappeler redoubler nos efforts.
Vous le savez, le Président de la République a décidé l'augmentation de notre contribution au Fonds, qui est ainsi passé ainsi, en 2004, de 50 à 150 millions d'euros, ce qui fait de nous le deuxième pays donateur au monde après les Etats-Unis.
Mais redoubler nos efforts c'est aussi mobiliser l'opinion, le combat contre le sida
est encore devant nous, il faut le dire encore, et mobiliser toutes les énergies, les
compétences et les moyens financiers. C'est le sens de la manifestation d'aujourd'hui et de l'initiative engagée par Michèle Barzach, des amis Mondial/Europe.
3) Il reste encore beaucoup à faire !
La mobilisation de la communauté internationale est sans précédent, mais malheureusement, encore tellement insuffisante. Nous discutons actuellement des besoins nécessaires pour faire face dans le monde à cette épidémie et traiter les malades. ONUSIDA estime que ces besoins atteindront en 2008, 15 à 20 milliards d'euros.
Cela indique l'ampleur du chemin à parcourir, mais je voudrais revenir sur deux points :
1) En premier lieu
Avec mon ami Mars di Bartolomeo, le ministre de la santé et de la protection sociale du Luxembourg, pays qui assure ce semestre la présidence de l'Union, et les 25 ministres de la santé, nous avons lancé à Paris un appel pour mettre l'Europe au service de la santé de ses citoyens.
Nous avons ensemble souligné les avancées substantielles proposées par le traité constitutionnel européen dans le champ de la santé, et pour anticiper ces progrès, nous avons proposé à nos homologues européens d'unir nos volontés politiques et d'engager des actions communes dans la lutte contre :
- le Cancer
- le Sida
- les menaces infectieuses comme la grippe aviaire avec le renforcement du bouclier sanitaire européen.
Dans le domaine de la lutte contre la Sida nous voulons une Europe qui construit de nouveaux projets
En effet, nous ne pouvons plus différer un effort global décisif pour mettre au point un vaccin contre le sida.
L'information, l'éducation, l'accès aux préservatifs, l'aide aux personnes touchées, la garantie de leurs droits, mais aussi le dépistage et l'accès aux traitements ont fait la preuve de leur efficacité et doivent être développés, y compris en Europe.
Mais nous savons que l'ensemble de ces actions ne seront pas suffisantes pour maîtriser, sinon réduire durablement une telle pandémie. Elles permettent de contrôler l'infection mais pas de guérir les malades.
Seule la mise au point d'un vaccin permettrait de contenir cette pandémie, comme le vaccin a permis d'éradiquer la variole de la surface du globe et la poliomyélite dans de nombreux pays.
Certes la mise au point d'un vaccin contre le sida n'est malheureusement pas encore à notre portée immédiate (c'est un défi scientifique et technologique majeur), mais c'est un défi qu'il nous faut relever aujourd'hui pour que demain, et le plus vite possible nous puissions en disposer et qui nécessite un effort de recherche décisif.
Cette réunion la semaine dernière nous a permis de renoncer à la concurrence qui oppose parfois nos programmes de recherche et à nous engager ensemble à créer.
Nous avons donc discutés avec mes collègues européens de la création d'un réseau européen d'essais cliniques sur le vaccin contre le SIDA (initiative " European vaccine trials network "(EVTN)) qui doit faciliter les recherches européennes pour un vaccin et en particulier l'évaluation des candidats vaccins aujourd'hui identifiés en Europe. Car organiser les efforts, c'est éviter de gâcher des ressources et des moyens et surtout gagner un temps précieux.
Et je voudrais remercier chaleureusement le Professeur Michel Kazatchkine, Directeur de l'ANRS, membre du Conseil d'administration du Fonds Mondial et désormais notre nouvel ambassadeur Sida, d'avoir été l'aiguillon de ce projet avec les meilleurs chercheurs européens dans ce domaine de la recherche.
