Texte intégral
Q- J.-P. Raffarin mobilise tout à l'heure à 9 heures ses ministres sur l'emploi, pour un séminaire consacré à cette question du chômage, afin de les mobiliser contre la hausse continue du nombre de demandeurs d'emploi. Les chiffres publiés il y a une semaine n'étaient pas bons pour le deuxième mois consécutif : + 0,5 % en février. Vous êtes l'un des ministres du pôle Borloo. Le Premier ministre entend justement accélérer la mise en uvre du plan de cohésion sociale. J.-P. Raffarin pourrait également annoncer la création d'un conseil d'orientation pour l'emploi - un peu comme ce qui existe sur le Conseil d'orientation sur les retraites. A quoi cela servirait-il, avez-vous une idée ?
R- En fait, cela servirait à faire le travail qui a été fait par le Conseil d'orientation sur les retraites, sur un secteur où les réformes étaient délicates. L'objectif, c'est de rassembler des personnes de sensibilités et d'horizons très différents et de leur donner le temps et les moyens de préparer des consensus nationaux sur des questions cruciales. Et l'emploi est aujourd'hui la question cruciale.
Q- C'est la question cruciale, mais on a un peu l'impression qu'il y a le feu dans la maison. On ne sait pas dans quel sens prendre le problème du chômage, ça a l'air de patiner, j'ai l'impression que l'on prend du retard. Les contrats d'avenir, les contrats aidés de J.- L. Borloo ont pris du retard, l'aspect réglementaire également prend du retard ; comment l'expliquez-vous ?
R- Je ne pense pas que l'on ait pris du retard. La publication au Journal Officiel, c'était le 18 janvier. Donc, on ne peut pas faire plus vite que es délais républicains : vote de la loi par le Parlement, publication au J.O. Prenez le cas, par exemple, des programmes jeunes dont je m'occupe, les décrets sont sortis les 11 et 14 mars. La difficulté, c'est que ce plan se met en uvre alors que comme vous l'avez dit, sur les deux derniers mois, les indicateurs se sont dégradés. Je crois que c'est surtout ce contraste-là. On peut aller plus vite, c'est évident, en accélérant le travail interministériel d'abord, parce que parfois les actions sont combinées entre les ministères, et en allant peut-être dan un rythme plus soutenu sur des mesures simples. Je vais prendre un exemple : tout ce qui est rationalisation du service public de l'emploi, là, il y a un gisement évident. On dit que l'objectif de J.-P. Raffarin est un objectif ambitieux, de l'ordre de 200 000 chômeurs de moins en 2005. Je rappelle que l'on a à l'ANPE, à chaque fin de mois, entre 250 000 et 300 000 offres d'emploi non pourvues. Donc, améliorer rapidement les services publics de l'emploi, faire mieux coller l'offre d'emploi et les chômeurs, c'est une mesure simple qui peut permettre d'avoir des résultats rapidement. Quand J.-L. Borloo veut aller vite sur les maisons de l'emploi, le rapprochement entre l'ANPE, l'Unedic et l'Afpa, je crois que c'est ce qu'il a en tête.
Q- Il veut aller vite... Ce retard auquel je faisais allusion il y a un instant, je ne dois pas être le seul, puisque, apparemment, le Premier ministre lui-même commence, non pas à prendre ses distances avec J.-L. Borloo mais j'ai l'impression que les relations entre les deux deviennent un peu tendues, le Premier ministre lui reprochant le retard de son plan, peut-être l'inefficacité, en tout cas, l'efficacité qui ne vient pas assez vite. Et puis, peut-être, une certaine autonomie aussi, de J.-L. Borloo qui prend plutôt ses ordres de l'Elysée, non ?
R- Hier, au Conseil des ministres, je n'ai pas eu l'impression qu'il y avait de dissensions entre le président de la République, le Premier ministre et J.-L. Borloo. Ce que vous évoquez, ce sont des faux débats. Le premier faux débat, c'est de dire un plan ne marche pas, alors que l'on commence seulement à le mettre en uvre. L'annonce et les promesses ne suffisent pas à produire des résultats, il faut des actions, et là, on est seulement entré en action depuis le 18 janvier, depuis la promulgation de la loi. Deuxièmement, J.-P. Raffarin conduit depuis 2002 des réformes parfois suffisamment difficiles pour savoir qu'on a toujours besoin de temps sur les politiques d'ampleur.
Q- Comment convaincre l'opinion publique ? 90 % des personnes interrogées dans le baromètre mensuel TNS Sofres au mois d'avril jugent la politique du Gouvernement "pas très efficace" ou "pas efficace du tout". Ce sont des chiffres qui peuvent peser indirectement, en tout cas, fortement sur le "oui" ou plutôt, sur le"non" au référendum, le 29 mai.
