Texte intégral
Monsieur le Sénateur Maire,
Monsieur le Préfet,
Monsieur le Directeur de l'Agence Régionale de l'Hospitalisation,
Monsieur le Directeur général,
Monsieur le Président de la commission médicale,
Monsieur le Doyen,
Mesdames, Messieurs,
Mes chers confrères,
Depuis la découverte des rayons X en 1895, l'imagerie médicale n'a cessé de progresser. L'utilisation des ultrasons, l'invention du scanner ont permis des avancées considérables. Cependant, ces progrès sont restés dans le domaine de la description morphologique.
L'invention de l'Imagerie par Résonance Magnétique, l'IRM, récompensée il y a deux ans par le prix Nobel de médecine, a permis d'approfondir l'exploration de la fonction métabolique des organes. Mais cette technique ne peut pas donner de façon fiable la caractérisation tissulaire des anomalies mises en évidence.
La Tomographie par Émission de Positons, la TEP, qui nous réunit aujourd'hui, apporte un plus considérable : une image métabolique et fonctionnelle d'une précision remarquable, permettant d'interroger au plus profond l'organe exploré.
Dans le domaine de la cancérologie, aussi bien dans la phase de diagnostic initial que dans la surveillance, la TEP occupe une place de plus en plus importante, je dirais même indispensable. Mais la TEP s'impose également dans d'autres domaines, comme la cardiologie pour les études de perfusion myocardique, ou les neurosciences pour le diagnostic des démences ou les recherches sur le langage, par exemple.
L'intérêt de la TEP en cancérologie est souligné par les pouvoirs publics depuis 1999. Le premier plan Cancer de février 2000 mentionne comme l'une des priorités l'accès des patients aux techniques innovantes, en particulier la TEP.
Le plan de mobilisation nationale contre le cancer a été ouvert par le Président de la République le 14 juillet 2002. L'une des mesures en est l'augmentation nette du parc des appareils de diagnostic et de suivi des cancers, parmi lesquels figure la TEP. Le renforcement et la modernisation du parc national d'imagerie, inclus dans le plan " Hôpital 2007 ", permet, en 2005, de rattraper la moyenne européenne. La répartition des installations de TEP est équitable sur l'ensemble du territoire - un appareil pour 800 000 habitants -, de façon à créer un maillage permettant une égalité d'accès à cette technique pour tous les patients atteints de cancer.
L'autorisation d'un tomographe à émission de positons a été accordée au CHU de Nice dès la fin de l'année 2001. Son inauguration, aujourd'hui, peut être saluée à plusieurs titres :
D'abord pour son exemplarité technique et pour la réponse au besoin de santé de la population dans le cadre du plan cancer,
En effet, les autorisations ont été accordées pour les installations les plus performantes comme celles du CHU de Nice, associant le tomographe à positons et un tomodensitomètre (scanner X), et réalisant quasi simultanément, sans mobilisation du patient, les deux types d'images.
Ensuite, parce que la mise en route de la TEP est le fruit de la conjugaison des volontés des pouvoirs publics et des responsables hospitaliers.
Cet équipement a bénéficié de l'accompagnement des pouvoirs publics depuis 2002.
D'un coût total de 3,7 millions d'euros, cet investissement a pu bénéficier de la mobilisation de tous les acteurs régionaux et nationaux. Le Conseil général et son Président Christian Estrosi - que je remercie très chaleureusement - a pu verser une subvention de 460 000 euros. Christian Estrosi a également obtenu une aide de 150 000 euros sur la réserve parlementaire. De son coté, la Ligue Nationale contre le Cancer a apporté une subvention de 200 000 euros. Au total l'investissement réalisé par le CHU a pu bénéficier d'une aide de 810 000 euros représentant 22 % du montant de l'opération.
Mais le TEPSCAN, c'est surtout une équipe soignante composée de trois médecins, dont un poste de praticien hospitalier en médecine nucléaire, que l'agence régionale de l'hospitalisation a créé cette année, un radio-physicien et un radio-pharmacien partagés avec le centre Antoine Lacassagne et onze personnels paramédicaux.
L'accompagnement des coûts de fonctionnement du TEPSCAN s'est fait sous la forme de dotations successives en 2003, 2004 et 2005 à hauteur de 971 000 euros dans la base de l'établissement.
L'Agence régionale de l'hospitalisation a confirmé qu'elle vous accordera 300 000 euros supplémentaires en 2005. La participation des partenaires au projet et les recettes supplémentaires que le CHU obtiendra par la tarification à l'activité vous permettront de couvrir le reste des coûts de fonctionnement de cet appareil.
Enfin, et peut-être surtout, cet équipement est exemplaire par les coopérations qu'il met en uvre.
En effet, la TEP fonctionnera, bien entendu, au titre du CHU de Nice, mais également au bénéfice des malades du Centre de Lutte contre le Cancer Antoine Lacassagne, et dans le cadre d'une collaboration avec un cabinet de quatre médecins libéraux qui sont associés au projet.
Cet ensemble de conventions de co-utilisation permettra d'assurer une équité dans l'accès à cet équipement pour tous les malades pour lesquels il apportera un bénéfice médical de qualité.
Il convient également de souligner que cette installation met en uvre une autre coopération qui s'inscrit dans le partenariat avec le centre Antoine Lacassagne. En effet, le radioélément sera fourni par le cyclotron du centre. Le fluor 18 est - comme vous l'avez souligné, Monsieur le Directeur général -, issu de la production locale du cyclotron dont la création il y a dix ans permet aujourd'hui de produire cette matière première essentielle au fonctionnement du TEPSCAN.
Je voudrais féliciter et remercier ceux qui ont été à l'initiative du projet, notamment le Professeur Santini, président de la commission médicale et toutes les équipes hospitalières qui ont travaillé à l'élaboration de ce grand projet.
Il convient de saluer également le dévouement et l'engagement du Professeur Darcourt, chef du service, dont l'action a permis de lever bien des difficultés. Mais aussi de saluer l'ensemble des responsables médicaux, administratifs et soignants du CHU qui ont énormément travaillé à cette réalisation. Je voudrais saluer enfin, les établissements et les médecins, qui se sont associés au CHU pour que cet investissement soit réellement au service des malades de toute la région.
Mais ce projet ambitieux n'aurait pas pu se réaliser sans l'engagement personnel de Jean-Jacques Romatet, dont je voudrais ici saluer le rôle essentiel, qui a mis toute l'énergie et la ténacité qu'on lui connaît pour le réussir.
Encore bravo à toutes et tous et merci pour ce formidable projet au service du " plan Cancer " et de la grande ambition du Président de la République pour faire progresser la recherche et les soins au service des malades.
Je vous remercie.
(Source http://www.sante.gouv.fr, le 20 mai 2005)