Ce projet de réseau qui regroupe les 7 centres européens qui sont les plus engagés aujourd'hui dans une telle recherche (Allemagne, Espagne, France, Italie, Royaume-Uni, Suède, Suisse) sera présenté au prochain appel d'offre du 6eme PCRD (8 M d'euros) à l'automne prochain.
Car l'Europe politique que nous souhaitons construire est une Europe au service de ses citoyens et qui répond aux défis mondiaux, comme celui de la lutte contre le sida et la mise au point d'un vaccin.
2) Deuxième point : L'accès aux médicaments
De nombreux pays, comme la Chine et l'Inde, rejoignent actuellement l'Organisation Mondiale du Commerce. L'intégration dans le commerce mondial est le meilleur levier de développement jamais trouvé. Le développement c'est du pouvoir d'achat et des recettes publiques pour créer des écoles, des logements, des hôpitaux, et, en particulier acheter des médicaments.
Mais le marché seul, ne peut pas tout. Il peut même parfois laisser les plus démunis sur le bord de la route. Défenseur du modèle social français, le Président de la République s'est particulièrement illustré dans la promotion d'une mondialisation socialement régulée.
Ainsi, en matière d'accès aux médicaments pour les pays du Sud, la France a été un des premiers pays européen à demander une transposition des accords de Doha dès 2005, c'est-à-dire la possibilité de déroger aux accords OMC sur la propriété intellectuelle pour répondre à des besoins de santé publique, en particulier pour l'accès aux médicaments génériques anti-rétroviraux. L'exception généreuse en même tant que la règle rigoureuse.
A l'automne dernier, je suis allé discuter des modalités de cette transposition avec le Président Lula au Brésil et le président Wade au Sénégal.
Nous avons obtenu de la présidence luxembourgeoise de l'Union et de la Commission que l'Europe adopte le plus rapidement possible les dérogations qui permettent aux pays pauvres de bénéficier de ces licences.
La Présidence luxembourgeoise de l'Union prévoit un accord sur ce projet en juin prochain.
Mais il fait également qu'en Europe, nous puissions mettre en uvre les actions concrètes que la transposition des accords Doha/Cancun autorisent. Il faut effectivement garantir l'accès, et en particulier via le Fond Mondial, à des médicaments dont la qualité est contrôlée et a un coût acceptable. Cet accès passe aussi par des médicaments génériques, via des licences volontaires et le cas échéant par la délivrance de licence obligatoire.
Les autorités françaises sont aussi intervenues au plus haut niveau pour que l'Inde qui est aujourd'hui une source d'approvisionnement importante de médicaments génériques contre le Sida pour de nombreux pays du Sud continue à jouer son rôle pour l'accès aux anti-rétroviraux. Et nous avons aussi des échanges avec les principaux industriels indiens sur ce point.
Certes l'accès à des médicaments anti-rétroviraux de " première ligne " demeurent encore un enjeu dans beaucoup de pays du sud, mais il nous faut prévoir dès à présent les adaptations thérapeutiques nécessaires, et l'accès à des médicaments de " deuxième ligne " pour ceux qui vont en avoir besoin. Le temps presse et c'est un priorité thérapeutique qu'il nous faut anticiper.
A plus long terme, notre stratégie pour que les médicaments parviennent aux millions de malades qui sont au Sud va plus loin encore . Le Président de la République a proposé en janvier dernier d'affecter le produit des taxes internationales pour le développement, - qu'il promeut actuellement auprès de la communauté internationale-, au financement de la gratuité des traitements anti-rétroviraux contre le SIDA. Mon Collègue et ami Xavier Darcos va revenir sur ce point dans quelques minutes.
(Conclusion " les amis du fonds mondial-europe ")
Enfin et j'en terminerai là, et c'est tout le sens de ma présence ici, ce matin, nous défendrons l'action du Fonds mondial à travers le Monde, en particulier dans sa capacité à réunir les efforts de tous, institutionnels ou privés, bilatéraux ou multilatéraux, pour enrayer les épidémies du VIH/ SIDA et du paludisme dans les pays du Sud.