R- Un séminaire comme ce matin, c'est aussi l'occasion de montrer très concrètement ce qui s'enclenche aujourd'hui, demain, dans les semaines à venir. Prenez le cas de la semaine prochaine : on va, avec J.- L. Borloo, présenter en Conseil des ministres le point d'avancement de tous les programmes concernant l'insertion des jeunes. Et on va montrer que les choses ont concrètement démarré aussi. Je crois que les Français ont besoin de deux choses pour que leur jugement évolue plus positivement : d'abord, montrer et sentir qu'on est au travail, et puis, deuxièmement, effectivement, il faudra que l'on engrange vite les premiers résultats.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 8 avril 2005)
R- En fait, cela servirait à faire le travail qui a été fait par le Conseil d'orientation sur les retraites, sur un secteur où les réformes étaient délicates. L'objectif, c'est de rassembler des personnes de sensibilités et d'horizons très différents et de leur donner le temps et les moyens de préparer des consensus nationaux sur des questions cruciales. Et l'emploi est aujourd'hui la question cruciale.
Q- C'est la question cruciale, mais on a un peu l'impression qu'il y a le feu dans la maison. On ne sait pas dans quel sens prendre le problème du chômage, ça a l'air de patiner, j'ai l'impression que l'on prend du retard. Les contrats d'avenir, les contrats aidés de J.- L. Borloo ont pris du retard, l'aspect réglementaire également prend du retard ; comment l'expliquez-vous ?
R- Je ne pense pas que l'on ait pris du retard. La publication au Journal Officiel, c'était le 18 janvier. Donc, on ne peut pas faire plus vite que es délais républicains : vote de la loi par le Parlement, publication au J.O. Prenez le cas, par exemple, des programmes jeunes dont je m'occupe, les décrets sont sortis les 11 et 14 mars. La difficulté, c'est que ce plan se met en uvre alors que comme vous l'avez dit, sur les deux derniers mois, les indicateurs se sont dégradés. Je crois que c'est surtout ce contraste-là. On peut aller plus vite, c'est évident, en accélérant le travail interministériel d'abord, parce que parfois les actions sont combinées entre les ministères, et en allant peut-être dan un rythme plus soutenu sur des mesures simples. Je vais prendre un exemple : tout ce qui est rationalisation du service public de l'emploi, là, il y a un gisement évident. On dit que l'objectif de J.-P. Raffarin est un objectif ambitieux, de l'ordre de 200 000 chômeurs de moins en 2005. Je rappelle que l'on a à l'ANPE, à chaque fin de mois, entre 250 000 et 300 000 offres d'emploi non pourvues. Donc, améliorer rapidement les services publics de l'emploi, faire mieux coller l'offre d'emploi et les chômeurs, c'est une mesure simple qui peut permettre d'avoir des résultats rapidement. Quand J.-L. Borloo veut aller vite sur les maisons de l'emploi, le rapprochement entre l'ANPE, l'Unedic et l'Afpa, je crois que c'est ce qu'il a en tête.
Q- Il veut aller vite... Ce retard auquel je faisais allusion il y a un instant, je ne dois pas être le seul, puisque, apparemment, le Premier ministre lui-même commence, non pas à prendre ses distances avec J.-L. Borloo mais j'ai l'impression que les relations entre les deux deviennent un peu tendues, le Premier ministre lui reprochant le retard de son plan, peut-être l'inefficacité, en tout cas, l'efficacité qui ne vient pas assez vite. Et puis, peut-être, une certaine autonomie aussi, de J.-L. Borloo qui prend plutôt ses ordres de l'Elysée, non ?
R- Hier, au Conseil des ministres, je n'ai pas eu l'impression qu'il y avait de dissensions entre le président de la République, le Premier ministre et J.-L. Borloo. Ce que vous évoquez, ce sont des faux débats. Le premier faux débat, c'est de dire un plan ne marche pas, alors que l'on commence seulement à le mettre en uvre. L'annonce et les promesses ne suffisent pas à produire des résultats, il faut des actions, et là, on est seulement entré en action depuis le 18 janvier, depuis la promulgation de la loi. Deuxièmement, J.-P. Raffarin conduit depuis 2002 des réformes parfois suffisamment difficiles pour savoir qu'on a toujours besoin de temps sur les politiques d'ampleur.
Q- Comment convaincre l'opinion publique ? 90 % des personnes interrogées dans le baromètre mensuel TNS Sofres au mois d'avril jugent la politique du Gouvernement "pas très efficace" ou "pas efficace du tout". Ce sont des chiffres qui peuvent peser indirectement, en tout cas, fortement sur le "oui" ou plutôt, sur le"non" au référendum, le 29 mai.
R- Un séminaire comme ce matin, c'est aussi l'occasion de montrer très concrètement ce qui s'enclenche aujourd'hui, demain, dans les semaines à venir. Prenez le cas de la semaine prochaine : on va, avec J.- L. Borloo, présenter en Conseil des ministres le point d'avancement de tous les programmes concernant l'insertion des jeunes. Et on va montrer que les choses ont concrètement démarré aussi. Je crois que les Français ont besoin de deux choses pour que leur jugement évolue plus positivement : d'abord, montrer et sentir qu'on est au travail, et puis, deuxièmement, effectivement, il faudra que l'on engrange vite les premiers résultats.
(Source : premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 8 avril 2005)