Message de M. Christian Poncelet, président du Sénat, lu par Mme Gisèle Printz, sur la prévention du cancer de l'utérus, Paris le 28 janvier 2004.

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Circonstance : Colloque sur la prévention du cancer de l'utérus au Sénat le 28 janvier 2004

Texte intégral

Mesdames les sénatrices, chères Gisèle PRINTZ et Odette TERRADE,
Madame la Déléguée,
Mesdames et messieurs les Professeurs,
Mesdames et messieurs, chers amis,
Malheureusement retenu par des obligations impératives auxquelles je ne peux me soustraire, je ne peux être parmi vous cet après-midi. J'ai donc demandé à mes collègues, les sénatrices Gisèle PRINTZ et Odette TERRADE de vous accueillir en mon nom au Sénat et de vous lire ce message.
Le thème dont vous traitez aujourd'hui est un sujet d'une gravité absolue, puisque chaque année en France, 3.400 nouveaux cas de cancers de col de l'utérus sont dépistés ; près de 1.000 femmes décèdent encore annuellement des suites de ce cancer. Le Président de la République, Jacques CHIRAC, a lancé, pour le quinquennat, un vaste chantier consacré à la prévention du cancer. Votre manifestation d'aujourd'hui s'inscrit parfaitement dans cette démarche et répond ainsi aux attentes de nombre de nos compatriotes.
De nombreux facteurs de risques favorisent le développement du cancer du col de l'utérus : l'usage du tabac, les contraceptifs oraux, le nombre d'accouchements. De nouvelles études montrent aussi que cette maladie peut être transmise par voie sexuelle. C'est pour lutter contre cette dernière cause que les pouvoirs publics doivent soutenir votre action qui vise à développer le test HPV dans la prévention de ce cancer. En effet, aujourd'hui, les programmes de dépistage ne révèlent pas la présence de ce virus et le taux de précision de l'actuel dépistage en France est de l'ordre de 70 %, ce qui signifie qu'environ un tiers des frottis considérés comme normaux présentent, en fait, des lésions cancéreuses.
Des tests ont montré qu'une combinaison de l'actuelle méthode de détection avec le test HPV peut augmenter le taux de détection actuel de 70 % à 99,9 %, ce qui constituerait un taux de prévention maximal. On doit hélas déplorer que seuls les Etats-Unis, et en Europe, la République Tchèque, aient mis en place ce test, contrairement à la France et à ses autres partenaires européens.
Mais, parallèlement, il faut aussi renforcer les actions en faveur du dépistage actuel, en élargissant notamment l'offre de prévention traditionnelle à de nouveaux acteurs de proximité : planning familial, médecine du travail, afin de mieux atteindre les femmes non suivies par un gynécologue. D'une manière générale, il faut développer des actions d'information auprès des patientes.
Soyez assurés que le Sénat est, et a toujours été, particulièrement attentif aux grands problèmes de santé publique et que la prévention du cancer lui tient tout particulièrement à cur.
Je suis persuadé que votre après-midi de travail va permettre de proposer des solutions concrètes et rapides. Je fais confiance à mes collègues et amies Gisèle PRINTZ et Odette TERRADE, pour être les relais actifs de notre assemblée sur ce douloureux sujet auprès du gouvernement et notamment du ministre de la santé, M. Jean-François MATTEI.
A tous, je souhaite un excellent colloque, riche de perspectives afin de lutter contre ce fléau qui tue encore aujourd'hui en France des milliers de femmes.
(Source http://www.senat.fr, le 1er mars 2004)