Car tel est le défi auquel nous devons répondre : le sida est un drame et une tragédie qui touche des millions d'enfants dont beaucoup sont orphelins, de femmes et d'hommes au nord et au Sud. La réponse doit être globale, c'est à dire scientifique, sociale et politique.
La lutte contre le sida est d'abord un engagement personnel, mais aussi un combat politique. Michèle Barzach est un exemple de ce combat, un exemple pour nous tous. Elle l'a démontré comme ministre, et dans de nombreuses occasions depuis. Aujourd'hui encore elle démontre son engagement pour développer la mobilisation, le partenariat public privé en faveur des actions du Fonds Mondial. Nous sommes chère Michèle, à tes cotés et nous veillerons à ce que cette initiative puisse contribuer à répondre aux besoins des personnes qui ont besoin de notre aide.
Pour cela nous avons besoin de vous qui aujourd'hui vous êtes engagés à soutenir le Fonds Mondial et à construire ce nouveau partenariat.
.
(Source http://www.sante.gouv.fr, le 27 avril 2005)
Aujourd'hui, près de 40 millions de personnes vivent avec le virus du VIH/SIDA dans le monde. Et 8000 en décèdent chaque jour. La maladie a balayé toute la planète, n'épargnant aucun pays ni aucune couche sociale, et a déjà tué plus de 20 millions de personnes.
L'Afrique est le continent le plus sinistré - le Sida a fait chuter à 49 ans l'espérance de vie en Afrique australe - et l'Asie - Inde et Chine en tête - est une préoccupation croissante.
Mais l'épidémie n'est pas limitée à ces pays. Ici dans ce même lieu j'ai réuni la semaine dernière mes 25 collègues européens, ministres de la santé pour l'Europe de la Santé, le Commissaire européen Kyprianou, et le directeur de l'OMS pour l'Europe, Marc Danzon et nous avons fait le constat des efforts communs que nous devons faire pour combattre le sida, notamment dans les pays baltes qui connaissant des taux de progression du VIH/Sida inquiétants, et à nos frontières en Europe centrale et orientale (Ukraine, Russie,).
2) La mobilisation internationale : les atouts du fonds mondial
A fléau mondial, remède mondial. Pour cela L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a lancé en 2003 un plan "3X5", qui prévoit la fourniture d'Anti RetroViraux à trois millions de malades des pays en développement d'ici la fin 2005. Aujourd'hui, et en dépit des efforts engagés nous sommes encore loin du compte. Un peu plus de 700 000 personnes avaient accès aux traitements à la fin de l'année dernière.
En 2002, a été créé le Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme, dont j'aimerai saluer le directeur éxécutif, le Dr Richard Feachem, ici présent. En deux ans, il a réussi le tour de force de réunir 3,5 milliards de dollars et 2,6 milliards supplémentaires lui ont déjà été promis. Le Fonds est un outil qui autorise de nouveaux espoirs et nous sommes fiers d'avoir été dès l'origine parmi ceux qui ont défendu la création de cet instrument efficace et fondé sur le pragmatisme. Mais nous devons, compte tenu des enjeux que je viens de rappeler redoubler nos efforts.
Vous le savez, le Président de la République a décidé l'augmentation de notre contribution au Fonds, qui est ainsi passé ainsi, en 2004, de 50 à 150 millions d'euros, ce qui fait de nous le deuxième pays donateur au monde après les Etats-Unis.
Mais redoubler nos efforts c'est aussi mobiliser l'opinion, le combat contre le sida
est encore devant nous, il faut le dire encore, et mobiliser toutes les énergies, les
compétences et les moyens financiers. C'est le sens de la manifestation d'aujourd'hui et de l'initiative engagée par Michèle Barzach, des amis Mondial/Europe.
3) Il reste encore beaucoup à faire !
La mobilisation de la communauté internationale est sans précédent, mais malheureusement, encore tellement insuffisante. Nous discutons actuellement des besoins nécessaires pour faire face dans le monde à cette épidémie et traiter les malades. ONUSIDA estime que ces besoins atteindront en 2008, 15 à 20 milliards d'euros.
Cela indique l'ampleur du chemin à parcourir, mais je voudrais revenir sur deux points :
1) En premier lieu
Avec mon ami Mars di Bartolomeo, le ministre de la santé et de la protection sociale du Luxembourg, pays qui assure ce semestre la présidence de l'Union, et les 25 ministres de la santé, nous avons lancé à Paris un appel pour mettre l'Europe au service de la santé de ses citoyens.
Nous avons ensemble souligné les avancées substantielles proposées par le traité constitutionnel européen dans le champ de la santé, et pour anticiper ces progrès, nous avons proposé à nos homologues européens d'unir nos volontés politiques et d'engager des actions communes dans la lutte contre :
- le Cancer
- le Sida
- les menaces infectieuses comme la grippe aviaire avec le renforcement du bouclier sanitaire européen.
Dans le domaine de la lutte contre la Sida nous voulons une Europe qui construit de nouveaux projets
En effet, nous ne pouvons plus différer un effort global décisif pour mettre au point un vaccin contre le sida.
L'information, l'éducation, l'accès aux préservatifs, l'aide aux personnes touchées, la garantie de leurs droits, mais aussi le dépistage et l'accès aux traitements ont fait la preuve de leur efficacité et doivent être développés, y compris en Europe.
Mais nous savons que l'ensemble de ces actions ne seront pas suffisantes pour maîtriser, sinon réduire durablement une telle pandémie. Elles permettent de contrôler l'infection mais pas de guérir les malades.
Seule la mise au point d'un vaccin permettrait de contenir cette pandémie, comme le vaccin a permis d'éradiquer la variole de la surface du globe et la poliomyélite dans de nombreux pays.
Certes la mise au point d'un vaccin contre le sida n'est malheureusement pas encore à notre portée immédiate (c'est un défi scientifique et technologique majeur), mais c'est un défi qu'il nous faut relever aujourd'hui pour que demain, et le plus vite possible nous puissions en disposer et qui nécessite un effort de recherche décisif.
Cette réunion la semaine dernière nous a permis de renoncer à la concurrence qui oppose parfois nos programmes de recherche et à nous engager ensemble à créer.
Nous avons donc discutés avec mes collègues européens de la création d'un réseau européen d'essais cliniques sur le vaccin contre le SIDA (initiative " European vaccine trials network "(EVTN)) qui doit faciliter les recherches européennes pour un vaccin et en particulier l'évaluation des candidats vaccins aujourd'hui identifiés en Europe. Car organiser les efforts, c'est éviter de gâcher des ressources et des moyens et surtout gagner un temps précieux.
Et je voudrais remercier chaleureusement le Professeur Michel Kazatchkine, Directeur de l'ANRS, membre du Conseil d'administration du Fonds Mondial et désormais notre nouvel ambassadeur Sida, d'avoir été l'aiguillon de ce projet avec les meilleurs chercheurs européens dans ce domaine de la recherche.
Ce projet de réseau qui regroupe les 7 centres européens qui sont les plus engagés aujourd'hui dans une telle recherche (Allemagne, Espagne, France, Italie, Royaume-Uni, Suède, Suisse) sera présenté au prochain appel d'offre du 6eme PCRD (8 M d'euros) à l'automne prochain.
Car l'Europe politique que nous souhaitons construire est une Europe au service de ses citoyens et qui répond aux défis mondiaux, comme celui de la lutte contre le sida et la mise au point d'un vaccin.
2) Deuxième point : L'accès aux médicaments
De nombreux pays, comme la Chine et l'Inde, rejoignent actuellement l'Organisation Mondiale du Commerce. L'intégration dans le commerce mondial est le meilleur levier de développement jamais trouvé. Le développement c'est du pouvoir d'achat et des recettes publiques pour créer des écoles, des logements, des hôpitaux, et, en particulier acheter des médicaments.
Mais le marché seul, ne peut pas tout. Il peut même parfois laisser les plus démunis sur le bord de la route. Défenseur du modèle social français, le Président de la République s'est particulièrement illustré dans la promotion d'une mondialisation socialement régulée.
Ainsi, en matière d'accès aux médicaments pour les pays du Sud, la France a été un des premiers pays européen à demander une transposition des accords de Doha dès 2005, c'est-à-dire la possibilité de déroger aux accords OMC sur la propriété intellectuelle pour répondre à des besoins de santé publique, en particulier pour l'accès aux médicaments génériques anti-rétroviraux. L'exception généreuse en même tant que la règle rigoureuse.
A l'automne dernier, je suis allé discuter des modalités de cette transposition avec le Président Lula au Brésil et le président Wade au Sénégal.
Nous avons obtenu de la présidence luxembourgeoise de l'Union et de la Commission que l'Europe adopte le plus rapidement possible les dérogations qui permettent aux pays pauvres de bénéficier de ces licences.
La Présidence luxembourgeoise de l'Union prévoit un accord sur ce projet en juin prochain.
Mais il fait également qu'en Europe, nous puissions mettre en uvre les actions concrètes que la transposition des accords Doha/Cancun autorisent. Il faut effectivement garantir l'accès, et en particulier via le Fond Mondial, à des médicaments dont la qualité est contrôlée et a un coût acceptable. Cet accès passe aussi par des médicaments génériques, via des licences volontaires et le cas échéant par la délivrance de licence obligatoire.
Les autorités françaises sont aussi intervenues au plus haut niveau pour que l'Inde qui est aujourd'hui une source d'approvisionnement importante de médicaments génériques contre le Sida pour de nombreux pays du Sud continue à jouer son rôle pour l'accès aux anti-rétroviraux. Et nous avons aussi des échanges avec les principaux industriels indiens sur ce point.
Certes l'accès à des médicaments anti-rétroviraux de " première ligne " demeurent encore un enjeu dans beaucoup de pays du sud, mais il nous faut prévoir dès à présent les adaptations thérapeutiques nécessaires, et l'accès à des médicaments de " deuxième ligne " pour ceux qui vont en avoir besoin. Le temps presse et c'est un priorité thérapeutique qu'il nous faut anticiper.
A plus long terme, notre stratégie pour que les médicaments parviennent aux millions de malades qui sont au Sud va plus loin encore . Le Président de la République a proposé en janvier dernier d'affecter le produit des taxes internationales pour le développement, - qu'il promeut actuellement auprès de la communauté internationale-, au financement de la gratuité des traitements anti-rétroviraux contre le SIDA. Mon Collègue et ami Xavier Darcos va revenir sur ce point dans quelques minutes.
(Conclusion " les amis du fonds mondial-europe ")
Enfin et j'en terminerai là, et c'est tout le sens de ma présence ici, ce matin, nous défendrons l'action du Fonds mondial à travers le Monde, en particulier dans sa capacité à réunir les efforts de tous, institutionnels ou privés, bilatéraux ou multilatéraux, pour enrayer les épidémies du VIH/ SIDA et du paludisme dans les pays du Sud.
Car tel est le défi auquel nous devons répondre : le sida est un drame et une tragédie qui touche des millions d'enfants dont beaucoup sont orphelins, de femmes et d'hommes au nord et au Sud. La réponse doit être globale, c'est à dire scientifique, sociale et politique.
La lutte contre le sida est d'abord un engagement personnel, mais aussi un combat politique. Michèle Barzach est un exemple de ce combat, un exemple pour nous tous. Elle l'a démontré comme ministre, et dans de nombreuses occasions depuis. Aujourd'hui encore elle démontre son engagement pour développer la mobilisation, le partenariat public privé en faveur des actions du Fonds Mondial. Nous sommes chère Michèle, à tes cotés et nous veillerons à ce que cette initiative puisse contribuer à répondre aux besoins des personnes qui ont besoin de notre aide.
Pour cela nous avons besoin de vous qui aujourd'hui vous êtes engagés à soutenir le Fonds Mondial et à construire ce nouveau partenariat.
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(Source http://www.sante.gouv.fr, le 27 avril 2005)